Bonjour à tous et toutes ! Mordue des 100 depuis un petit mois (oui j'ai eu le bonheur de m'enfiler 3 saisons d'un coup :D) je me suis mise à lire quelques fictions pour me consoler comme beaucoup de la perte de notre Lexa internationale ainsi que de Lincoln avant d'être mordue par l'idée d'écrire une fiction avec nos tous fous dans un univers alternatif ^^

J'espère que ce premier chapitre vous donnera envie de lire la suite, je me baserai sur vos commentaires pour savoir si elle vaut le coup d'être poursuivie :) Je fais une dédicace spéciale à mon pote Doubi qui me relit à chaque petit morceau que j'écris et qui me trouve les musiques dont je noterais le titre dans l'histoire (vu qu'on ne peut pas copier/coller il me semble, libre à vous de l'écouter en lisant ^^').

J'espère ne pas avoir trop merdouillé avec la mise en page, je ne suis vraiment pas habituée à ce site :D

Bonne lecture à vous, on se retrouve en bas !


The Ranch


Prologue

"Tucson 105 km" lurent des yeux blasés derrière une paire de lunettes de soleil bas de gamme. La blonde soupira à moitié avachie sur son siège passager, fenêtre ouverte et quelques mèches au vent de part son visage appuyée contre sa main seulement tenue par coude contre le plastique chaud du haut de portière. La radio grésilla plusieurs minutes ce qui incita la conductrice, une femme mûre d'environ 45 ans à chercher une autre station qui se mit finalement à relayer les paroles de "Add it Up" d'un groupe des années 80. Celle-ci sourit, espérant relayer sa bonne humeur à sa fille de 19 ans et demi qui était plus fermée qu'une huitre depuis qu'elle lui avait annoncé qu'elles déménageaient dans un ranch en Arizona pour son travail et pour prendre au passage un "nouveau départ".

La famille Griffin avait en effet bien besoin d'un nouveau départ. La mort brutale de Jake Griffin, mari et père bien aimé lors d'un incident d'usine avait fait voler en éclat ce modèle de famille américaine parfaite. Abby avait peu à peu sombrée dans la dépression, n'arrivant pas à faire son deuil et laissant alors Clarke, son unique fille livrée à elle-même pour se réfugier dans le bénévolat et son travail de médecin. La jeune fille avait alors pris dans son chagrin de mauvaises décisions, comme celle de commencer à se droguer : d'abord de petites drogues comme un joint par ci par là puis petit à petit de des drogues plus dures. Drogues incarnées par un garçon perdu autant qu'elle du nom de Finn Collins qui l'avait entraîné dans un tourbillon d'emmerdes et de dépravation. Elle avait entretenu une relation houleuse avec le jeune homme qui lui avait fait goûter la pire des drogues dures : l'héroïne. Les traces sur ses bras étaient encore là pour témoigner de son addiction. Malheureusement ou peut-être heureusement, lors d'un après-midi où la blonde se réveillait couchée en chien de fusil sur le côté, la bouche pâteuse et un mal de crâne incommensurable après un planage intense, le réveil fut pire que la sensation de culpabilité de cette maudite seringue s'enfonçant dans sa peau blanche et fine pour atteindre sa veine. Cette fois-ci c'était son cœur qui s'était arrêté net quand elle avait posé sa main sur le bras nu de Finn pour le secouer : la peau de ce dernier était froide comme jamais et pâle comme la mort. Clarke avait alors vécu le pire réveil de sa vie, son petit ami et dealer était mort d'une overdose à côté d'elle, étouffé dans son propre vomi sûrement pendant qu'elle planait elle-même. Elle ne savait pas encore ce qui lui avait pris d'appeler son incompétente de mère qui l'avait laissé tomber pendant plus d'un an, préférant se réfugier dans l'aide aux plus démunis plutôt que dans l'éducation de sa fille unique. Abby était alors arrivée dans cet appartement miteux de Los Angeles pour y découvrir sa fille prostrée dans un coin de la pièce. Elle avait vérifié le pouls du jeune homme, il était bel et bien mort et ce, depuis plusieurs heures. Il n'y avait plus rien à faire pour lui. Bien qu'elle n'aimait pas le garçon pour le côté drogue, elle était sincèrement désolée pour sa fille qui semblait lui vouer un amour plutôt sincère. Ce garçon avait tout de même réussi à faire sortir Clarke de sa léthargie post-deuil.

C'est alors que tout s'était enchaîné : Abby avait reçu un appel d'un vieil ami à elle qui tenait une sorte de ranch accueillant des jeunes délinquants à qui la justice avait accordé une seconde chance. Il recherchait un médecin-psychiatre pour enrichir l'équipe éducative et l'accompagnement de ces jeunes au passé houleux. Clarke n'avait pas eu le choix, elle avait été entraîné malgré elle dans cette aventure sans queue ni tête et elle se retrouvait à présent à regarder le paysage désertique de l'Etat d'Arizona depuis plusieurs jours dans cette voiture pourrie. L'air brûlant, le sable omniprésent et des cactus, voilà tout ce que cette contrée avait à offrir à ses yeux. Pas la trace de la moindre ville à moins de dix kilomètres, d'un supermarché ou bien d'un pauvre marchand de glaces ambulant. Et bien évidemment pas la moindre trace de drogues par ici, elle voyait mal un cow-boy du coin lui fournir de l'héroïne... Elle se frotta le bras et tira un peu plus sa manche de pull qu'elle se forçait à porter malgré la température pour cacher les traces de piqûres et les bleus qui résultaient de ces dernières. Les premiers jours avaient été horrible pour elle qui était habituée à avoir sa dose chaque nuit, mais aujourd'hui, elle était à son 36ème jour d'abstinence, sa mère veillant bien à ce qu'elle n'approche ne serait-ce qu'une seringue ou un quelconque narcotique. Elle fixa d'un air mauvais la piécette affichant le chiffre 30 accrochée au rétroviseur intérieur de la voiture, quelle coutume débile. Elle était tout de même bien contente d'être débarrassée de ces réunions de désintoxication stupides. Clarke fut sortit de ses réflexions solitaires lorsque sa mère enclencha son clignotant bien que personne ne les suivait pour indiquer qu'elle tournait sur un petit chemin de terre avec un panneau de fortune indiquant "Ranch des Anges 5km". C'est sur ce chemin cahoteux et poussiéreux qu'elles s'engagèrent pour rouler jusqu'à ce qui semblait être une vieille ferme ou plutôt un ranch typique d'Arizona clôturé sur plusieurs hectares de terrain, des chevaux et des vaches paressant sur la terre dure et bronzée par le soleil.


Chapitre 1: Le ranch des Anges

La voiture passa sous une sorte d'immense arche en métal où était inscrit sur un panneau gris "Ranch des Anges", Clarke remarqua aussi non sans un sourire amusé le graffiti "Déchus" qui avait été rajouté à la peinture visiblement. Abby s'arrêta devant une grande bâtisse offrant quelques mètres d'ombre qui firent soupirer Clarke : à peine quelques minutes qu'elle était là, et elle sentait déjà un sentiment d'étouffement malgré les kilomètres de terrain à disposition. Un grand homme à la peau noire sortit de la bâtisse lézardée par de nombreuses craquelures. Celui-ci avança jusqu'à la voiture alors que la mère de la blonde sortait pour aller l'enlacer et l'embrasser chaleureusement.

- Thelonius ! Je suis tellement heureuse de te revoir mon ami, sourit la médecin.

- C'est réciproque Abby, bienvenue chez toi, le ranch des Anges.

- C'est magnifique, ces paysages sont à couper le souffle ! Et ce calme...

Clarke restait dans la voiture, à présent moins enthousiaste à sortir bien qu'elle le souhaitait quelques heures auparavant. Elle se demandait bien où elle avait pu atterrir. Un ranch accueillant des jeunes ok mais elle ne voyait aucun autre jeunes qu'elle dans cette foutue voiture. La main sombre de Thelonius la fit sursauter lorsqu'elle toqua à la portière.

- Clarke ? Enchanté, je suis Thelonius le directeur de ce ranch. Veux-tu venir te désaltérer avec nous ? Je vous ferais visiter ensuite.

- B'jour. J'arrive, marmonna la blonde les lèvres serrées.

La fille d'Abby prit une grande inspiration avant d'ouvrir la portière grise pour glisser ses jambes en dehors et toucher le sol dur du ranch. "Plus sec qu'un coup de tric" pensa t-elle en frottant sa converse dessus. Sa fine semelle lui faisait sentir comme la terre était sèche et elle marcha quelque peu endolorie et prise de fourmis dans les jambes jusqu'à l'intérieur de la maison où était inscrit à l'entrée "Maison des éducateurs", cela lui fit lever les yeux au ciel d'un air blasé. A l'intérieur se dessina une pièce ouverte où un grand bureau d'accueil s'étendant sur facilement quatre mètres était installé, en bois sombre et fatigué par l'âge. Derrière se trouvait une femme au visage fin et tiré, s'apparentant presque à un renard. La peau bronzée, elle affichait des yeux marrons dans lesquels dansaient une énergie et froideur contradictoires. Les racines de ses cheveux de couleur noire se perdaient ensuite dans un blond oxydé. Ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval haute et elle leva son regard sur les nouveaux arrivants, se contentant de se présenter froidement :

- Anya Fox, éducatrice sportive.

- Enchantée, Abby Griffin s'exclama la mère de la blonde en lui tendant la main, je suis le nouveau médecin-psychiatre et voici ma fille, Clarke.

L'éducatrice sportive fixa alors son regard dans celui de la jeune fille qui avait aussitôt baissée le regard, plutôt intimidée par la prestance de la fausse blonde. Clarke avala à peine sa salive quand elle la sportive s'adressa à elle :

- Première leçon ici, on regarde son interlocuteur dans les yeux quand celui-ci vous parle Griffin. Seuls les faibles baissent les yeux.

Ce fut comme une gifle mentale pour Clarke qui se mordit la lèvre d'agacement avant de serrer son bras de son autre bras, se contentant de marmonner à moitié. Anya n'insista pas plus sous un regard de Thelonius avant de sortir équipée d'un paquet de feuilles blanches de sa démarche énergique et presque irréelle tant elle respirait la classe. Une moue vexée sur le visage qu'elle avait du mal à camoufler, Clarke se contenta de la suivre du regard avant de continuer à observer la pièce où de nombreux panneaux en liège étaient fixés sur les murs et où nombre de papiers s'entassaient sous des punaises multicolores. On les emmena dans une petite pièce qui semblait être la cuisine du personnel puisque du café était en train de couler dans une cafetière posée sur un plan de travail. On offrit de l'eau à la blonde qui s'installa devant la fenêtre pour regarder au dehors tandis que les deux adultes commençaient à discuter travail.

Les yeux de Clarke furent vite attirés par deux jeunes hommes, l'un dépassant facilement les 1m80 avec une carrure plutôt bien faite tandis que l'autre s'approchait plus des 1m75 et semblait plus fin. Ils étaient tous deux en train de charger des planches dans un pickup poussiéreux. Le plus petit avait une tête de fouine et lança trop vite une planche alors que son collègue était de dos, ce dernier se la pris en plein dans les reins ce qui lui fit pousser un cri de douleur. Les yeux furibonds, il sauta de rage sur le plus petit et commença à le matraquer de coups de poings en l'insultant si fort que la blonde discerna le nom du fautif :

- Enculé de connard de Murphy ! J'vais t'éclater !

- Bellamy ! S'exclama alors un jeune homme crâne rasé et à la peau métisse d'environ 25 ans en attrapant le grand brun aux boucles sombres pour le relever de son collègue de travail qui se protégeait le visage.

- Lâche-moi Lincoln putain ! Ce bâtard l'a fait exprès ! Je t'avais dit qu'on pouvait pas bosser ensemble PUTAIN LÂCHE MOI !

L'éducateur retenait tant bien que mal le grand brun mais finit par le mettre au sol, lui faisant manger le sable avant de lui faire une clé de bras qui fit hurler encore plus ce dernier de rage. Le souffle colérique, celui-ci finit par se calmer après une dizaine de minutes alors que le fameux Murphy regardait la scène avec un sourire en coin. Anya qui passait par là, comprenant rapidement le pourquoi du comment, lui colla une chiquette derrière la tête ce qui arracha bien vite le sourire satisfait du brun qui se plaignit d'un grognement en se frottant l'arrière du crâne. Clarke était plutôt surprise de ce qu'elle avait vu : elle ne s'imaginait pas assister à une scène de violence aussi rapidement. Mais quelque chose lui disait qu'elle n'allait peut-être pas s'ennuyer tant que ça ici...

- D'ailleurs pour Clarke, je suis désolé Abby, mais elle va devoir partager sa chambre avec une des jeunes accueillies ici. Ce ne serait pas "juste" pour eux qu'elle puisse dormir dans l'aile des éducateurs.

- Je ne sais pas Telonius... Tu sais, Clarke a vécu des choses difficiles...

- Justement, peut-être apprendra t-elle à leurs côtés.

- Mais...

Elle croyait rêver, Clarke leva les yeux au plafond en soupirant d'indignation, elle faisait office de pot de fleurs entre ces deux là. C'est là qu'elle sentait qu'elle n'avait pas encore atteint sa majorité. Foutue loi américaine.

- Ca ne me dérange pas, finit-elle par dire.

- Clarke je préférerai que tu restes avec moi, reprit Abby.

- Tu as entendu Monsieur Thelonius, je ne dois pas être favorisée par rapport aux autres même si je suis là en tant qu'invitée et non usager.

- Merci Clarke, ne t'en fais pas, tu seras avec une jeune fille qui s'est reprise en main rapidement et qui n'a qu'une hâte : sortir d'ici pour finaliser son projet individuel.

La blonde hocha la tête, satisfaite à la fois d'avoir frustré sa mère et à la fois parce qu'elle allait pouvoir approcher d'un peu plus près ces jeunes aux attitudes sauvages et dangereuses...


- Y'a une nouvelle, s'exclama une voix joyeuse en arrivant dans la grange du ranch où une voiture était à l'arrêt et en piteux état.

La seule réponse qu'obtenue Octavia Blake fut des bruits de mécanique, elle soupira en sautant brusquement sur le véhicule tenu par des crics.

- ALERTE PIKE ARRIVE !

Ce cri eut pour effet de faire sortir une jeune fille brune allongée sur une planche à roulette, les mains pleines de cambouis, elle se releva rapidement non sans se cogner au passage ce qui lui arracha un grognement agacé. Elle attrapa le vieux drap tâché qui servait à couvrir la voiture pour le jeter sur le véhicule. Une fois son projet top secret caché, Raven Reyes se tourna aux aguets avant de reporter son regard sombre dans les yeux bleus d'Octavia qui se retenait de rire.

- Blake, je te jure que si je me suis cognée pour rien, je te fais bouffer ma clé à molette.

- Et comment tu ferais pour réparer ton bébé après hein ? Non plus sérieusement, il y a une nouvelle qui est arrivée !

- Et ?

- Ben je t'informe c'est tout rohh ! Souffla excédée la brune. On pourrait aller l'accueillir.

- Dans mon contrat, y'a pas marqué que je dois faire la baby-sitter, souffla Raven agacée d'avoir été déranger dans son travail pour si peu.

Elle reporta son regard sur le véhicule caché par le drap. C'était un vieux pickup que le ranch n'utilisait plus depuis des années. Il avait été laissé là en attendant qu'un jour quelqu'un aurait la motivation d'aller louer une dépanneuse pour l'emmener à la casse la plus proche c'est à dire à plus de 300 kilomètres. Et la brune du haut sa taille moyenne et sa queue de cheval ne rêvait que d'une chose : réussir à faire démarrer ce tas de ferraille pour se faire la malle durant la nuit. Sa main droit glissa sur sa jambe, touchant avec un sourire triste son atèle qu'elle était obligée de porter depuis qu'elle s'était faite écraser la cuisse et le genou dans un accident de voiture. Accident qu'elle avait cherché puisqu'elle faisait des courses illégales avec son petit ami Wick, qui lui avait été directement à la case prison. Elle s'était promis de réussir à se faire la malle avant la sortie du blond pour venir le chercher. Et Reyes n'avait qu'une parole. L'air bravache, elle inspira pour se donner du courage avant de filer une tape dans le dos d'Octavia qui fixait d'un air intéressé le nouvel éducateur de l'équipe : Lincoln Stewart. La mécanicienne ne put s'empêcher de taquiner son amie :

- T'as de la bave sur le menton Blake.

- Quoi ! Mais n'importe quoi sale mexicaine ! S'offusqua la brunette en lui sautant dessus plus pour le jeu que pour lui faire mal.

- T'es raide dingue d'un éduc, O' tu crains sérieux...

- Il est pas comme les autres... Il est gentil.

- Un éduc n'est pas gentil Blake, il est là pour te casser les couilles.

- Bref, et si on allait voir la nouvelle, j'ai vu "Télécon" commencer à leur faire la visite. Elle va sans doute finir par les dortoirs. Suivons-les !

Raven secoua à nouveau la tête, elle ne savait pas pourquoi la brune était aussi excitée mais de toute façon au vu de l'heure, ils allaient bientôt être appelés pour préparer le repas et autant dire que s'ils n'étaient pas à l'heure, la Carne et le Dictateur allaient leur en faire voir de toutes les couleurs, à commencer par la corvée de chiottes et douches.


Clarke avait suivi l'ami de sa mère à ses côtés, découvrant en silence le corps de ferme où les jeunes et éducateurs vivaient au quotidien. Le bâtiment était plutôt grand, une grande salle de séjour accueillant les occupants. Des tables en bois massif étaient installées en un carré presque parfait pour les repas sans doute, une cheminée était aussi ancrée dans le sol en face de la double porte d'entrée. La blonde se demanda bien à quoi pouvait-elle servir au vu de la chaleur de la région. Des canapés et fauteuils en cuir marron étaient installés autour de celle-ci et autour d'autres tables, cette-fois ci basses, des boîtes de jeux de société étaient installés dessus. Cela lui arracha un frisson de dégoût, elle espérait sincèrement qu'on ne la forcerait pas à jouer, elle détestait ces jeux pour la simple et bonne raison que sa famille jouait chaque vendredi à ce genre de jeux avant la mort de son père. Les murs étaient décorés de plusieurs cadres renfermant des photos de jeunes et d'éducateurs, de paysages du ranch. La décoration était d'un kitch plutôt désolant. On lui montra la cuisine tout équipée bien que vieillotte ainsi que les sanitaires du rez-de-chaussée avant de lui faire emprunter l'un des escaliers, celui de droite. Il y avait en effet, des deux côtés de la cheminée. On lui expliqua que celui de gauche menait à l'étage des garçons et qu'elle n'avait rien à y faire et celui de droite à l'étage des filles.

"Déjà un interdit", pensa t-elle en suivant Thelonius. Les marches étaient d'une raideur sans nom, autant dire que pour descendre, ça devait être comique, peut-être était-ce voulu se dit-elle alors qu'elle avançait à présent le long dans immense couloir où plusieurs portes étaient fermées. Le directeur du ranch lui signala que le nom de chaque jeune femme était inscrit sur les panneaux de bois fixés sur la porte. Les jeunes dormaient par deux et disposaient d'une salle de bain propre à chaque chambre et au fond se trouvait la chambre de garde de l'éducateur responsable de la nuit, le roulement se faisant tout au long de la semaine. L'extinction des feux se faisait à 22h tapante ce qui fit ouvrir les yeux de la blonde comme deux soucoupes rondes. Qu'est-ce que c'était que cette dictature ! Même lorsqu'elle était au collège elle pouvait se coucher plus tard que ça, elle était soudain moins emballée par son arrivée dans cet internat de malheur et commençait à comprendre le mot "déchus" rajouté au nom du ranch.

- Les jeunes suivent un emploi du temps qui leur est donné chaque trimestre : sport, travaux d'entretien, cours de culture générale et éducation civique, cuisine, entretien des locaux, etc. Chaque semaine un groupe de quatre jeunes est désigné pour préparer les repas de la semaine pendant que les autres vont se doucher profiter d'un temps libre dans leur chambre en attendant d'être appelé pour manger. Après le repas, la vaisselle est faite tous ensemble et nous faisons des jeux de société, séances de lecture...

- Il n'y a pas de télévision ?

- Nous en avons une mais elle est vieille, elle ne fonctionne pas tout le temps.

Clarke se retint de tomber tout de suite au sol et s'appuya sur le mur pour se donner du courage. Tout ça n'était qu'une vaste blague...

- Tout va bien Clarke ?

- Oui... Je me demande juste ce que je fais ici. Ce que je vais faire...

- Ce sera à toi de voir, je peux te transmettre l'emploi du temps d'un des groupes de jeunes ici. Autrement il va falloir t'occuper intelligemment... Nous avons des chevaux ici, tu pourras apprendre à monter si tu le souhaites.

- Génial, maugréa la blonde.

- Tu te plairas ici Clarke, ne t'en fais pas, sourit l'homme au bouc grisonnant.

Thelonius poussa la porte devant laquelle le petit groupe se trouvait pour offrir à Clarke la vision d'une chambre plutôt sobre avec un lit non fait où des draps, une couverture et un oreiller étaient posés et pliés proprement sur le matelas.

- Tu as ta propre armoire en face du lit, sourit le directeur comme s'il était fier de l'agencement de la pièce.

Cette chambre ne respirait pas le moins du monde le luxe ou le confort : deux lits simples, une table de nuit, une veilleuse pour la lecture, une armoire et une salle de bain minuscule qui plus est avec un chiotte. Clarke fit un bond à cette pensée : les sanitaires étaient partagés !

- C'est pas mal ici, hein Clarke ? Sourit sa mère.

"Exceptés les chiottes partagés" se retint-elle de répondre. La blonde n'avait qu'une envie, prendre le drap, l'attacher à la fenêtre et se pendre avec. Elle avait envie de vomir soudainement. Sa mère l'avait bien eu, car elle savait qu'elle ne lui avait pas tout dit, même si elle avait prétexté l'emmener par rapport à son travail, Clarke n'était pas dupe. Elle allait faire partie intégrante des jeunes ayant besoin d'une rééducation. L'état de ses bras ne pouvaient que confirmer ses pensées.

- Bonjour Monsieur Jaha, s'exclama joyeusement une brune qui inclina la tête en tendant la main à la blonde. Salut je suis Octavia Blake !

- Clarke Griffin, souffla la blonde plutôt désemparée et ayant envie de pleurer toute l'eau de son corps.

- Bienvenue, t'inquiète pas, ça paye pas de mine mais on arrive quand même à s'amuser ici. Raven et moi on va t'aider à te retrouver et prendre tes aises.

- Salut, marmonna la mécanicienne qui suivait la brune joyeuse.

Les regards s'échangèrent avant que Clarke ne finisse par faire naître un faible le sourire sur ses lèvres, acceptant la main tendue par la brune.


Clarke avec l'aide d'Octavia et Raven s'occupa à faire son lit et installer ses maigres affaires. Cela fait, elle les suivit dans la salle commune où déjà d'autres jeunes étaient assis à table ou dans les différents canapés, s'occupant en attendant le repas. Elle fit donc la connaissance avec quelques jeunes du ranch dont Jasper et Monty qui jouaient aux cartes. Ils étaient onze, douze avec Clarke selon les dires d'Octavia. Six jeunes hommes : Bellamy Blake, John Murphy, Jasper Jordan, Monty Green, Gustus Palmer et Nyko Mayers . S'ajoutaient cette liste cinq jeunes femmes : Octavia Blake, Raven Reyes, Echo McGee, Ontari Clayton et Lexa Woods. Ils étaient encadrés par une équipe éducative portée par Thelonius Jaha et Marcus Kane, Abby Griffin était le nouveau médecin-psychiatre, Titus Fleim professeur, Indra Harper, Lincoln Stewart, Charles Pike étaient éducateurs tandis qu'Anya Fox complétait l'équipe en tant qu'éducatrice sportive.

Il y eut bien évidemment un petit discours pour souhaiter la bienvenue à la blonde qui la mit plus mal à l'aise que jamais, mais pour son plus grand bonheur une portion de purée lancée par Jasper pour sauver la blonde de son malaise déclencha un tonnerre d'insultes entre Murphy et le brun aux grosses lunettes d'aviateur qui riait tout ce qu'il pouvait. Clarke le remercia d'un petit sourire après que les deux jeunes se soient fait à moitié arracher l'oreille par Indra que les jeunes se plaisaient à appeler "La Carne". Le repas se fit ensuite plutôt silencieux, laissant deviner alors deux groupes distincts dans les jeunes délinquants malgré les différences d'âge. Ainsi Gustus, Nyko, Echo, Lexa et Ontari discutaient à voix basse avec Anya tandis que Bellamy, Jasper, Murphy, Monty, Octavia, et Raven discutaient entre eux, invitant parfois Lincoln à se joindre à leur conversation. Clarke était entre deux chaises. Quel groupe devrait-elle choisir pour se faire accepter ? Le groupe où Anya était lui faisait froid dans le dos, elle ne s'imaginait vraiment pas apprécier la compagnie de la Renarde, et puis après tout les premières à l'avoir guidée étaient Octavia et Raven. La question ne se posait donc pas, pourtant le regard vert de la brune se nommant Lexa ne cessait de la fixer, ne se baissant que lorsque la blonde lui offrait ses yeux bleus.

Clarke aida les autres jeunes à nettoyer les plats et autres couverts, ne relevant que très légèrement ses manches de pull ce qui lui valut plus d'une remarque de la part de ses camarades lorsqu'elle se rendit compte que son haut était mouillé jusqu'à la moitié des manches. Elle se cala ensuite dans un fauteuil pour observer le soleil se coucher à travers une fenêtre du foyer. Lincoln entraîna quelques jeunes pour un football américain improvisé devant le bâtiment de vie commune, cet éducateur avait vraiment l'air sympathique. Octavia n'avait pas tari d'éloges à son sujet, et bien qu'elle soupçonnait la brune avoir un béguin pour lui, elle s'était abstenue de tout commentaire.

Arrivée 21h30, elle se dépêcha de monter la première dans sa chambre pour profiter de l'intimité des toilettes. Elle était tellement obnubilée par ces foutus WC qu'elle en avait oublié de lire qui était sa colocataire de chambrée. Ses yeux lurent donc lentement le prénom et le nom de la jeune femme avec qui elle partagerait sa chambre...


Noooon ne me tapez-pas ! /o/ Qui aimeriez-vous voir dans la chambre de Clarke ? Je n'ai pas encore décidé, voyons-voir si vos avis me feront pencher pour quelqu'un en particulier ^^