Comme toujours, j'utilise les noms et pseudo anglais.

Ensuite, parce que je n'aime pas quand les choses sont trop faciles, même si les personnages gardent leurs compétences, capacités et autres, je les rends parfois plus réaliste. Ainsi lorsque Mei congèle quelqu'un, cette personne meurt. Et si c'est elle, elle mets plus que quelques secondes à dégeler. De même le caducée de Mercy fonctionne tout comme dans le jeu, mais chaque recharge coûte plusieurs milliers de dollars à produire, elle s'en sert donc avec parcimonie et pour les vrais urgences. Les petits bobos et blessure non mortelles sont traités de manière traditionnelle.

L'histoire se passe quatre mois après le rappel des troupes par Winston. Les anciens d'overwatch (Morrisson, Ana, Mccree, etc) ne sont pas là, car ils ont tous tournés indépendants. De fait l'organisation de la base change un peu de ce que l'on voit la plupart du temps.


Oxymore: Figure de style qui vise à rapprocher deux termes que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire.

Le feu glaçant d'un amour haineux les rapprochaient dans leur différence.


Le soleil d'un soir d'été étendait ses lueurs sur les toits et les falaises du Watchpoint Gibraltar et Mei, une tasse de thé à la main, le regardait se coucher, glacée malgré la température plus que douce.

Elle avait tout le temps froid, comme si elle était toujours en Antarctique, comme si quatre mois ne s'étaient pas écoulés depuis son réveil de cryostase.

Et pourtant, elle était là, à l'extrême pointe européenne de Gibraltar, en sécurité et au chaud, mais elle grelottait.

Après son départ désespéré de la base Ecopoint, il lui avait fallu quatre jours pour atteindre à pied les ruines de l'ancienne base australienne Casey, dont elle avait essayé en vain de réparer les générateurs pour tenter d'envoyer un SOS, puis alors qu'il lui restait à peine cinquante jours de vivres avec un rationnement drastique et ce qu'elle avait pu grappiller dans les ruines de Casey, elle était repartie pour une marche de près de mille deux cents kilomètres jusqu'à la base française Dumont-d'Urville (1).

Lorsque ses maigres provisions s'étaient taries, elle avait continué, survivant sur ses dix kilos de graisse qu'aucun régime n'avait jamais fait fondre. Jamais de toute son existence, elle n'avait été si reconnaissante de ses quelques kilos qui, soudain, n'avaient plus rien de superflu. Néanmoins, elle n'était jamais arrivée à Halley. D'après l'équipe de sauvetage qui l'avait récupérée, Snowball avait parcouru seul et dans un début de tempête près de vingt kilomètres, distance quasiment impossible à faire pour un drone de son modèle - même dans de bonne conditions – puis, presque à court d'énergie, il avait utilisé ses dernières forces pour envoyer un SOS avec son système de communication courte portée. Les scientifiques l'avaient détecté et retrouvé dans une congère à même pas un kilomètre de la base. Un fois rechargé, le petit robot leur avait mené la vie dure et avait finalement réussi à les convaincre de sortir en plein blizzard. Il leur avait fallu plus d'une journée pour arriver sur site et une autre pour la retrouver, totalement gelée sous près de trois mètres de neige.

Ils l'avaient ramenée, pensant simplement rendre un cadavre à ses proches, mais pour des raisons qui lui échappaient encore partiellement - et malgré des semaines de recherches de la part du Dr Ziegler et de Winston -, lorsque son corps avait décongelé, elle s'était tout simplement réveillée, comme si elle sortait de cryostase.

Winston avait émis l'hypothèse que son caisson à Ecopoint avait aussi dysfonctionné, mais qu'au lieu de la tuer, cela l'avait modifiée, au point de rendre son organisme capable de survivre à une congélation, et même une surgélation à l'azote liquide. Il suffisait que sa température interne dépasse zéro degré pour que ses cellules se remettent à fonctionner. Elle aurait dû mourir dans son caisson, elle aurait dû mourir perdue sur la banquise, et pourtant elle était là.

Bien en vie, et en résidence au Watchpoint, le temps que les mille et une paperasseries dues à sa disparition dans les glaces pendant neuf années soient réglées. Apparemment, il n'était pas si simple que ça de faire administrativement revenir quelqu'un à la vie.

Elle était reconnaissante à Overwatch de ne pas l'avoir abandonnée une fois de plus. Elle était reconnaissante d'avoir un toit, de quoi manger et tout le confort du monde moderne, mais même après un mois sur la base, elle se sentait toujours comme une étrangère. Elle n'était pas militaire. Elle n'était pas ingénieur de guerre ou médecin. Elle n'était que climatologue. On n'avait pas besoin de ses compétences sur la base, et même si tout le monde était très gentil avec elle, elle se sentait comme décalée par rapport à leur monde.

Les journées étaient longues, avec pas grand-chose à faire à part aider Paola et Dolores, les deux braves cinquantenaires espagnoles engagées pour faire le ménage, la cuisine et l'intendance de la base, boire du thé en regardant le soleil traverser le ciel, et tenter de rattraper neuf ans de retard.

Elle se sentait seule, avait perpétuellement froid et un poids lourd pesait au creux de sa poitrine. Le Dr Ziegler lui avait dit que c'était la culpabilité du survivant. Que c'était normal, et que ça finirait par passer. Qu'elle ne devait pas se torturer pour ce qui était arrivé. Que ce n'était pas sa faute.

Mais elle s'en voulait quand même. Qu'avait-elle fait pour mériter de survivre et pas les autres ?

Son fil de pensée morose fut brusquement interrompu par une explosion qui la fit hurler de peur.

Un gros nuage de fumée noire s'éleva du pas de tir en contrebas en même temps que des rires hystériques, tandis qu'une lieutenante Amari furieuse sortait du bâtiment sous elle, la silhouette massive de M. Wilhelm derrière elle.

Avec un soupir, Mei fit demi-tour pour rentrer. Inutile d'assister à la dispute entre les deux mercenaires tarés fraîchement engagés pour elle ne savait trop quelle raison par l'organisation encore convalescente et les deux soldats. Ça n'allait certainement pas aider son rythme cardiaque à redevenir normal.

Sa tasse était presque vide et elle décida de faire un détour pour les cuisines pour la re-remplir.

Elle allait en sortir, son thé brûlant à la main, lorsqu'elle faillit percuter une grande silhouette.

« Oh, pardon, lieutenant Amari ! » s'excusa-t-elle d'une voix plus blanche qu'elle ne l'aurait voulu.

« S'il vous plaît, Dr Zhou, appelez-moi Pharah, comme tout le monde. »

Elle opina du chef.

« Appelez moi Mei, alors. »

L'Égyptienne sourit.

« Tout va bien, Mei ? »

« Je... oui... C'est juste l'explosion qui m'a fait peur... »

Pharah se rembrunit.

« Ah, je suis désolée. Ces foutus Australiens sont des nids à problèmes. Dommage que nous ayons absolument besoin d'eux. »

Elle acquiesça vaguement et le silence s'installa.

« Bon, hé bien... Bonne soirée, Mei. »

« Bonne soirée, Lieu... Pharah. »

Ladite soirée s'écoula presque paisiblement, deux explosions - moins puissantes - venant néanmoins percer le calme du site, et elle finit par s'endormir, roulée en boule en une vaine tentative de lutter contre ce froid qui semblait venir tout droit de son cœur, sous les lueurs d'aurores boréales projetées au plafond par Snowball.

.

Le lendemain, elle se réveilla avec peine à une heure tout à fait indécente, et la bouche pâteuse et l'haleine sans doute puante, elle descendit au réfectoire se chercher une dose de caféine et de quoi se remplir le ventre.

Le réfectoire prévu pour accueillir près de deux cents personnes (2) était totalement vide, excepté une chaise en plastique à l'autre bout de la vaste pièce, pliant dangereusement sous la masse de l'énorme mercenaire qui se faisait appeler Roadhog.

Tout comme son camarade pyromane, elle ne l'aimait pas, et ce depuis leur descente du transport qui était allé les chercher. Pire, elle en avait instinctivement peur.

En fait, plus que de la peur, c'était un mélange de répugnance et de dégoût viscéral. Pour leur apparence, leur odeur, leur attitude et surtout leurs actes. Ils n'étaient pas humains. Ils s'étaient privé de ce qualificatif le jour où ils avaient décidé de déferler sur le monde dans une vague d'explosions et de pillage. Elle ne pouvait pas respecter des gens qui tuaient des innocents pour quelques billets.

Elle l'ignora donc, se dépêchant de prendre ce qu'elle était venue chercher sur un petit plateau avec l'intention de le ramener dans sa chambre.

Des toast beurrés, une pomme, une tasse de café et une de thé en sa possession, elle se remit en route.

Arrivée au milieu du grand couloir desservant le réfectoire, il lui fallut toute sa volonté pour ne pas soupirer de manière audible alors que l'autre Junker tournait au coin, sa prothèse métallique émettant un son inimitable sur le sol en dur.

« Hellooow, Miss Banquise !»

Elle souffla avec dédain, accélérant encore, prenant soin de ne surtout pas le regarder.

Ils se croisèrent, et le bruit de pas mal assortis s'arrêta dans son dos. Elle accéléra encore, au risque de renverser quelque chose.

« Hey, c'est pas très poli d'être aussi glaciale ! »

Ce n'était pas possible ! Il le faisait exprès ! Ne pouvait-il pas comprendre qu'elle ne voulait rien avoir à faire avec lui ?

Elle s'arrêta net, faisant un peu déborder ses tasses.

« Je n'ai pas de leçon à recevoir d'un criminel.» gronda-t-elle, effectivement glaciale.

« Ouch ! Qu'est-ce que je t'ai fait, belle dame de glace, pour mériter tout ce mépris ? »

« Déjà, j'ai un nom ! Et ensuite, le respect, ça se gagne ! Mais je suppose que comme on ne peut pas le voler, c'est utopique de demander à un gangster dans votre genre ne serait-ce que d'en comprendre la notion. »

Furieuse, elle se remit en route, ignorant l'espèce de son aigrelet mi-rire, mi-gémissement émis par l'homme toujours planté au milieu du couloir.

Soufflant très fort par les narines, elle essaya de se débarrasser de l'odeur étouffante du Junker, mélange de sueur, de kératine brûlée, de kérosène et d'autres choses qu'elle supposa être des explosifs.

Pourquoi diable Overwatch avait-il besoin de dégénérés comme eux ?

Ils étaient peu, et l'organisation œuvrait encore à moitié dans l'illégalité, mais tout de même. Pourquoi s'acoquiner avec de telles abominations ?

« Privet, Mei ! »

Perdue dans ses pensées, elle poursuivit de trois pas avant de réaliser qu'on lui avait parlé.

Tournant la tête de gauche à droite, elle chercha l'origine du son.

« Oh ! Bonjour, Aleksandra, désolée je ne t'avais pas vu ! »

La femme rit.

« J'ai remarqué. Qu'est-ce qui occupe ainsi ton esprit ? »

Mei fit la moue. Aleksandra « Zarya » Zaryanova était ce qu'elle avait de plus proche d'une amie sur la base. C'était une guerrière, une athlète et un caractère tempétueux dans un tank fait femme, mais le Dr Ziegler lui avait dit que si elle avait besoin de parler à quelqu'un ayant connu la peur de mourir seul dans le blizzard, Zarya pourrait la comprendre. Et elles s'étaient rapprochées autour de ce traumatisme commun.

Zarya avait failli mourir enfant, lorsque des Omnics avaient détruit sa maison et tué toute sa famille lors de l'hiver sibérien. Elle n'avait que sept ans, et pourtant, elle avait survécu seule pendant vingt jours dans la taïga avant d'être retrouvée par des réfugiés fuyant les machines.

Elle aussi se souvenait du froid, de la solitude et de la peur. Et même si tout semblait les séparer, savoir qu'elles pouvaient se comprendre les rapprochaient. Zarya ne se moquerait pas d'elle.

« J'ai croisé les Junkers... ça m'a gâché ma matinée. »

La Russe éclata de rire.

« Puisqu'il est presque midi, c'est pas trop grave, il ne restait plus grand-chose à gâcher ! »

Mei ne put que lever les yeux au ciel.

« Puisque tu as ton « petit-déjeuner », viens le manger en ma compagnie. » proposa ensuite la bodybuildeuse.

Elle accepta de bon cœur.
Zarya avait une drôle de notion de « manger » puisque, tandis qu'elle grignotait ses toasts, cette dernière cassa une dizaine d'œufs dans un verre avant de les avaler cul-sec avec une mine réjouie.

Mei se retint d'émettre un son dégoûté.

« Zarya ? »

« Mmh ? »

« Tu as été engagée comme mercenaire, non ? »
La femme opina.

« Da. Le grand singe m'a promis une petite paie et l'opportunité de faire plus que protéger mon pays si je venais travailler sous la bannière d'Overwatch. »

« Donc tu n'es pas venue pour l'argent. »

« Hahaha ! Niet ! Nada ! Je gagnerais plus en livrant des matches de boxes de seconde ligue ! »

« Alors pourquoi ces deux criminels ont accepté ? » se demanda-t-elle tout bas.

« Hein ? »

« Je me demandais ce que les Junkers pourraient avoir à gagner à venir travailler pour Overwatch. Je veux dire, eux, c'est certainement pas pour l'opportunité de faire une bonne action qu'ils sont là... »

Zarya médita ses paroles en acquiesçant.

« Peut-être qu'on leur a promis plus d'argent qu'à moi? »

« Peut-être... mais ce serait très injuste. »

Zarya éclata à nouveau de rire.

« L'argent, c'est le nerf de la guerre ! Je ne vais pas en vouloir au singe s'il a su m'appâter avec autre chose. »

La scientifique acquiesça en souriant.

Zarya entreprit ensuite de se préparer dans le même verre une grande portion de boisson protéinée qui ne semblait pas davantage goûteuse.

« Et toi tu en penses quoi ? »

« De quoi ? » demanda la Russe en avalant la moitié de la mixture.

« Des deux Australiens. »

« Ah. Je n'apprécie guère les gens comme eux, mais je n'ai jamais eu personnellement à faire à eux, alors je ne sais pas ce qu'ils valent exactement... mais j'aimerais bien tester la force du gros... un bras de fer, peut-être... »

C'était bien là Zarya, prête à défier le monde entier au bras de fer.

« Moi, à ta place, je ne le ferais pas. »

« Pourquoi ? Tu me crois trop faible pour le vaincre ? » s'offusqua la Russe, pliant le bras pour faire saillir ses muscles.

« Non, mais moi, j'éviterais de les toucher. Dieu sait quelle maladie tu risquerais d'attraper. »

Zarya haussa les épaules. Visiblement, la perspective de toucher la main crasseuse et suante du géant ne la dérangeait pas plus que ça.

Plutôt lécher des toilettes publiques que les toucher ! Enfin, tout bien réfléchi, non. Entre une poignée de main répugnante et lécher des toilettes, elle préférait la poignée de main. Moins dangereux et plus facile à laver.

.

Zarya était le genre de personne qui, une fois qu'elle avait une idée en tête, ne pouvait plus en être détournée.

De ce que Mei en savait, les Junkers n'étaient pas du genre à refuser les défis. Et pourtant, depuis deux jours, le géant déclinait toutes les offres d'un affrontement amical avec la Russe.

Elle le regrettait presque. Leur combat aurait mis un peu de piment dans sa journée, qui s'annonçait strictement plate et ennuyeuse.

« Hay ! Flocon de neige ! »

Non, tout compte fait, elle se passerait très bien de piment.

Elle ignora donc ostensiblement le Junker.

« Princesse des glaces ? Mademoiselle Banquise ? Hé ho ?! »
« Quoi ?! »

« Ah ! Hé hé... » Il se passa une main sur la nuque, semblant chercher ses mots.

Par tous les dieux, s'était-il déjà douché une fois dans sa vie ? Puer à ce point, ce n'était pas possible !

« ...Hum... t'es occupée, aujourd'hui ? »

Et la politesse, il avait déjà entendu ce mot ? Ils n'avaient pas gardé les vaches ensemble !
« En quoi cela vous concerne-t-il ? »

L'homme leva en signe de paix deux mains crasseuse et mal assorties, l'une de chair et l'autre de métal.

« Ben... heu... Faudrait que j'aille en ville et selon notre contrat... que si on ne le respecte pas, on sera pas payés... j'ai pas le droit de sortir de la base sans une escorte d'Overwatch. »

« Très intéressant, mais c'est non. »

« Pourquoi ?! Tu es bien un membre d'Overwatch, non ? »

« Ai-je une tête à escorter des criminels ? Si vous voulez sortir, trouvez-vous quelqu'un d'autre. »

Il s'affaissa encore plus qu'il ne l'était déjà, se mordant nerveusement la lèvre inférieure.

« Y a personne d'autre... »

« Quoi ? »
« J'ai déjà demandé... tout le monde est en mission ou occupé aujourd'hui. »

« Ben, moi aussi je suis occupée. »

Le regard qu'il lui jeta lui apprit qu'il ne gobait pas son mensonge.

« Vous ne pouvez pas sortir demain ? »

« Non. Aujourd'hui. Faut que je sorte aujourd'hui. C'est juste pour une petite course. Une heure, maximum. Promis ! »

Qu'est ce que cette espèce de ramasse-ordures pouvait bien avoir de si urgent à faire dehors ? Sans doute quelque acte délictueux. Et si elle acceptait, ce serait elle qui serait tenue responsable. Hors de question.

« Non. »

Le sourire suppliant et tordu du Junker disparu, remplacé par un éclat terrifiant au fond de ses yeux.

« Ah ! Je sais que tu n'as rien à faire de la journée, Miss Banquise ! Rien du tout, comme hier, avant-hier et tous les jours avant. Tu te permets de me faire la morale et de me regarder de haut, mais tu ne vaux pas mieux ! Même pas prête à aider quand on vient gentiment demander un tout petit service. Un cœur de glace serait plus généreux !»

Il cracha à ses pieds et s'éloigna en claudiquant furieusement.

Merde. Elle détestait se l'avouer, mais il avait raison.

Elle tergiversa quelques minutes avec elle-même. Il lui fallait un autre avis.

Winston écouta attentivement son problème.

« Je ne sais pas pourquoi il veut sortir, mais j'ai effectivement reçu un mémo du Dr Ziegler allant dans ce sens. Malheureusement, elle est partie sur le terrain avant que j'aie pu lui demander davantage de précisions... D'ailleurs, je devrais bientôt aussi partir. »

« Et personne d'autre ne peut s'en charger ? »

Le gorille la regarda par-dessus ses lunettes.

« Non, Dr Zhou. Dans une heure, il ne restera que vous trois sur toute la base. »

Seule avec les deux criminels, c'était de la folie !

« Est-ce bien prudent ? »

« Prudent ? Non, mais nous n'avons pas le choix. Tous ceux qui pouvaient être déployés l'ont déjà été, et cela n'empêche pas les problèmes d'arriver. Je compte donc sur vous pour garder le fort en mon absence. »

Elle dut avoir l'air plus terrifiée qu'elle ne le pensait, car le singe leva une énorme main rassurante.

« Athéna va aussi rester, ne vous en faites pas. »

Super, elle allait être seule avec deux maniaques et une IA désincarnée. Joie, bonheur et délices...


(1) On voit sur la map Watchpoint : Gibraltar, dans les quartiers de Winston, une holocarte avec la localisation de l'Ecopoint : Antarctica. Il se trouve semble-t-il à environ 200 km de la base Casey, et on peut imaginer qu'après la catastrophe nucléaire qui l'a frappée, l'Australie ait eu mieux à faire que d'entretenir une base de recherches en Antarctique. La suivante est la base française Dumont-d'Urville, à 1200 bornes de là. Une femme de 51 ans a parcouru 1300 km à pied jusqu'au pôle Sud en 69 jours, et un homme parti d'un autre point a couvert 1200 km en 42 jours. J'estime donc qu'il a fallu à Mei au minimum une cinquantaine de jours pour faire la distance.

(2) Je pars du principe que la map jouable n'est qu'une toute petite partie de la base et que cette dernière est bien plus grande, et s'étend notamment en partie au-dessus des falaises.