BROKEN TRINITY

Résumé : ARR dans un UA. Un accident, et tout peut basculer. Propulsés dans un réseau indescriptible de sentiments, ils réagissent différemment. Pour découvrir leur vraie nature. (Quel beau résumé :D)

Langue : French

Personnage : Roxas & Axel (T'y es pas Reno :D)

Genre : Friendship/Tragedy (ça se sent pas très bien… émotifs, fuyez tant qu'il est encore temps ! ;))

Rating : T (j'ignore si c'est le mieux choisi…)

Disclaimer : L'histoire est de moi xD Rien que ça :p Ne me demandez pas plus, hein ;). Tout personnage, lieux, trucs non cités appartiennent corps et âme à Square Enix et Disney. Mes démarches pour récupérer les droits n'ont pas abouti… (Déjà avec ma connaissance exceptionnelle du japonais francisé, ce n'était pas parti pour… et puis zut, mon avocat sait parler anglais, c'est tout… nan, ce n'est pas Apollo Justice, sinon j'aurais eu peut-être une chance ;))

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ATTENTION : j'ai énormément hésité à publier ce texte. Une réflexion qui m'a prise toutes les vacances en fait. Le sujet est assez dur, avec l'impression d'être allée un peu loin, et si ça en choque certains, dites-le moi. J'ai eu notamment l'avis de Nayru25 et je pense fortement qu'elle a raison. Mais j'ai vraiment donné toutes mes tripes dans cette fic :D. Et puis, ce n'est pas sûr que je publie la suite pour la raison précédemment exposée. En vous souhaitant malgré tout une bonne lecture…

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ARR car y'en pas beaucoup sur Kingdom Hearts (en français, parce que sur les 2000 pages des fics anglaises, il doit y en avoir une sacrée pelletée…) et donc, dit rareté, dit originalité ;) Et y'a un chouïa de RikuxSora. Eh oui, je ne peux pas me défaire de ce paring, j'aime vraiment :D

J'aime ce paring ;) Vive les threesome :D On pourrait presque le considérer comme un prequel de Dilemme Mortel… enfin… presque :D

Une version du ARR, pas des plus joyeuses, mais elle pourrait être réaliste :p

Pour les chansons : « Pomme C », de Calogero pour Reno, Robbie Williams, « Love Supreme » pour Axel et « Histoire éternelle » pour Roxy. En avant la zizique :D (Au fait, « Le déserteur » de Boris Vian est géniale 3 et celle de Placebo « Post blue » aussi)

PS : Promis, prochaine fic, elle est humoristique ;) Je dois être dans ma période noire ou un truc comme ça :D M'enfin, je préfère écrire des trucs marrants que des pubs pour Kleenex ;p

PSS : Y aura-t-il un lemon ? Même moi je ne le sais pas :) (ça promet pour la suite, direz-vous…)

PSSS : J'ai failli oublier le warning. Fort risque de lemon, yaoi en quantité phénoménale, alerte aussi, pas du grand art, pas de poésie, bref, du blabla fortement incohérent. Voilou :D

DuncanHeart


Tic. Tic. Tic. Tic.

Le cliquetis mécanique et froid de la machine résonnait dans la pièce, et, au lieu de briser le silence pesant, ne faisait que l'accentuer.

Ils se prolongeaient jusqu'aux poitrines de deux âmes atterrées, où ces bruits butaient violemment contre leurs cœurs.

Deux regards verts se tournèrent avec lenteur vers le jeune homme blond allongé sur un lit, brillant d'un espoir vain et parfaitement puéril.

Roxas semblait dormir mais Axel et Reno savaient parfaitement qu'il n'en était rien.

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RENO

Des pensées troubles m'agitent. Une partie de moi a du mal à accepter la vérité. L'autre partie se fout d'elle, même si elle souffre aussi.

J'ai quitté la chambre de Roxas, le laissant avec Axel, au bout de quatre heures de veille ; et c'était comme si je portais le poids du monde sur les épaules. Je me sens très fatigué et impuissant face au coma de Roxas. Un simple corps blond sur un lit, les yeux fermés encadré d'un visage plutôt serein, je n'aurais jamais imaginé la douleur que cela me provoquerait. Comme une tornade qui serait passée, m'arrachant mon humour et ma joie de vivre sans rencontrer de résistance.

Un simple accident, et tout a basculé. J'ai murmuré cette phrase en refermant la porte, après un dernier regard à mon ange blond avec le rêve de le voir se relever soudain et ses grands yeux bleus couleur de l'infini s'écarquiller… pour le voir ensuite se renfrogner en voyant qu'il avait raté ses cours. Roxas était encore étudiant en ingénieur. Un simple accident, et tout a basculé. Un murmure presque aphone au milieu du vacarme de l'engin qui aide mon Roxas à rester en vie. J'ai descendu sans vigueur les escaliers de l'hôpital. Les internes du service me connaissent bien. Malgré mon homosexualité, ils me regardent avec compassion et tentent de me rassurer au sujet de mon amour. C'est toujours sympa à entendre.

Le médecin qui s'occupe de lui est plus réservé.

J'arpentais le couloir en évitant des rainures des dalles (curieuse façon de distraire) quand une personne me happa le bras. Mon regard remonta longuement de cette main fine jusqu'à un visage bien connu.

Grand, roux aux yeux verts, vingt ans et toutes ses dents, comme moi, Axel avait cependant un charme bien à lui, une sorte d'harmonie svelte, voire féline, dans ses mouvements, et, surtout, un sourire ravageur.

On pourrait se considérer comme des rivaux, lui aussi ayant Roxas dans son lit, mais on s'entend plutôt bien. Enfin, je pense qu'on s'entend bien. Personne ne sait ce que pense ce rouquin-là… il fait un peu dans le psychopathe froid. Un mélange d'Hannibal Lecter et du Joker.

- Alors, Reno, demanda-t-il en me prenant l'épaule, un grand sourire aux lèvres. On se perd dans des pensées philosophiques ?

- Je ne savais même pas que tu connaissais le sens de ce mot, ignare…, répliquai-je violemment, agacé par le manque de réaction d'Axel.

Comment pouvait-il être si joyeux après ce qu'il était arrivé avec Roxas ?

Axel resta silencieux après cette réplique. Ca paraissait étonnant, parce que d'habitude il fallait littéralement le menacer avec un couteau à droite et une pioche à gauche pour qu'il consente à fermer son auguste bouche.

Sa main tomba de mon épaule et je poursuivis mon chemin. J'entendis Axel m'emboîter le pas de sa démarche souple.

Ses bottes faisaient crisser le carrelage et bientôt je n'en puis plus.

Je me retournais et lui lançais un regard glacial.

- Tu comptes me suivre longtemps ?

Je sentis que ma réaction était exagérée. Cependant, cela décida Axel à parler plus clairement de ses intentions.

- En fait, je me demandais…, commença-t-il. Si… tu voulais bien m'accompagner. Jusqu'à l'appart'.

- Monsieur Axel a peur de la solitude ?

Je n'arrivais plus à contrôler le ton de ma voix. Voir le roux m'agaçait sans que je sache pourquoi.

- Ce n'est pas en t'isolant que je vais… qu'on va pouvoir… oublier…

Le roux s'interrompit au milieu de sa phrase, un sac de paroles en l'air qui ne veulent rien dire. Sa silhouette fine se tint à mes côtés tandis que les yeux verts, rehaussés par un beau tatouage simple violet, fixaient le vague. J'avais fait aussi un tatouage le même jour (deux longs traits rouges dépassant de mes tempes et descendant sous mes yeux, un rêve de gamin, quelque inspiration de mon héros préféré peut-être). On s'était croisés dans ce salon sans se connaître. On a appris plus tard qu'on sortait avec la même personne. Roxas.

- Qu'importe. Tant pis… j'irai tout seul.

- C'est de ta faute !, crachais-je.

Mes yeux interceptèrent le sursaut d'Axel. Sa peau me sembla blafarde.

- Si Roxas est ici…

Puis, mes nerfs comme mes jambes me lâchèrent et je m'écroulais sur mon amant.

Mes sentiments, mon inquiétude me montaient à la tête et me donnaient envie de vomir.

Axel me rattrapa et sa voix teintée d'inquiétude me troubla :

- Reno, ça ne va pas là. Tu viens avec moi, t'arriveras jamais à destination…

- D'accord, soufflai-je, complètement abattu.

Dans la rue, les passants nous regardaient fixement ou se détournaient avec dégoût. M'en fous de leur vie. C'étaient des crétins, ceux-là en sont aussi, ceux-là encore le seront toujours.

Tracté par cet homme aux cheveux rouges, mes pieds effleuraient à peine le trottoir. Et bien sûr, la nuit était tombée et notre chemin hasardeux n'était éclairé que par les lumières tremblotantes des réverbères.

Au bout d'un moment, Axel héla un taxi, en sachant parfaitement qu'il n'aurait pas de quoi payer. Déjà, on avait du mal à joindre les deux bouts à trois, les boulots qu'on trouvait étaient pouraves, à peine de quoi se payer un sandwich pour la journée. Mais on avait le moral, et on se soutenait… maintenant… je ne reconnais plus personne.

Ah, voici venu le moment fatidique où le chauffeur va nous donner salaire. Je souhaite bien du courage à mon cher amant. Si je dis une seule parole, je gerbe. I swear it's true, comme on dit.

Enfin, je disais du courage. Une dose surpuissante ne serait pas de trop. Et pour moi aussi, monsieur. Le chauffeur s'était retourné, ses yeux durs me liquéfiaient sur place, ses cheveux à la fréquence sporadique étaient plaqués à l'aide d'un gel de bas de gramme sur son crâne luisant. Il stoppa le véhicule et son bras s'appuyait contre son fauteuil. Je me fis tout petit.

Autant, c'est un homophobe. Et non, ça m'est arrivé plusieurs fois d'en rencontrer, plusieurs fois qu'on pourrait dire inoubliables dans le négatif, mais j'en conserve toujours le même étonnement. Comment on peut juger quelqu'un sur l'amour ? Ce n'est pas un choix… non je m'exprime mal. On ne peut pas se contrôler mais en même temps, c'est injuste de ne pas avoir le droit de vivre comme on l'entend. Je ne peux pas. Je ne pourrai jamais sortir avec une fille. Axel ne semble pas s'en soucier (du temps qu'il est avec quelqu'un) mais c'est comme si on obligeait un hétéro à sortir avec un autre mec. C'est absurde, hein ? Mais c'est pareil.

Hm, Axel était en train de bredouiller quelque chose. Je n'arrivais pas à entendre, déjà le décor me semblait flou et j'avais toutes les peines du monde à suivre. Une bonne nuit de sommeil, voilà ce qu'il me faudrait. Mes paupières gémirent à cette pensée.

Le chauffeur se décida à parler. D'une voix gutturale, il grogna quelque chose qui devait ressembler peu ou prou à : « Elle est où, la paie ? ».

Mon grand roux commençait à s'échauffer. Ouh là, là, il avait dû rajouter quelques commentaires à côté de « la paie ». Ma tête bourdonnait. Je suivais les évènements d'un œil absent, amusé, incapable de s'intégrer dans la situation.

Je crois que le chauffeur est sorti de la voiture. J'ai entendu un pas lourd et le bruit d'une porte que l'on referme. Je baillai. Axel me regarda avec reproche mais prit ma main.

Quand notre portière s'est ouverte à son tour, j'ai senti la main se resserrer sur moi. Nous sommes sortis du taxi, puis avant de réaliser quoi que ce soit, Axel donna un vigoureux coup de poing au bonhomme qui s'écrasa sur le sol. C'était marrant de le voir ainsi, il tombait comme une toupie, un petit tour et puis s'en va…

- Euh… Axel…, murmurai-je.

- Chut !, m'ordonna-t-il sèchement.

Nous remontâmes à grands pas la rue. La nuit noire régnait telle qu'elle me glaçait le sang. Dans la pénombre, je remarquai quand même que le chauffeur ne se relevait pas.

Après trois pas, je ne vis toujours pas un seul être vivant sur les trottoirs. Nous étions seuls.

Tout en partant dans des délires d'invasion extraterrestre ou de maladie mortelle qui auraient pu expliquer cela, Suuuper Rouquiiin ouvrit la porte de notre immeuble et s'y engouffra, moi à sa suite.

Encore une fois, personne dans les escaliers.

Une fois entré dans l'appart', je m'écroulai sur le canapé.

Axel n'alluma pas la lumière, il semblait bien trop fatigué.

Il se dirigea droit dans la chambre. Enfin, notre chambre. Témoin impuissant de spectacles interdits aux moins de 20 ans. Soit dit en passant, mon Roxy en a 19…

Soudain, un sourire fort probablement bien représentatif de ce que je pensais me défigura le visage quand la porte de la chambre se referma. Une bonne idée perverse pour énerver mon rival. Roh, juste le taquiner.

Tout mal de tête éradiqué (qu'on ne dise pas de mal des idées perverses, c'est le pilier de notre société), je m'approchais innocemment de la porte, où je repérai Axel d'un coup d'œil. Il était allongé sur la couverture, devant aspirer seulement à un peu de paix. Pauvre petit.

J'entrai, la porte refermée aussitôt le plus doucement possible. La lumière du dehors éclairait suffisamment sans que j'aie besoin de me ramasser dix fois avant d'atteindre ma cible.

- Dégage, Reno, grommela Axel en enfouissant son tête sous l'oreiller.

Quoi ? J'étais si prévisible ?

- Pourquoi, mon poussin ? , fis-je, un grand sourire aux lèvres.

- Je suis FATIGUE. Et c'est toi qui en plus ne voulais pas que je t'accompagne.

Je me penchais sur le lit, dans l'état du requin coincé dans l'aquarium avec le poisson rouge (c'est fou comment « poisson rouge » va bien à Axel), et mit ma tête au creux de son cou. Il grogna en tentant de me faire lâcher prise.

Tu ne me connais pas bien, poussin.

Je me mis consciencieusement à lui mordiller l'orbe de son oreille. Ce qui tira quelques jurons de ma pauvre proie.

Ca m'amusait. Jamais je n'avais de relations directes avec Axel sans Roxas jusqu'à présent. C'était la première fois qu'on était que tous les deux. Esprit de rivalité sans doute.

Je réussis à tourner la tête hérissée de piques et chercher ses lèvres. Elles étaient étonnamment douces et je sentais Axel sur le point de craquer.

Gagné.

Il finit par m'attraper par la taille et à me faire basculer. Tiens, il se trouvait en position de force, et de surcroît, semblait jouer le jeu et m'embrassait à son tour.

Euh… là, même plus. Stop, Axel, stop !!!

Il commençait à passer sa main sous ma chemise et je grimaçais. Eh, c'est que je finirai par perdre ma réputation de commandeur d'action, moi !

- Axel…, gémis-je. Arrête…

Je maudis ma voix, si faible en cet instant.

Mes supplications n'eurent pour effet que d'amener un sourire sur le visage en face de moi.

Moi qui espérais dormir, je crois que je vais être amené à cocher la case « nuit blanche »…

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AXEL

Matin. Encore un matin. Exactement celui où on n'a pas envie de se réveiller, histoire d'éviter les tuiles de la journée. Et j'en ai déjà une dès le réveil : dans mon lit, rousse avec des yeux verts.

Je ne sais pas ce qui m'a amené à faire ça avec lui. Je suis plutôt branché sur les petits blonds en fait. Mais comme ça ne court pas les rues, et que celui que je m'étais trouvé est à l'hôpital dans un sale état, et ben… ça doit être la nature humaine, ou une quelconque force mystérieuse.

On dirait l'excuse pourrie du type qui trompe sa femme dans les séries dégoulinantes : « Oui, chérie, elle ne compte pas pour moi, tu sais, c'est la nature humaine… ». Et je m'y connais en séries. Je bosse dans une maison de retraite. Oui, les quatre murs où la moyenne d'âge dépasse allégrement les quatre-vingts ans. Déprimant. Mais bon, c'est le seul endroit qui m'ait accepté avec seulement le bac mention passable sur le CV. Et encore, heureusement que je l'ai passé, si je m'étais écouté, je me serais tiré dès le brevet en poche.

Pas de paie extraordinaire, ça fait vivre son homme, comme on dit. Enfin, dans mon cas, trois hommes. Forcément, mon petit copain étudie encore (pauvre de lui, il veut continuer après le bac…) et le petit copain de mon petit copain (ladite tuile qui est dans mon lit) enchaîne les petits boulots. Ce n'est pas vrai, il doit être vraiment un boulet pour se faire éjecter du fast-food du coin en un après-midi.

Il est encore en train de dormir d'ailleurs. Sa respiration est calme et légère. Il fait encore nuit et il y a un vent d'enfer là-dehors. Je me rends compte que ce n'est pas normal. Moi levé à quatre heures du matin, c'est comme apercevoir le Père Noël sur la cheminée le 25 décembre. Ho, ho, ho.

Zut, l'autre commence à se réveiller. Je croise ses yeux vitreux.

Je croise les bras avec décontraction. Ce crétin se serre contre moi en me soufflant d'une voix endormie un « bonne nuit » qui s'efface dans le silence de la pièce qui reprend ses droits.

C'est ça, bonne nuit. Crétin.

Et, passant de du coq à l'âne, je repense à Roxas. Pardon, 'faudrait utiliser le contraire. Roxas est tout sauf un âne. Enfin, y'a comme un problème de temps verbal. Mais Roxy a une force de lion, même si au premier abord, ça ne saute pas aux yeux. Je m'y suis laissé prendre. Il a de ces grands yeux bleus innocents, une petite voix inoffensive et une crête or qui le rend encore plus fragile sur un visage d'ange. Mais il n'était pas si mignon que ça. J'ai failli avoir une attaque quand il m'a dit qu'il sortait avec quelqu'un d'autre en même temps que moi. Tout ça débité avec des grands yeux de Bambi. Et en plus, quand il m'a présenté cet « autre », celui-là était un roux aux yeux verts. Comme moi. La bonne blague. Il allait me ramener tous les roux aux yeux verts qui croisaient son chemin.

Et puis, bon, je m'y suis fait. L'autre, Reno, ne semblait pas être dérangé le moins du monde et Roxas devait aimer se faire sauter par deux personnes différentes, parfois en même temps. C'est pas vraiment ce que je souhaitais, les trucs à plusieurs, je connaissais déjà, mais bon, cette relation n'en serait qu'une de plus, et je me remettrais à draguer si ça partait trop en vrille. Ce n'est pas le genre de choses qui m'arrête.

Mais au fait, qui a connu Roxas le premier ? Moi ou la « tuile » ? Je me fourre sous les couvertures et Reno continue à m'étreindre. Il a du charme, celui-là, il faut l'avouer, et il ne me laisse pas indifférent. Du charme qui me pousse à le coller contre moi et à l'embrasser.

Je pense que ça aurait continué longtemps, moi caressant ses curieux cheveux fins ressemblant à une rivière pourpre, et lui prenant possession de ma bouche, quand le fatidique réveil qui est censé me réveiller pour le boulot s'est mis en marche. Le bruit strident a fait plonger Reno sous la couette. J'abats mon poing sur la machine, qui a un gémissement de douleur métallique (comme tous les matins, ça m'étonnerait pas qu'un jour un boulon saute, à cause de ma bonne humeur matinale). Je passe mes doigts dans mes cheveux pour tenter vainement de les démêler puis je tire l'autre de dessous sa couverture pour l'embrasser une dernière fois. Avant, j'avais Roxas pour ça.

Puis, enfin, je me lève, pioche un pantalon, un tee-shirt au hasard, met mes vieilles baskets. Pas besoin de se croire dans un défilé de mode dans une maison de retraite. J'avais beau me fringuer comme un épouvantail, les pensionnaires ne pouvaient s'empêcher de me sourire béatement et de glousser.

Au moment où j'achevais mon déguisement, ceinture bouclée et veste sur les épaules, la voix de Reno m'interrompit.

- Qu'est-ce qu'on vient de faire…

Il avait dit ça dans un soupir, appuyé contre le dossier du lit, tête sur ses bras croisés sur ses genoux.

J'hausse un sourcil puis réponds ironiquement :

- Tu veux que je t'explique en détail ? Ou la prochaine fois qu'on le fait, je l'enregistre sur vidéo…

« T'es stupide », a été la seule réponse compréhensible que j'ai reçue.

- Je veux dire, rajouta-t-il au bout d'un moment, pendant que Roxas est dans le coma…

- T'as l'intention de me plomber ma journée ?, ai-je répliqué, agacé. C'est bon, il y est, il y est. On ne peut rien y faire. Rien, à part espérer, peut-être. Mais je te laisse la tâche, t'aimes ça, toi, jouer le mélodrame.

Puis je suis sorti.

D'après le silence qui régnait dans l'appartement, je crois que Reno m'en voulait.

La moutarde me monte au nez.

Très bien, si c'était comme ça…

Je l'ai enfermé à double tour.

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ROXAS

Je ne pouvais pas bouger.

Première chose qui venait à mon esprit.

Mon cerveau engourdi me portait une deuxième information, péniblement.

Je n'entendais rien, à part quelques bruits si peu audibles que je pensais qu'ils étaient imaginaires. Il faisait noir.

J'arrivais donc à réfléchir.

Je n'étais pas aveugle (je savais que si je l'étais, ma vision serait blanche), je savais aussi que je n'étais pas paralysé.

Mais alors… où étais-je ? (1)

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RENO

Je grommelai plus ou moins silencieusement contre Axel. A croire qu'il n'avait pas de cœur ! (2) Comment il pouvait être aussi indifférent du sort de Roxas ?

Je plongeai sous les draps. L'air était glacial. On nous avait coupé le chauffage il y avait deux semaines. Jusqu'ici, je m'y étais fait mais aujourd'hui était presque un jour d'hiver. Nous avions pourtant passé le solstice depuis un mois.

Je crus entendre une clé qui se tournait dans une serrure, mais je rêvais, sûrement.

Puis les pas d'Axel s'éloignèrent, et le fardeau qui me pesait sur les épaules s'envola.

Il me faisait flipper. Même si, pendant la nuit, il était resté tendre et particulièrement attirant, il y avait quelque chose dans ses yeux qui coinçait, qui faisait tiquer, un problème dans le système, quoi.

Je me serrai contre l'oreiller. J'aimais quand même son odeur, son ironie acérée et son sourire. Il me donnait l'impression de quelqu'un qui a besoin d'être aidé, avant de plonger irrémédiablement dans je ne sais quel abysse psychologique.

Roxas avait en lui une confiance absolue. L'amour, peut-être ?...

Non, Roxas ne pouvait pas aimer cet être fourbe, lâche, cynique et sans-cœur !

Cela me rappela la première fois qu'on l'avait… fait.

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Je crois que c'est le lemon. Braves gens, ne regardez pas pendant un certain… moment ^^

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« Axel et Reno poussèrent joyeusement Roxas dans la maison. Le blondinet rigola, il était euphorique, on lui donnait l'occasion de ne pas faire ses révisions pour le concours…

Pour une fois, les deux roux étaient de pair et ils s'empressèrent de s'asseoir dans le canapé, Roxas entre les deux. Mais pour une fois, ce n'était pas séance télé, revisite des séries qu'Axel connaissait si bien. Reno le prit par la taille et l'embrassait dans le cou, provoquant des crises de fou rire incontrôlé chez Roxas, tandis Axel s'appropria ses lèvres, étouffant les reflets de sa bonne humeur.

Peu à peu, les gestes devenaient plus tendres, sans qu'aucun ne le veuille vraiment. Reno l'attira contre lui, le dos de Roxas touchait celui de l'homme aux lunettes noires (qu'il avait fini par enlever, pauvres lunettes, disait le semi-adulte, hilare). Ce dernier lui prit les mains et les releva vers sa tête :

- Au nom de la loi, je vous arrête !

Reno sourit tendrement face au rire de gorge de son amant. Axel se tenait au-dessus d'eux, enfin, sa principale proie était Roxas, un sourire élargissait ses lèvres, ce moment qu'il attendait était arrivé.

Il embrassa langoureusement le blond, qui s'agitait. Nerveusement, Reno enroula ses jambes autour de celles de Roxas, pour l'emprisonner. Cette pensée le rendit encore plus nerveux.

Axel, expert, détacha chaque bouton de la chemise, résistant à l'envie de l'arracher (c'est lui qui devrait la repayer). Le blond avait arrêté depuis longtemps de rire et déglutissait difficilement en voyant petit à petit ses vêtements voler.

Heureusement, Reno joignait leurs mains sur son ventre et mit sa tête au creux de son cou pour le rassurer. Roxas prit une de ses longues mèches rousses si soyeuses. Curieusement, ce fut ce geste qui calma les pulsations de son cœur. Il ferma les yeux.

- Ce sera plus confortable sur le lit, fit brusquement le roux en fixant Roxas intensément.

Le blond se sentit fondre et rougir comme une tomate.

Axel se releva. Reno souleva Roxas comme une mariée, et se précipita dans leur pièce en hurlant. L'autre roux, longiligne, les regarda un moment avec nostalgie. Il eut l'air presque humain.

Puis ses yeux retrouvèrent leur dureté et il se dirigea lentement vers les deux autres.

Reno et Roxas l'attendaient, de la façon la plus incongrue qu'il soit : en faisant une bataille de polochons. Le rouquin était sur le ventre, sur le lit, avec Roxas qui le frappait avec son ridicule petit oreiller au-dessus de lui : des éclats de rire montaient du pauvre martyr quand le coussin n'était pas étalé sur ses cheveux, qui s'en trouvèrent fort décoiffés.

Axel sourit froidement puis s'assit sur la couverture, attendant la fin du combat. Qui cessant rapidement, Roxas s'installa sur les genoux du rouquin et l'embrassa en crispant une main sur sa nuque. Axel goûta ce baiser comme une friandise. Mais Reno surgit en les faisant basculer en arrière et se mit entre Axel et Roxas. Le premier tira violemment les jambes de Reno. Le second, solidement harnaché par deux mains placées sur sa taille, se mettait à le déshabiller.

Une minute plus tard, c'est Axel qui passait à la machine. Roxas et Reno réussirent à lui tirer quelques pouffements de rire en s'échinant sur sa fermeture Eclair.

Le roux aux longs cheveux habituellement ramenés en queue de cheval rabattit sur eux la couverture. Machinalement, Roxas s'assit contre Reno en se laissant guider par Axel.

Le blond bascula sa tête sur l'épaule de Reno, ses cheveux dorés effleurant la bouche du roux. Roxas l'embrassa quand Axel commença à lui arracher des cris. Celui-ci lui faisait des suçons sur les clavicules et Reno répondait avec fougue au ballet endiablé dans leurs bouches scellées.

L'autre homme aux piques rouges recula soudainement, Roxas laissant s'échapper un dernier cri avant de s'affaisser, presque inconscient, sur Reno. Ce dernier lui passa la main sur son front en l'appelant doucement.

Après s'être occupé de Reno, Axel se balançait d'avant en arrière, visiblement fatigué. Le roux l'attira contre lui avant qu'il ne s'écroule et ne ferme les yeux en s'accrochant à son torse. Roxas aussi se mit à somnoler.

Mais avant, Axel et Roxas avaient pris chacun une main de Reno et la gardait serrée contre lui.

Le dernier visage éveillé se creusa d'une moue amusée avant de céder au sommeil.

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Euh, oui, c'était le lemon ^^ C'est terminééééé… mis à part si j'en mets un deuxième :D

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(1) Roxas, tu vas aller loin avec cette réflexion...

(2) Reno, si tu savais à quel point.


Et moi qui croyait que ça allait être un petit texte de rien du tout… je suis contrainte de le couper en deux. Voire trois ^^ Voire QUATRE (grand maximum ^^) Mais je vous rassure, la suite est déjà écrite :D Eh oui, à la prochaine :D Amusez-vous bien avec ces dix pages et demi totalement stupides ;) Baila, baila la bamba :D

PS : Noter les différences dans l'expression. Même si c'est une grosse erreur littéraire, j'ai préféré changer le temps selon les personnes. Axel me semblait plus à vivre au jour le jour, et Reno de vivre sa vie d'une façon plus romancée. Et Roxas était parti pour vivre dans le passé (imparfait ;)) avec son coma. Mouhahahahaha, si ma prof de français lisait ça, elle serait folle de rage ^^

Voilà, voici le premier chapitre. N'hésitez pas à dire votre avis, c'est important !