Auteur : Alien ABC's

Traductrice : DarkJedusor

Rating : K+

Genre : Général/Family

Disclaimer : Death Note appartient à Tsugumi Ohba et à Takeshi Obata, l'histoire appartient à Alien ABC's, moi je n'ai ... rien T_T.

Enjoy !


Soichiro Yagami s'était toujours imaginé Mello - mafieux de haut-rang; kidnapper; sûrement assassin - comme un homme ayant la quarantaine, portant des smokings et fumant des cigares hors de prix. De vieilles cicatrices et des yeux impitoyables le distingueraient comme un criminel endurci, un rire graveleux révélerait sa sur-confiance en lui-même et un nom flotterait en lettres rouges au dessus de sa tête. C'est tout ce dont Soichiro a besoin.

Bien sûr, s'il avait pris le temps d'y penser, il aurait réalisé qu'un garçon qui avait quinze ans quatre ans plus tôt ne pourrait pas être maintenant un homme de quarante ans, de même qu'il venait d'Angleterre et pas des rues de Los Angeles et qu'enfin tout associé de L, même lointain, est tenu d'être singulier. Rien de tout cela ne le frappa jusqu'à ce qu'il passe la porte et se retrouve face à face non pas avec un vieil homme ricanant mais avec un garçon de dix-neuf ans aux yeux sauvages.

Le cœur de Soichiro rate un battement. Un gosse. Je vais tuer un gosse. Et c'est mal, entièrement.

Mello était supposé être brutal et robuste mais le garçon enroulé comme un chat sur le bureau, Mihael Kheel flottant au dessus de sa tête en fragiles lettres rouges, est maigre et pâle. Sachiko aurait fait une remarque sur le fait de lui donner un repas correct. Sans aucun doute…

Mello était supposé fumer mais l'objet de son addiction, étreint dans la main gauche de Mihael Kheel est une plaquette de chocolat, le même que celui que Soichiro ramenait chez lui pour ses enfants. Sa main droite tient le détonateur, un doigt fin posé sur le bouton qui donne à cet adolescent le pouvoir de tuer et de mourir.

Mello était supposé être confiant - trop confiant, même - mais chaque ligne tendue du corps de Mihael Kheel parle de désespoir, la férocité paniquée d'un animal coincé. Et ses yeux…

Les yeux de Mello étaient supposés ne rien montrer mais dans ceux de Mihael Kheel, il y a de la peur. C'est bien caché derrière le sourire narquois et la bravade mais elle est là. Pas la peur coupable d'un criminel piégé, ni celle calculée d'un homme en danger - c'est la peur confuse, déconcertée et impuissante d'un enfant qui vient de se réveiller d'un cauchemar et qui ne sait pas où appeler à l'aide. C'est une émotion que Soichiro a vu sur le visage de Sayu, sur celui de Light aussi, quand ils étaient petits et qu'ils appelaient leurs parents au milieu de la nuit. Cependant, bien évidemment, Mihael Kheel n'a jamais de parents à appeler.

Il prononce le prénom du garçon à voix haute et regarde le cauchemar devenir réel.

Il en écrit la première partie et voit un début de panique.

Quand il tente d'en écrire la seconde partie, il voit le visage de son propre fils et ses mains se paralysent.

Il entend les coups de feu et sent les balles le frapper. Tandis qu'il tombe, il se demande comment Mihael Kheel serait s'il avait eu des parents comme Soichiro et Sachiko. Si on lui avait donnés des mains à serrer pour se réconforter plutôt que des bombes. S'il n'avait pas été seul.

S'il n'avait pas été Mello.