Note de l'auteur : Voilà ! De nouveau sur Captain America, j'espère que cette petite histoire avant CA : TWS vous plaira :) N'hésitez pas à commenter et à aimer si vous avez apprécié ! Bonne lecture! (Les personnages ne m'appartiennent pas.)


Chapitre 1 : Indulgence


Le liquide brun tournoyait au fond de la bouteille en verre. Par la fenêtre, un rayon lumineux fit refléter des éclats étincelants dans la pièce froide. Grâce à cette bouteille, ces rayons prenaient différentes formes par-delà la frontière du matériel. À l'intérieur, la couleur brune du liquide prenait deux teintes, claires et foncées selon l'éclairage, donnant l'impression d'un mélange entre deux éléments distincts.

L'homme qui tenait ce précieux liquide ne constata pas cette beauté et goûta le breuvage, la lèvre au bord du précipice. Sans un verre, il apprécia du moins sa saveur comme il appréciait une bière de bon marché. La bouteille inclinée, le liquide ne prit pas longtemps pour s'engouffrer, l'aspergeant de toutes ses saveurs exquises. Il but une simple gorgée modérée car le whisky cognait déjà au fond de sa gorge, et il n'avait pas envie de s'étouffer s'il buvait tout d'un coup sec. Il s'essuya la bouche d'un revers de la main et reposa la bouteille dans le mini-bar chic qu'il avait déjà ouvert pour voir ce qu'il contenait d'intéressant.

Sans aucune politesse, cet homme était assis sur le rebord du bureau. Les papiers traînaient partout, mélangés sous des dossiers ou des notes écrites à la va-vite. Il n'en avait que faire de cette paperasse ridicule, son appartement devait être pire que ce joli désordre sur cette table. Il n'était pas chez lui ce soir, plutôt en mission et prenait un malin plaisir à imaginer cet appartement comme étant à lui. Ce bureau était spacieux, la qualité même de son bois en disait long. Le parquet sentait le bois véritable et les murs étaient jonchés d'un papier peint avec des motifs de vieille monarchie française. La pièce puait le bourgeois qui ne savait que faire de son argent, prêt à payer même du papier toilette en soie pour se torcher le cul. Son visage se mit à grimacer en se voyant à la place de ce gars. C'était répugnant et rien n'était à son goût, il reprit encore un peu de la bouteille pour oublier rapidement cette image écœurante.

Ses pieds commencèrent à taper contre la table du bureau alors que le liquide continuait à glisser chaudement dans son organisme. Il était face à la porte, attendant depuis une heure déjà, la seule horloge de la pièce qui tapait constamment pour chaque seconde passée l'indiqua le foutu temps qu'il perdait à ne rien faire ici. Leur gars était foutrement en retard, et il avait horreur de ce genre de personnes.

Le temps qui passait le convainquait dangereusement à se laisser aller et fermer l'œil d'après l'heure tardive. Si seulement il n'était pas seul dans cette pièce pour baisser sa garde un instant, afin de souffler. En effet, un autre homme d'une envergure musclée et plus jeune que lui se tenait à ses côtés, un peu plus loin tout de même car il préférait garder ses distances de sécurité. Son regard était grave et froid, c'était exactement le genre de chose qui pouvait le tenir éveiller une nuit entière. Ce mec ne le quittait pas des yeux, la pièce ne l'intéressait pas alors il s'occupait à sa manière c'est-à-dire en le fixant, pour ne rater aucun ordre de son commandant. Dans la pénombre, l'homme sur le bureau ne voyait pas clairement et surtout ce qu'il faisait pour être précis. En tout cas, pour le moment, ces mains étaient mises en évidence car il croisait ses bras au niveau de son buste. Le dos collé contre le mur, l'homme dans l'ombre était resté debout depuis le moment où ils étaient arrivés. Même si leur cible les prenait par surprise, il serait trop faible pour attaquer, l'homme mystérieux pouvait très bien l'avoir d'un seul mouvement. La seule chose qui devait les préoccuper selon lui, c'était de faire passer ce temps élastique.

Les deux hommes s'observèrent un instant puis celui qui tenait la bouteille déversa un peu de son élixir dans un verre propre qu'il sortit du bar afin de partager. Il le montra dans un geste quelque peu triomphant et afficha un sourire qu'il trouva assez ravissant pour ne pas effrayer l'assassin qu'il connaissait à peine.

'' - Un peu de whisky, soldat ? ''

L'interpellé se releva de sa posture à l'abandon et secoua la tête en signe de refus. L'autre homme haussa les épaules et but à sa place, pas besoin de gâcher le service gratuit.

'' - Tu sais comment je m'appelle ? '' Continua-t-il dans sa lancée.

Une seconde de trop s'écoula pour qu'il ne prenne sa réponse avec certitude, un temps d'hésitation qui n'aurait pas eu lieu d'être.

'' - Brock Rumlow. ''

'' - Appelle-moi Brock, tu veux bien ? ''

Brock termina à peine sa phrase que la porte se mit à claquer, le soldat s'enfonça encore plus dans l'obscurité alors qu'une nouvelle personne entra dans son champ de vision. La lumière derrière cette personne l'empêcha de voir son visage. Le soldat se trouvait dans la même situation et intervint en claquant la porte afin d'effacer toute source aveuglante. Le noir reprit sa place, enfin ils pouvaient voir qui était-ce. Leur homme était enfin arrivé.

Brock profita de son moment d'inattention pour attraper son flingue dans son étui. Il jeta un regard sur l'autre homme dans la pénombre qui maintenant, garder fermement la seule sortie de cette pièce. Sa seule et unique chance de survie.

'' - C'est par là qu'on regarde. ''

Rumlow claqua des doigts et les yeux de leur cible revinrent vers lui. D'abord la surprise se lisait sur son visage puis une crainte qui s'amplifia jusqu'à le rendre horrifié alors que rien n'avait encore débuté.

'' - Si j'me trompe pas, vous êtes monsieur Da Silva plus connu sous le nom de Bob. Vous savez pourquoi on est là ? ''

'' - Ecoutez, si vous voulez de l'argent...''

Le bruit de la munition mise en place calma l'homme qui s'arrêta de parler, Rumlow venait d'engager le chien et ces mots étaient très mal choisis pour une première phrase. Toujours le même baratin, inutile et futile. Il ne savait pas pourquoi il faisait durer le suspense, au final chaque cible dans ses missions devait mourir. Un homme qui disparaît aux yeux du monde, il n'était qu'une poussière de pacotille et les gens le pleureront pendant une semaine et puis c'était fini. L'homme ne sera plus rien qu'une seule pensée dont on dira qu'il n'avait pas assez vécu et que la vie ne l'avait pas épargné.

Brock se leva de la table et s'avança placidement vers lui jusqu'à ce que son canon touche le menton de Da Silva. Son parfum puait à un kilomètre, une tonne de litres pour cacher son odeur corporelle et surtout pour cacher sa transpiration. Il le tenait en joue, sa cible transpirait tel un gros porc. La sueur coulait sur son front et ses cheveux en étaient déjà trempés, il ne le savait pas aussi faible que ça.

'' - Oh mais ce n'est pas une affaire d'argent, c'est plus grand encore. ''

'' - HYDRA. '' Bafoua-t-il.

'' - Exact, on est enfin sur la même longueur d'onde. ''

Rumlow afficha un sourire rassurant qui contamina aussitôt l'homme. Lui aussi lui souriait mais cela ressemblait plutôt à une grimace tellement que la peur l'écrasait. La tension dans la pièce diminua d'un cran, le commandant baissa son arme et la déchargea pour montrer sa bonne volonté.

'' - Ils m'ont envoyé... ''

Il s'arrêta net pour jeter un œil au soldat qui attendait sans un seul mot.

'' - Nous, plutôt... Pour vous dire que la dernière transaction s'est mal déroulée, expliqua-t-il en remettant son costume en bonne et due forme. Je pense que vous avez eu le mot. ''

Da Silva recula ce que remarqua nettement Rumlow qui baissa les yeux pour voir ces pieds bouger. Puis il releva le regard, attendant la bonne réponse de sa part.

'' - C'est-à-dire qu'on m'a signalé qu'il y a eu quelques complications. ''

Sans prévenir, Brock poussa l'homme si fort en arrière que celui-ci se prit les pieds avec l'autre soldat toujours derrière lui. L'homme se figea quand son dos le heurta, et se remit droit immédiatement. La sueur lui était très dérangeante, Da Silva passa sa main sur son front pour l'enlever et ça ne sera pas la dernière fois.

'' - Quelques complications ? Allez, Bob... tu peux trouver mieux. ''

'' - Dîtes-leur de me donner une semaine, le temps que je trouve une nouvelle planque. La police m'a à l'œil, je ne peux pas me permettre de faire un faux pas pour le moment. ''

Un fil de fer glissa autour de son cou, les yeux bleus de l'homme s'ouvrirent un peu plus, la stupéfaction frappa son visage puis la panique émergea. Par réflexe, il mit ses mains autour du fil afin de l'écarter ou l'enlever si possible mais l'assassin le serrait déjà si fort que le sang griffait son cou et ses doigts.

'' - Et ces quelques complications, bien sûr vous allez les garder pour vous. J'imagine que c'est pour ça que votre valise est prête, que la famille vous attend en Europe et que le billet d'avion est prêt pour ce soir. ''

Il reprit la bouteille de whisky et renversa la moitié sur sa tête et l'autre partie sur le tapis, les rideaux et enfin les chaises. À présent, cet homme puait beaucoup mieux, une odeur qui passait naturellement et sans difficulté dans ses narines. Il lâcha la bouteille qui se fracassa en mille morceaux et agrippa fermement sa mâchoire, l'obligeant à le regarder droit dans les yeux.

'' - Qu'est-ce que ça fait de se savoir lâche ? Qu'est-ce que ça fait exactement de se savoir bientôt mort...de savoir que votre famille va vous rejoindre après ? Vous connaissez les risques du métier, HYDRA n'accepte aucun échec. Et puis le temps c'est de l'argent, non ? Tue-le. ''

Aussitôt l'ordre donné, le soldat l'étrangla par le biais du fils en y mettant toute sa force. Ses mains serrèrent encore et encore jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace. Leur cible se mit à convulser violemment, les larmes relâchées tombèrent en trombes sur ses grosses joues de bébé. La sueur se mélangea à l'alcool et mouilla le tailleur noir qu'il portait. Rumlow continuait à le regarder fixement sans afficher le moindre signe de pitié, il rencontrait la même scène pour chaque mission. Il voyait la vie s'effacer de ses yeux alors qu'il devait penser à tout, sans doute à sa femme et sa fille, une balle chacune dans leur tête par une autre équipe. L'organisme de sa victime réagit à la privation d'air, une autre convulsion puis ce fut le relâchement total. Il n'y avait plus que le soldat qui le maintenait encore debout sur ses pieds. Celui-ci enleva le fil ensanglanté, et puisque plus rien ne le retenait alors il chuta littéralement les yeux vides.

De sa poche, Rumlow sortit son briquet et ouvrit aléatoirement un coffret sur la table. Il y trouva comme il le pensait des cigares rangés et en piqua un de qualité. Se calant contre le bureau, il l'alluma et inspira une bouffée savoureuse. Il l'expira sans ménagement sur le visage du soldat, toujours inexpressif. Ce gars avait des yeux perçants aussi bleu que l'océan exploitait sur Terre. Aucune réaction, le visage neutre. Le vrai parfait soldat qu'HYDRA pouvait demander. Ou fabriquer.

'' - Que fait-on du corps ? '' Demanda-t-il mécaniquement.

'' - Laisse-le là, je vais faire cramer cet endroit. Si le S.H.I.E.L.D fourre son cul, HYDRA le fera passer pour un incendie accidentel. Fin de l'histoire et l'affaire, classée sans suite. ''

Rumlow tapota son cigare et fit tomber la cendre au sol, il imprégna le beau tapis en l'étalant de ses grosses bottes noires. En levant le regard, il vit que l'assassin n'avait pas bougé. L'homme le dévorait à présent du regard, mais qu'est-ce qu'il lui voulait à la fin ?

'' - Quoi ? ''

Alors c'était ça le grand héros américain, le regard perdu, un visage neutre, une barbe de trois jours et des cheveux bruns mi-longs qui lui arrivaient bientôt aux épaules. Avec un esprit vagabond, des mains salies par le sang de ses victimes. Pouvait-il encore être cet homme parfaitement sain et courageux ? C'était donc lui, le réputé James Barnes.

'' - Rien,'' finit-il par avouer en détournant le regard sur le côté.

Ce laps de temps lui parut trop long pour qu'il n'ait rien d'autre en tête. Rumlow posa son cigare toujours fumant sur la table, décidé de lui faire cracher les pensées de son cerveau maltraité. Le fumeur éjecta finalement le cigare d'une pichenette et se releva en position. Il avança droit devant son homme de main qui n'avait pas l'air de s'inquiéter de la situation. Brock s'arrêta juste assez pour ne pas le toucher, leurs visages étaient proches, si proches qu'ils pouvaient presque se toucher du nez. Il pouvait même y sentir son souffle épais et chaud lui caresser le visage. Son air se mêla drôlement à son odeur, il expira le dernier reste de fumée de ses narines et resta à le regarder cligner des yeux.

'' - Redit-le moi en face, cette fois. ''

Lentement, Barnes cligna encore une fois des yeux le laissant croire que la situation l'ennuyait ou qu'elle n'avait pas tant d'importance car le feu derrière eux crépitait de plus en plus. La flamme avait déjà démarré, elle devait avoir pris du volume depuis qu'il avait balancé son cigare au milieu des flaques de whisky. La fumée se propagea autour de son champ de vision et étouffa le reste d'air pur dans la salle, ils devaient rapidement évacuer mais le soldat savait aussi bien que lui qu'il ne lâchera pas l'affaire aussi facilement. Sans le savoir mais juste en le déduisant, les deux personnes savaient qu'elles étaient aussi têtues l'une que l'autre, or Rumlow savait déjà la fin de cette histoire. Personne ne lui tenait tête et quand il donnait un ordre, il aimait beaucoup qu'on lui obéisse et particulièrement lui, dont le temps ne l'avait pas affecté ni consumé.

Comme il l'avait anticipé, le soldat craqua, en quelque sorte, et ne chercha pas à s'expliquer car aucune réponse était bonne ni attendue. Rumlow intercepta au lieu de cela son poing qu'il avait de diriger sur son visage. Juste à temps, il bloqua sa tentative d'une main tremblante tellement que l'énergie y était concentrée. Dans sa paume, il ressentit la puissance de frappe mais aussi la froideur de son acte qu'il nommera de désespéré.

'' - T'es un putain de mauvais menteur, tu le sais ça ? ''

Rumlow se surprit à sourire alors que dans cette situation, il trouva sa phrase légèrement déplacée et surtout osée face à un gars dressé à tuer depuis des décennies avec les veines nourries par un générique du super sérum.

Le regard du soldat d'HYDRA avait pris en intensité, oui ses yeux brillaient de rage lui qui était plutôt de sang-froid.. Brock savait que quelque chose clochait, et il avait touché dans le mille, le soldat aurait dû partir comme d'habitude en direction de la voiture qui les attendait pour retenir à la base. En aucun cas il aurait dû rester sur place, à attendre l'inévitable passivement.

À son tour, il lui balança sa farouche réponse de son autre main tentant vainement de lui mettre une énorme droite pour qu'il puisse s'en rappeler même après les chocs électriques. Mais son adversaire était coriace et se baissa avant, évitant le coup de justesse. Toutefois, il n'en avait pas terminé avec lui, leur combat venait tout juste de débuter, et maintenant, l'assassin prit le dessus en le renversant sur le tapis par un balayage du pied. Rumlow ne vit pas la contre-attaque arriver et tomba aussi bêtement qu'une personne attendant gentiment de se faire frapper. Sa tête cogna par terre mais le choc n'était que passager et le laissa pleinement conscient pour pouvoir attraper son revolver. Changement de règle, il visa et tira deux coups à la suite.

Ne blesse jamais le soldat. Il est beaucoup plus important que toi lui disait-on souvent. Il en avait, royalement, rien à foutre maintenant. Ces paroles se répétèrent dans sa tête telle une comptine joyeuse alors qu'il commençait à perdre confiance en lui lorsqu'il vit ses balles manquer désespérément sa cible. Ce gars était sur-entraîné, il n'avait pas de doute là-dessus mais prendre à temps, son poignard pour décaler son pistolet et dévier ainsi la trajectoire des balles, merde il fallait le faire.

'' - Si c'est une révolte fait-le correctement en me tuant petit. Mais tu connais le dicton, coupe une tête et blablabla. ''

Il ne put s'empêcher de tousser tellement que l'incendie dévora tout sur son passage, il pouvait voir les flammes danser et réfléchir contre les murs. Le soldat sur lui ne semblait pas aussi paniqué qu'il devait l'être, il n'avait que faire de la pièce ou même de sa propre vie. Son couteau se cala contre sa gorge le poussant à calculer à nouveau la situation. Ce gars était-il vraiment prêt à l'égorger et mettre sa vie en péril par la suite ? S'il ne revenait pas en vie avec lui, ils allaient le traquer jusqu'au bout du monde s'il le fallait. Ou alors, le mercenaire voulait ressentir cette sensation de pouvoir et revenir comme si de rien n'était. C'était la première fois qu'il le voyait se rebeller, Rumlow insulta silencieusement les scientifiques et leur mauvais boulot dans sa tête, et voilà que c'était sur lui que tout retombait. Il se retrouvait au mauvais moment, au mauvais endroit.

'' - Je...sais. ''

Oh vraiment ? Pensa Brock, s'il le savait qu'il le termine maintenant point barre. À vouloir tourner autour du pot, cela l'agaçait au plus haut point. L'envie de lui crier dessus était coincée en travers de la gorge, s'il n'arrivait pas à se décider peut-être qu'il allait se tuer lui-même juste pour le voir dans la merde. L'homme le tenait en joue, qu'est-ce qu'il attendait de plus ? Des spectateurs ou réfléchissait-il à une méthode horrible pour faire couler le sang le plus possible ? La réponse traversa son esprit, c'était peut-être stupide mais il comprit. Il avait enfin déchiffré le vrai sentiment derrière la rage, et le faux calme apparent de ses yeux pâles.

'' - Tu n'es pas perdu. Enfin, pas exactement. ''

Je crois que je suis sur la bonne voie.

'' - Non, je crois que j'ai mieux : ravi de faire ta connaissance, Bucky. ''

Le voile disparut instantanément et le masque de la passivité se brisa, Brock avait détruit toutes ses chances de survivre, pour lui-même d'abord et lui aussi. Ne jamais lui révéler son nom ou une partie de son passé était la première règle à suivre strictement. Il venait de la transgresser comme un stupide gosse qui voulait voir sa mère se mettre en colère contre sa bêtise, il en payerait douloureusement les conséquences si l'homme qui tenait l'arme blanche n'était pas ce qu'il venait de dire. Or, il avait encore bon cette fois-ci car ce n'était pas le soldat qui était perdu, mais James Barnes en personne, perdu dans ce corps qui n'était plus à lui et ni à ce son monde inconnu à ses yeux. Le soldat n'avait jamais été aussi expressif en ce moment même.

'' - Comment tu as trouvé ? '' Le questionna-t-il sans difficulté.

L'étreinte de son couteau se serra plus contre sa peau, il sentit des picotements le parcourir à cet endroit. Il avait dû lui couper la peau, un trait, et faire couler le sang. La chaleur de la pièce le consuma dans sa tenue de combat. Voilà une autre raison pour mourir ou quitter ce lieu au plus vite.

'' - C'est comme ça qu'il t'appelait, nan ? Steve. ''

'' - Non. ''

'' - Non ? ''

Barnes l'attrapa par le col de son t-shirt, abandonnant son arme afin de le soulever et le mettre sur pied.

'' - Comment as-tu su, maintenant ? ''

'' - Oh. Regarde-toi dans un miroir, t'es juste comme lui. Si c'est ça que t'appelles cacher...c'est pas gagné. ''

Ses yeux bleus parurent se rétrécir face à cette révélation, c'était comme s'il venait de l'effrayer juste avec un simple mauvais tour de passe-passe. Même quand le soldat se rebellait et s'attaquait aux médecins embauchés par HYDRA, il n'y avait que rage pure et là, il y avait un autre sentiment, incompréhensible mais vivant. Peut-être que la tristesse venait de toucher une corde sensible.

Rumlow profita de son inattention pour atteindre son propre couteau qu'il cachait dans sa botte. Il lança son coup pour pouvoir le planter et le faire bouger. Cependant, Barnes n'avait pas entièrement baissé sa garde et réagit au quart de tour. Son bras cybernétique stoppa la lame, mais le mécanisme grinça à cause de l'objet tranchant.

Énervé, Barnes utilisa ce même bras pour cogner dans son abdomen de toutes ses forces, coupant tout souffle restant dans ses poumons. Le noir total survint aussitôt tandis que son corps pencha vers l'avant. Quelque chose bloqua sa chute, il devina que c'était lui seul qu'il le retenait. Ensuite, il ne sentit que la sensation d'être soulevé et porté. Venant de ce soldat obéissant, il ne comprenait pas ce dernier geste. L'essentiel était qu'il n'allait pas le tuer mais pour le moment, il ne pensa plus à la suite des événements car il sombra dans l'inconscience la plus totale.