Disclamer: Rien ne m'appartient sauf la situation dans laquelle nos deux héroïnes se trouvent.
Bonjour! (ou bonsoir, tout dépend de quel côté du globe vous êtes)
Nouvelle histoire SQ, basée sur des faits réels. Je dit bien basée parce que je ne suis pas psy.
Bonne lecture et on se retrouve en bas,
Enjoy ;-)
Th13
PS: "si tu lit entre les lignes, tu trouveras..." Ild .
Dépitée, Regina reposa le combiné de téléphone sur son socle, sous le regard dubitatif de son fils de douze ans, Henry.
- C'était m'man n'est ce pas ? Elle ne va pas rentrer de la semaine.
La brune opina de la tête et Henry remarqua qu'elle jouait machinalement avec son alliance. Geste qui laissait penser au garçon que quelque chose n'allait pas entre ses mères.
- Tu veux en parler ?
- Tu es trop jeune pour que je t'en parle. Répondit doucement la Mairesse.
- C'est de ma faute si m'man passe plus de temps à son travail qu'à la maison ? S'enquit' il d'une petite voix.
- Ce n'est pas de ta faute. Fit la brune en l'attirant contre elle.
Regina n'avait pas les mots pour expliquer à son fils la situation qui durait depuis six mois entre les deux jeunes femmes. Six mois qu'elles faisaient chambre à part et qu'Emma passait le plus clair de son temps à la base. La lieutenant fuyait une situation qu'elle avait involontairement créée, de peur que ça recommence.
- M'man ne nous aime plus ? murmura Henry, sa tête nichée contre l'épaule de sa mère.
La brune ne répondit pas et se contenta de resserrer ses bras autour du corps frêle de son fils, luttant contre les larmes qui menaçaient de couler.
Emma se passa un coup d'eau sur le visage et se regarda dans une glace. Soupira en voyant son reflet et se traita de tout les noms.
Encore une fois, elle avait choisi la solution de facilité en acceptant de remplacer au pied levé un de ses collègues qui était tombé malade.
C'était un fait indéniable. Emma fuyait sa femme. Non pour une histoire de tromperie mais pour une autre raison.
Six mois qu'elle faisait le même cauchemar depuis son retour de mission. Six mois que le moindre bruit suspect la faisait sursauter et qu'elle était incapable de se servir de son arme sans penser à ça. Six putains de mois ou elle revoyait le bleu sur la pommette de Regina au lendemain d'une nuit agitée et le regard apeuré de leur fils à son égard.
La blonde fixa ses mains et, de colère, écrasa son poing droit contre le reflet du miroir.
- Ça ne peut plus durer. Déclara Mulan en voyant la blonde avec un pansement à la main droite. Ce coup ci, tu as passé tes nerfs sur quoi ? Une porte ?
- Miroir. Répondit laconiquement Emma en s'asseyant sur une chaise. Qu'est ce qui ne doit pas durer ?
- Toi. Ton comportement. Je ne peux plus couvrir tes âneries. Je ne peux plus mentir à ta femme. Je ne peux plus dire à Archie que tu ne viens pas aux rendez-vous prévus pour une raison x ou y.
- Tu y étais. Tu as tout vu.
- Et ?
- Il…
- Tu as rendez vous dans dix minutes avec Archie et ce n'est pas négociable. Emma, tu es en train de tout foutre en l'air à cause de ça. La Emma Swan-Mills que je connais se sortirait les doigts du cul pour reprendre le dessus…
- Mais la Emma Swan-Mills que tu as en face de toi a juste envie de se mettre dans un coin et qu'on la laisse tranquille.
- Pourquoi tu veux tout foutre en l'air ?
Archibald Hooper consulta rapidement le dossier de sa prochaine patiente et essuya ses lunettes.
- Entrez. Dit-il d'une voix forte quand des coups discrets se firent entendre.
Emma le salua d'un hochement de tête et prit place dans un fauteuil, évitant soigneusement de regarder le psychologue.
- Depuis le temps que vous deviez venir me voir lieutenant Swan…. A croire que je vous faisais peur.
- Je n'aime pas les psychiatres.
- Je suis psychologue, pas psychiatre. Ce n'est pas la même chose.
- Cela revient au même. Dès qu'il s'agit de tripoter le cerveau pour entendre des choses qu'on préférerait garder pour soi…
- Non. Je suis là pour vous aider à y voir plus clair.
- Et à me gaver de médocs.
- Non. Ça c'est le psychiatre. Moi, je suis une oreille attentive. Une sorte de « bonne conscience ».
- Limite Gemini Cricket… ironisa la jeune femme.
- C'est bien la première fois que l'on me compare à un personnage de Walt Disney. Dit Archie, amusé, avant de reprendre, plus sérieux. Pourquoi n'êtes vous pas venue plus tôt ?
- Pas envie. Ça vous va comme réponse ?
- Parlez-moi de votre dernière mission.
- Quatre mois à l'étranger. RAS.
- Qu'est ce qui s'est passé la bas ? demanda le psychologue en observant la jeune femme qui passait et repassait ses mains sur son pantalon de treillis.
- Je vous l'ai dit, RAS.
- Il n'y a rien eu de particulier ? Continua Archie en cliquant sans arrêt sur son Bic.
Le cliquetis commençait à agacer Emma et il remarqua son changement d'attitude.
- Qu'est il arrivé à votre main ?
- Coup de poing contre un miroir.
- Pourquoi ?
- Je ne supportais plus mon reflet.
- Pourquoi ?
- Vous pouvez arrêter avec votre stylo ?
- Cela vous met mal à l'aise ?
- A votre avis ?
- Pourquoi ?
- Je ne le supporte pas.
- Et ceci ? fit il en se balançant sur sa chaise.
- Non plus. Répondit la lieutenant qui commençait à être mal à l'aise.
- Que s'est-il passé la bas ?
- RAS.
- Lieutenant, si vous n'y mettez pas du vôtre, je ne pourrais pas vous aider. Dit Archie en regardant la jeune femme. Je sais ce qui c'est passé mais je voudrai que vous me le racontiez.
- Pour quoi faire ?
- Parce que vos problèmes de comportements viennent de là et que vous avez besoin de mettre des mots là-dessus.
Emma se mura dans le silence quelques secondes, le temps de peser le pour et le contre. Elle n'avait pas envie d'en parler mais, en même temps, il le fallait. Cela devenait trop lourd pour elle.
- Bien…
La Jeep filait sur la piste poussiéreuse. A son bord, engoncés dans des gilets pare-balle, casque lourd sur la tête, Emma, Mulan et Graham rejoignaient le camp principal.
La blonde était au volant, la brune s'occupait des transmissions et le jeune homme, assis sur la banquette arrière, regardait derrière, son M16 entre les mains, prêt à faire feu au moindre signe qui paraîtrait suspect.
Soudain, le véhicule s'arrêta brusquement et, dans un nuage de poussière, Emma fit signe à Graham de descendre.
Le soldat obéit et descendit précautionneusement de la Jeep et haussa un sourcil en voyant un garçon d'une douzaine d'années sur le bas-côté.
- Qu'est ce que tu fais ici ? demanda Graham d'une voix douce.
L'enfant ne répondit pas, regarda l'américain et pointa un revolver sur lui.
- Pose ça tout de suite.
Voyant la scène, Emma descendit prudemment du véhicule et un frisson d'angoisse la traversa quand elle entendit que l'enfant avait enlevé le cran de sécurité de son arme.
- Lâche ça gamin… fit doucement la blonde en s'approchant de lui.
Deux personnes arrivèrent dans son champ de vision. Sûrement les parents. Le père était lourdement armé et parlait à son fils tandis que la mère regardait successivement Emma, Graham et l'enfant.
Enfant qui, en cet instant même, pointait son arme sur la blonde, sous le regard de Graham qui n'arrivait pas à réagir.
Ensuite, tout se passa au ralenti, comme dans un mauvais film. L'enfant, toujours exhorté par son père, avait posé le doigt sur la détente et Emma, sans réfléchir, agissant comme on le lui avait toujours apprit, dégaina sa propre arme, enleva le cran de sûreté et tira.
Une fois. Deux fois, trois fois.
Son regard était à présent rivé au garçon étendu sur le bas côté, mort.
Elle n'entendit pas les coups de feu tirés par Graham et Mulan. Elle ne vit pas le couple s'écrouler. Non.
Tout ce qu'elle voyait, c'était le garçon qui avait l'âge d'Henry…
- Une semaine avant mon retour. Une semaine avant que je retrouve ma famille, j'en ai détruit une. J'ai foutu une famille en l'air et je bousille la mienne.
- Vous leur en avez parlé ?
- Pour quoi faire ? Je suis revenue saine et sauve. Le reste n'a pas d'importance. Murmura Emma en jouant avec son alliance.
- Ce que vous avez vécu vous ronge de l'intérieur… Et le civil que vous avez tué avait l'âge de votre fils. Sa vie contre la votre Emma….
- Si je n'avais pas tiré, le gamin serait toujours vivant.
- Si vous n'aviez pas tiré, votre femme serait veuve et votre fils, orphelin. (Écrit des notes sur un calepin) Faites vous des cauchemars ?
- Toutes les nuits. Ce ne sont plus les visages des trois civils que je vois mais ceux…
- Cauchemars violents au point de vous en prendre physiquement à votre femme ?
Emma baissa la tête et fixa ses mains, honteuse de son comportement.
- Vous savez Doc, je ne suis pas du genre à lever la main sur ma femme ou sur mon fils. Finit-elle par dire en regardant Archie. En temps normal, un simple changement d'attitude de ma part suffit à ma femme ou à mon fils pour savoir que quelque chose ne me va pas.
- Lieutenant, vous ne pouvez pas gérer cela toute seule.
- Et je suis sensée faire quoi ? Me terrer dans un coin et attendre que ça se passe ? Continuer de déserter le lit conjugal parce que je m'en prends inconsciemment à ma femme ? Eviter mon fils car il a peur de moi ?
- Simplement de rentrer chez vous et d'être avec votre famille. De passer du temps avec Henry car il n'est pas l'enfant qui est mort. Renouer le dialogue avec lui et avec votre femme.
- Plus facile à dire qu'à faire.
- Je n'ai jamais prétendu le contraire.
Douchée et habillée d'un jean et d'un t-shirt, Emma attendait le retour de son épouse avec appréhension.
Peur de mal s'exprimer, de ne pas trouver les mots pour justifier son comportement des six derniers mois.
La jeune femme était sortie soulagée de son rendez-vous d'avec Archie. Ce dernier l'avait aidée à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait.
Au sortir du rendez-vous, la blonde savait ce qu'elle avait à faire. Retrouver sa famille et renouer le dialogue avec eux. Convaincre son esprit qu'elle était bel et bien de retour chez elle et que l'enfant tué n'était en aucun cas Henry. Que la personne qu'elle voyait tous les matins dans une glace n'était pas un monstre mais un être humain.
Son chocolat saupoudré de cannelle en main, Emma s'assit sur une chaise et se laissa aller à la quiétude du moment. Pas un bruit dans la maison, hormis le tintement régulier de l'horloge.
Une porte s'ouvrit et la lieutenant sursauta mais elle fut rassurée en entendant le bruit caractéristique des talons hauts de sa femme.
Ce fut une Regina quelque peu surprise de voir son épouse dans la cuisine, au beau milieu de l'après-midi, qui prit la parole.
- Qu'est ce que tu fais là ?
- Je suis en arrêt pour une durée indéterminée.
- Tu es blessée ?
- Non.
- C'est en rapport avec la situation dans laquelle nous nous trouvons ? Au fait que nous faisons chambre à part et notre fils a peur de toi ?
- Toi aussi, tu as peur de moi ?
- Non.
- Pourtant…
- Si tu fais référence à ton mémorable cauchemar ou tu m'as prise pour un punching-ball, la réponse est non, je n'ai pas peur de toi parce que je sais que tu n'es pas comme ça. En revanche, ce sont tes réactions qui me font peur.
- Je veux mettre fin à tout ça. Je ne parle pas d'une séparation ou d'un divorce au cas où tu te le demanderai.
Emma se tut et reporta son attention vers sa tasse tandis que Regina essayait de comprendre ce que sa femme sous-entendait.
- SPT. Murmura la brune d'une petite voix.
- Oui. Confirma la blonde dans un souffle.
Trois petites lettres qui mettaient enfin un nom sur l'enfer traversé actuellement. Trois lettres qui signifiaient qu'Emma avait vécu des choses traumatisantes lors de sa dernière mission. Trois lettres qui signifiaient que sa femme allait devoir se battre contre elle-même.
Regina comprenait mieux les sautes d'humeur et le fait qu'Emma passait le plus clair de son temps à son travail.
La brune observa la militaire et vit la main bandée.
- Ta main ?
- Je ne supporte plus mon reflet dans le miroir.
A l'instar de Regina quelques heures plus tôt, Henry fut surpris de voir Emma dans la cuisine. Le sourire qu'il arborait quelques minutes plus tôt disparu en voyant la militaire.
Emma n'avait pas bougé d'un pouce de la cuisine, se contentant d'observer Regina vaquer à ses occupations, retrouvant les bruits et les odeurs familières. Une cafetière qui se met en marche. Un placard qui s'ouvre et se referme. L'odeur du café frais. L'odeur de l'après-shampooing à la pomme de sa femme qui était assise à ses côtés mais qui ne disait rien.
Henry s'éclaircit la gorge et le couple se retourna.
- Bonjour m'man. Fit le garçon en restant prudemment à distance de sa mère blonde.
- Salut gamin. Ta journée s'est bien passée ?
Le ton n'était pas sec mais calme. Sauf qu'Emma ne le regardait pas.
- Hansel m'a prêté un de ses jouets. Répondit Henry en fouillant dans son cartable.
Sous le regard stupéfait de Regina, il sortit un pistolet en plastique et l'agita sous le nez de ses mères.
- Plutôt cool hein.
Lâche ça gamin…
- Lâche ça gamin. Dit Emma, hypnotisée par la vision d'Henry avec le jouet dans la main.
La brune se leva et rejoignit Henry qui regardait sa mère blonde qui semblait être en transe.
- Soit gentil et range-moi ce jouet. Murmura Regina à l'oreille du garçon tout en ne lâchant pas sa femme du regard.
- Mais…
- Obéis s'il te plaît. Continua la Mairesse qui voyait à présent Emma faire le geste de dégainer son arme.
Une fois, deux fois, trois fois…
Henry obtempéra et fila sans demander son reste.
Emma était toujours dans son hallucination et n'avait pas remarqué que leur fils était parti. Dans son esprit, elle avait tiré et le garçon gisait à ses pieds, mort, baignant dans son sang.
- Henry… murmura la blonde en pleurant sans s'en rendre compte.
Regina fit un geste qu'elle ne se serait jamais imaginé faire. S'approchant de sa femme, elle posa sa main sur celle qui était tendue et murmura :
- Range ton arme Emma… Henry va bien.
- Non. Il est là… dit la blonde, d'une voix cassée.
Alors la brune fit quelque chose qu'elle n'avait pas fait depuis six longs mois. Elle posa ses mains contre les hanches d'Emma et l'attira contre elle, espérant la calmer mais ce fut le contraire qui se produisit.
La militaire la repoussa brutalement et s'enfuit à grandes enjambées. Ce ne fut qu'en entendant la porte d'entrée claquer que la Mairesse comprit qu'il allait falloir du temps avant qu'Emma ne se laisse approcher.
Ayant vu la scène depuis le couloir, Henry s'approcha de sa mère et, tout penaud, se réfugia dans ses bras.
- C'est à cause de moi si m'man est partie ?
- Non chaton.
- Si. Je n'aurai jamais du dire à Hansel que j'étais d'accord pour qu'il me prête son pistolet.
- Personne ne pouvait savoir qu'Emma réagirait comme ça.
- Elle est malade ?
- En quelque sorte. Elle est partie en mission. Il y a eu quelque chose là bas et elle est revenue cassée à l'intérieur.
- Cassé dans sa tête ?
- Oui et il faut du temps pour que tout se remette en place.
- C'est pour ça que vous ne dormez plus ensemble ? Parce que m'man a peur ? Je croyais que les adultes n'avaient peur de rien.
- Tout le monde a peur. Même moi. Sauf que mes peurs ne sont pas comme celles de ta mère.
- Elle n'a qu'à mettre son armure de chevalier et les combattre.
Regina esquissa un sourire en entendant la réplique de son fils et lui ébouriffa les cheveux.
La suite est en cours d'écriture.
A bientôt,
13
