« C'est Caroline…encore…je sais que tu m'en veux mais je n'avais pas le courage de te l'avouer, de t'infliger une telle peine à nouveau. S'il te plait ne me laisse pas…j'ai besoin de toi. Viens Klaus, une dernière fois… - Pour réécouter le message tapez 1 * bip * C'est Caroline…encore…je sais que tu m'en veux mais je n'avais pas le courage de te l'avouer, de t'infliger une telle peine à nou… * bip bip bip * »

Nicklaus regarda son téléphone en grognant. Il avait écouté le même message tellement de fois sans pouvoir s'arrêter que sa batterie avait lâché. De rage, il lança son téléphone à travers la pièce avec tellement de force qu'il vint s'écraser en mille morceaux au contact du sol. Son téléphone était désormais en lambeau, à l'instar de son cœur.

La voix de Caroline. Il voulait l'écouter encore et toujours. L'écouter et ne plus l'entendre comme il l'avait fait si souvent. Sa voix avait pris tellement d'importance maintenant qu'elle n'était plus là. Elle résonnait dans la tête de Klaus comme une mélodie sanglante le laissant dans la détresse la plus totale. A l'entente de la voix de Caroline, des sentiments paradoxaux le parcouraient il était mélangé entre la joie, la peine, la douleur et la satisfaction. L'écouter lui faisait presque autant de mal que de bien. Allongé sur son lit, Klaus avait les yeux injectés de sang par la fatigue, la tristesse et les pleurs. Il était resté des heures ainsi dans la pénombre à écouter ce message sans pouvoir s'en détacher.

A présent que son téléphone était en miettes, la colère s'était emparée de lui. Klaus avait envie d'hurler à s'en crever les poumons faire souffrir ses deux organes comme son cœur souffrait. Il lui en voulait tellement d'être partie, de ne lui avoir rien dit sur sa maladie. Il en voulait à la vie de les avoir fait se rencontrer pour mieux les séparer après si peu de temps passé ensemble. Un temps qui lui semblait avoir été si infime et insignifiant maintenant qu'elle n'était plus là. Durant le temps passé avec Caroline, il n'avait jamais osé aborder des sujets importants, fuyant, de peur de trop s'attacher. Alors, qu'il commençait à se dévoiler, à se sentir en confiance auprès de celle qui était devenue sa meilleure amie Caroline lui avait avoué qu'elle était malade. Nicklaus il s'était senti trahi et s'était renfermé sur lui-même. C'était un coup dur pour lui qui avait été abandonné tellement de fois. Alors, il s'était éloigné de sa meilleure amie, ne pouvant se résoudre à assister à sa perdition et ne souhaitant pas s'attacher à elle plus qu'il ne l'était déjà. Il savait aujourd'hui qu'il n'aurait pas dû agir ainsi qu'il aurait dû rester pour elle, la soutenir et ne pas faire preuve de lâcheté comme il l'avait fait en partant. Si seulement il avait été plus attentionné, Caroline ne se serait pas sentie forcée de lui mentir en omettant de dire qu'elle avait rechuté, de peur de le voir partir à nouveau. Mais Klaus avait beau essayer de se raisonner, il n'y arrivait pas. Affronter la maladie était quelque chose d'insurmontable pour lui. Il savait que Caroline n'y pouvait rien mais il lui en voulait tout de même. La seule vision de Caroline inerte sur le sol de son salon avait suffi pour l'éloigner. Car non seulement elle lui avait menti mais elle l'avait trahi, une fois de plus. Une fois de trop. Alors même s'il pensait à elle à chaque minute de chaque jour et qu'il souffrait de cette séparation, il résistait, n'osant pas affronter ses sentiments. Il s'en voulait de l'avoir laissé comme ça, si bêtement, si lâchement, si longtemps…Il avait laissé sa fierté prendre le dessus. Si bien que cette énième nuit où elle l'avait appelé, lui avait envoyé cet appel au secours, il n'était pas venu. Il en crevait d'envie mais ne l'avait pas fait. Et maintenant il le regrettait car c'était sa dernière chance de la revoir. Regarder son visage une dernière fois et enfin lui avouer qu'il l'aimait. Et ça, jamais il ne se le pardonnerait.