Titre : Une main tendue
Personnage principal : Emily Prentiss, mais toute l'équipe est impliquée
Résumé : Après avoir été récussitée et ramenée auprès des siens, Emily doit désormais apprendre à se reconstruire. Mais comment réussir si le passé la rattrape où qu'elle aille et lui rapelle ses nombreuses erreurs?
Rated : je dirais K+, voir même T (pour les enquêtes)
Situation de l'histoire : A peu près au début de la saison 7, je dirais après l'épisode 7x04. ATTENTION SPOILERS !
Disclaimer : Je viens juste de vérifier mon compte en banque... Aux dernières nouvelles CM ne m'appartient pas, ni ses personnages, qui sont la propriété de CBS.
Note de l'auteur : Je tiens juste à signaler que je suis plus douée pour expliquer les sentiments des personnages et pour la description (d'où mes longs paragraphes sans dialogues). Je n'ai jamais vraiment tenté l'écriture d'enquêtes, mais elles sont indispensables pour mon histoire. Donc elles risquent d'être peut-être un peu bancales, du coup j'attends vos suggestions

Chapitre 1 : Le déclencheur

« Le passé, c'est ce qui n'existe plus. Vivre dans le passé, ce n'est pas vivre : c'est être mort ou c'est vouloir peut-être mourir... » [Roch Carrier]

Tu vas souffrir … comme moi j'ai souffert …

Emily Prentiss se réveilla en sursaut et s'assit machinalement dans son lit. Sur son front, des gouttes de sueurs perlaient par dizaines. Ses joues étaient rouges et sa respiration haletante. La jeune femme mit plusieurs instants à reprendre ses esprits, à se rappeler qu'elle était en sécurité, à la maison … Ce n'était pas la première fois que la voix de Ian Doyle venait hanter ses nuits, loin de là.

Les premiers cauchemars avaient débuté à l'hôpital, quelques jours seulement après que son Némésis ait essayé de lui ôter la vie. Au début, elle revoyait son visage dès le moment où elle fermait les yeux et la peur qu'il l'a retrouve était quasi constante. Après qu'elle ait passé plusieurs semaines en soins intensifs et en convalescence, où malgré tout elle était relativement en sécurité, la peur de du monde extérieur prit entière possession d'elle. La peur d'être démasquée, retrouvée, repérée, traquée … Tuée. Et quand à cette appréhension virent s'ajouter le doute, la tristesse et la honte, les cauchemars se firent de plus en plus intenses. Il n'y avait pas une nuit sans que le sommeil d'Emily ne soit perturbé par ce cocktail d'émotions plus troublantes les unes que les autres.

Et au moment où la solitude atteignait son paroxysme, les cauchemars évoluèrent. Ian Doyle n'hantait plus que ses nuits. Non, il était réellement présent à chaque instant du jour, comme un bagage très lourd qu'on est obligé de porter avec soi. Un fardeau … Mais Emily n'était pas le genre de femme à se laisse abattre, surtout pas par un homme. Non, c'était une femme forte, qui avait cultivé son indépendance et s'était forgé une carapace émotionnelle au courant de sa vie. Alors elle s'était battue, elle avait surmonté ce qui l'a terrifiait. Elle ne perdait pas de vue le but final de tout ça. Elle ne perdait pas de vue la raison qui l'obligeait à se battre. Eux … Ses amis, son équipe. Sa famille. Mais cette raison de vivre et de surmonter cette épreuve était à la fois sa plus grande faiblesse. Son plus grand regret, sa plus grande honte. Parce qu'il n'y avait pas un jour sans qu'Emily ne s'imagine les épreuves que pouvait traverser son équipe. La colère, la tristesse qu'ils vivaient au quotidien, à cause d'elle. Le deuil qu'ils devaient accomplir. Son deuil …

Sachant pertinemment qu'elle serait incapable de se rendormir tout de suite, Emily décida de se lever. L'horloge digitale du réveil indiquait trois heures du matin. La jeune femme marcha d'un pas hésitant vers la salle de bain. Elle ouvrit le robinet d'eau froide et s'aspergea le visage pour se rafraîchir et remettre ses idées en place. Lorsqu'elle leva la tête, l'image que reflétait le miroir ne correspondait plus du tout à la femme qu'elle était auparavant. Ses traits étaient tirés et des cernes se dessinaient sur le contour de ses yeux. Sa peau était encore pâle qu'avant et dans ses yeux noisette avait disparu cette flamme qui autrefois les faisaient briller.

Emily s'essuya le visage et traversa son appartement pour aller s'installer dans le fauteuil du séjour. Elle s'emmitoufla dans un plaid et posa sa tête contre le dossier. Son regard se perdit par la fenêtre, sur la ville endormie. Sur l'obscurité de la nuit. Sur ces nombreuses maisons où tant de gens profitaient des dernières heures de sommeil réparateur avant d'attaquer une nouvelle journée. C'était presque devenu son rituel, lorsqu'elle n'arrivait plus à dormir. Elle passait parfois plusieurs heures à contempler le dehors. On aurait dit qu'il y avait tout un monde entre la jeune femme et l'extérieur, alors que seuls quelques centimètres de verre les séparaient.

Les minutes passèrent ainsi. Longues. Silencieuses. Et sans même le remarquer, tellement éreintée par ces nombreuses heures de sommeil sacrifiées, les paupières d'Emily se firent de plus en plus lourdes et la jeune femme s'endormit.

/°*°\

Aux premières heures du jour, alors que le soleil en était au milieu de son ascension vers l'infini, Emily finit par se réveiller. Elle était toujours dans la même position, c'est-à-dire recroquevillée sur elle-même et blottie dans sa couverture. Lorsqu'elle se leva, son corps, endolorit et crispé, semblait lui reprocher d'avoir dormi dans une position aussi inconfortable. Comme chaque matin, elle recommença son rituel camouflage. Celui-ci débutait par faire couler un café bien corsé –elle n'avait pas résisté longtemps au sevrage de la caféine, puis par une douche presque froide. Puis il continuait par un maquillage assez prononcé dans le but d'effacer –du moins de cacher, les vestiges de son épuisement. Fond de teint mat pour rehausser le teint, poudre rosée pour les joues dans le but de donner une mine fraiche, et mascara extra volume pour donner l'impression d'être pleinement réveillée.

Après deux bonnes tasses de café et un petit pain avalé en catastrophe, elle sortit de chez elle et rejoignit sa voiture pour se rendre au travail. Une autre journée où enfin, pendant quelques heures, elle s'offrait un peu de sérénité et de répit. C'était un peu contradictoire, car en tant qu'agent du FBI, on aurait tendance à penser que le réel repos est quand on est chez soi, à la maison, après une longue journée. Mais pour Emily Prentiss, aller travailler signifiait être tellement préoccupée par les enquêtes qu'elle n'avait plus aucun moment pour penser et se remémorer les erreurs du passé. Ce fut donc avec total calme qu'Emily poussa les portes du bureau d'analyse du comportement, où certains de ses collègues étaient déjà afférés à leur tache quotidienne.

« Bonjour, Emily ! » lança JJ en passant près de la jeune femme, plusieurs dossiers en main.

« Salut JJ. Tu as passé un bon week-end ? »

« Oui, génial ! Avec Will et Henry, on est allés visiter le musée d'histoire naturelle. Henry a adoré les dinosaures ! Il veut devenir chercheur de dinosaures maintenant »

« Chercheur de dinosaures ? » demanda Emily avec une moue dubitative.

« Oui, ne me demande pas ce que ça veut dire … Il grandit tellement vite ! Dire qu'hier encore j'apprenais que j'étais enceinte ! » déclara JJ, la mine enjouée.

Emily n'eut pas le temps de répondre. Leur ami et patron Aaron Hotchner passa à leurs côtés, marchant d'un pas rapide. Il n'eut même pas besoin de les convoquer en salle de conférence, son visage dur et fermé et sa façon de focaliser son regard droit devant lui voulaient tout dire.

« Le devoir nous appelle ! » s'exclama Emily en posant sa veste et ses affaires sur le dossier de sa chaise de bureau et en rejoignant l'équipe en salle de conférence.

Tout le monde était déjà installé à sa place habituelle. Sur la table, une tablette avait été posée devant chaque chaise, ainsi qu'un dossier en papier et un stylo, une des nombreuses petites attentions de Garcia. Emily prit place à côté de Derek, qui l'accueillit avec un sourire enjoué. L'analyste Pénélope Garcia se posta à côté de la télévision, attrapa la télécommande et se mit à débiter rapidement :

« Mes amours, préparez vos manteaux et vos bonnets ! On s'envole pour le Canada ! La police d'Ottawa a besoin de nous pour trois homicides non résolus. Maria Gallenter, 23 ans, a été enlevée alors qu'elle se rendait à une fête. Elle a disparu le 13 novembre, on l'a retrouvé le 17, soit cinq jours après sur le bord d'une autoroute. La deuxième victime, Eva Laureen, 46 ans, enlevée chez elle le 18 novembre, retrouvée le 22. Et enfin, Tania Helen, 34 ans, enlevée alors qu'elle rentrait du travail le 23 novembre, retrouvée morte cinq le 27. Toutes les victimes présentent le même type de marques… »

« Elles ont été torturées, brûlées à différents endroits. Il y a des marques d'incision au niveau des bras et des cuisses, probablement faites par une lame d'un couteau. » annonça Hotch en étudiant les différentes photos.

« D'après le médecin légiste, la cause du décès est une hémorragie interne. Elles ont été poignardées chacune à plusieurs reprises à l'abdomen » dit Morgan, en désignant une photo montrant ces blessures, située à différents endroits autour du nombril.

« Et c'est partit pour les bizarreries ! Plusieurs jours avant leur enlèvement, les victimes ont chacune reçu des lettres de menaces anonymes de ce genre-là ! » déclara Pénélope, en affichant à l'écran la photocopie d'une lettre manuscrite écrite sur du papier blanc.

« Tu avais le choix. Tu pouvais choisir le bien ou le mal. Tu as choisit le mal. Tu as fait du mal. Tu es coupable. Maintenant tu vas souffrir comme moi j'ai souffert. » lut Rossi, en fronçant les sourcils.

La dernière phrase provoqua immédiatement une réaction chez Emily. Cette phrase hantait son esprit depuis plus de huit mois. La jeune femme tenta de masquer sa stupéfaction, mais aussi son anxiété. Elle ne pouvait pas se déconcentrer maintenant, pas alors que ses compétences étaient nécessaires pour résoudre ces trois homicides.

« Deuxième bizarrerie : il a gravé le mot « coupable » au fer rouge entre leurs deux omoplates. »

« Il les torture psychologiquement et physiquement. Vous avez vu comment il les tutoie ? Elles doivent sûrement lui être familières, peut-être que le suspect connaît ses victimes… » expliqua Reid

« Oui mais coupables de quoi ? » pointa JJ en interrogeant ses collègues du regard.

« Que faisaient-elles dans la vie ? » demanda Emily, en essayant de focaliser son attention sur l'enquête.

« Encore une autre bizarrerie. Maria était infirmière à l'hôpital Montfort, Eva était pédiatre à l'hôpital pour enfants de Nepean et Tania était interne en médecine de 3è année au Queensway Carlton Hospital. » répondit Garcia.

« Autrement dit, elles font toutes parties du corps médical ou paramédical. » en déduit Reid.

« Est-il possible que ce choix dont il parle concerne leur profession ? » interrogea Prentiss.

« C'est ce qu'on va essayer de découvrir ! Décollage dans 8 minutes ! Garcia, je veux un topo complet sur la vie des victimes : enfance, situation familiale, comptes bancaires … bref, cherche tout ce qui pourrait leur être reprochable et qui pourrait leur en vouloir. » lança Hotch en refermant ses dossiers et en se précipitant vers son bureau.

« Vous les aurez avant même d'avoir quitté les USA ! » indiqua Garcia en quittant la salle pour aller s'isoler dans son antre.

Le reste de l'équipe en fit de même. Seule Emily, toujours assise, semblait être absorbée dans les photos des victimes.

« Emily ? » appela Morgan, inquiet. Son visage était crispé et ses yeux semblaient supporter toutes les douleurs du monde. Il ne pouvait pas s'empêcher de se tracasser à chaque fois que la jeune femme paraissait mal à l'aise, tendue ou absente, comme maintenant.

« Oui ? » demanda la brunette sans même lever les yeux.

« Tu auras tout le temps de regarder ces photos dans l'avion, le vol dure plus d'une heure ! »

« J'arrive ! » informa t-elle en fermant à son tour le dossier et en quittant la pièce.

Voila plus d'un mois qu'Emily était revenue, et elle savait pertinemment qu'un jour ou l'autre elle devrait faire face à des victimes qui ont subi des tortures similaires aux siennes. Seulement, elle n'imaginait pas que cela la mettrait dans cet état. Et elle était loin d'envisager que cette enquête serait vraiment l'élément déclencheur d'une descente aux enfers.

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PS: N'hésitez pas à me donner votre avis, bon ou mauvais :D