Tous les personnages et lieux appartiennent à J.K. Rowling. Seule cette histoire ne l'est pas.
Attention, Drarry )
Le seul à pouvoir le faire, c'est toi…
Le vacarme de la Grande Salle s'étouffa peu à peu lorsque le Trio d'argent fit son apparition. Si Blaise Zabini et Pansy Parkinson étaient revenu en même temps que les autres élèves un mois après la mort de Voldemort de la main d'Harry Potter, il n'en était pas de même pour Drago Malefoy. Le jeune homme, depuis la fin de la guerre, s'était enfermé dans un monde de silence mortel, bien que ce ne soit pas sa voix qui eut subi le plus de dommages. Lorsque Poudlard se retourna pour voir arriver les trois Serpentards, aucun regard de haine de les frappa puisqu'ils étaient passé du côté du bien avant la fin. Seulement, quelques exclamations de surprises vinrent les accueillir lorsqu'ils revirent pour la toute première fois Drago Malefoy. Celui-ci, s'étant promis de ne plus jamais ouvrir la bouche, les regarda avec méchanceté, voulant prouver à tous qu'il était resté le même, voir qu'il était devenu encore plus imbuvable qu'il avait pu l'être. D'un geste de la main, le fauteuil magique dans lequel il était depuis la fin de la guerre se mit à avancer jusqu'à la table des verts et argents. Pansy et Blaise se regardèrent avec peine et suivirent leur ami.
« -Vous saviez que Drago était paraplégique ? murmura Hermione.
-Non, je l'ignorai, affirma Ron. Mon père m'avait signalé qu'il avait été blessé, mais je ne savais pas que c'était aussi grave.
-Je me demande comment il arrive à continuer. Ses parents sont morts durant la guerre, il a perdu l'usage de ses jambes et j'ai entendu dire qu'il avait eu des problèmes avec la Justice magique.
-Oui ! confirma Ron. Le Magen-magot voulait l'envoyer quelques années à Azkaban puisqu'il portait la marque.
-Je croyais que sa marque s'était détruite puisqu'il suivait les idéaux de Voldemort que par contrainte ! poursuivit Hermione.
-C'est exactement ce qui l'a empêché d'être condamner.
-Le pauvre, souffla Hermione en se servant un verre. »
Pendant la petite conversation de ses deux meilleurs amis, Harry Potter n'avait pas pu s'empêcher de fixer le Serpentard. Il voyait qu'il refuser avec une colère pas tout à fait tacite l'aide qu'essayaient de lui prodiguer Blaise et Pansy. Harry se surpris à constater qu'il était peiné de voir que sa Némésis avait autant changé, bien qu'il savait ne pas pouvoir comprendre les sentiments de blond envers son handicap. Il se promit de remédier rapidement à ça en reprenant la relation qu'ils avaient avant la guerre : leur propre et puérile guerre entre ennemis.
D'ailleurs, il mit cette promesse en application une demi-heure plus tard, lorsque son chemin croisa celui du Trio d'Argent.
« -Alors Malefoy, on revient terroriser Poudlard ? Je suppose que cela te manquait de ne plus nous gâcher la vie ! »
A part le regard choqué de Blaise et Pansy et celui étonné et dissuasif de Ron et Hermione, il n'eut aucune autre réaction en retour. En effet, le blond l'avait à peine regardé et avait simplement continué à avancer, son regard froid ne quittant jamais ses yeux perles.
Harry, pas dégonfler pour autant, accéléra le pas et le rattrapa.
« -Je vois que notre cher Prince ne daigne même plus adresser la parole à ces anciens ennemis. Ou peut-il a-t-il peur de ne plus être aussi acide qu'avant ? »
Harry constata que les sourcils du Serpentard se froncèrent un peu plus, cependant Drago ne lui répondit toujours pas. Il s'éloigna vers les cachots, ne se retournant même pas pour vérifier que ces deux amis le suivaient bien.
« -Pourquoi tu fais ça ? »
Le brun se retourna et constata qu'il s'agissait de la voix de Blaise.
« -Tu ne vois pas qu'il n'a pas la force pour continuer votre petite guéguerre ?
-Evidemment que je les remarquai, je voulais qu'il réagisse, qu'il redevienne le même. »
Blaise, qui avait pris une voix orgueilleuse et colérique, se calma aussitôt.
« -Parce que tu veux l'aider ?
-Il nous a aidé au moment où notre sort semblait fixé, il a caché à sa famille que c'était bien nous qu'ils avaient capturé. En le voyant dans cet état, je me suis rappelé de ça. »
Blaise soupira et ses yeux parlèrent pour lui. Harry comprit que c'était plus grave qu'il n'y paraissait.
« -Depuis la fin de la guerre, depuis qu'il s'est réveillé de son lit d'hôpital à St Mangouste et qu'il a appris pour la mort de ses parents, Drago n'est plus le même. Il est venu vivre chez moi et la plupart du temps c'était insoutenable de vivre avec lui. Il semble n'être devenu qu'une machine de glace, il semble ne plus recevoir les signaux que la vie lui lance, il est complètement hermétique à tout ce que Pansy et moi avons pu entreprendre afin de lui rendre la vie plus facile et agréable. Alors si tu veux vraiment nous aider, je ne peux que te dire merci d'avance, même si nous ne sommes pas forcement ami, même si avoir été dans le même camp de nous a pas forcement rapproché. Merci et bon courage. »
Pansy pris sa main et ils s'éloignèrent, la tête haute mais le torse et le cœur vide. Hermione et Ron les regardèrent partir surpris et se tournèrent vers Harry, le regardant en une question muette.
« -Si tu veux l'aider, cria Blaise avant de descendre dans les cachots, tu n'as qu'à venir ce soir après les cours dans la Salle Commune des Préfets. Je suppose que Granger te donnera le mot de passe. »
La porte du cachot se referma, laissant le Trio d'Or seul.
« -Tu comptes vraiment l'aider ? »
Mais Hermione n'eut pas besoin de réponse puisque le soir même, Harry s'excusa auprès d'eux et sorti de la Salle Commune des Gryffondors. Il descendit rapidement les marches jusqu'au premier étage et marcha lentement dans le couloir, s'interrogeant sur l'état de Malefoy et se demandant s'il fallait vraiment qu'il aille l'aider. Mais tout le monde le savait, Harry Potter aimait défendre la veuve, l'orphelin et le blessé de guerre, même si ce blessé était aussi con que narcissique, aussi orgueilleux qu'insupportable.
Lorsqu'il arriva à quelques mètres de la porte de la Salle des Préfets, celle-ci s'ouvrit en grand et Blaise en sorti, les larmes aux yeux.
« -Tu es venu ? Bon courage Potter parce que moi… j'abandonne ! »
En jetant une écharpe par terre, il s'enfuit presque en courant dans les couloirs de Poudlard. Sans réfléchir, Harry ramassa l'écharpe de Blaise et ouvrit la porte. Malefoy se tenait le dos à la porte et ne daigna pas accueillir son visiteur.
« -Alors Malefoy, on fait encore des siennes ? pouffa le brun. »
Aucune réaction.
« -Je suis déçu, moi qui pensait que mon cher Drago Malefoy était resté le même. Je pensais pouvoir encore te taquiner un bon bout de temps. »
Drago ne bougeait toujours pas.
« -Enfin en échange d'une réponse sanglante typiquement malefoyen. »
Le blond bougea faiblement la tête, sûrement surpris du mot qu'avait créé Potter. « Malefoyen ». Harry soupira et se posta devant Malefoy qui regardait le mur d'en face.
« -Tu as l'intention de rester aussi faible toute ta vie ? »
Comme réponse, Drago leva la tête et planta son regard bouillant de rage dans celui de sa Némésis. A cette vision, le gryffondor eu un mouvement de recul. Il se ressaisit bien vite, s'appuya sur les coudes du fauteuil du blond et le regarda, un air de défi encré dans ses prunelles d'émeraude.
« -Alors voici tout ce qu'il reste du grand Drago Malefoy ? Juste un regard ? Eh bien moi je ne suis pas d'accord. »
Malefoy leva un sourcil, montrant clairement au rouge et or qu'il n'avait pas son mot à dire et qu'il était surprenant qu'il pense le contraire.
« -Oh que si j'ai mon mot à dire monsieur dragon. Tu es ma Némésis, que cela te plaise ou pas. Tu me haies, je te haies, on est dépendant de l'autre d'une certaine façon. »
Drago eu un sourire sardonique et recula pour se diriger vers la fenêtre. Ne se décourageant pas, Harry prit une chaise et s'installa près de lui.
« -Honte de cela Malefoy ? Ou aurais-tu peur ? »
Drago le fusilla du regard.
« -C'est ça, n'est-ce pas ? Tu as peur de ce que tu es devenu, de ce que tu vas être toute ta vie. Mais je vais t'apprendre quelque chose que tu sembles ignorer Malefoy, le présent n'est pas éternel. »
Il détourna le tête vers la fenêtre et Harry prit ça comme une réflexion sur ses paroles. Il se pencha un peu plus vers le blond.
« -On peut changer cela. Tu n'es pas seul. Tu n'es plus seul. »
Les yeux acier de Malefoy le dévisagèrent et le brun vit plusieurs expressions y défiler : la haine, le regret, la souffrance, la peur et l'abandon. D'un geste vif, il se détourna de la fenêtre et se dirigea vers la bibliothèque. D'abord, il se cogna contre le bois du meuble, ce qui le fit pester en grognant. Harry senti son cœur se serrer en voyant cette image. Que cela soit Malefoy ou pas. Ce dernier leva une main pour attrapa un livre sur une des étagères. N'y arrivant, car trop bas, il essaya de se lever mais faillit tomber par terre. Harry se précipita pour l'aider, mais le blond repoussa violement son aide. Le Survivant prit alors le livre et lui tendit avec un léger sourire. Drago, surpris, prit prudemment le livre et observa sa couverture avant de lever les yeux vers Harry. Ce dernier, ne voyant aucune trace de mépris, se dit qu'il commençait à y arriver. Seulement sans prévenir, Malefoy ouvrit le livre et déchira les pages avec haine, avec frénétisme, puis il le balança à travers la pièce.
« -Malefoy ! Tu n'es qu'une ordure en vérité. Je te propose mon aide ! »
Le serpentard le dévisagea et se planta au milieu de la pièce. Harry se dirigea avec de grandes enjambées jusqu'à lui et lui assainit une gifle. La tête du blond se tourna sous le coup, mais il ne bougea. Harry était de plus en plus frustré du manque de réaction.
« -Mais réagit ! Merlin, réagit ! hurlai Harry en le secouant. »
Malefoy se laissait faire, attendant juste qu'il finisse sa crise. Harry finit par le lâcher et soupira en baissant la tête. Lorsqu'il la releva, il vit Malefoy pointer sa baguette sur lui. Etonné, il comprit que le blond voulait qu'il sorte, maintenant. Par défi, il ne bougea pas. Malefoy releva un peu plus sa baguette sur lui, ce qui le décida finalement à partir.