RECONSTRUCTION

Me revoilà avec la suite de l'imitateur, j'espère que cette histoire vous plaira...à vos commentaires !


Chapitre 1


POV Beckett

Il y a seize mois en arrière, j'étais Kate Beckett, lieutenant à la criminelle à New-York. J'étais une femme forte, indépendante et amoureuse.

Il y a seize mois, Castle et moi formions un « nous », un couple.

Quand je me souviens de cette époque, j'ai l'impression, que c'était la vie d'une autre personne, d'une autre femme, que tous ces souvenirs ne m'appartiennent pas.

Après seize mois, je ne suis plus lieutenant, je ne suis plus profiler pour le FBI, ma démission avait été acceptée après que j'ai dû faire un déplacement à DC.

Après seize mois, je n'étais plus la femme forte et indépendante… J'étais une femme blessée, brisée par la vie… par un homme : Kyle Abbott.

En deux jours, cet homme avait totalement supprimé une partie de moi, cette partie qui faisait que j'avais confiance en moi, en l'espèce humaine. Toutes mes nuits, depuis le procès, étaient jonchées de cauchemar, je n'arrivais pas à enlever de ma mémoire ces dernières paroles :

À chaque fois, qu'on te touchera tu penseras à moi, Katie… à mes mains sur toi, à ma langue… »

Tu ne pourras jamais oublier…. »

Il avait raison, comment oublier ces décharges, mes cris, mes pleurs, mes douleurs… comment oublier ses caresses sur mon corps, ses attouchements.

Je pensais sincèrement que le verdict, que le procès serait pour moi une façon de tourner la page… mais j'avais tort.

La seule raison qui faisait que je me levais les matins, que j'essayais de me battre pour me retrouver en tant que femme c'était … Richard Castle.

Après seize mois, Rick avait été la seule constante dans cet enfer, il m'épaulait, me soutenait malgré mes peurs.

Sa rééducation avait été douloureuse et éprouvante, mais il avait tenu bon. Castle et moi avions décidé de suivre une thérapie, pour pouvoir nous retrouver en tant que couple, car depuis ma détention, je ne supportais pas le toucher, les caresses de mon petit ami.

Cette situation était vraiment frustrante pour lui comme pour moi, car même si l'envie ne me manquait pas, ma peur était plus grande.

J'avais démissionné de mon poste à DC et étais venue m'installer au loft avec Castle. Alexis était retournée à Stanford. Elle m'appelait une fois tous les deux jours, pour bavarder entre filles. Notre relation avait réellement changé depuis le coma de Castle, nous étions devenues vraiment proche toutes les deux. Martha était partie en croisière pour un mois avec ses amis, après que Rick soit rentré à la maison. Elle n'arrêtait pas de dire que notre intimité devait être maintenant notre priorité.

Castle se déplaçait désormais avec une canne, le Kiné lui avait confié que dans quelque temps, il n'en n'aurait plus l'utilité.

Depuis notre échec à l'hôpital, Castle n'avait plus tenté quoi que ce soit avec moi, il n'avait jamais un geste déplacé même ses baisers étaient sur la retenue, je ne pouvais pas lui en vouloir, pas après l'avoir rejeté comme je l'avais fait.

Aujourd'hui était en grand jour pour nous, pour notre couple… nous avions rendez-vous avec le Dr Burke pour une thérapie de couple, une thérapie centrée sur le dialogue et le toucher.

Cette dernière s'était montrée efficace avec moi lorsque j'étais à DC, après quelques mois, j'acceptais avec plaisir le toucher d'autres personnes. J'espérais qu'elle puisse de nouveau nous sortir de cette impasse, que grâce à cette thérapie nous pourrions retrouver une intimité sans crainte, sans peur… où seul le plaisir serait au rendez-vous.

J'espérais aussi que contrairement à la précédente, elle fonctionne mais ne prenne pas des mois. Il me tardait de me retrouver dans cette sphère intime avec Castle, car j'avais gouté aux plaisirs charnels avec lui, et je n'attendais qu'une chose : y goûter encore et encore !

Assise aux côtés de Castle sur le sofa du Dr Burke, nous allions démarrer la première séance.

- Alors comment allez-vous tous les deux ? Commença Burke

- Bien, je peux désormais me déplacer seul et être indépendant, de plus je n'ai plus aucune douleur, répondit Rick

- Vous m'en voyez ravi, et vous Kate ?

- Je vais bien, depuis la fin du procès, je me repose.

- Où vivez-vous?

- Chez Castle pour le moment, j'ai quitté mon appartement quand je suis partie pour DC.

- Pour le moment ? Tu penses déménager ? me dit Castle

- Eh bien, à vrai dire, oui, répondis-je en voyant la déception de ma réponse, je crois que ce serait mieux pour nous.

- En t'éloignant ?

- Castle, on en parlera plus tard, dis-je mal à l'aise

- Non, allez-y, vous êtes ici, pour parler, vous confier sans crainte, ajouta Burke

- Je ne fuis pas, continuais-je en regardant Castle, je pense juste que ça ne sert à rien de se précipiter. Les gens normaux sortent ensemble plus d'un an avant d'envisager une cohabitation.

- Les gens normaux ne vivent pas ce qu'on a traversé ! C'est déjà pas facile de nous retrouver après tout ça, alors ne pars pas, quémanda Rick

- Je vais y réfléchir, acquiesçais-je

- Bon, reprit Burke, j'ai relu les notes que mon confrère de DC m'a envoyées sur la thérapie du toucher, je me suis également entretenu avec lui, pour pouvoir vous aider au mieux. Lors de ces thérapies, il vous obligeait à faire des exercices pour pouvoir accepter le toucher d'une tierce personne, c'est exact?

- Oui, répondis-je en hochant la tête

- Pour une thérapie de ce genre entre couples, les exercices se feront à l'abri du regard dans votre sphère intime, il sera essentiel de me dire la vérité même si elle est douloureuse. Cette thérapie marchera que si nous nous faisions tous confiance.

Hochant la tête tous les deux, Burke continua :

- Nous nous verrons une fois tous les trois jours pour commencer, pendant l'heure où nous serons ensemble, je vous poserais des questions et vous donnerais l'exercice a effectué chez vous. Cela vous convient-il?

- Ça me semble parfait, ajouta Castle

- Oui, répondis-je angoissée par la suite. De quel genre d'exercices parlez-vous ?

- Nous irons par pallier, en allant à votre rythme, mais il est hors de question que vous reveniez trois jours après s'en avoir achevé l'exercice au moins une fois. Tout d'abord, pour que tout soit clair et que je sache par quoi commencer, j'aimerais savoir où vous en êtes tous les deux ?

- C'est-à-dire? Demandais-je ne comprenant pas le sens de sa question.

- À quel niveau de votre relation êtes-vous? Jusqu'où êtes-vous allez dans l'intimité?

À sa demande, je baissais la tête gênée par cette question, haute en confession. La dernière fois que Rick avait posé les mains sur moi, on lui avait augmenté ses doses de morphine !

- Il ne se passe rien entre nous, confessa Rick ce qui me fit du mal.

Non pas qu'il avait tort, mais l'entendre le dire me faisait du mal, je l'entendais comme un reproche.

- On s'embrasse, continua-t-il mais nous n'allons pas plus loin.

- Pourquoi ?

- ...

- Kate ? Parlez-moi.

- La dernière fois que Castle a posé les mains sur moi, sur ma poitrine, je l'ai repoussé violemment, avouais-je honteuse

- Pourquoi? Insista Burke

- Parce que je me suis revue dans cet entrepôt avec Abbott et que j'ai eu peur, parce que je ne supporte pas cette intimité, parce que je suis détruite, je n'arrive même pas à comprendre comment il pourrait avoir du désir pour moi.

- Kate, me dit Castle peiné, tu n'es pas un monstre, tu es la femme que j'aime.

- ...

Face à mon silence, Rick tourna la tête en direction du psy pour lui demander son aide.

- La nudité vous dérange-t-elle ?

- Pardon? Fis-je surprise par cette question

- Si Monsieur Castle vous voit nue sans qu'il n'y ait autre chose, cela vous dérange-t-il?

- Je ne sais pas, avouais-je, la dernière fois qu'il m'a vu nue, j'allais très bien.

- D'accord, alors voici mon premier exercice, que vous devrez suivre pendant trois jours. Je veux que vous fassiez des activités ensemble, des activités de couple, comme des ballades, un cinéma, un restaurant, je veux que vous vous teniez la main, dès que vous le pouvez.

- C'est plutôt simple, sourit Rick

- Et je souhaite aussi, que dès que vous êtes chez vous, vous restiez … nus… totalement nus.

- Pardon? Suffoquais-je

- Vous m'avez bien entendu. Vous regarderez la télé nus, cuisinerez nus, et ainsi de suite pendant trois jours. Il faut qu'on dépasse ce cap de la nudité.

Voyant mon hésitation à sa suggestion, Burke décida de clarifier ses propos :

- En aucun cas, Monsieur Castle n'aura un geste tendre lorsque vous serez nue, pas de baiser, pas de caresses. Justes deux personnes cohabitant ensemble. Suis-je clair ?

- Très, répondit Castle embêté

- Kate, avez-vous des choses à dire ?

- Non, tout est parfaitement clair.

- Bien, je vais donc vous laisser rentrer, et n'oubliez pas les activités de couple.

- Ok, répondis-je en lui serrant la main pour partir.

- A dans trois jours, docteur, ajouta Castle

Notre départ se fit en silence, à l'intérieur du taxi, je n'arrivais pas à me calmer. Castle allait me voir nue, je savais qu'il l'avait déjà fait, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être craintive. En même temps, si je voulais qu'on avance, j'avais conscience qu'il fallait que je me fasse violence.

- Tu vas bien ? me demanda Rick anxieux à l'approche du loft

- Oui, juste nerveuse.

- On peut démarrer l'exercice que demain, si tu le désires, dit-il prévenant en me regardant dans les yeux.

Dans un sourire, je lui pris la main que je caressais du bout des doigts et lui répondis :

- Demain, ce sera pareil, Castle. Ne t'inquiète pas pour moi, je connaissais déjà les enjeux de cette thérapie. Pour que ça fonctionne, le Dr Burke a raison, il suffit de se faire violence et d'être honnête l'un envers l'autre. Alors on va rentrer et se déshabiller.

À ma dernière phrase, je vis le sourire du chauffeur.

- Hey ! Criais-je, on vous paye pour regarder la route pas pour écouter !

- Désolé, m'dame.

- Heu... Kate, on se déshabille et après ?

- Après ?

- Oui, on va faire quoi nus comme des vers ? Parce que j'ai vu une émission sur les camps de nudistes, et je peux te dire que cuisiner à poil c'est tout sauf propre, regarder la télé à poil c'est tout sauf sain. Quand j'ai vu ces gens je les ai pris pour des malades ! S'exclama-t-il dégouté.

- Que dirais-tu si je te disais que je lirais bien ton dernier roman remodelé que tu m'as donné ce matin et si toi, tu écrivais, ensuite on avisera, répondis-je en haussant les épaules

- Très bien, fit-il en payant le taxi pour que nous puissions sortir du véhicule.

Arrivés au loft, mon angoisse ne faisait que monter, et si ça dérapait, et si son regard sur mois avait changé. Soufflant un bon coup, je posais mes affaires pour me retourner dans les bras de Castle. Il était tout comme moi anxieux par la suite des festivités.

- Tu es pudique ? Le taquinais-je pour désamorcer la situation en l'enlaçant par la taille

- Pudique non! Et double non!

- Parle-moi

- Tu n'es pas anxieuse ?

- Si, très, je suis terrifiée mais si on veut avancer tous les deux, on doit commencer par le début.

- Tu as raison, dit-il nerveux

- Rick, qu'est-ce qui t'inquiète ? Je t'ai déjà vu nu, je te rappelle.

- Oui, je sais mais…, dit-il en baissant la tête.

- Mais ? Demandais-je en relevant sa tête de mes mains

- Je ne suis plus aussi sexy

- Tu te moques de moi là, rigolais-je

- Ce n'est pas drôle, Kate, je vais devoir me balader nu avec une canne !

- Si c'est drôle, riais-je, mais dis-toi qu'au moins tu me donneras un aperçu de notre futur !

- Très drôle, miss Beckett, grinçait-il, je vais avoir l'air d'envieux en maison de retraite!

- Rick que tu sois avec une canne, un fauteuil ou sans rien, je te trouverais toujours sexy, tu es l'homme que j'aime, le rassurais-je

- Sûre ? demanda-t-il hésitant

- Sûr, souriais-je en l'embrassant chastement

- Merci et moi aussi, acquiesça-t-il

- Toi aussi? M'étonnais-je

- Je te trouverais toujours aussi sublime et divine mon cœur, alors ne t'angoisse pas, chuchota-t-il en me serrant dans ses bras

- Merci, susurrais-je

Nous restions quelques minutes dans cette position, puis Castle prit la parole :

- Je vais fermer à clefs, on ne sait jamais si Alexis ou mère avaient décidé de rentrer plus tôt.

- Tu as raison, répondis-je en me dirigeant vers la chambre afin de me déshabiller

- C'est partit, souffla Castle stressé.