Salutations, pauvre fou perdu dans un pays où ennui rime avec dépit, et où tout amusement est proscrit. Là, c'est le Sérieux. Bienvenue, ne soyez pas timides, prenez donc place, celle juste face à vous. Oui, juste là, n'ayez crainte, tout va bien. Rien de ce que vous allez lire n'est insensé, tout possède sa Logique dans un certain sens. La responsabilité de votre perdition ne peut m'incomber, vous êtes ici de votre plein gré. En vérité, rien ici ne m'appartient vraiment. Mis à part quelques livres ou autres bestioles, un dictionnaire vivant, deux-trois auteurs décérébrés, et des décérébrés pas auteurs de la moindre des façons. N'ayez crainte, n'ayez crainte. Vous plonger de la Science ne va pas vous étouffer, toutes les recherches ont par ailleurs été effectuées par mes soins, et je n'en suis pas morte de la moindre des façons. Je vous l'assure. Quoi qu'il en soit, ne vous fourvoyez pas : Cette histoire n'est pas nouvelle. En fait, il en existe un premier - vieux - jet de par ces contrées. De plus, elle a deux autres homonymes, un ancien et un tout jeune, sur ce vieux monde bien trop vaste. La raison ? Elle est toute simple. Nous avons été deux sur ce projet, Laziness Potter-Silverstone et votre serviteur. Chacune son point de vue, ce qui n'est pas plus mal, me diriez-vous. Beaucoup de Bêtise qui n'a pas sa place ici - ne riez pas, voyons, je ne vois pas ce que vous voulez dire - et qui donc se retrouve bien plus à sa place là-bas.

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Cette, ou plutôt ces lectures, ne vous apporteront rien. Mais vous les lirez tout de même. Je vous l'ordonne, vil Moldu, pauvre chose ignorante de toute Connaissance ! Enrichissez-vous un peu votre cervelle de Troll des Montagnes, emplissez-le d'autre chose que de jus de citrouille ! Lisez, vous dis-je.


PROLOGUE

Tout a une fin... Sauf la banane, qui en a deux - Proverbe africain


« Non ! Que fais-tu ? Pourquoi ? »

Courir. Courir avant que l'irréparable n'advienne.

C'était la seule pensée cohérente qu'elle pouvait discerner dans son esprit torturé. Ses pas l'emmenaient d'eux-même à travers le dédale de ruelles typiquement londoniennes. Elle ne connaissait absolument pas le quartier, mais quelque part au fond d'elle, son intuition lui soufflait où aller afin de les retrouver. Tous les deux.

Sans aucune distinction, ni priorité.

« Et pourquoi avoir livré les Potter ?! C'étaient tes amis, non ? Et maintenant tu comptes me tuer moi ? »

Elle n'avait pas l'impression de réfléchir, son cerveau étant comme en stand-by, totalement déconnecté de tout semblant de réalité. L'endroit était désert, et elle devinait presque les visages des habitants du quartier derrière les quelques lumières s'échappant des fenêtres, ou du moins celles qui n'étaient pas recouvertes par des volets.

Tapis comme des rats.

Des rats. Quelle allusion que lui envoyait le peu d'esprit critique qu'il lui restait.

« Traître ! Traître de Mangemort ! »

Ça explosait plus loin. Bonne piste ?

Elle déboula sur une place, après avoir parcouru une vingtaine de ruelles différentes, au bas mot, avec la tête qui tournait et les pieds en feu. Déboussolée et complètement hagarde.

Elle n'avait juste pas le choix.

Tournant la tête de tous les côtés, prête à reprendre sa marche, sa quête, sa croisade, elle se figea.

Deux personnes. Deux sorciers. De chaque côté. Au beau milieu d'un amoncellement épars de moldus déchiquetés, ce qui ne la frappa alors pas le moins du monde. Tout ce qu'il lui restait de repères venait alors de s'ébouler, sous son regard déshumanisé, et elle en contemplait les ruines sans même y prêter attention. Occupée par autre chose. Occupée par d'autres gens, ceux-ci bien vivants. Et pour longtemps. Pour très longtemps encore. Elle allait tout faire pour.

-S'il vous plaît, ânonnait-elle, s'il vous plaît...

Un rictus. Un sourire. Défigurant deux visages symboliques de son existence.

-Non...

Elle ne parvenait même plus à respirer, et une boule se forma dans ma gorge. Les quelques mots de protestation, aussi simples soient-ils, qu'elle parvenait à sortir s'envolaient directement dans le vent, incapables d'atteindre leurs buts.

La panique. Elle était là, prête à éclore et à pourrir ses sens de ses tentacules avides, pour la plonger dans une démence dont seules son obsession et sa fatigue la préservaient.

D'autres mots que les siens troublèrent le silence morbide. Incantation, malédiction.

Un sortilège qui puait la Mort.

-Non !

Un cri qui troublait. Elle-même s'étonnait d'en avoir encore la force. Et le sorcier le plus proche d'elle s'interrompit. Il la regardait. Et elle ne savait même pas lequel c'était. Elle ne savait même pas si elle l'aurait reconnu quand bien même ses larmes auraient été absentes et ne troublaient pas sa vue.

Ça dura un an. Ça dura le battement d'une aile de papillon, d'une goutte qui tombait sur le bitume. Le temps de dire un mot. De perdre un soupir.

Il n'y avait plus personne face à elle. Seul restait l'autre, là-bas, en face. Plus loin. Le meurtrier, peu importe de qui il s'agissait.

Le meurtrier. Il riait.

Elle le haïssait.

Viscéralement.

Et il riait. Il continuait de rire.

Ça aboyait.

Ça n'arrêtait pas d'hurler son rire animal.