Avant tout, quelques petites généralités à noter.


Nous sommes deux auteurs à collaborer sur ce texte, Luo et Yakigane. Il y a plusieurs choses que nous tenions à éclaircir avant de passer au texte en lui-même. Tout d'abord, les updates ne seront pas régulières. Du tout. Parce que nous sommes incapables de tenir des délais, que nous avons d'autres projets à côté aussi. Donc ne vous inquiétez pas si vous n'entendez plus parler de nous pendant un moment ou qu'on poste à côté, cela ne veut pas dire qu'on oublie Naphte.

Concernant la base, il y aura une ribambelle de groupes présents. De DaizyStripper à Alice Nine, en passant par MUCC et Plastic Tree. On les mettra au fur et à mesure que les personnages apparaîtront pour plus de clarté. De même que pour les pairings vu la tripotée qu'il y a là.

Pour le genre et les warnings, vu le type de texte que c'est, la palette de thèmes abordés est très large, il y en aura beaucoup, surtout du côté déplaisant. Ce sera parfois peut-être un peu cru, ou un peu dérangeant mais normalement, rien de vraiment gore. Le but n'est pas là. Quoi qu'il en soit, on le précisera à chaque chapitre.

Les artistes ne nous appartiennent pas. Les personnages si.
On ne se fait pas d'argent avec ce texte, même si on aimerait beaucoup.


Notes d'auteurs


Luo : Ah, ça faisait longtemps que je n'avais pas posté ici vu qu'une autre fic vampirisait tout mon temps, mais me revoilà ! Accompagnée cette fois. À part ça, j'ai toujours rêvé d'écrire un texte avec pour base un institut psychiatrique. Voilà qui se produit avec Naphte. C'est qu'il en remplit des pages et des lignes. J'espère que vous l'aimerez autant qu'on l'aime. Bonne lecture.


NAPHTE HYALINE


Cover: Fly me to the moon

« Non, c'est vrai. Ça ne peut pas aller. Pas en ces lieux, pas vrai ? »

Gemini


Le cirque de la troupe foraine

YEAR 28, DAY 158 : 2011, 5 janvier


Malgré le tic tac incessant de l'horloge, dans la pièce, le temps semblait s'être figé. Un tour. Puis un autre. Et encore un autre. Et l'aiguille, à chaque mouvement, enfonçait davantage le jeune homme dans un silence opiniâtre et buté, qu'il n'aurait voulu quitter pour rien au monde. Ses fins sourcils froncés dévoilaient sa conscience de l'agacement croissant de son interlocuteur, que ce dernier n'essayait même pas de masquer. Ils ne se connaissaient que trop bien et son interlocuteur ne l'avait clairement pas cru. Il était bien trop intelligent pour se laisser abuser. Ses yeux fouinaient ici et là, cherchant un détail de la pièce auquel se raccrocher pour échapper au regard inquisiteur, à la fois narquois et désabusé. Seulement, du cabinet, il connaissait déjà tout : du moindre détails des tapisseries couvrant les murs au nombre de lattes composant le parquet. Il n'y avait là rien qui pouvait lui permettre de s'échapper mentalement. Il inspira longuement avant de se lancer dans un complexe récit que sa fertile imagination venait de monter de toutes pièces, fixant des yeux la scène plusieurs mètres plus bas, où, dans le jardin intérieur, deux personnes discutaient.

Là se contait la violente débâcle d'un homme que, le temps d'une crise, la sauvagerie avait habitée, l'amenant à être enfermé dans sa propre chambre pour qu'il pût se calmer. Les deux bavards en parlaient avec une sorte d'amusement, calés contre le tronc d'un large et vieux cerisier, le regard tourné vers le plafond vitré et le soleil qu'ils apercevaient loin au dessus tandis que leur ouïe jouissait des notes résonnant dans l'air. Non loin de là, dans une salle aux baies vitrées ouvertes sur l'espace verdoyant, quatre mains s'appliquaient sur le clavier du grand piano. Ainsi produite, la mélodie était douce et légère, allègre et voluptueuse. Délicieusement surprenante de la part de gens qu'on savait angoissé plus que de raison pour l'un, inéluctablement attiré par l'idée d'abréger son existence pour l'autre.

C'était bien pour cette raison qu'une partie du personnel, pourtant déjà bien occupée, gardait un oeil sur eux alors, qu'un peu plus loin, se trouvaient les patients dont ils étaient chargés de s'occuper. Le premier, enfoncé dans un fauteuil était plongé dans un livre, ignorant ce qui se passait autour. Le second, sourire indulgent aux lèvres, était absorbé par la vision du troisième, valsant avec un violon, porté par les sons enchanteurs de la musique que le ventre du piano émettait. Un instant, un papillon détourna son attention, voletant sous son nez avant d'aller se poser de l'autre du jardin, sur le rebord d'une des fenêtres de l'étage supérieur.

À travers la vitre, un doigt caressa ses ailes, rêvant à une liberté que son coeur ne lui rendrait jamais, parce qu'il n'en valait pas la peine, comme il essayait de l'expliquer à celui qui, assit sur une chaise près du bureau lui expliquait, encore une fois, qu'il se trompait. Son poing, sous le coup d'une humeur qu'il peinait à contrôler, s'écrasa sur la paroi, faisant fuir l'insecte vers un autre carreau. Comme dans un tombeau, sur un lit, la silhouette inerte d'un homme qui avait égaré son humanité, accompagné d'une autre qui s'efforçait vainement d'attirer son attention.

Depuis la porte entrouverte, et l'esprit quelque peu ailleurs, il salua celui qui transportait un paquetage de draps propres jusqu'à la chambre qui venait d'accueillir un nouveau lit. Celle qu'un adolescent s'activait à ranger afin de la rendre plus agréable pour celui qui serait son colocataire. Il fallait faire vite ; ils étaient déjà parti le chercher et pouvaient revenir d'une minute à l'autre.

Pour le moment, ils se trouvaient dans une maison de banlieue des plus banales, installés sur le canapé d'un salon ordinaire, en pleine conversation avec le couple de la famille lambda par excellence, tandis qu'à l'étage, les draps tirés par dessus elle, une forme s'abandonnait avec bonheur à la lecture.