Une longue chevelure auburn et bouclée tombait en cascade le long des courbes voluptueuses de notre héroïne. Son regard d'une pureté enfantine (et pourtant tacheté de dureté adulte, qui bien entendu, ne pouvait que surprendre sur le visage, si splendide soit il, d'une enfant de huit ans.) semblait figé dans le verre miroitant de sa coiffeuse tandis que, lentement, Alice faisait glisser une brosse dans l'océan satiné qu'était ses cheveux. Un rictus subtil transparaissait sur ses lèvres pulpeuses et maquillées d'une couleur écarlate. Couleur de laquelle elle achevait le tracé d'un mouvement lent, pinçant les lèvres dans un geste sensuel digne d'une femme déjà experte en séduction. Et dans une danse gracieuse elle se levait, marchant vers la porte de sa chambre, sachant ce qui l'attendait en sortant, son splendide visage se déforma en une expression ignoble : mélange de haine et d'impatience.

A la vue de sa fille M. Brandon cru qu'une fois de plus son cœur allait défaillir. Alice était certes ravissante mais l'image de sa fille de 8 ans ainsi vêtue et maquillée lui inspirait des pensées peu orthodoxes. Il s'imaginait embrasser cette bouche charnue et sans défaut, il s'imaginait caresser cette peau de marbre de sorte à la sentir se cambrer de plaisir sous ses attouchements. Ses rêveries s'interrompaient comme à leur habitude par un regain de conscience et la haine prenait le dessus sur les doux fantasmes. Il s'approchait brutalement d'Alice et dans un geste animal il agrippait les cheveux si longtemps coiffés de sa fille, lui arrachant un cri monstrueux, un cri de douleur pure. Pensant que son imagination cesserait de s'emballer si l'objet de ses désirs n'était plus, il se mit à frapper de toutes ses forces sur chaque parcelle de l'épiderme blanchâtre d'Alice, y laissant au bout d'un certain temps des trainées vermillon et visqueuses. Alice quant à elle avait arrêté de crier, laissant place au seul bruit des poings de son père sur son corps, le brisant, le mutilant.