Titre : Barbie Mariposa
Auteur : Rieval
NA 1 : réponse (plus ou moins fidèle) au challenge de yam115 sur le site de GSO : « Une météorite s'écrase non loin de la cité d'Atlantis. A cause de son atterrissage forcé, une fumée colorée de type d'origine extraterrestre s'échappe de ce gros cailloux et se dirige tout droit vers la cité. Cette fumée à pour but de prendre possession d'un corps humain très sensible et de reprendre son énergie vitale mais pour cela il devrait y avoir une sensation de chaleur très agréable telle que l'amour, le touché, le sexe ... ". Voilà à toi d'imaginer la suite, bien sûr je veux que tous les personnages soient exposés à cette fumée ^^ »
NA 2 : j'ai choisi la couleur rose pour notre étrange fumée … ce qui explique aussi le titre en fait.
Résumé : un astéroïde s'écrase sur le Continent libérant une force alienne. Son objectif : trouver de l'énergie à tout prix. Sa méthode : le genre classé X.
Genre et rating : Courant saison 3. Genre : euh, n'importenawak ? Bon, le plus proche devrait être « horreur ».
Disclaimer : pas à moi !
- Alors ? demanda Elisabeth qui venait d'entrer dans la salle de commande.
- Alors, lui répondit Rodney qui était assis à l'une des consoles Anciennes et tapotait fiévreusement sur son ordinateur, j'essaye comme d'habitude de nous sauver tous d'une mort affreuse et j'aimerais un peu de silence, histoire de pouvoir me concentrer.
Elisabeth réprima un petit soupir. Oooooo-kay, aujourd'hui était visiblement un jour « sans » dans le monde merveilleux du docteur Rodney McKay.
- Colonel ? Vous êtes prêt ? Demanda Rodney.
//Pas de problème de mon côté McKay, comme dit le dicton, « scout toujours prêts »// lui répondit la voix du Colonel John Sheppard déformée par les télécommunications.
Elisabeth sourit à la remarque de John. Rodney répondit à son coéquipier tout en tapotant sur son ordinateur.
- Oui, et bien, vous allez avoir une nouvelle occasion de remporter une autre jolie médaille à apposer sur votre poitrail de scout. Je suis certain que c'est toute cette ferraille qui brille qui attire le regard des groupies comme des pies.
//Hey ! Je peux vous assurer McKay que ce n'est pas mon poitrail qui retient l'attention de ces dames, en fait, l'objet de leur totale affection, quoiqu'en certaines occasions brillant je vous l'accorde est --//.
//Colonel Sheppard, dois-je vous rappeler que cette ligne est publique ?// interrompit la voix grave, et un tantinet agacée, jugea Elisabeth, du Colonel Caldwell.
//Oui, bien sûr Monsieur, désolé//, répondit John sur un ton qui ne sonnait pas particulièrement désolé aux oreilles d'Elisabeth.
//Docteur McKay, les F-302 sont prêts, à votre commande// ajouta Caldwell.
Rodney tapota quelques instructions sur son ordinateur.
- Bien, vous pouvez y allez.
//Escadron Charlie, vous avez le feu vert// annonça Caldwell.
//Escadron Charlie, bien reçu// répondit John.
Elisabeth retint son souffle. Elle mit, subrepticement, les mains derrière son dos et entrelaça ses doigts. Pour la chance … ils en avaient bien besoin. Elle savait que John était un excellent pilote mais il n'en restait pas moins que la mission était délicate.
- Bien, vous approchez de la zone, annonça Rodney, toujours concentré sur son ordinateur. Sheppard, vous pourrez lancer la première salve dès que vos ordinateurs de bord vous l'indiqueront. Je vous rappelle que vous devez tous tirer en même temps si nous voulons atteindre notre but … et si vous voulez éviter que notre jolie cité ne finisse écrasée comme un vulgaire insecte.
//Merci Rodney, sympa de ne pas nous mettre la pression// répondit John sur un ton sarcastique.
- Loin de moi cette intention Colonel, je souhaitais juste vous rappeler les faits … ou plutôt les faits qui ne manqueront pas d'arriver si vous échouez.
Comme un insecte écrasé par une tapette géante, l'image était malheureusement tout ce qu'il y avait de plus exact, pensa Elisabeth, ses doigts toujours croisés derrière son dos.
Les senseurs de la Cité avaient détecté l'astéroïde il y avait maintenant quelques jours. Il était d'une taille impressionnante. Sa vélocité était elle aussi inhabituelle mais ce qui avait immédiatement retenu l'attention de tout le monde ç'avait été la détermination de son point de chute : l'endroit exact ou Atlantis reposait sur les eaux tranquilles d'Atlantica.
Ils avaient d'abord cru à une arme des Réplicateurs mais les senseurs n'avaient détecté aucune technologie émanant de l'astéroïde et ils avaient juste décidé que c'était « la faute à pas de chance », comme avait déclaré John.
Et quand on parle de la guigne … Le Dédale avait fait une mauvaise rencontre lors de son retour vers Atlantis – les wraiths étaient aux abois depuis le réveil des Réplicateurs, et les terriens devaient désormais compter sur deux formidables ennemis au lieu d'un seul, yep, la chance leur avait visiblement tourné le dos – et était, si l'on puit dire, en cale sèche, pour réparation. Le vaisseau Asgard ne leur serait donc d'aucune utilité pour détruire l'astéroïde. Mais il restait les F-302.
Plus manoeuvrables que les Jumpers, et surtout plus rapides, les petits vaisseaux hybrides, à la technologie moitié terrienne moitié asgard, pourraient, en conjuguant leur force de feu, détruire l'astéroïde tout en échappant aux débris provoqués par l'explosion. C'était du moins ce qu'espéraient Rodney et Radeck qui avaient passé les derniers jours à calculer la force de frappe nécessaire pour accomplir ce petit miracle.
- MAINTENANT ! Hurla soudain Rodney, interrompant le flot des pensées d'Elisabeth.
C'était une sensation étrange … comme de tomber mais sans jamais heurter le sol. Oui, c'était ça, une sensation de chute libre, de chute interminable.
Une sensation de liberté.
Libre … elle était enfin libre ! Après toutes ces années d'attentes. Des siècles en fait. Combien exactement ? 5, 10, 15, plus peut-être …. Mais peu importait parce que désormais, elle était libre.
Elle flottait, immatérielle. Hum, il faudrait résoudre ce petit problème en premier. Elle ne pouvait pas rester à a jamais sous forme de vapeur, n'est-ce pas ?
Oh comme il lui tardait de sentir à nouveau ! Sentir le sol sous ses pieds, le vent dans ses cheveux, le soleil sur sa peau et … un homme sous elle.
Oui, il fallait qu'elle regagne sa forme humaine et qu'elle trouve rapidement de quoi se nourrir.
Rodney était déjà assis en salle de débrifieng lorsque John entra, suivi de caldwell. Rodney ne pouvait s'empêcher de penser que le Colonel Caldwell avait toujours l'air vaguement constipé lorsqu'il se trouvait en présence de Sheppard. Tout le monde savait que Caldwell avait voulu le poste de Sheppard lorsqu'ils avaient repris le contact avec la Terre après le siège, mais garder une rancœur pendant presque deux ans, ça frisait vraiment le ridicule, pensait Rodney. A moins que cela ne soit la coiffure franchement pas très réglementaire de Sheppard qui provoque cet air d'intense crispation intestinale chez le commandant du Dédale.
- Bien, annonça Elisabeth, en s'installant à la longue table oblongue de la salle de réunion. Messieurs, si je comprends bien, les félicitations sont de rigueur.
John sourit. Il était assis lui aussi, ou plus exactement avachis sur sa chaise, son bras pendant nonchalamment sur le côté.
- Yep, pas d'opération Raid (2) à craindre.
- Et tous les F-302 sont rentrés à la base sans encombre, Colonel ? Demanda Elisabeth en se tournant cette fois vers Caldwell.
- Oui Docteur Weir. Deux d'entre eux ont été légèrement endommagés par le souffle de l'explosion mais les pilotes n'ont rien et l'équipe du Dédale est déjà sur les réparations.
Elisabeth sourit et referma son PAD.
- Parfait, il semblerait que la chance nous ait souris cette fois, nous en avions bien besoin.
- Hum, fit John. Oui, mais …
- Mais ? Interrogea Elisabeth.
- Je me demande quand même ce que c'était que cette fumée rose.
Rodney leva immédiatement la tête de son ordinateur.
- De la fumée rose ? Mais de quoi est-ce que vous parlez ?
- Huhu, yep, de la fumée rose. Elle s'échappait de l'un des débris.
- De la fumée rose, répéta Rodney.
- Oui, McKay, c'est exactement ça, de la fumée rose, réitéra John à son tour, sur un ton agacé.
- Colonel, il n'y a aucune chance pour que vous ayez pu voir quoique ce soit de rose sortir de cet astéroïde, répliqua Rodney. A moins qu'il ne s'agisse d'un petit problème post adrénaline, je suis certain que Carson a une potion qui traîne sur une étagère quelque part dans ce qui lui tient lieu d'infirmerie. Je vous conseille aussi de visiter un peu moins souvent Radek et sa clique de joyeux sommeliers Pégasiens, quoique que la fumée soit une intéressante variante du très conventionnel éléphant.
John fronça les sourcils et allait répondre vertement à Rodney lorsqu'il fut coupé par Caldwell.
- Euh, désolé de vous contredire Docteur mais tous les pilotes ont reporté avoir observé le même phénomène.
Cette fois le sourire sur le visage de John disait « et toc, je vous l'avais bien dit ! » et ce fut au tour de Rodney de froncer les sourcils
- Dans ce cas Colonel, je crois que nous avons un sérieux problème sur les bras. Hallucinations collectives ou une exposition à une … une bactérie ou quelque chose dans le genre, dit Rodney qui éloigna – pas très discrètement – sa chaise de celle de John, ce qui lui valut un regard noir de la part de ce dernier. Je crois que nous devrions prévenir Carson.
- Je dois reconnaître que cela paraît pour le moins curieux, dit Elisabeth, mais nous sommes dans une autre galaxie après tout, et nous avons vu notre lot de choses curieuses, n'est-ce pas ? Rodney, vous êtes certain que --
- Oui Elisabeth, je suis certain qu'il est scientifiquement impossible qu'une fumée rose s'échappe des débris d'un astéroïde, soupira Rodney sur le ton qu'il employait généralement avec les natifs, et ce peu importe l'origine céleste du dit astéroïde. En fait, aucune fumée tout court ne peut s'en être échappé. Dois-je vous faire un petit cours ? Hum, apparemment oui.
Rodney éteignit son ordinateur et fit face à ses collègues.
- Notre ami et heureusement défunt astéroïde (3) était de type S, pas très fréquent je vous l'accorde mais néanmoins très connus. Il s'agit des astéroïde de type silicique ce qui explique leur apparence brillante – notez que je dis bien brillante et non pailletée au cas ou certains voudraient y voir un fondement à leur illusion … rose (le regard noir de John foudroya à nouveau Rodney qui continua cependant comme si de rien n'était) – ils sont riches en métal et d'après ce que nos senseurs nous ont appris, celui-ci contenait principalement du fer et du nickel. Là, voilà, rien de mystérieux, juste un astéroïde. Quoique nous allons bien évidemment étudier les débris. L'étude de cet astéroïde nous en apprendra certainement plus sur la formation de Pégase et sur le disque protoplanétaire qui est à l'origine de --
- Oui, très bien, le coupa Caldwell qui se tourna vers Elisabeth. Docteur Weir, je vais demander aux pilotes de se présenter à l'infirmerie, on ne sait jamais. Je vous laisse, je dois retourner superviser les réparations de mon vaisseau. Tenez moi au courant.
Il salua toutes les personnes présentes, eut un petit salut sec pour Sheppard et sortit de la pièce, fier comme artaban.
Elisabeth soupira et porta la main à son communicateur radio.
- Carson ? Vous êtes occupé ? Bien, vous allez recevoir de la visite d'ici peu. Sept personnes pour être exactes, dont le Colonel Sheppard. Oui, oui, nous arrivons pour vous expliquer cela de vive voix.
Quelques heures plus tard, c'est un Carson perplexe qui fit son entrée dans le bureau d'Elisabeth.
- Alors ? Demanda cette dernière.
-Alors ? Carson haussa les épaules. Alors rien. John est en parfaite forme physique et les pilotes du Dédale vont bien, malgré la fatigue et le stress dus à leur dernière petite rencontre avec les Wraiths. Aucun signe d'infection d'aucune sorte … de toute manière, la Cité aurait immédiatement réagi à une infection d'origine bactérienne, n'est-ce pas ? Et pourtant, ils ont tous formellement indiqué avoir vu ce morceau de caillou tomber sur le Continent, laissant une longue traînée de fumée rose derrière lui.
Elisabeth sourit.
- Un caillou ? Ne laissez pas Rodney entendre ça !
- Aye, vous avez raison, il serait capable de me faire une de ces interminables leçons d'astronomie. Le pire, ce n'est pas tant la leçon en elle-même que le ton condescendant qu'il a lorsqu'il vous parle en soupirant toutes les deux phrases comme si vous étiez un pauvre demeuré, répondit carson. Et en parlant de notre petit génie, où est-il ?
- Nous avons envoyé deux équipes sur le Continent pour examiner les débris. Cette terre est immense et nous avons eu de la chance que le campement des Athosiens n'ait pas été touché, sinon les malheureux auraient pour la seconde fois perdu leur maison. Carson, tout va bien ? Demanda Elisabeth au médecin qui semblait pensif.
- Oui, oui, je pensais juste à Rodney. Vous savez, je ne sais pas si j'ai eu raison de le laisser retourner travailler si peu de temps après sa petite aventure avec cette machine à ascensionner.
Elisabeth fronça les sourcils.
- Mais je croyais que tout était rentré dans l'ordre, je veux dire, vous avez bien remplacé l'ADN manipulé par la machine par son ADN d'origine, non ?
Carson soupira.
- Oui, oui, ça a marché … grâce à Rodney. C'est lui qui en fin de compte a trouvé la solution, aux portes de la mort, je dois le dire, ajouta-t-il en frissonnant à l'idée qu'il avait bien failli perdre son ami. C'est juste … en fait, je dois être honnête, il n'y a rien qui médicalement justifie qu'il reste au repos mais j'aurais juste été un peu plus tranquille s'il avait pris quelques jours.
Elisabeth se leva pour raccompagner Carson à la porte de son bureau. Elle posa sa main sur son épaule en un geste réconfortant.
- Carson, le jour ou Rodney voudra prendre quelques jours de repos, c'est ce jour là qu'il faudra que nous nous inquiétions. Ne vous en faites pas, il va bien.
L'endroit était agréable et il lui tardait de pouvoir marcher sur cette herbe qu'elle devinait douce, de pouvoir toucher les feuilles des arbres autour d'elle.
Et toute cette vie ! Elle pouvait la deviner partout autour d'elle. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas quitté cette horrible prison.
Oui, une prison. Ils l'avaient condamnée à cet exil éternel, à ce voyage sans fin dans le froid de l'espace. Dans le silence, coupée de toutes sensations. C'avait été pire que la mort.
Mais pour qui se croyaient ils donc ! Des êtres supérieurs. Bah ! Ils pouvaient garder leur Ascension. Pour ce qu'ils en faisaient. Tous à regarder ailleurs lorsque des planètes entières disparaissaient, des civilisations rasées en une nuit par les wraiths. A quoi leur servaient leurs fabuleux pouvoirs s'ils se contentaient de regarder et de compter les points ? Et comment pouvaient-ils la juger elle ? Certainement, elle, elle ne pouvait pas être taxée de complicité d'eugénisme. Bien entendu, elle avait besoin de quelques vies pour survivre mais franchement, pouvait-on comparer ces quelques morts aux billions d'êtres humains tués par les wraiths et tout ça sous le nez des Anciens ?
Non, n'est-ce pas ?
Elle glissait, frôlant la végétation autour d'elle, tout à l'anticipation de son retour lorsqu'elle les sentit. Oui, c'était une sensation. La première depuis des millénaires. Une sensation qui annonçait son retour à la vie.
Des hommes.
Le jeune garçon hésita.
- Je ne sais pas Garwin, je crois que nous devrions attendre les Terriens. Sûrement, le Colonel Sheppard ne va pas tarder, Halling à dit à Jinto que --
- Ooooh, ça va, j'ai compris, tu as la trouille, et bien moi pas. Je veux voir cette étoile, répondit Garwin qui se mit à courir à travers le feuillage. Il entendit Kaliac l'appeler mais c'était peine perdue : il ne rentrerait pas au campement avant d'avoir vu cette étoile. Une étoile morte, tombée du ciel ! Il fallait qu'il voie ça.
Oui, oui, il était là, bientôt là, elle pouvait le sentir, elle imaginait presque pouvoir le toucher.
Ah !
Il était là.
Elle espérait juste qu'elle aurait assez de force pour une dernière matérialisation avant de pouvoir se nourrir.
Un immense cratère s'était formé à l'impact de la météorite et Garwin fixait, fasciné, la terre brûlée devant lui. Un gémissement le soutira à sa contemplation. Il tourna la tête et poussa une exclamation étouffée.
Là, près d'un arbre, miraculeusement épargné par le choc, se trouvait adossée une femme. Du moins, Garwin pensait qu'il s'agissait d'une femme. Elle avait de longs, très longs cheveux blancs qui recouvraient entièrement son corps frêle. Et elle était vieille, vraiment très vieille, plus vieille que Charin qui était le personne la plus âgée que Garwin connaissait. On aurait presque dit … Garwin frissonna. Oui, on aurait presque dit qu'un wraith s'était nourrie d'elle tant elle était vieille. Mais il n'y avait aucun wraith sur le Continent, n'est-ce pas ? Ici, ils étaient en sécurité, c'était ce que leur avaient dit les terriens. Ce qu'ils leur avaient promis.
La femme poussa un nouveau gémissement et Garwin sursauta. Une main blanche, si décharnée qu'on eut pu croire qu'il s'agissait d'un squelette, se leva et l'inconnue fit signe à Garwin d'avancer, juste avant de retomber par terre, sans aucun doute, vidée de toute énergie.
Garwin avait toujours été curieux. C'est cette curiosité qui l'avait poussé à quitter le campement, malgré les instructions des terriens, pour aller voir l'étoile tombée du ciel ; et c'était cette même curiosité qui le poussait à se rapprocher de la femme allongée par terre.
De toute manière, c'était juste une vieille femme que pourrait-elle bien lui faire ? Il voulait savoir qui elle était, Ce qu'elle faisait là. Peut-être était-ce une de ces créatures vivants dans les forêts dont parlent les contes pour enfants, une créature dont l'étoile avait détruit la maison. Peut-être pourrait-il l'aider. Et pour une fois, il serait accueilli comme un héros !
Il s'agenouilla devant elle. Il vit ses lèvres bouger mais aucun son ne lui parvient. Elle devait être trop faible pour hausser le ton. Une fois encore, la main blanche se leva et cette fois, elle fit signe à GArwin de se pencher. Sans réfléchir, il se baissa vers elle et les mains qui quelques secondes plus tôt avaient paru si fragiles le saisirent violement et l'attirèrent vers le visage de la vieille femme …
… qui l'embrassa.
Garwin avait 17 ans, il n'était pas complètement ignorant des affaires de cœur. Il avait déjà embrassé des filles. Enfin, une. Mais ce baiser était très différent de celui qu'il avait échangé avec Laralle, l'été précédent. Complètement différent … c'était WOW ! Enivrant, oui, c'était, c'était …
… douloureux ! Non, non, STOP !!!!!
Garwin essaya de se dégager de l'étreinte de la vieille femme, mais on aurait dit que ses forces l'avaient complètement abandonné. Les traits de la vieille femme changèrent devant ses yeux. Ses joues creuses se remplirent et sa peau se colora, ses cheveux, filasses et blancs, prirent de l'éclat et une teinte rousse, comme le feu. Les yeux, jusque là vides et presque blancs, étaient d'un bleu limpide.
Le baiser s'interrompit enfin.
La femme repoussa Garwin qui tomba lourdement au sol. Il leva la main vers elle, il fallait qu'elle l'aide, il se sentait si mal. Et c'est alors qu'il comprit ce qui c'était passé. Sa main. Sa main était toute parcheminée comme l'avait été celle de la femme avant le baiser. Il leva les yeux vers elle et ouvrit la bouche pour parler mais il ne parvint qu'à articuler un gargouillis intelligible.
La femme éclata de rire et rejeta sa chevelure derrière ses épaules.
- Hum, pas mal, mais peut mieux faire n'est-ce pas ? Quel âge me donne tu ? 50 ? 45 ans ? Trop vieux, beaucoup trop vieux. Il va falloir que je trouve un autre spécimen. Après toutes ces années, j'aurais besoin de plusieurs recharges.
Elle s'agenouilla à ses côtés et posa sa main sur son front. Garwin frissonna. Il avait peur, jamais il n'avait eu aussi peur. Il allait mourir, il le savait.
- Tu es si jeune. J'ai eu de la chance, si tu avais été plus âgé, les choses n'auraient pas été aussi faciles.
Garwin ne dit rien. Il s'était trompé. Il y avait bien un wraith dans les bois en fin de compte …
- Je suppose que je dois finir ce que j'ai commencé, je te dois bien ça. Après tout, tu m'as rendu la vie. Elle se pencha sur lui et l'embrassa à nouveau.
… un wraith au visage humain.
Enfin !!!! Elle était libre de tout faire, libre de vivre !
Ivre de cette nouvelle vie qu'elle pouvait sentir couler en elle comme la sève d'un jeune arbre, elle se mit à virevolter, dansant autour du corps qui se trouvait à ses pieds.
Une vie pour une vie … quelques vies de ces humains si délicieusement mortels pour qu'elle puisse elle, vivre à jamais.
Comme les autres elle avait subi l'Ascension, comme les autres elle s'était élevée mais elle avait rapidement regretté sa vie d'avant. Elle avait passé des siècles à chercher le moyen de concilier immortalité et plaisir d'une vie matérielle. Et elle avait trouvé. C'avait été si simple en fin de compte.
Mais ils avaient tout gâché avec leur soi-disant principes moraux supérieurs ! Supérieurs, tu parles !
Elle descendit jusqu'à un petit cours d'eau et se pencha sur l'onde. Elle caressa son visage et éclata à nouveau de rire. C'était si merveilleux ! Elle se leva et commença à marcher. Il fallait qu'elle trouve un autre donneur et vite. Déjà, sur sa main était apparues quelques rides. Ce gamin devait bien avoir un grand frère, avec un peu de chance, un jumeau. L'idée la fit rire. Elle adopta à nouveau sa forme immatérielle, et un mince filet de fumée rose se mit à filtrer à travers les bois.
A suivre ….
(1) Je suis une farouche anti-barbie, pas parce qu'il s'agit d'une poupée mais parce qu'elle véhicule une image de la femme qui me donne envie de vomir : visage aryen, corps de rêve (on dit même que la première version de la Barbie aurait été, au regard de ses proportions, incapable de se tenir debout si elle avait été humaine), beurk, beurk et rebeurk. Et puis tout ce rose ! Gah ! Quant aux dessins animés, no comment. Le titre est d'ailleurs issu d'un de ces nanars (mariposa veut dire papillon en espagnol, faudra m'expliquer pourquoi les producteurs ont gardé le titre espagnolisé, sans doute pour la sonorité) qui lui-même s'inscrit dans la série Barbie Fairytopia (bah voyons …).
(2) Pour les plus jeunes d'entre vous qui ne connaissent peut-être pas, Raid est une marque d'insecticide. Leur slogan était « Raid, tue raide tous les insectes », et paf ! on voyait un pov' insecte écrabouillé par un aérosol de Raid. Traumatisant, vraiment, enfin, surtout si vous étiez un pov' insecte bien sûr …
(3) Hey, vous saviez que l'on appelle astéroïde le corps céleste dans l'espace et météorite le même corps lorsqu'il s'écrase sur terre ? Cool la science, non ?
(4) Les étoiles se forment à partir d'un nuage de gaz et de poussières dont la partie centrale s'effondre sur elle-même. Puis, à l'intérieur de la nébuleuse résiduelle, la matière finit par se condenser en un disque qui va donner à son tour naissance aux planètes. Les astronomes parlent de disque protoplanétaire.
