Disclaimer: Les personnages ne m'appartiennent pas, je ne fais que les emprunter
Genre: Angst, Hurt-comfort, Friendship, possible romance à venir.
Personnages: Jun Manjoume, ses frères et d'autres éleves
Rating: T
Note: Cela se déroule après l'épisode 4 mais avant le 12.
Partie 1: Seul
Depuis quelques jours, il tentait d'être discret, de se faire oublier. Il évitait ce maudit Judai le plus possible, lui lançant des regards haineux chaque fois qu'il le pouvait. Il avait un sourire mauvais quand il voyait l'incompréhension dans les yeux chocolats de son rival, comme s'il ne comprenait pas la raison d'une telle ire. L'imbécile. Ne voyait-il pas qu'il avait ruiné sa réputation? Plus personne ne le respectait à présent. Le docteur Chronos se moquait de lui à chaque occasion et faisait mine de l'ignorer en classe. Il entendait les autres bleus rire de lui dans son dos, le pointant du doigt.
Ignore les, tu vaux bien mieux qu'eux.
Ils ne méritent que ton mépris.
L'un d'eux, qu'il avait un jour humilié en duel, lui fit soudain un cruel croche-pied, le faisant brutalement tomber de trois marches, dispersant ses affaires sur le sol. Il s'était mordu la langue dans sa chute. Et son genou lui faisait mal comme l'enfer. Il entendit des rires autour de lui, surtout de la part de ceux de son dortoir. Bien sûr, tous ne se moquaient pas, comme Asuka qui n'était pas comme ça, Ryo qui était au dessus de ça, ou les Osiris qui n'osaient sans doute pas.
Il ravala sa rage, serrant les poings et commençant à rassembler ses cahiers. Il ne pleurerait jamais en public, peu importait sa souffrance.
Tu vas le regretter abruti...
Je te jure que tu vas le payer!
En plus cet idiot de Judai s'était naïvement précipité pour l'aider à ramasser ce qui était dispersé par terre.
«De quoi tu te mêles minable?
- Mais Manj...
- Je n'ai besoin de personne, tu as compris?» Il arracha le livre des mains de l'étudiant en rouge et le fourra brutalement dans son sac, se relevant et partant rapidement, ignorant la douleur de son genou.
Il s'immobilisa après avoir tourné au coin du douleur et massa la zone douloureuse. Pourvu qu'il n'y ait rien de grave...il ne voulait pas aller à l'infirmerie (ou hôpital vu le complexe). Il faudrait expliquer certaines choses concernant sa personne et ça il ne voulait pas.
Il aurait des ennuis terribles.
«Qu'est-ce qu'il a Manjoume? Il est vraiment désagréable ces temps-ci!
- Il rumine sa défaite. C'est un pathétique mauvais perdant!»
La voix de la fille pour laquelle il avait un léger coup de cœur lui donna un vrai coup de poignard et il se mordit la lèvre.
«J'ai eu de la chance, si je n'avais pas tiré Hane-Kuriboh, les ailes de l'évolution ou Avian...il aurait probablement gagné.»
Jun fronça les sourcils. Aucun ton moqueur ou ironique. Il était sincère? S'il croyait l'amadouer comme ça, il se trompait.
«Il a toujours été détestable Judai, ne lui cherche pas d'excuse. Monsieur a juste la grosse tête et pense probablement passer au dessus des règles parce qu'il est riche.
- Il est riche?»
Le garçon se retint de se frapper le visage d'une main. Sérieusement? Il n'avait jamais fait le rapprochement avec son nom? Idiot! Il s'éloigna à grands pas, retournant à son dortoir pour oublier la journée pourrie qui venait de se dérouler.
Oublier que la fille pour qui il en pinçait le méprisait.
Oublier que tout le monde riait de lui.
Oublier qu'il était rabaisser par toute l'école.
Ses yeux le brûlèrent et il prit un grande inspiration. Ne pas pleurer en public. Ne pas montrer ses faiblesses ou ses émotions. Rester fort.
Refermant enfin la porte de sa chambre, il se prit la tête dans les mains. Il laissa couler quelques larmes. Comment arranger la situation? Effacer cette odieuse humiliation? Effacer les rires cruels? Retrouver le respect et l'admiration? Retrouver ses 'amis'' qui ne lui parlaient plus depuis qu'il avait perdu son duel. Ne plus être seul.
Il n'avait rien fait de mal.
Il était juste un peu arrogant mais n'était-il pas un excellent élève? L'un des meilleurs de sa sélection? Il avait fait ses preuves dans ses tournois mineurs. Il avait travaillé dur pour en arriver là, pour porter cette veste bleue. Pour rendre sa famille fière de lui.
Mais les regards méprisants, les rumeurs...qui disaient que l'argent l'avait fait parvenir jusqu'ici, qu'il ne méritait pas sa place, qu'il devait être rabaissé chez les Râ.
D'accord, peut-être que ce perdant méritait d'en être un et bon sang que ça lui faisait mal de l'admettre: Ce minable de Judai Yuki méritait de porter une veste jaune...il avait battu Chronos et son véritable jeu.
Mais il n'aurait jamais du gagner...
Cette chance intolérable.
Se mordant la lèvre, il renifla, sentant une goutte qui coulait sur sa joue pâle. Et lui? Chronos allait-il le bannir au niveau inférieur? Ce n'était pas juste, il n'était pas le seul bleu à perdre quand même non? Non?
On frappa à la porte. Il se redressa, essuya rageusement ses yeux et ouvrit «Oui?» Il fronça les sourcils en voyant son professeur...et écarquilla les yeux en voyant ses frères.
Non...Non...
«Signore Manjoume, vos tuteurs ont exigés de vous parler, arguant que vous refusez toute communications depuis quelques temps.»
Évidement, il n'avait pas osé les appeler pour leur dire qu'il avait perdu contre un Osiris, parce qu'ils auraient exigé de connaître les résultats du test. Et il aurait été forcé de leur parler de sa défaite, de son humiliation.
Rien qu'à voir la fureur dans les yeux de Shoji et de Chosaku...ils savaient. Et ils étaient très en colère. L'adolescent frémit et jeta un regard effrayé à son professeur qui ne sembla pas s'en apercevoir. «Vous ne devez pas négliger votre famille signore Manjoume. Et soyez aimables, ils ont fait tout ce chemin pour vous parler.»
Parler hein?
Jun hocha la tête, regardant son enseignant partir avec désespoir, se sentant trahi. Bien entendu Chronos ne pouvait pas savoir...et s'il avait su il aurait sans doute tenu à rester en temps que professeur référant. Sauf qu'il ne savait pas, que ses frères étaient de généreux donateurs, que ils savaient se forger une image irréprochable.
Quand la porte de sa chambre se referma et que Chosaku tourna le verrou, il se sentit condamné.
«Alors...
- Je suis dé...désolé nii-san, vraiment je ne...»
Une claque retentissante l'expédia au sol, sonné. Grimaçant il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit qu'il fut prit par le col et soulevé. «A quoi pensais-tu Jun? Perdre devant toute l'école, contre un des plus faibles de l'académie. Tu nous fais honte!» lui cracha Shoji au visage.
«Pardon...je ferais mieux, je me rattraperais...»
Sa voix tremblait. Ho non ne pleures pas. Il ne put retenir un gémissement de terreur. Un cliquetis lui parvint et il vit son autre aîné ouvrit une valise. Et en sortir...
«Je vais le battre, l'humilier...il va payer je vous promets qu'il va payer...»
Bon sang sa voix devenait aiguë, affolée. La peur occultait tout: sa fierté, son arrogance, et son courage pour autant qu'il en avait quand ça ne concernait pas ces deux-là.
«Tu es un fardeau Jun..»
Il retomba au sol, brutalement repoussé.
«Un échec...»
Ce n'était pas vrai, il...
«Tu ne sais faire que ça, échouer...»
Il avait perdu un duel mais était-ce une raison pour le traiter d'échec? Il s'était toujours bien comporté, pour les rendre fiers. Aussi abusifs qu'ils avaient pu être toute sa vie, c'était sa famille et il voulait faire honneur à son nom.
Ses yeux le brûlait.
«Retire ta veste et ta chemise petit frère.»
Relevant la tête, il vit la ceinture...cet objet de cauchemar.
La terreur le glaça. «Non Nii-san ,je serais un bon garçon, je vais faire honneur à notre nom, je vais gagner cette fois et...»
Une nouvelle claque lui coupa la parole.
«Tout de suite!»
Les larmes aux yeux il retira sa veste bleue, sa chemise également et les posa sur le canapé, tournant un regard terrifié et brillant vers ses deux aînés.
«Chosaku...Onisan, s'il te plaît...je te jure que je vais...corriger ça, je vais gagner..»
Qu'il détestait sa voix à cette instant, tremblante et terrifiée.
Seule la froideur lui répondit «Tournes-toi!»
Il pria pour qu'on frappe à la porte, que Chronos revienne...mais rien, alors il obéit, les yeux rouges et luttant pour retenir ses larmes.
Il maudit le fait que les chambres des bleus soient insonorisées. Personne ne viendrait à son secours.
Il gémit sous le premier coup. Il ferma les yeux, occultant tout. Oubliant que c'était ses frères qui le punissaient comme ça, oubliant qu'il n'avait jamais connu que ça...
Il tenta de se souvenir de choses heureuses, mais il y en avait si peu.
Il n'avait pas d'amis.
Il était si seul.
Et méprisé à présent.
Il vacilla et sentit ses jambes le lâcher, il s'écroula à genoux, la vision troublée.
Il fallait tenir, ne pas pleurer ou verser la moindre larme. Tenir le coup jusqu'à ce qu'ils soient partis.
La ceinture de cuir frappa son dos nu, ouvrant une 10ème plaie à vif qui laissa échapper un filet carmin sur la peau claire. Ça le brûlait atrocement, il avait envie de pleurer, d'éclater en sanglot, de se rouler en boule au sol. Mais il ne pouvait pas, comme si lui serait interdit d'aller se faire soigner, car il ne pourrait pas dire qui l'avait fouetté. Car ce serait évident pour tout le monde, les professeurs sachant que ses frères étaient venus. Et parce qu'aucun élève ne penserait à torturer quelqu'un de la sorte.
Il se mordit la lèvre jusqu'au sang, retenant le cri de douleur qui ne demandait qu'à sortir, et rouvrit les yeux, qui retenait un flot de larmes ne demandant qu'à couler mais il ne pouvait pas.
Pleurer était un signe de faiblesse…..
Surtout avec eux, il se releva, tremblant et traversé de douleur qui parcourait son dos nu et ensanglanté.
«Comment… »
Il se retint au mur pour ne pas tomber.
«….as-tu pu perdre…. ».
Stop, ça suffit, il l'avait déjà entendu, il ne savait pas…..Judai avait juste eu de la chance, ce misérable 1% de chance. Comment faisait-il pour avoir à chaque pioche la main heureuse? Ce n'était pas juste.
« …..Contre un minable osiris ? »
La boule dans sa gorge bloqua sa respiration, il inspira, n'arrivant tout de même pas à retenir un hoquet douloureux qui tenait plus du sanglot qu'autre chose.
«Comment oses tu pleurer ? Te montrer devant nous avec une telle humiliation à nous raconter ? Perdre contre un Gamin de la classe la plus basse, DEVANT TOUT L'ECOLE ! Ternir le nom de notre famille de la sorte?»
Il se retourna, affrontant les regards sombres et furieux de ses frères, tandis que le plus âgé des deux lançait la ceinture tachée de sang dans sa mallette.
« Dernier avertissement petit frère, à la prochaine défaite….tu le regretteras amèrement!»
Il hocha la tête, ses épis sombres cachant ses yeux argent rougis par les larmes qu'il retenait. Il se mordit la lèvre, profondément malheureux. Qu'est-ce que cela voulait dire? Une punition bien pire? Ils le retireraient de l'école? Non pas ça...
« Oui….nous ne voulons plus que tu nous fasses honte ! »
Jun sentit ses tremblements augmenter, la douleur de son dos était atroce, il hocha la tête, attrapant sa chemise blanche et sa veste bleue, regardant ses frères partir, les yeux dans le vague. Et il se retrouva seul, glacé et détruit. Seul avec son chagrin, seul avec son secret, seul avec sa souffrance.
C'était sa vie.
Détesté par ses frères pour un motif qui lui échappait.
Il n'y était pourtant pour rien dans le fait qu'ils soient orphelins non?
Ils avaient changé d'un coup, sans prévenir...
Se redressant il boita jusqu'à sa salle de bain personnelle, et se laissa tomber près des toilettes, vomissant de la bile. Blanc comme un linge, il entra dans la douche et tourna les robinets.
Un gémissement de douleur s'échappa de ses lèvres, tandis que l'eau froide coulait sur son dos, glissant sur ses plaies sanglantes et se mélangeant au sang sur le sol carrelé.
Il remercia le fait d'être chez les bleus et d'avoir sa propre douche. Les Osiris avaient des douches communes (impossible de cacher ces plaies, même en y allant de nuit le professeur en charge pouvait le surprendre) et même chose chez les Ra (même si c'était le standing au dessus quand même). Il inspira profondément et appuya sur front brûlant contre le mur de la douche, laissant couler ses larmes…enfin…..
« Pourquoi ? Pourquoi ? »
Il ne savait pas, il ne comprenait pas, comment une défaite pouvait elle déclencher ça ? Un sanglot s'échappa de sa gorge, étouffé par le bruit de l'eau.
« Qui m'aime dans cette école ? Dans ma famille ? Personne…... même ceux qui se prétendent mes amis….Tu parles, ils m'ignorent maintenant »
Il s'effondra sous l'eau froide, ramenant ses genoux contre lui, les entourant dans ses bras et il pleura, laissant son chagrin le submerger. Mais cela ne lui faisait aucun bien, car comme il le savait…..il était seul.
Personne ne l'aimait.
Personne ne se souciait de lui.
Personne.
A Suivre
