Apyrion.
Chapitre 1: Comment tout a commencé.
Il fait sombre. Les arbres autour de moi ne sont plus que de vagues formes au contour indistinct. Je n'ai aucune idée d'où je peux bien être, d'ailleurs je m'en fous. Je continue à marcher, des ronces m'éraflent les mollets mais je n'y prête pas attention. Je dois partir. J'ai déjà causé assez de mal ainsi.
Ils pensent que je peux encore être sauvée, mais c'est déjà trop tard, je ne m'appartiens plus ou du moins plus assez. Je serais incapable de continuer à les côtoyer sans leur faire du mal. J'ai déjà tenu trois ans ainsi, j'ai même passé mes A.S.P.I.C.
A un moment, j'ai cru que je pourrais m'en sortir, mais on ne passe pas trois années de sa vie avec le plus grand mage noir de tous les temps comme professeur sans garder des séquelles. Il m'a volé trois années de ma vie. Instinctivement, je passe ma main sur mon avant-bras droit, là où il a graver sa marque. Je devrais le haïr pour ça mais j'en suis incapable. C'est mon maître, je lui ais juré fidélité et malheureusement, avec moi, les serments ne se rompent pas.
Vous vous demandez certainement ce qui m'a conduit ici ? Je vais vous le dire ou du moins tout ce que j'ai réussi à comprendre jusqu'à présent. Nous allons donc commencer par les présentations.
Bonjour, moi c'est Hester Malefoy. J'ai 18 ans. Je suis née le premier jour du printemps et c'est à partir de ce moment là que les choses bizarres ont commencé. On peut dire que je n'ai pas perdu mon temps. Voilà mon histoire, ce dont je me souviens ou ce qu'on m'en a raconté.
Comme je vous l'ais déjà dit, tout commença le 21 mars, jour de ma naissance. D'après les dires, j'étais un beau bébé avec de grands yeux bleu glacier et une peau douce et lisse mais si pâle qu'elle en semblait translucide. Mes cheveux n'étaient guère plus colorés, fins et blanc ils n'avaient pour couleur que de légers reflets dorés. Seules mes lèvres contrastaient dans cette figure morne, vermeilles et admirablement bien dessinée, elles étaient ma fierté avec mes yeux glacés.
Mes parents auraient pu être très satisfait de moi, si pour une étrange raison, je ne bougeais ni ne pleurais. J'avais les yeux grands ouverts, chose on ne peut plus anormale pour un nouveau-né. Durant les deux première années de ma vie, jamais je n'ais poussé un seul cri ni fait un geste autre que celui par lequel j'attrapais mon biberon.
Des guérisseurs se penchèrent sur mon cas et conclurent à défaut d'une autre solution que je souffrais de graves problèmes mentaux. Ce qui n'enchantât guère mes géniteurs, soit dit en passant. Ils essayèrent divers remèdes tous aussi inefficaces les uns que les autres. Finalement, en désespoir de cause, ils se désintéressèrent de moi, étant donné qu'ils avaient déjà un fils en bonne santé qui leur suffisait amplement. Je fus donc confiée aux soins des elfes de maison.
C'est une période de ma vie dont je ne me souviens presque pas. Tout ce dont je me rappelle c'est l'impression de plénitude qui m'habitait. A cause de mes yeux sans regard, de l'extérieur, j'avais l'air d'une morte, une morte qui mangerait et respirerait mais une morte quand même.
Malgré les apparences, je n'étais pas morte. Je pouvais même prétendre être un peu vivante. En dépit de mon regard vide, je voyait et regardait tout ce qui m'entourait et aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours comprit le langage des êtres qui peuplaient mon entourage. Mais jamais au grand jamais, il ne me serait venu à l'esprit de me mêler à eux ou même de montrer des signes de vie. Mon existence me plaisait, je n'aurais jamais pensé à la changer et d'ailleurs, je ne réfléchissais presque pas, me contentant d'exister.
Je fis ma première rencontre avec mon frère environ 18 mois plus tard. Il me serait difficile d'être plus précise étant donné que je n'avais aucune notion du temps. Contrairement à moi, lui était tout ce qu'il y a de plus vivant. Toujours débordant d'énergie, il accumulait bêtise sur bêtise.
D'après ce qu'il m'a raconté, ce jour-là, il courait comme à son habitude dans notre demeure lorsqu'il déboucha dans la pièce où l'on m'avait rangée. Il fut d'abord très intrigué par cette masse inerte couchée dans un petit lit. Puis, il s'approcha de moi et après un bref examen conclut que j'étais une poupée. Mais lorsqu'il voulut me saisir, il se rendit compte que j'étais quand même un peu trop réelle pour être une poupée. Encore plus intrigué qu'avant, il demanda à un elfe de maison accroupit dans un coin de la pièce qu'elle était cette étrange chose. On lui répondit que c'était en fait sa sœur qui avait des problèmes mentaux. Il ne comprit pas tout à fait ce que signifiait 'des problèmes mentaux' et pensa que j'essayais simplement de me transformer en plante. Ce en quoi il n'avait pas tout à fait tort.
Il revint cependant m'observer chaque jour, guettant un signe de vie. Il n'en vit jamais. Mais il se mit à me parler, à me raconter tout ce qui lui passait par la tête. C'est ainsi que j'appris tous ses secrets. Bien sûr, sur le moment, je ne m'en souciais pas mais je m'en rappellerai plus tard.
Je ne lui ai jamais dit que je me souvenais de toutes ses longues conversations. Je pense qu'il aurait été gêné. Il était certain d'être une énigme pour tout le monde et il en était fier. Je n'aurais pas pu lui gâcher son plaisir en lui faisant remarquer que je le connaissais certainement mieux que lui-même. Ce cher Drago...
C'est grâce à lui que j'ai appris à vivre. Je n'ai jamais apprécié ni estimer grand monde. Trois personnes au total je pense. Lui, il fait partie de ces trois là. Mais lui, différemment des autres, je l'aime comme c'est à peine imaginable. Ho, n'allez pas vous faire des histoires ! Je parle dans le sens biblique du terme, l'amour d'un frère et de sa sœur.
Enfin, revenons à notre histoire. L'instant le plus important de ma vie approche. Le moment de ma véritable naissance.
Comme pour bien des choses importantes, c'était un jour ordinaire qui ne laissait rien présager du miracle qui allait bientôt se produire.
J'approchais de mes deux ans et je n'avais encore aucun bruit à mon actif. Mon frère était arrivé pour son monologue habituel et il avait même apporté un livre d'images pour me montrer. Il me présenta les différents animaux qu'il connaissait. Un loup, un chat, un oiseau,... il arriva aux animaux magiques. Il me montra une image de dragon, m'expliqua ce que c'était et...Miracle ! Soudain, mes yeux firent le point et je fixai l'image.
Drago s'arrêta de parler et m'observa. Quelque chose lui semblait différent chez moi. Alors, très lentement, j'ai tourné mes yeux vers lui et lui ait lancé un regard interrogateur. Un regard. Enfin. Mon tout premier signe de vie.
Je crois qu'il fut tellement surpris qu'il se demanda un moment s'il n'avait pas rêvé. Mon regard s'est fait plus insistant et il a répété timidement le nom de l'animal. Et là, j'ai ouvert tout grand la bouche et prononcé mon premier mot.
'Drago', je me souviens avoir bredouillé.
Il eut aussitôt un immense élan d'affection pour moi et il me prit dans ses bras alors que moi, à présent souriante, je répétais encore et encore mon tout premier mot.
Je pense qu'il a du croire que j'avais dit son nom ou bien, il était tout simplement content d'avoir réussi où tous avait échoué, c'est-à-dire me faire réagir. Toujours est-il qu'à partir de cet instant nous somme devenus les meilleurs amis du monde et nous n'avons jamais cessé de l'être.
Personne ne pu expliquer cet étrange et brutal changement d'attitude. Autrefois inerte, j'essayais à présent d'apprendre à parler, à marcher et de faire tout ce que j'avais manqué jusqu'à maintenant. Certes, je ne souriais qu'avec mon frère et parfois mon père car je trouvais une ressemblance entre les deux qui me mettait en confiance. Mais cela consistait quand même en un progrès indiscutable.
Plusieurs spécialistes avancèrent de sombres théories sur ce cas pour le moins étonnant. Certains pensait qu'il m'avait juste fallut plus de temps pour me développer, d'autres que j'avait eut une partie du cerveau paralysée qui s'était soudain mise à fonctionner et certain suggérait même une malédiction. Après on se demandera pourquoi je n'ai jamais fait énormément confiance aux guérisseurs... Enfin, là n'est pas le sujet.
La véritable raison demeura donc inconnue. Même moi je ne saurais expliquer ce qui s'était passé. Tout ce que je pourrais vous dire, c'est que lorsque j'ai vu le dragon, j'ai ressentit comme une décharge qui m'a aussitôt tirée de mon état apathique. Je connaissais cette chose mais n'aurait pu dire ce qu'elle était. J'avais juste envie d'apprendre ce que c'était et pour la première fois de ma vie, j'ai éprouvé une immense curiosité pour le monde extérieur auquel cette chose appartenait. J'ai eu envie de tout connaître, de tout voir, de tout découvrir. C'était un besoin si intense, si fort que j'en avais mal. C'était un besoin vital qui a fait disparaître la sensation de plénitude qui m'habitait jusque là pour la remplacer par quelque chose de bien plus fort, la vie. Tout ce que j'avais manqué jusqu'à présent, je le ressentais comme un vide énorme dans ma poitrine, cette sensation était exacerbée par l'immense soif de savoir qui s'était emparée de moi.
C'est alors que je me suis tournée vers l'être qui m'avait réveillée. Lui, il pourrait m'aider, il saurait m'apprendre à combler ce vide. Je ne savais pas encore qui il était mais il était forcément bon. J'avais confiance en lui et j'ai toujours confiance en lui. Il ne m'a pas déçue.
Alors que je le regardais, un étrange sentiment s'est insinué en moi et s'est déversé dans cet affreux gouffre, le remplissant un peu. Je me souviens avoir répéter le mot de la créature que j'avais vue sur le bout de papier. J'étais dans ses bras, me sentant pleinement en sécurité. Début de notre amitié.
Mes parents avaient été si surpris de voir arriver l'enfant qu'ils avaient presque oublié qu'ils avaient du mal à s'habituer à ma présence. Finalement ils trouvèrent un compromis. Ils laissèrent leur fils s'occuper de moi puisqu'on semblait si bien s'entendre et ils n'intervirent que très peu dans mon éducation ne m'inculquant que les points qu'ils jugeaient essentiels. Cette attitude renforça encore le lien qui nous unissait. Lui, qui éprouvait un intense attachement pour cette petite sœur si étrange qu'on lui avait confiée et moi, qui avait une confiance absolue en lui.
La sensation de vide que j'ai ressentie lors de ma véritable naissance ne m'a jamais quittée, elle n'a fait que s'atténuer un peu au fil des années et je me suis habituée à sa présence. Maintenant encore, alors que je marche dans cette forêt, je la sens dans ma poitrine. A chaque bouffée d'air que j'aspire, je la sens qui me brûle un peu plus comme si c'était un feu que l'air avivait. Peut-être est-ce de ma faute si je n'ai jamais su être entière, peut-être qu'il y a quelque chose que j'aurais dû savoir, quelque chose que j'aurais dû connaître ou comprendre, je n'en sais rien. De toute façon, ce n'est pas le bon moment pour y réfléchir.
Je viens de me rendre compte que ma fuite risque d'être un peu perturbée. Un grand ravin s'étant devant moi. Il est si profond que je n'arrive pas à en voir le fond. Et sans l'intervention de Poilu, j'y aurais plongé tête la première.
Bon, voilà, si vous avez lu jusqu'ici, faudrait mettre une review...
