Bonjour à tous et à toutes ! Aujourd'hui, je vais démarrer la publication de « Griffin is the new Woods » une fanfiction que j'ai déjà commencé à écrire il y a peu. Comme le nom l'indique, la fic est directement inspirée de la série Orange is the New Black mais uniquement les personnages de the 100 seront de la partie (j'ai longtemps hésité à faire un vrai crossover mais ça faisait trop de personnages à gérer, donc j'ai seulement prit la prison de Litchfield que j'ai renommé Arkadia, et j'y ai mis les personnages emblématiques de the 100). Aussi, j'ai dû donner un nom de famille aux personnages qui n'en avait pas, j'me suis pas trop lâchée donc ils sont assez basiques.
PS : Chaque titre de chapitre sera tiré d'une réplique de l'un des personnages. De quoi teaser un peu x)
Présentation,
Titre : Griffin is the new Woods
TV Show : The 100
Pairing : Clexa et d'autres au fur et à mesure de l'histoire ;)
Rating : T (le rating changera incessamment sous peu~)
Les Personnages de The 100 ne m'appartiennent pas !
CHAPITRE 1
.Les foudres de Zeus.
« Mademoiselle Griffin, vous êtes coupable pour avoir mis en danger la vie de trois cent personnes en ayant déclenché une explosion dans un bâtiment de votre faculté de médecine. Vous serez incarcérée dans la prison Arkadia, pour neuf mois avec sursis. »
Jour numéro 1.
La porte se ferma derrière elle. Elle fixa le garde, ou plutôt la garde, qui se tenait devant elle. Elles étaient toutes les deux blasées et se regardaient droit dans les yeux, à savoir si elles n'étaient pas en train de savoir qui des deux était la plus blasée. Clarke ne portait qu'un simple jean noir, ses rangers de la même couleur, un pull bleu foncé et une veste en cuir noire. Elle savait très bien qu'elle ne les porterait plus dans quelques secondes.
« À poil. »
Clarke soupira avant de s'exécuter. Il fallait qu'elle fasse bonne figure, neuf mois de prison c'était un grain de sable dans l'univers. Autrement dit, rien du tout. Il fallait donc qu'elle purge sa peine le plus rapidement possible, il était hors de question qu'elle se voie rajouter des mois, où même des années parce qu'elle a été têtue. Elle avait déjà assez gâché sa vie comme ça, il ne fallait pas qu'elle enfonce le couteau dans la plaie. Elle enleva d'abord ses chaussures qu'elle rangea dans le bac posé juste à côté d'elle. Son jean, son pull et sa veste furent aussi jeté dans le bac qui sera donné à son petit ami Finn qui venait tout juste de partir. La garde lui ordonna de se mettre à quatre pattes, le visage de la blonde se décomposa et sa bouche articula un « excusez-moi ? » pas très confiant.
« Chaque trou est une cachette. »
Clarke se tordit le visage et s'exécuta. Elle enleva ses sous-vêtements et ferma les yeux, priant pour que le temps passe plus vite. Elle avait oublié un détail. Elle était en prison.
« Tousse. »
Elle se mordit les lèvres avant de se mettre à toussoter.
« Plus fort. Met-y du tiens Griffin ! »
Clarke roula des yeux et toussa à s'en faire sortir la gorge.
« Ok, ok, tout est bon. Je vais appeler Reyes, elle va te faire une visite guidée. »
Clarke se releva et attrapa en vitesse les vêtements que la garde lui tendait. Elle fronça les sourcils. Du orange, sérieusement ? De toutes les couleurs que des détenus portaient en prison, du noir et blanc en passant par le bleu, il fallait qu'elle porte du orange.
« Tu porteras cette couleur la première semaine de ton incarcération, soupira la garde, après tu porteras du beige comme tout le monde. »
Clarke soupira de soulagement et enfila rapidement sa tenue. Elle suivit la garde jusqu'à l'extérieur et elles marchèrent en direction d'un van blanc avec l'emblème de la prison placardé dessus. Clarke entra à l'intérieur, avec d'autres nouvelles. Effectivement, elles devaient être 6 ou 7 nouvelles. Parmi elles, il y avait une brune avec des cernes plus grandes que la tour Eiffel, le regard noir et les cheveux bouclés. Clarke trouvait son regard beaucoup trop appuyé, mais elle décida de ne pas y faire attention. Soudain, une tornade brune dont Clarke n'eut pas de mal à deviner les origines portoricaines débarqua à l'intérieur du van… côté conducteur.
« On va où ? s'exclama-t-elle en voyant la garde entrer côté passager.
- Bâtiment principal de la prison. On va emmener les nouvelles.
- Ohhh trop cool ! la brune se retourna et fixa Clarke qui arqua un sourcil face à autant d'entrain.
- Reyes ! On y va, on n'a pas toute la journée ! grommela la garde.
La brune s'appelait donc Reyes. Drôle de nom se dit Clarke qui préféra regarder à l'extérieur pour se donner un semblant de liberté qu'elle avait finalement perdue. Le van démarra et la détenue alluma la radio, la mettant sans surprise sur une chaîne qui diffusait des sons latino.
- Me gustaaaa, répliqua-t-elle en manœuvrant.
- Vous laissez une détenue conduire ? lâcha Clarke.
- Ils me font confiance, je me comporte bien, répondit la conductrice.
- Me gusta tambien, fit la brune aux cheveux bouclés que Clarke avait remarqué tout à l'heure.
- Ohhhh une nouvelle latina ! reprit Reyes, on commence à prendre de la place ! »
Clarke entendit la garde soupirer. Elles arrivèrent quelques minutes plus tard devant la prison. Elle descendit, et tout de suite, elle voulut rentrer à nouveau dans le van. Elle n'eut même pas le temps de bien regarder autour d'elle que la garde les poussait déjà, les forçant à se rendre vers l'entrée. Elles passèrent devant plusieurs petits groupes de détenues, toutes aussi bizarres les unes que les autres. Elles portaient toutes des tenues beiges, signe qu'elles étaient là depuis un bout de temps déjà. Clarke n'osait pas trop les regarder, mais elles faisaient tout pour attirer l'attention. Elle se tourna brusquement vers la détenue qui venait de la siffler, lui jetant un regard que le diable pourrait jalouser. La détenue haussa les sourcils et souffla à sa camarade :
« Elle ressemble à McIntyre, les blanches sont de retour. »
Mais Clarke ne comprit pas du tout ce qu'elle avait dit. Elle ferma les yeux en voyait une détenue former un « V » avec ses doigts avant de les lécher. Elles finirent par entrer à l'intérieur de l'édifice et Clarke fut surprise de voir les détenues se promener librement dans les couloirs. Evidemment elle était en « prison » et pas en « taule ». Un endroit pour les crimes mineurs, au final, elle n'avait tué personne. Elle se rendit compte que la garde ne les suivait plus.
« Donc je vais vous faire une petite visite, reprit Reyes, mais avant ça je vais vous expliquer deux-trois règles de base. Tout d'abord ici, on s'appelle par nos noms de famille. Toi comment tu t'appelles ? dit-elle en pointant Clarke du doigt.
- Clarke ? murmura-t-elle.
- Non, tout faux ! Toi tu es Griffin, reprit-elle en montrant son badge qui était tenu à la poche de son haut. On reprend, toi latina comment tu t'appelles ? dit-elle en pointant la bouclée.
- Rodriguez, répondit-elle fièrement.
- Bien ! Moi c'est Reyes, Raven Reyes. Bon, suivez-moi ! »
Elles commencèrent à marcher dans les couloirs et Raven montrait les portes en indiquant où elles menaient. Le bureau du directeur, le bureau du chef des gardes, la pharmacie, le self, le magasin, les différents dortoirs, les douches. Clarke essayait tant bien que mal de mémoriser tous ces endroits, il y en avait tellement, la prison était un véritable labyrinthe. Après ça, Raven les accompagna chacune à leur tour dans leurs chambres, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'elle et Clarke. La blonde n'était pas bête, il y avait plusieurs dortoirs et elle avait vu que les filles étaient réparties selon leur « apparence ». Par exemple, les latinas étaient toutes ensemble. Donc Clarke était dans un dortoir où il n'y avait que des blanches. Elle soupira lorsqu'elle vu que sa camarade de chambre n'était pas dans leur box à son arrivée. Elle se tourna vers Raven.
« Merci. C'est pas le genre d'endroit où les gens cools comme toi sont dans chaque recoins, rigola Clarke.
- T'en fait pas, on est toutes là pour un certain temps. C'est important de s'entraider. Le plus dur commence maintenant.
Clarke baissa la tête et acquiesça doucement. Elle se reçut un petit coup dans l'épaule et elle releva tout de suite la tête.
- Aller Griffin tu vas le faire ! » s'exclama Raven avant de la quitter définitivement.
Clarke hocha la tête avec détermination puis s'assit doucement sur le morceau d'acier et le bout de matelas qui allaient lui servir de lit pour les prochains mois. Elle soupira tout l'air présent dans ses poumons et passa une main dans ses cheveux dorés. Naturellement, son regard se posa sur le lit situé juste en face. Elle s'interrogea sur l'identité de sa colocataire de box. Elle se demanda s'il s'agissait d'une grosse fragile discrète et fantomatique, une lesbienne imposante qui fait des concours de baise, une vieille dame qui risque de se transformer en fossile ou bien une enrobée irritante et irritée qui tchipe comme une afro-américaine.
Clarke se releva et chercha son coin personnel. En effet, elle disposait d'une petite armoire en acier que l'on pouvait équiper d'un cadenas et d'une petite étagère. Elle n'avait pas beaucoup d'affaires, juste la montre de son père et une photo d'elle et de son copain Finn. Avec lui, ils vivaient la relation amoureuse la plus parfaite qu'il soit. Après qu'il ait appris qu'elle allait devoir passer plusieurs mois en prison pour ses actes, il n'avait fait que la soutenir et lui avait promis qu'il viendrait toute les semaines, qu'il lui enverrai de l'agent et qu'ils répondrait à tous ses appels. Elle était heureuse de l'avoir dans sa vie. Elle l'aimait du plus profond de son être et savait que les prochains jours allaient être les pires de sa vie. Mais pour eux, pour lui, elle allait se battre corps et âme. Elle glissa la photo sous son coussin et s'allongea dans son lit dans le but de se reposer. Mais c'est à peine si elle ferma les yeux qu'elle était déjà endormie.
Le bruit assourdissant de chaussures qui valsaient et s'écrasaient sur le sol la réveilla. Elle ouvrit difficilement les yeux et se redressa comme une vieille. Elle s'étira et soupira bruyamment. Lorsqu'elle fut bien réveillée, elle fut déstabilisée par la scène qui se déroulait devant elle. Sa camarade de chambre était de dos et était clairement en train de se déshabiller.
« Putain qu'est-ce qu'il fait chaud, grommela-t-elle en retirant son haut.
- Heu… salut ? souffla Clarke.
Et la jeune femme se retourna. Clarke haussa les sourcils. Elle était tout l'opposé de ce qu'elle pensait. C'était une jeune femme de taille moyenne, fine avec de longs cheveux bruns détachés. Elle avait des yeux d'un bleu profond, comparable aux siens et un visage finement dessiné. Elle devait être très jeune. Trop jeune même.
- Oh pardon, tu dois être la nouvelle, reprit-elle en lui serrant la main, moi c'est Blake. Octavia Blake.
- Clarke Griffin.
- Me dis pas que t'arrives à dormir avec une chaleur pareille, on est à peine en avril et il fait déjà plus de vingt degrés.
Clarke fut soulagée quand elle comprit qu'Octavia n'enlevait que son sous-pull à manches longues pour ne porter que son t-shirt.
- Reyes t'as fait visiter ? reprit Blake en remettant son haut.
- Oui. Elle est vraiment cool.
- C'est la seule latina que je peux blairer.
- Vous marchez par groupe ici si je comprends bien.
Octavia hocha la tête puis saisit un de ses livres posés sur son étagère avant de s'allonger lourdement sur son lit.
- Yep, répondit simplement la brune en ouvrant son bouquin.
Clarke regarda le titre. « Langues étrangères : le trigedasleng ». Un gros titre qui attisa sa curiosité.
- Tu fais partie de l'un de ces groupes ? demanda-t-elle.
- Sans mon accord, on m'a mise dans la case White, ajouté à cela le petit hétéro. A croire qu'on est toutes lesbiennes.
Clarke rigola doucement face à la remarque de sa colocataire qui la regardait du coin de l'œil.
- Je parie que t'es comme moi. White et hétéro.
- Qu'est-ce que tu en sais ? déclara Clarke en fronçant les sourcils.
Le regard d'Octavia descendit et Clarke le suivit jusqu'à tomber sur la photo d'elle et de Finn qui était par terre. La blonde se dépêcha de la ramasser.
- Elle a dû tomber pendant mon sommeil, grommela-t-elle en la remettant sous son coussin.
- Eh bien, j'espère que c'est du solide.
- Tu as quelqu'un à l'extérieur aussi ?
- On peut dire ça comme ça.
- Tu as le même nom de famille que quelqu'un que je connais, remarqua Clarke.
- Des Blake, il y en a dans chaque coin de rue ! » rigola Octavia.
*me gusta : j'aime, *me gusta tambien : j'aime aussi
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Jour numéro 2.
Clarke avançait doucement au rythme de la file. Elle sentait son ventre se tordre sous la faim. Elle mourrait vraiment de faim. Elle n'avait pas trouvé l'appétit hier soir, et son cerveau qui avait travaillé toute la nuit n'avait aidé en rien. Elle n'avait jamais eu aussi faim de sa vie, pire, elle ne pensait jamais se réveiller avant cinq heures du matin un jour dans sa vie. Et pourtant la voilà, il devait être autour de cinq heures moins le quart et elle attendait pour qu'on lui serve son petit déjeuner. Elle qui voulait se faire petite et discrète afin de purger sa peine en toute tranquillité, sa tenue orange fluo et les regards pesants des autres détenues ne la rassurait sur aucun point. Elle fut servie par une jeune fille avec un énorme tatouage aux formes circulaires et tribales sur le visage. Clarke la remercia silencieusement puis se tourna pour faire face au réfectoire. Elle soupira avant de commencer à marcher et s'asseoir seule dans un coin. Clarke fixa son plateau avant de grimacer sans gêne. Elle se demandait comment c'était possible que de la nourriture soit aussi moche visuellement. Elle approcha ses narines de son plat. L'odeur n'arrangeait rien. Elle planta sa fourchette dans la bouillie marron/verte qui remplissait son assiette et un bruit tout sauf attirant se fit entendre. Elle ferma les yeux. Si tout le monde mangeait ça, c'est que c'était mangeable. Elle ouvrit la bouche.
Elle ne savait pas si c'était croquant ou moelleux, humide ou sableux, bon ou mauvais pour les simples raisons qu'elle ne savait pas ce qu'elle avait foutu dans sa bouche et que ça n'avait aucun goût. D'un côté, ça la rassura, elle se dit qu'elle pouvait manger ça. Mais d'un autre, le fait de ne pas savoir ce qu'elle venait d'avaler, lui donna des sueurs froides. Peut-être l'avait-on empoisonnée ? Elle tourna la tête et balaya la pièce du regard. Elle aperçut Raven qui lui sourit en agitant sa main pour la saluer. Clarke hocha la tête. La brune se leva et s'approcha d'elle, puis s'assit juste en face.
« Mange au lieu de faire cette tête, rigola la détenue en pointant l'assiette de Clarke.
- Je suis désolée… On ne mange pas ça tous les jours j'espère ?
Raven haussa les sourcils puis un rire lui échappa.
- Alors règle numéro une, ne critique jamais la nourriture.
Raven s'approcha de Clarke qui fit de même.
- C'est Indra qui s'occupe de la cuisine, chuchota Raven, et la plupart des latinas sont aux fourneaux.
- Tu n'y es pas ? demanda Clarke.
- Non, je suis à l'atelier mécanique, déclara-t-elle en souriant.
- Au fait, qui est Indra ?
- La Trikru imposante avec des cicatrices sur le visage. Elle t'envoie le démon par les yeux, elle me fait carrément flipper.
- Trikru ? répéta difficilement la blonde.
- Ouais, un clan comme les latinas et les whites, lui expliqua Raven, en général ce sont ceux qui ont la peau foncée et les regards de tueurs.
- Je vois… souffla Clarke en prenant une deuxième bouchée de ce qui lui servait de repas.
- En tout cas, si tu veux pas passer tes journées à mourir dans ton box je te conseille d'aller voir le conseiller et de choisir un travail.
- T'as raison, merci Rav… Reyes.
- Y'a pas de quoi Griffin ! »
Raven adressa un clin d'œil à la nouvelle venue avant de retourner à sa table. Clarke prit une troisième bouchée de son repas, mais elle ne pouvait pas manger plus. Ce truc lui avait littéralement coupé l'appétit. Elle prit tout de même son mal en patience et mangea son dessert qui était un morceau de gâteau devenu mou et se leva rapidement de sa chaise, son plateau en main. Elle se retourna et tout à coup, elle fut heurtée par quelque chose et elle lâcha son plateau à cause de la puissance de l'impact. Prise par surprise et légèrement paniquée, elle se baissa et ramassa son plateau.
« Putain de merde, j'suis déso- »
Sa phrase mourut dans sa gorge lorsqu'elle planta son regard dans un émeraude d'une rareté insolente. Elle sentit son cœur s'arrêter et déglutit difficilement pour essayer de se prouver qu'elle était encore en vie. En face d'elle se tenait une jeune femme à peine plus grande qu'elle, mâte de peau, aux cheveux longs, bruns et coiffés de manière complexe avec de multiples tresses et attaches. Elle avait un visage finement dessiné mais tordu par la surprise et la colère. Ses yeux, d'une couleur coincée entre le vert et le bleu, fixaient Clarke avec une intensité infinie, ils la transperçaient et agressaient son âme. Le cerveau de la blonde se remettait doucement en marche. Si elle faisait le rapprochement avec ce qu'avait dit Raven, il pourrait s'agir d'une Trikru. Ce n'était pas Indra, pour sûr, mais elle devait être l'une de ses acolytes.
Elle arriva enfin à détacher ses yeux de cet émeraude pour les baisser et regarder son uniforme. Elle se mordit les lèvres et ferma les yeux. Elle était dans la merde. Son plat avait joliment décoré son uniforme. Pour faire court : elle avait renversé son plateau sur la brune aux yeux verts pas très chaleureux. A ce moment-là, elle sentit tous les regards des autres détenues de la pièce, plus ceux des gardes sur elle. Le silence écrasant lui donna envie de s'enterrer sous terre. C'était la pire des situations dans lesquelles elle s'était foutue. Sa petite virée au tribunal était de la jugeote à côté. Petit à petit, sa peur se transforma en colère. Elle était en colère contre elle-même. Elle s'était foutue dans cette situation merdique et elle seule pouvait s'en sortir. Elle soupira bruyamment avant de replonger son bleu dans le vert de la fille d'en face, qui n'avait pas bougé.
« Vraiment désolée, articula-t-elle, je viens d'arriver et me voilà dans la merde. Tu peux me bizuter pour les trois prochains mois à venir, au point où j'en suis, je pense que je le mérite. »
La brune bougea enfin. Ses sourcils, jusque-là froncés jusqu'à la fusion, se relevèrent et son visage se détendit légèrement, ce qui rassura un peu Clarke. Contre toute attente, la brune attrapa la base de son haut et se l'enleva. Elle le jeta sur la tête de Clarke et son pantalon se retrouva sur son épaule. La blonde poussa légèrement la manche du haut qui gâchait sa vue, surprise et confuse.
« Tu vas me laver ça. J'veux que ça soit nickel. »
Puis la brune se tourna, absolument pas gênée d'être à moitié à poil devant une centaine de personnes, dont les gardes qui regardaient plus Clarke, qu'elle. Une fois qu'elle fut hors de du réfectoire, les autres détenues recommencèrent à parler et Clarke put entendre l'une d'entre elle chuchoter
« J'espère qu'elle ne pense pas qu'elle l'a échappé belle. »
Clarke fronça les sourcils sous l'incompréhension, puis se dépêcha de débarrasser son plateau avant de quitter la salle, le plus vite possible.
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« Putain Griffin t'es sérieuse là ?
- J'ai pas fais exprès ! Karma de merde.
Clarke avait posé les habits sales sur son lit et cherchait une solution avec Octavia.
- J'ai pas envie d'être mêlée à tes histoires, grommela la brune en fixant les vêtements.
- Je te demande juste comment est-ce que je pourrais régler ça.
- Qui t'as fait ça ? Tu as lu sur son badge ?
- Elle l'a gardé… je n'ai pas pu lire, je n'étais pas en état.
- Décrit la moi alors.
- Heu… elle était un peu plus grande que moi. La peau légèrement foncée… les cheveux bruns… des yeux d'un putain de vert j'ai jamais vu ça.
Octavia se tourna brusquement vers Clarke, les yeux grands ouverts et la bouche en forme de « o ». Clarke perdit toute confiance. Si Octavia voulait se montrer rassurante, c'était tout l'opposé.
- Griffin… t'es foutue.
Clarke sentit son cerveau se déconnecter et une étrange sensation de vide s'empara de tout son être. Elle n'était pas bien. Vraiment pas bien.
- Pour ton infirmation, reprit Octavia, tu as eu à faire à Lexa Woods. C'est la chef des Trikru.
- Attend, la chef ? C'est pas Indra ?
Octavia rigola nerveusement.
- Non, Indra se pisse dessus quand elle est dans les parages. Tu vas avoir des surprises pas très cools jusqu'à ce que Woods se calme. En attendant, je vais t'emmener aux lave-linges, mais je ne pense pas que ça suffira. Il faudra que t'essaie de frotter les tâches qui restent et les odeurs qui persistent. »
Clarke hocha la tête et elles quittèrent leur box. La blonde avait plié le linge de façon à ce qu'on ne voit pas les tâches.
Après quelques minutes de marche que Clarke pensait interminables, elles arrivèrent enfin à la salle des lave-linges. Heureusement pour la blonde, c'était jour de lavage. Une petite dizaine de détenues pliaient, triaient et lavaient les uniformes tout en discutant tranquillement. Octavia se dirigea vers une blonde qui tirait un chariot rempli de linge sale.
« Yo McIntyre, j'ai un service à te demander.
La blonde se tourna et Clarke fit tout de suite le rapprochement avec ce qu'elle avait entendu hier en arrivant. « Elle ressemble à McIntyre, les blanches sont de retour ». Pas étonnant, elles se ressemblaient un peu, les mêmes cheveux blonds, longs et légèrement bouclés mais elle avait les yeux bruns.
- Yo Blake, répondit-elle en regardant Octavia, qu'est-ce que tu veux ?
- Juste que tu rajoute cet uniforme, dit la brune en jetant les habits de Lexa dans son chariot.
- C'est tout ?
- Ouais c'est tout.
- Au fait t'es qui toi ? répliqua-t-elle en regardant Clarke de haut en bas.
- Elle c'est ma colocataire, Clarke Griffin. Griffin, je te présente Harper McIntyre, répondit Octavia.
- Enchantée, fit Clarke.
- Une white de plus, ça me plaît, commenta Harper en ramenant son chariot devant le lave-linge géant.
- Wow, on peut carrément mettre quelqu'un là-dedans, répliqua Clarke en mettant sa tête dans le tambour.
- T'es pas la première à avoir eu cette idée, déclara Harper en faisant un clin d'œil à Octavia.
Clarke sourit en penchant légèrement la tête sur le côté, curieuse quant à la référence d'Harper.
- C'était la dernière fois, on a enfermé Reyes dedans pendant une heure ! rigola Blake.
- J'te jure, poursuivit Harper, elle faisait que parler et on n'avait pas le choix. Cette meuf est un moulin à parole.
- Vous êtes folles ! » rigola Clarke.
Elles rirent de bon cœur et discutèrent pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'elles soient interrompues par le bruit d'une alarme, suivit d'un appel micro.
« Heure du comptage, je répète, heure du comptage. Veuillez rejoindre vos box. »
Ainsi, elles se rendirent dans leurs box respectifs. Clarke ne fut pas étonnée de voir celui d'Harper juste en face de celui qu'elle partageait avec Octavia. Le premier garde passa. Il était plutôt grand, pâle aux cheveux mi longs, bruns et un peu mal coiffé. Il avait une démarche nonchalante et un sourire en coin pas très convaincant.
« Et une petite nouvelle plutôt canon, dit-il en appuyant une première fois sur son compteur, avec une tornade qui se bat au premier regard de travers, reprit-il en appuyant une seconde fois.
- Ta gueule Murphy, grogna Octavia, elle n'avait qu'à pas me voler mon yaourt.
- Ooh, c'est vrai que les yaourts c'est précieux, ricana-t-il en quittant leur box.
- 7 milliards de personnes sur Terre et c'est la seule que je te conseille d'éviter à tout prix. » lança Octavia en regardant Murphy s'éloigner.
Un second garde entra. Clarke plissa les yeux. Il était vraiment, vraiment beau gosse. Il était grand, musclé sous son uniforme qui le mettait en valeur, métisse, rasé et quelques tatouages dépassaient çà et là. Clarke regarda Octavia et fut surprise de voir la brune le dévorer du regard. En y réfléchissant, c'était normal, cet homme devait être le descendant d'un dieu grec vu sa carrure et son charisme. Mais le regard d'Octavia était différent. Elle se tourna vers le garde et ses yeux s'écarquillèrent. Il l'a regardait avec la même intensité. Il appuya deux fois sur son compteur et parti en silence. Clarke se tourna vers Octavia, les yeux toujours grands ouverts. La brune fronça les sourcils.
« Quoi ?
- Je rêve, souffla Clarke, ou alors je suis folle. C'était quoi ça exactement ?
- De quoi ça ? Je vois pas de quoi tu parles ! »
Puis Octavia attrapa sa serviette de bain en lâchant un « je vais aux douches » puis s'exila du box après l'appel micro disant que le comptage était terminé. Clarke la regarda partir en marmonnant un « ça alors » puis alla s'allonger sur son lit.
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Jour numéro 3.
Elle réfléchissait. Encore. Pas comme si elle l'avait fait déjà toute la nuit et que ses heures de sommeil additionnées de ces deux dernières nuits se comptaient sur les doigts de la main. Elle pensait à Woods. Qu'est-ce que la brune pouvait bien manigancer ? Trois jours s'étaient écoulés depuis leur petite altercation dans la cafeteria. Pour ses habits, ils avaient séchés et elle les avait récupérés. Manquait plus qu'à le lui rendre. Heureusement que les détenues avaient deux uniformes.
Surtout, qu'est-ce qu'il se passait entre ce garde et Octavia ? Elle avait lu « Brown. L » sur son uniforme. Elle avait donc son nom et le début de son prénom.
Bref. Elle arriva juste en face de la femme tatouée de la dernière fois qui la fixa sans gêne avant de lâcher.
« Ton nom ?
- Heu… Griffin.
- Le plat spécial pour Griffin, hurla-t-elle à la cuisine avant qu'on ne lui donne un emballage. Tiens. »
Elle le tendis à Clarke qui l'attrapa, un peu perdue puis elle se tourna et chercha une place. Elle vit Octavia et Harper assises à une table et Octavia l'invita à les rejoindre. Elle s'assit avec elles et elles commencèrent à discuter tranquillement. Jusqu'à ce que Clarke ouvre son fameux sachet. Elle découvrit ce qui s'apparentait à une boule de légumes. Elle approcha son nez. Ça sentait juste le légume. Elle plissa les yeux. Octavia et Harper se regardèrent un court instant.
« Je mangerais pas ça si j'étais toi, répliqua Octavia en haussant les épaules.
- Pourquoi ? fit Clarke en planta sa fourchette dans la boule.
Son visage se décomposa avec une lenteur digne du meilleur slow-motion. Au fur et à mesure qu'elle éloignait sa fourchette de son plat, une énorme boule de cheveux jaillissait des légumes. Mais la question était là. Etait-ce vraiment des cheveux ? Clarke n'avait absolument pas envie de le savoir. Elle entendait Harper déglutir bruyamment tandis qu'Octavia ne se cachait pas pour sortir des « oh beurk, dégueulasses » accompagnés des têtes les plus épiques.
- Indra a dû mettre ça dans ton plat sur demande de Woods, tenta d'expliquer Harper qui avait définitivement arrêté de manger.
- Je m'en doute pas, articula la blonde qui reposa sa fourchette dans son assiette.
- Vu l'odeur, reprit Octavia, ça doit être des cheveux mélangés à des poils récupérés dans les douches. »
Clarke eut un haut le cœur et posa brusquement sa main devant sa bouche avant de se lever et de quitter le réfectoire au pas de course. Elle ignora royalement le gardien qui lui ordonna de ralentir et Octavia se donna la peine de débarrasser son plateau pour éviter de noyer la nouvelle venue dans la honte.
De son côté, Clarke avait vidé son estomac déjà peu rempli. Elle jura en frappant la cuvette des toilettes puis tira la chasse. Elle posa lourdement son dos contre la paroi et passa une main sur son visage, puis ses cheveux. Il fallait qu'elle s'en remette. Sinon, elle pouvait vraiment s'inquiéter sur son état de santé physique et moral.
Elle passa le reste de la journée dehors, assise sous un arbre, à l'abri des regards, à dessiner tranquillement. Elle se surprit en train de faire une femme qui regardait vers le ciel. Peut-être sa liberté inaccessible. En tout cas, pour le moment. Quelques fois, elle voyait les différents groupes discuter. Les whites avec Octavia, Harper et d'autres personnes qui discutaient, assises dans l'herbe. Il y avait les latinas dont Raven, qui jouaient aux cartes à l'ombre. Elle n'eut pas de mal à reconnaître les Trikru qui faisaient un Time's Up en plein milieu de la cour. Elles faisaient pas mal de bruit. Parmi elles, elle remarqua la brune aux yeux émeraudes. Impossible de l'oublier. Lexa Woods avait beau être entourée de personnes impressionnantes, elle restait la plus imposante, malgré sa taille moyenne. Plusieurs fois, Woods lui lançait des regards furtifs, ce qui ne lui échappa pas. Elle se demandait si c'était parce qu'elle l'avait remarqué ou parce qu'elle préparait un sale coup. Elle opta pour la deuxième option. Elle soupira avant de se fermer son book de dessin. Elle devait se rendre au bureau de son conseiller. Elle fit un énorme détour dans la cour pour éviter d'approcher les autres groupes et se faire remarquer et pénétra dans l'enceinte du centre pénitencier. Elle se rappela de l'emplacement du bureau de son conseiller et toqua doucement à la porte. Un « entrez » se fit entendre, et elle s'exécuta.
Son conseiller leva la tête. Il était plutôt âgé mais ne devait pas avoir atteint la cinquantaine. Il avait un visage géométrique, de grands yeux d'un noir perçant, des cheveux mi longs, poivre-sel, mis en arrière et une barbe de trois jours. Il lui adressa un grand sourire, ce qui perturba la blonde. Il lui demanda de s'asseoir en face de son bureau et elle ne se fit pas prier. Il termina de signer quelques papiers puis les rangea dans ses dossiers. Il racla sa gorge et croisa ses doigts avant de la regarder droit dans les yeux.
« Vous êtes bien Clarke Griffin c'est ça ? débuta-t-il.
- Oui c'est ça, répondit-elle timidement.
- Enchanté ! Je suis Marcus Kane, votre conseiller. Je tiens à mettre les choses au clair dès aujourd'hui. Je suis au courant de tout ce qu'il se passe dans cette prison et je suis là pour m'assurer que tout va bien.
- D'accord.
- Je vais d'abord vous demander comment se passe votre intégration ?
- Heu… Plutôt bien.
- Vous vous êtes fait des amies ?
- C'est difficile de les appeler comme ça, ça fait à peine trois jours.
- Ce sont des whites ?
- Oui. Avec Raven en plus.
- C'est une bonne personne.
Clarke ne put qu'affirmer les dires de Kane.
- Je vois que vous n'avez pas beaucoup dormi. C'est normal. Vous pouvez trouver des somnifères à la pharmacie.
- Merci pour l'information.
- Et avez-vous déjà eu des problèmes depuis votre arrivée ?
Des problèmes ? Oh que oui. Un problème, pour être précis. Elle soupira, ne voulant pas paraître trop tendue. Elle se demandait si Kane le savait déjà pour sa brève altercation avec Lexa Woods ou s'il n'était vraiment pas au courant de leur histoire. Peut-être la mettait-elle au défi ?
- Vous en avez entendu parler ? demanda Clarke.
- T'attirer les foudres de Zeus pendant ton premier jour sur le mont Olympe n'est pas la meilleure chose qui puisse t'arriver.
Clarke s'enfonça dans sa chaise. Donc, il savait. Les informations circulaient beaucoup trop vite en prison à son goût. Elle joua nerveusement avec ses doigts et avait lâché Kane du regard pour se concentrer sur les objets et gri-gris posés sur son bureau.
- Sachez que Lexa Woods est… imprévisible. Je suis aussi son conseiller. Je vais tenter de la refroidir.
Le mot « tenter » ne rassura pas du tout la nouvelle détenue.
- M-Merci monsieur Kane.
- C'est normal. Mon rôle est de vous protéger. Alors de ce que je sais, vous êtes une étudiante en médecine… cinquième année c'est ça ?
- Et trop tard pour abandonner, rigola Clarke. Je voulais vous demander si c'était possible de devenir, je sais pas… assistante en pharmacie.
- Je pense que c'est possible.
- Super alors, fit Clarke avec de l'espoir.
- N'espérez pas trop Griffin, la coupa Marcus, vous pouvez disposer. »
Son visage se décomposa et elle se leva pour quitter le bureau du conseiller. Il fallait vraiment qu'elle arrête d'être aussi naïve, elle était en prison après tout.
Une fois dans les couloirs de la prison, elle se rendit directement à son box. Par chance, elle croisa Octavia sur son chemin. Elles arrivèrent enfin à bon port et la brune se jeta naturellement sur son lit. Clarke s'apprêta à l'imiter quand son cerveau se déconnecta. Rêvait-elle ? Non, elle voulait rêver. Se réveiller. Elle vivait un cauchemar.
« Octavia, articula-t-elle difficilement, où est mon putain de matelas ?
- Quoi ? répliqua sa colocataire en se relevant. Oh merde… »
Effectivement, le matelas de Clarke n'était plus là. Après le coup de la boule de cheveux dans le plat ce midi, c'était au tour du matelas disparu. Alors là, Clarke se demandait de quoi était capable Lexa. Elle serra les poings et alla chercher l'uniforme propre de la brune rangé dans son armoire. Elle avait passé la moitié de la nuit cachée dans les douches à nettoyer les tâches qui restaient et à enlever l'odeur avec les moyens du bord. Elle avait donné corps et âme au nettoyage de ce putain d'uniforme beige pour dormir sans matelas ? Lexa allait l'entendre. Elle sortit du box telle une furie et se dirigea vers les dortoirs C, là où étaient réunies les Trikru.
Elle arriva comme une bombe dans le dortoir. Quelques-unes la dévisageaient mais elle n'en avait rien à foutre. Elle balaya la pièce du regard à la recherche d'une paire de verts et d'une touffe brune. Elle trouva Lexa presqu'immédiatement. Elle était dans son box assise sur son lit et discutait avec cinq autre Trikru. Plutôt bien entourée. Mais ça ne freina pas Clarke. Elle se mit à l'entrée du box.
« Woods, grogna-t-elle.
Tout le monde leva la tête et fixa la blonde qui ne voyait que du mépris. Hormis dans le regard de Lexa. Il y avait plus de curiosité que de réel mépris.
- C'que je te dois. finit Clarke en tendant les habits pliés et visiblement propres à sa propriétaire légitime.
Elle entendit des murmures et des moqueries mais ça n'avait aucune importance. Tut ce qu'elle attendait, c'était une réponse, une réaction de la part de Lexa qui prit ses habits avant de plonger ses yeux dans ceux de la nouvelle détenue.
- Laissez-nous, finit par dire Lexa.
Les cinq autre Trikru sortirent de la salle et l'étrange échange de regard entre la brune et une blonde aux yeux marron n'échappa pas à Clarke. Il fallait penser que la terre était plate pour dire qu'il n'y avait pas quelque chose entre ces deux-là. Compte tenu de la réputation de Lexa… affaire à suivre.
Celle-ci se leva de son lit afin d'être debout et bien face à Clarke qui comprit que son seul but était de l'intimider. Hors, ça ne marchait pas. Même si elle ne savait pas de quoi Woods était capable, elle ne ressentait pas de la peur face à elle. En tout cas, pas sur le plan physique. Parce que même si la brune avait un air blasé placardé sur le visage, il ne fallait pas oublier que les yeux étaient la fenêtre de l'âme. Clarke misait tout là-dessus. Elle avait beau être dans une prison pour femmes avec la pire d'entre elles juste devant. Mais Lexa restait une humaine. Et aussi loin que sa réputation pouvait aller, Clarke n'était pas dupe. Elle pouvait la faire descendre de son piédestal, avec un peu de courage.
- Tout d'abord je tiens à m'excuser, reprit Clarke. Est-ce que la trêve peut être envisageable ?
Lexa, qui était partie poser son uniforme sur son armoire, se tourna vers Clarke, les sourcils légèrement relevés. Elle voulait clairement dire « non mais tu déconnes ? », ce qui ne plut pas tellement à l'ex-étudiante. Contre toute attente, Lexa s'approcha d'elle, se plaçant à la limite de son espace personnel. Clarke sentit son cœur tambouriner dans sa cage thoracique, comme si il voulait sortir de son torse. Lexa avait posé ses yeux sur elle et la détaillait sans gêne. Elle voyait son regard passer de son œil droit à son œil gauche à une vitesse fulgurante. Lexa était clairement en train de juger Clarke. Elle aurait donné une jambe pour savoir ce que pensait la brune d'elle.
- Si tu veux la paix, va falloir te montrer créative.
Clarke fronça les sourcils. Donc, ce n'était pas finit. Elle fit ce qu'elle ne devait absolument pas faire face à quelqu'un comme Lexa : reculer. Elle fit deux pas en arrière, sans lâcher les émeraudes de son interlocutrice et se mit à réfléchir avec une rapidité qu'elle ne pensait pas atteindre. Son cerveau tourna à plein régime pendant quelques secondes. Elle avait déjà une idée.
- De la créativité j'en ai. » lâcha Clarke avant de s'éclipser hors du box.
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Jour numéro 5.
On était enfin jeudi et c'était le jour des visites. Clarke attendait dans le couloir. Elle n'arrêtait pas de bouger, elle alternait entre se ronger les ongles et jouer avec ses cheveux. Elle voulait le revoir. Ne pas l'avoir dans ses bras, entendre sa voix, toucher ses cheveux était devenu maladif pour elle.
« Griffin. »
Elle s'avança et entra dans la salle à la vitesse de la lumière. Et elle le vit. Ce grand homme à la peau légèrement bronzée, aux cheveux mi longs d'un brun pur, aux yeux noirs et au sourire à en faire tomber plus d'une. Finn était bien venu. Clarke lui sauta dans les bras et l'embrassa à pleine bouche. Bien sûr, Finn se laissa faire, mais une voix de gardien grognant un « pas de contact » les coupa et Clarke s'éloigna de Finn.
« Tu m'as manquée.
- Toi aussi. »
Ils s'assirent l'un en face de l'autre et se regardèrent dans les yeux pendant plusieurs longues secondes. C'était la pire des tortures qu'on ait pu lui infligé. Elle aurait préféré manger des légumes aux cheveux plutôt que de rester assise en face de son homme, sans pouvoir l'embrasser, le câliner, pire, le toucher. Finn sentait toute la détresse dans ses yeux et maudit son incompatibilité avec les mots. Il avait beaucoup de mal à trouver les bons mots au bon moment, mais là, il devait faire un effort pour rassurer Clarke sans ses gros bras et son sourire Colgate.
« Comment ça se passe ? finit-il par demander.
- C'est une horreur. Franchement. Certaines filles sont cool, comme ma colocataire. Mais tu sais pas quoi, dès le premier jour j'ai renversé mon plateau sur la caïd de la prison et là j'suis en pleine merde !
Finn ricana mais le regard assassin de Clarke effaça son sourire aussi vite qu'il n'était apparu.
- C'est la merde, répondit Finn, mais ça va aller mieux. Elle va s'en lasser je pense.
- J'espère ! Je ne sais pas vraiment quoi faire pour qu'elle me pardonne. J'ai pas envie de me battre Finn, si elle me touche, elle me brise !
- Fais ce que tu sais faire le mieux.
Clarke recula et posa son dos sur le dossier de sa chaise. Elle avait compris à quoi faisait référence son petit copain et elle l'enregistra dans un coin de sa tête.
- Bon alors, qu'est-ce que tu as fait cette semaine ? demanda Clarke qui ne voulait pas qu'on parle d'elle.
- Oh, hier on a eu un match avec l'équipe. On a gagné bien évidemment, on est sélectionnés pour les huitièmes !
- C'est génial ça ! s'exclama Clarke. Je suis tellement fière de vous, fière de toi !
- Je me suis dit que pendant que tu te battais ici, je devais aussi me battre à l'extérieur. Tu sais, j'ai eu peur de sombrer à cause de ton départ. Mais je me prend en main, je vais pas faillir, je vais rester debout et continuer ma vie pour que quand tu sortiras, on reprendra notre vie tranquillement.
Clarke sourit et le regarda amoureusement. Elle était vraiment tombée sur le bon. Finn lui avait clairement dit qu'il l'attendrait. Elle était la plus heureuse. Ils parlèrent encore quelques temps, jusqu'à ce que le garde leur indique le temps était écoulé.
- Déjà ? s'offusqua la blonde en se levant de sa chaise.
- Aller Clarke il faut y retourner ! On s'appelle demain, et je reviendrai la semaine prochaine promis. »
Ils s'enlacèrent et Clarke posa rapidement ses lèvres sur les siennes pendant que le garde ne regardait pas. Finn lui fit un clin d'œil et il partit, agitant ses mains comme un enfant pour lui dire au revoir. La blonde le regardait partir avec une larme qui perlait sur le coin de sa joue. Elle aussi allait se battre.
Et voilà, le chapitre est officiellement terminé ! Alors, dites-moi ce que vous en avez pensé, vos avis m'importent beaucoup ! Comment Clarke va-t-elle s'y prendre pour se faire pardonner ? Clarke doit-elle vraiment craindre Lexa ? Vous en pensez quoi de Finn ?
Au fait, la détenue nommée Rodriguez est Luna. J'ai tenté de la décrire (les cheveux bouclés et tout) mais je n'arrivais pas à caser son prénom, donc je vous le dit là.
Le prochain chapitre s'intitulera : « La Time-Machine » ! (grosse ref à oitnb)
