Disclaimer : Poudlard, Sainte-Mangouste, Severus Rogue, Albus Dumbledore, Vous-savez-qui, les Mangemorts, etc appartiennent à J.K. Rowling, et je ne les emprunt pas dans un but lucratif... Mais le reste est à moi !

Résumé : alors qu'il mettait au point une recette de potion particulièrement dangereuse et complexe, le professeur Rogue est victime d'un accident qui le conduit à Sainte-Mangouste. Il est soigné par une jeune guérisseuse d'origine française, pour laquelle il éprouve une intense antipathie. Mais, parfois, les choses s'arrangent... Surtout avec Dumbledore dans les parages... La vie ne serait rien sans un peu de romance, n'est-ce pas Professeur ?

Genèse : un petit brin d'histoire avant de vous laisser lire...

Je tiens tout d'abord à vous prévenir que l'idée de cette fic est née par sms, en pleines révisions, vers 23h30... Elle est dédiée à Vela (userid : 621789), que je remercie d'ailleurs chaleureusement pour sa participation, ses excellentes idées et sa bonne humeur. Tu voulais un personnage qui te ressemble et qui pourrait plaire à Severus Rogue ? Voilà Blanche, je crois qu'elle conviendra pour ce rôle... C'est simplement une jeune femme comme toutes les autres et tout le monde peut se mettre à sa place avec un peu d'imagination...

Par conséquent, cette fic est également dédiée à toutes les admiratrices du captivant professeur Rogue (et je crois qu'il n'en manque pas...)

J'ai commencé à écrire ce premier chapitre à la fin de l'épreuve de biochimie du concours de PCEM1 (donc je crois que je peux aussi remercier le doyen de la fac de médecine...) et je l'ai terminé à la fin de l'épreuve de biologie cellulaire... Ensuite, j'ai continué pendant les séances de code… Honte à moi !

Pour ceux qui ont lu "Max" vous y retrouverez certains personnages. Mais si vous ne l'avez pas lue, ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas perdus.

Tous les chapitres de cette fic portent le nom d'un livre ou d'un film, sauf celui-ci. "Plafonds inconnus" est le titre de l'un des premiers épisodes de la série animée Evangelion. Par la suite j'ai voulu changer pour "L'Hymne aux Vivants" (épisode n15 [mon préféré] de Saiyuki) mais je suis restée sur ma première idée.

Voilà ! J'arrête mon bla-bla, et je vous laisse lire... L'histoire commence vers février-mars 1983. Bonne lecture !!

Épisode 1 : "plafonds inconnus"

Chocs. Bruits sourds. Douleur, peur.

Odeurs de cendres, d'éther...

- Allongez-le ici.

Une voix rassurante mais ferme. Un accent étranger.

- Que s'est-il passé ?

- Je crois qu'il a eu un problème avec la préparation d'une potion.

Autre voix, familière. Dumbledore... la potion...

- Quelle potion ?

Pas de réponse. Elle ne doit pas savoir...

- Je pourrai mieux le soigner si vous me dites ce qu'il a reçu.

Hésitation, silence...

- Je l'ignore.

Mensonges.

- Évidemment... Attendez ici, on s'occupe de lui. Si la mémoire vous revient, faites-moi appeler.

Mouvement. Douleur, peur. Envie de crier, de hurler, d'appeler à l'aide... Envie de pleurer... Mais...

Puis noir total.


Lorsqu'il ouvrit les yeux un rayon de lumière aveuglante s'infiltra insidieusement sous les paupières du professeur Severus Rogue. Il n'avait plus l'habitude du grand jour et referma aussitôt les yeux. Pourquoi ne les avait-il pas ouverts sur le plafond grisâtre de sa chambre ? Il réfléchit rapidement, et la mémoire lui revint.

- Ah, Monsieur Rogue ! Vous vous réveillez enfin !

Il se força à rouvrir les yeux et tomba nez à nez avec une paire de prunelles violettes des plus étranges. Le propriétaire des yeux recula, laissant voir un visage rond, clair et souriant, encadré d'une cascade de cheveux acajou. Le professeur fronça les sourcils, remuant ses souvenirs les plus récents. La jeune femme en blouse blanche qui se tenait en face de lui sourit aimablement.

- Vous êtes à l'hôpital Sainte-Mang...

Elle avait un accent français terrible et écorchait la moitié des mots.

- Je sais où je suis, l'interrompit-il d'un ton bourru. Je ne suis pas stupide...

Sans perdre son sourire affable, la jeune femme reprit :

- Bien sûr. Je ne voulais pas vous offenser. Je suppose que vous savez aussi pourquoi vous êtes là ?

Le professeur hésita.

- Je préparais une potion de... de gèle-flamme. Et elle a explosé.

La jeune femme le regarda d'un air incrédule.

- De gèle-flamme ? Explosé ? Comment est-ce arrivé ?

- J'ai dû me tromper en suivant la recette.

Elle laissa échapper un "pfff" dédaigneux typiquement français.

- Depuis combien de temps enseignez-vous les potions ? demanda-t-elle ironiquement.

Mais de quoi se mêlait-elle celle-là ? Et comment savait-elle qu'il était professeur de potions ? Il ne manquerait plus qu'elle sache que... A cette pensée, il frémit et saisit son avant-bras gauche. Mais ce geste brusque réveillé la douleur dans tout son corps. Il laissa échapper un gémissement.

- Vous avez besoin de quelque chose ? Une potion analgésique ?

L'air taquin de la jeune femme avait disparu, au profit d'une méthode toute professionnelle. Mais ce n'était pas cette feinte compassion qui aurait pu adoucir le caractère de l'inflexible professeur Rogue. Il s'efforça de cacher sa douleur du mieux qu'il put.

- Non, merci. Je voudrais simplement renter chez moi.

Ce disant, il repoussa le drap qui le recouvrait et s'apprêta à se lever, malgré la douleur cuisante dans tout son corps. Mais il s'aperçut qu'il ne portait que ses sous-vêtements et rabattit brusquement les draps sur lui. La jeune femme le regardait avec des yeux rieurs. Il rougit jusqu'à la racine des cheveux.

- Où sont mes vêtements ? hurla-t-il pour masquer sa gêne.

- Votre directeur les a sans doute emportés pour les faire réparer. Je peux vous donner une blouse, si vous voulez.

- Je veux mes vêtements et je veux rentrer chez moi !

Le sourire de la jeune guérisseuse s'effaça. Elle prit un air sévère.

- Écoutez, Monsieur Rogue, dit-elle. Je ne sais pas ce que vous avez fait pour mettre votre vie dans un pareil danger, mais je compte bien le découvrir, quoique votre directeur et vous-même en disiez. En attendant, vous êtes bien trop gravement blessé pour quitter cet hôpital. Bon gré mal gré, vous resterez ici jusqu'à ce que le chef de ce service décide du contraire !

Elle quitta la pièce blafarde en claquant la porte.

Le professeur Rogue s'allonge dans son lit et leva les yeux au plafond. Il était blanc et brillant, complètement différent de celui qu'il voyait lorsqu'il se couchait, chez lui, à Poudlard. Poudlard... Dumbledore... Il ferait n'importe quoi pour lui montrer jusqu'où s'étendait sa reconnaissance. Ce service qu'il venait d'essayer de rendre au directeur avait bien failli être le dernier... Il aurait pu y laisser sa vie. Et, en plus, il avait échoué. Il ne méritait vraiment pas la confiance de Dumbledore. Il devait songer à un moyen de racheter ses fautes; mais pas maintenant, pas aujourd'hui. A l'heure actuelle, il avait trop mal et était trop fatigué pour cela. Il s'installa du mieux qu'il put au fond de ce lit inconfortable, puis il ferma les yeux, attendant que le sommeil engloutisse la vision de ce plafond inconnu.


- Excellente cicatrisation, professeur Rogue ! A ce rythme là, vous serez sorti dans moins de deux semaines !

Le vieil homme en blouse blanche, barbe et cheveux gris, yeux noisettes et sourire accueillant, fixa le bandage autour du torse de son patient d'un coup de baguette magique. Marcus Lee, guérisseur à Sainte-Mangouste depuis plus de cinquante ans, avait pris un soin particulier du protégé du célèbre Dumbledore, fermant les yeux sur l'irrégularité de la situation.

- Deux semaines ? répéta Rogue, déçu.

Il était coincé dans cette lugubre chambre d'hôpital depuis déjà sept jours, et il lui semblait que son calvaire ne cesserait jamais. Au moins, la femme qu'il avait rencontrée à son réveil s'était faite discrète. Il ne l'avait revue que trois fois, et toujours accompagnée par le docteur Lee, devant qui elle s'effaçait. Celui-ci n'était pas d'un commerce très agréable, mais contrairement à sa jeune apprentie, il ne se mêlait pas de ce qui ne le regardait pas. Devant la condescendance et la prétendue crédulité du grand guérisseur (Une potion de gèle-flamme ? Je me trompais toujours dans ce genre de potions, quand j'étais jeune ! Ca n'a jamais été mon fort !), la jeune femme restait muette et fermée à toute observation. Le convalescent ne s'en portait que mieux.

Le professeur Dumbledore était venu le voir tous les jours depuis son accident, apportant avec lui des nouvelles de l'école, des élèves, des professeurs. Il avait discrètement fait comprendre au professeur de potions qu'il valait mieux laisser de côté leur projet pour l'instant, et surtout, le passer sous silence. Le directeur, loué soit-il, avait parlé. Severus Rogue, dont toute la vie n'avait été qu'une succession d'erreurs rattrapées de justesse, ne pouvait que se conformer à la volonté de son supérieur...

- Mais, croyez-moi, trois semaines d'hospitalisation pour de telles brûlures, c'est fort peu...

Le professeur Rogue soupira. Encore deux semaines à tenir...


Le lendemain, lorsqu'on frappa à la porte, il s'attendait à voir entrer le guérisseur Lee, avec son habituel sourire, les bras chargés de bandages, compresses et potions désinfectantes. Il grogna un entrez peu convaincant et le regretta aussitôt. La jeune femme du premier jour entra, seule.

- Bonjour, Monsieur Rogue, dit-elle simplement.

Sans même prendre le temps de la saluer, ce dernier répliqua :

- Où est Lee ?

Devant ce manque total de politesse, la jeune femme fit un effort suprême pour garder son sang-froid.

- Il avait une réunion importante aujourd'hui. Il a dû s'absenter et m'a demandé de le remplacer, pour changer votre pansement.

Le professeur Rogue écarquilla les yeux. Elle ? Il était absolument hors de question qu'elle touche à ses blessures !

- C'est inutile, répondit-il immédiatement. Je peux attendre qu'il revienne.

- Il ne reviendra que demain.

- J'attendrai jusqu'à demain.

Il paraissait tout à fait résolu, mais la jeune femme se lavait les mains et installait le matériel. Elle eut un petit rire sarcastique.

- Si je ne vous refais le pansement aujourd'hui, vos brûlures vont s'infecter, et dans une semaine, Monsieur Lee devra comparaître devant le Ministère de la Magie parce que l'un de ses patients sera décédé des suites d'une gangrène interne.

Elle arborait un sourire sûr de soi. Bien malgré lui, le professeur Rogue ne put que s'avouer vaincu. Satisfaite, elle reprit d'un ton enjoué :

- Vous pouvez enlever votre blouse seul ou vous avez besoin d'aide ?

- Je ne suis pas impotent !

Il se contorsionna dans son lit pour dégrafer sa blouse, en masquant comme il pouvait des grimaces de douleur. La jeune femme s'approcha discrètement.

- Laissez-moi faire.

Il fit mine de reculer, mais elle avait été plus rapide et ses mains s'affairaient dans la nuque de son patient.

- Vous savez, c'est moi qui vous ai pris en charge lorsque vous êtes arrivé ici. Et jusqu'à preuve du contraire je ne vous ai ni empoisonné, ni violenté, ni montré une quelconque volonté de vous tuer ou de vous faire du mal...

Il fallait reconnaître qu'elle avait des gestes doux et précis. Il lui semblait même avoir moins mal lorsqu'elle s'occupait de lui. Toutefois, il restait terriblement gêné ainsi assis sur un lit d'hôpital, devant elle qui la regardait avec ses étranges yeux violets.

Pendant qu'elle remettait en place le bandage, les yeux du professeur Rogue glissèrent sur l'étiquette brodée sur sa blouse blanche. Il y lut : Blanche Dunant. Il s'essaya à une prononciation maladroite.

- Dunant, corrigea-t-elle avec un sourire. C'est français.

- Imprononçable, grogna-t-il.

- C'est parce que vous ne connaissez pas le français. Vous n'avez qu'à m'appeler Blanche.

Blanche... Comme c'était poétique, naïf et totalement lamentable ! Il évita de lancer une remarque sur ce prénom uniquement parce que le sien ne valait guère mieux. Si elle l'ignorait encore, il valait se taire. Au moins, il fallait convenir que ce prénom collait bien à la jeune femme, dont la peau presque aussi pâle que la blouse de guérisseur, contrastait violemment avec les yeux violet profond et la masse de cheveux auburn.

- Voilà, c'est terminé. Vous voyez, ce n'était pas si terrible que ça !

Ce qu'il pouvait détester cette manière de le traiter comme un enfant indiscipliné ! S'il n'avait pas eu presque 23 ans, il lui aurait volontiers tiré la langue. (1)

- C'est quand même étrange, ces traces rougeâtres de brûlures... On dirait vraiment qu'elles ont été provoquées par des chardons du Mexique. Mais on ne les utilise pas dans la potion de gèle-flamme. En plus, je crois que leur importation est interdite en Europe...

L'air de rien, Blanche continuait à ranger le matériel médical, semblant attendre une réponse. Mais Rogue, surpris de l'audace et des connaissances, garda le silence. Ella jouta sur un ton ironique :

- Enfin, à ce qu'il me semble. Et j'ai toujours été bonne élève en potions...

- A l'évidence, vous avez une estime démesurée de vos capacités ! lança-t-il, cinglant.

Tous deux savaient très bien qu'il était impossible de se procurer des chardons du Mexique de manière légale en Angleterre, et que, de toute façon, il ne s'agissait pas d'un ingrédient figurant dans la potion de gèle-flamme. Stupéfaite et outrée devant un tel manque de scrupules, Blanche resta bouche bée, les yeux fulminants de colère. Son malade n'en fut que plus satisfait. Il s'apprêtait à lui lancer une nouvelle pique, mais de nouveaux coups frappés à la porte l'interrompirent.

- Entrez ! s'écria la guérisseuse.

Décidément, elle n'était pas gênée, celle-là ! Ce n'était pas sa chambre ! C'était une réaction typique d'une Française !

La porte s'ouvrit, laissant place au souriant professeur Dumbledore, suivi de Lygaeus, le professeur de Défense Contre les Forces du Mal, et ancien directeur de Serpentard.(2) La jeune femme leur souhaita la bienvenue et échangea quelques mots avec le directeur, d'un air familier qui semblait inconvenant au professeur Rogue. Tandis que Dumbledore s'approchait du blessé pour prendre de ses nouvelles, Lygaeus entama la conversation avec Blanche, dans un charabia barbare incompréhensible qui ne pouvait être que du français.

- Charmante jeune femme, n'est-ce-pas, Severus ? murmura le vénérable directeur.

Rogue haussa les épaules le plus poliment possible, tâchant de dissimuler son exaspération à l'égard de cette femme. Puis, cherchant quoi répondre, il dit simplement :

- Elle a les yeux violets.

Ce n'était ni compliment ni une critique, et ça avait le mérite d'être objectif. Dumbledore hocha la tête et sourit d'un air complice.

- Vous avez remarqué ? C'est donc que vous l'avez regardée...

Rogue se retint de lever les yeux au ciel, plus irrité que jamais. Évidemment qu'il l'avait regardée ! Il n'allait tout de même pas fermer les yeux chaque fois qu'elle entrait dans la pièce.

- Est-elle une bonne guérisseuse ? demanda le directeur.

Rogue répondit par l'affirmative, mais d'un air las et inintéressé. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ? En tout cas, moins il la voyait, mieux il se portait. Le directeur hésita un instant, puis ajouta :

- Et elle est jolie, ce qui ne gâche rien...

Le professeur de potions aurait sans doute laissé malencontreusement échapper une remarque bien aiguisée sur la qualité d'entremetteur de son supérieur, si un claquement de porte ne lui avait pas coupé la parole. Blanche venait de sortir.

Les visiteurs restèrent une bonne, puis Severus Rogue se trouva à nouveau seul dans sa chambre de malade à la lumière blafarde et déprimante. Cette solitude commençait à lui peser...


(1) dans mes fics, je prends 1960 pour date de naissance de Rogue et des Maraudeurs.

(2) pour les lecteurs de "Max", il s'agit bien du même prof de dcfm. C'était juste pour le clin d'oeil ! Je suppose que c'est lui qui est intérimaire à la tête des Serpentard pendant l'absence du titulaire.


Voilà pour le premier chapitre ! J'espère que ça vous a plu... Ne vous inquiétez pas : notre cher professeur de potions va très vite se remettre de son accident et renter à Poudlard...

Reviews, please !!

A bientôt !!