Encoooore une traduction de la fantastique Roving Otter!
Elle a fait une série de fanfictions relativement courtes autour de Gai et Lee qui sont toutes très touchantes.
Ces fanfictions de Gai et Lee peuvent être lues de manière indépendantes, mais elles ont un ordre chronologique, et vous êtes sur la quatrième de cet ordre, la précédente étant "S'il savait" et la toute première étant "Restez"!
Bonne lecture!


Même si ça faisait mal à Lee de dire ou de penser quoi que ce soit de mal sur son sensei bien-aimé, il devait reconnaître que Gai était sûrement le pire cuisinier qu'il eût jamais rencontré. La plupart de ses plats ressemblaient à quelque chose qui aurait été trouvé mort au bord de la route, qui aurait été passé à la va-vite dans un hachoir à viande, puis mixé avec du gravier et séché en plein soleil. Lee n'avait aucune idée de la manière dont Gai avait pu survivre à sa propre cuisine pendant si longtemps.

Il y a quelques semaines, Lee avait quitté son minuscule appartement mal isolé pour emménager dans celui de son professeur, bien plus spacieux. Depuis, il s'occupait de faire la cuisine la majeure partie du temps, en disant qu'il voulait remercier Gai pour sa générosité. Lee lui-même n'était pas un cuisinier spectaculaire, mais il pouvait faire des plats basiques et sains, et il apprenait doucement à être plus créatif.

En fredonnant, Lee ajouta plus de poudre de curry au mélange de poulet et légumes qui mijotait dans la casserole. Il remuait avec une spatule, s'assurant que tous les morceaux soient bien recouvert d'épice rouge.

Lee aimait cuisiner pour Gai. Gai avait tellement fait pour lui. Ça lui faisait plaisir de lui rendre la pareille même de manière insignifiante.

Un chatouillis dans sa gorge attira son attention, et il toussa dans son coude, hors de portée de la nourriture. Le chatouillis allait et venait depuis ce matin, et il avait également un léger mal de tête. Il avait essayé de l'ignorer.

Il servit une portion de riz et de curry dans l'assiette, puis appela: "Gai-sensei, le dîner est prêt!"

Gai sortit de son bureau, étirant les bras en les tendant vers le plafond. Il était sûrement en train de faire de la paperasse, à détailler sa dernière mission – chose que tout Jonin devait faire, même ça l'ennuyait. En entrant dans la cuisine, il s'arrêta, et huma. Un sourire se dessina sur son visage.

-Ça sent merveilleusement bon, Lee. Qu'est-ce que c'est?
-Du poulet au curry avec des carottes et du riz.

Lee avait déjà mis le couvert. À présent, il tira une chaise pour son sensei, et Gai s'assit.

Lee s'assit en face de lui et regarda Gai prendre un morceau de poulet entre ses baguettes et le mettre dans sa bouche. Ses yeux partirent en arrière, et un doux grognement ravi s'échappa de sa bouche.

-Ça pique!
-C'est trop épicé? demanda Lee, inquiet.
-Pas du tout! Je sens l'effort et la passion que tu as mis dedans. Je ne sais pas quelles épices tu as mises cette fois, mais c'est divin, dit Gai en levant le pouce en sa direction. Tu éclos en un cuisinier très talentueux!

Les joues de Lee s'empourprèrent de plaisir, et une chaleur enveloppa son torse. Neji avait une fois accusé Lee d'être trop avide des éloges de Gai. Lee ne pouvait pas vraiment lui donner tort.

-Merci, Gai-sensei, dit Lee, en souriant tellement que ça lui faisait mal.

S'il avait une queue, elle remuerait avec entrain.

Un autre chatouillis dans la gorge de Lee l'interrompit au milieu d'une bouchée de poulet. Il posa ses baguettes et étouffa une quinte de toux dans son coude.

-Lee? Tout va bien?
-Je vais bien, Gai-sensei, dit-il en souriant, les yeux humides. J'ai un chat dans la gorge aujourd'hui, c'est tout.
-Mmh, fit Gai en frottant sa mâchoire imberbe. Il y a des microbes qui traînent en ce moment. Peut-être que tu devrais y aller doucement ce soir.
-Ce n'est rien, vraiment. Je–

Il étouffa une autre quinte de toux dans son coude. Quand elle cessa, sa tête vibrait.

Gai se leva, s'approcha de Lee et posa une main sur son front.

-Tu es un peu chaud.
-J'étais devant la cuisinière. Vraiment, Gai-sensei, je me sens bien! dit-il avec un sourire confus. Je ne me suis jamais senti aussi énergique ou aussi jeune. Je pourrais combattre une montagne ou escalader le plus grand des ours.

Gai fronça les sourcils et plaça ses index de part et d'autre du cou de Lee, juste derrière ses oreilles. Lee grimaça lorsqu'il appuya sur quelque chose de tendre.

-Tes ganglions lymphatiques aussi sont un peu enflés.
-Vraiment? Je, euh.. fit Lee en détournant la tête, embarrassé. Je ne sais pas ce que c'est.
-Des glandes dans ton cou. Elles filtrent tout ce qui est mauvais dans ton organisme. Quand elles sont enflées, ça veut dire que ton corps combat quelque chose.
-Oh.
-Je pense que tu devrais aller directement au lit après le dîner. Te reposer. Juste au cas où.

Après dîner, Lee commença à débarrasser la table et se dirigea vers l'évier, mais Gai lui prit le tout des mains.

-Ne t'en fais pas pour ça. Je m'en occupe.
-Je veux vous aider, protesta Lee.
-C'est le cas. Tu m'es d'une grande aide, dit Gai en posant la vaisselle dans l'évier. Mais là tout de suite, tu dois te reposer.

Lee ouvrit la bouche pour protester, mais le regard de Gai l'arrêta. Il soupira et baissa la tête.

-Oui, Gai-sensei.

Gai posa une main sur la tête de Lee et lui ébouriffa les cheveux, et Lee sourit, le rose lui montant légèrement aux joues. Avec réticence, il alla dans sa chambre et s'allongea. Quelques minutes plus tard cependant, il sortit du lit et commença à faire des étirements. Il n'arrivait pas à se contenter de paresser et ne rien faire. Même si Gai-sensei lui avait dit de se reposer, il détestait l'oisiveté. Alors qu'il courait sur place, il entendit le son de l'eau qui coule dans la cuisine

Comme on pouvait s'y attendre, Lee s'occupait aussi bien de la cuisine que de la vaisselle.. pas que Gai l'y ait poussé, mais parce que Gai-sensei lui avait offert le premier vrai foyer qu'il avait jamais connu, et à chaque fois que Lee pensait à ça, son cœur se gonflait de gratitude et d'amour et il avait le désir brûlant de se rendre utile.

Il savait que les autres Genin l'appelaient le fayot et se moquaient de son lien fort avec Gai-sensei. Il savait aussi que certaines rumeurs à leur sujet circulaient dans le village. Mais Lee s'en fichait. Il avait été seul pendant presque toute son enfance – un orphelin sans amis, un cas désespéré qui n'arrivait à rien faire, c'était tout du moins ce que le monde semblait penser. Gai l'avait sauvé d'une solitude infernale. Il avait donné à Lee la force de continuer à vivre. Ses pairs ne pouvaient pas comprendre ce que ça signifiait pour lui.

Lee se laissa tomber au sol et commença à faire des pompes. Une autre quinte de toux l'interrompit, et il grimaça. Peut-être devrait-il se reposer, après tout. Avec réticence, il rampa jusqu'à son lit et rabattit la couverture sur lui.


Le lendemain matin, Lee se réveilla avec un mal de tête vrombissant et la gorge enflammée. De la transpiration mouillait sa peau et les draps, et il n'arrêtait pas de trembler. Il grogna doucement, se redressa et essaya de se lever, mais une vague de vertige le fit basculer à genoux.

Pourquoi se sentait-il se faible?

Lee frotta sa gorge douloureuse. Il attendit que le vertige se dissipe, puis se leva à nouveau, chancela, et trébucha jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche.

-Ça va aller, murmura-il pour lui-même tandis qu'il allumait l'eau.

Il n'était pas aussi malade. C'était sûrement juste un rhume.

Lee se lava, se sécha et enfila sa combinaison, tremblant toujours de manière incontrôlable. Ça va passer, pensa-il, et il se prépara. S'il voulait être un grand ninja il ne pouvait pas se permettre de se relâcher. Il n'allait pas manquer un jour d'entraînement pour quelque chose comme ça!

Il alla dans la cuisine, une main sur son estomac nauséeux, et repéra une note sur le frigo: Lève-toi et brille, Lee! J'espère que tu as bien dormi. Je suis parti faire mon jogging. Désolé de t'avoir laissé derrière, mais tu ne semblais pas aller bien hier soir, donc j'ai décidé de te laisser dormir. Je te verrai au terrain d'entraînement à 9h00. N'oublie pas de prendre un bon petit-déjeuner, et profite de cette MATINÉE PLEINE DE JEUNESSE!

Lee se servit un bol de céréales. Il ne sentait pas son estomac prêt pour quelque chose de plus consistant, et son système digestif se rebellait contre chaque bouchée.. mais Gai ne cessait de lui répéter encore et encore que le petit-déjeuner était le repas le plus important de la journée, c'est pourquoi il se força à la finir. Une fois fini, il lava son bol, se passa de l'eau froide sur le visage pour dissiper le brouillard qui persistait dans sa tête, et quitta l'appartement.


-Lee, tu es sûr que ça va? demanda Tenten en regardant Lee, qui se tenait sur le terrain d'entraînement entre elle et Neji, chancelant sur place.

Il avait le regard vitreux, le visage rouge et transpirant, et la respiration haletante.

-Je vais bien, dit Lee en lui souriant vaguement.
-Tu n'as vraiment pas l'air bien. Peut-être que tu devrais rentrer.
-Je ne vais pas gâcher une journée en restant au lit! Je.. je..

Il grommela et tomba dans l'herbe, et resta immobile, face contre terre.

-Lee?

Un autre vague grognement fut la seule réponse.

-Bon sang, dit Tenten. Il est vraiment malade.

Neji poussa du bout du pied la masse immobile qu'était Lee. Aucune réponse.

-N'importe qui de sain d'esprit serait restée au lit.
-C'est peut-être sérieux, dit Tenten. Peut-être qu'on devrait l'emmener à l'hôpital.

À ce moment-là, elle entendit des pas s'approcher, leva les yeux et vit Gai marcher sur le terrain en leur direction. Il leva une main pour les saluer.. puis son regard tomba sur Lee, et son sourire s'évanouit.

-Lee!

Il fonça à travers le terrain, se laissa tomber à genoux à côté de son élève immobile, et le tourna sur le dos.

-Nom d'un chien, mais qu'est-ce que.. fit-il en prenant le pouls de Lee, avant de lever les yeux vers Neji. Tu l'as frappé?
-Pourquoi vous supposez instantanément que c'est de ma faute? demanda Neji en croisant les bras.
-Et bien, tu es son rival. Je sais à quel point on peut se laisser facilement emporter quand on s'entraîne.
-Vous savez que Lee est bien plus concerné que moi par ces histoires de "rival", fit Neji en levant les yeux au ciel. Je n'ai rien fait. Il s'est juste évanoui.
-Mais pourquoi?
-Il a la grippe.
-Une très mauvaise grippe, on dirait, dit Tenten.
-Lee, fit Gai en tapotant la joue rouge de Lee. Lee, tu m'entends?

Les yeux de Lee s'ouvrirent, puis il cilla.

-Gai-sensei..

Il essaya de sourire, mais il fut pris d'une quinte de toux. Il se plia en deux, étouffant sa toux dans son poing. Quand la quinte cessa, son visage était rouge, ses yeux humides.

Gai se leva, leva un doigt et annonça: "Tu es malade!"

-Ça paraît évident, dit Neji.
-Il faut te ramener chez toi, mon cher élève.
-Je peux m'entraîner, murmura Lee.
-Tu peux à peine tenir debout, dit Tenten en croisant les bras. Il n'y a rien de honteux à prendre un jour de repos si tu es malade et que tu en as vraiment besoin, tu sais. J'ai été malade et je suis restée à la maison il y a tout juste une semaine, tu te souviens?
-C'est différent pour moi. Je dois travailler plus fort que n'importe qui si je veux être fort. Je peux surmonter ça.

Il essaya de se lever, et ses genoux cédèrent.

Gai l'attrapa.

-Je ferais mieux de te reconduire à l'appartement.
-Mais je.. je.. fit Lee en s'avachissant contre Gai, la tête basse, les bras ballants.

Il s'était à nouveau évanoui.

-Pauvre Lee, dit Tenten. Il est en mauvaise forme.

Gai prit Lee dans ses bras.

-Aucune crainte, il sera bien vite rétabli. Lee est un travailleur acharné. Et ses anticorps sont très sûrement déjà en train de travailler d'arrache-pied. Aucun virus ne peut tenir longtemps face à la volonté de feu.

Neji ouvrit la bouche comme s'il alalit dire quelque chose, puis soupira à demi et se pinça l'arête du nez. Puis il fit un petit mouvement de balayage de la main.

-Allez-y.
-Je reviens vite! fit Gai en bondissant, Lee dans les bras.


Lee se réveilla et ouvrir les yeux d'un coup. La lumière du soleil l'aveuglait, et il cligna des yeux, désorienté. Il se sentait bouger, il entendait des pas, mais ses propres pieds ne touchaient pas le sol. Au bout d'un moment, il finit par recoller les morceaux ; quelqu'un le portait. Ses yeux s'ouvrirent compl_tement.

-Gai-sensei? murmura-il.

Il essaya de lever la tête, mais il fut pris de vertiges, et reposa mollement la tête.

-Détends-toi, dit Gai. Je te porte. Repose-toi.

Lee acquiesça et reposa sa tête contre le torse massif de Gai. Il ferma les yeux et écouta les battements de cœur de son sensei.

Gai le porta jusqu'à leur appartement puis jusqu'à la chambre de Lee. Il le déposa doucement sur son lit et remonta la couverture sur lui, puis posa une main sur la joue de Lee. Sa large paume de main était agréablement froide sur la peau bouillante de Lee.

-Tu es brûlant.
-Je me suis entraîné. C'est tout. Je me sens bien.

Ce n'était pas vraiment la vérité, se dit-il, mais il ne voulait pas que Gai le croie faible.

-Vraiment. Je ne suis jamais malade. J'ai un très bon système immunitaire.
-Même le plus fort des ninja tombe malade parfois. Attends là.

Il se rendit dans la salle de bain, trouva un thermomètre et le rinça, puis retourna dans la cambre.

-Je vais prendre ta température. Fais aaaah.
-Aaaah.

Une minute plus tard, Gai retira le thermomètre de sous la langue de Lee et regarda. Il leva les sourcils.

-Presque trente-neuf cinq. C'est élevé. Tu ne devrais vraiment pas sortir du lit quand tu es malade comme ça.
-Je vais bien.. vraiment.. j'ai juste..
-Aucune excuse, dit-il en levant le doigt. Tu restes au lit jusqu'à ce que tu sois guéri. Compris?
-Oui, Gai-sensei.

Lee sentit une bulle de plaisir dans son estomac. Il n'aurait su dire pourquoi, mais parfois il aimait bien quand Gai était strict avec lui.

-Si vous pensez que c'est ce qu'il y a de mieux à faire.

Le visage de Gai s'adoucit d'un sourire.

-Bien.

Il posa une large main sur la tête de son élève et dégagea ses cheveux de son front fiévreux. Lee ferma les yeux, savourant la douce pression sur son front.

-Attends là. Je vais te chercher quelque chose à boire.
-Je ne suis pas sûr de pouvoir ingérer quoique ce soit maintenant. Mon estomac est très douloureux.
-Tu as beaucoup transpiré. Tu es sûrement déshydraté. Tu dois boire.

Gai sortit de la chambre et revint un moment après avec un bol plein de glaçons.

-Si ton estomac est toujours sensible, ça sera plus facile pour toi comme ça. Ouvre la bouche.

Lee s'exécuta et Gai glissa un glaçon à l'intérieur. Il posa le bol sur la table de chevet.

Tandis que Lee suçotait le glaçon, le laissant lentement fondre sur sa langue, Gai retourna à la cuisine. Il revint avec un tissu humide et frais qu'il posa sur le front de Lee.

-Tu as besoin que quelque chose d'autre?
-Ça va, fit Lee en secouant la tête. Vous devriez retourner à l'entraînement avec Neji et Tenten. Ils vous attendent.

Gai hésita.

-Si tu ne te sens vraiment pas bien, je ne veux pas te laisser seul.
-Ne vous en faites pas pour moi, dit Lee en souriant. Je suis fort.
-Tu es sûr?
-Oui. Après tout, c'est juste une grippe.
-Alors je te vois ce soir.

Gai sortit de la chambre, fermant la porte derrière lui.

Lee ferma les yeux.

Il n'était pas souvent malade. Il avait attrapé la grippe une seule fois, qu'il se souvienne. À ce moment-là, il n'y avait eu personne pour prendre soin de lui. Il se revoyait tituber à l'Académie un matin, faible et la tête qui tournait, pour être renvoyé chez lui seulement après s'être évanoui pendant l'entraînement physique. Il avait passé les quelques jours suivants seul dans son minuscule appartement une pièce – le sort réservé à la majeure partie des orphelins de guerre de Konoha qui devenaient trop âgés pour l'orphelinat – à trembler et à transpirer sous sa mince couverture, presque trop faible pour se lever, et effrayé car il avait l'impression qu'il mourait et qu'il n'y avait personne autour de lui pour le contredire.

Savoir simplement qu'il y avait quelqu'un qui se sentait concerné faisait la différence. Même si Gai n'était pas là en ce moment, savoir qu'il serait resté si Lee le lui avait demandé – il serait resté et aurait pris soin de lui toute la journée – le faisait se sentir mieux.


Lee passa la plus grande partie de la journée et de la nuit à dormir. Il se réveilla brièvement seulement en fin d'après-midi, quand Gai rentra. Il entendit les lattes de plancher craquer et ouvrit les yeux.

-Tu es réveillé, Lee? demanda Gai tout bas.
-Mmh.

La pièce était toujours plongée dans l'obscurité ; il n'avait pas allumé la lumière, mais Lee sentit Gai se pencher vers lui.

-Comment tu te sens?
-Bien. Endormi.
-Désolé. Je t'ai réveillé?
-Tout va bien, fit Lee en souriant, même s'il savait que Gai ne pouvait sûrement pas le voir dans la lumière faible.

Une main vint gentiment dégager ses cheveux de son front puis se poser sur son front.

-Je pense que ta fièvre est un peu redescendue. Tu as mangé ou bu quelque chose pendant mon absence?
-Juste quelques glaçons. Mon estomac me fait toujours mal.
-Tu penses que tu pourrais manger un peu de bouillon?
-Je vais essayer.
-Attends là.

Gai sortit et revint rapidement avec un bol de bouillon fumant. Lee arriva à manger quelques cuillérées. Après quoi, Gai parvint à le convaincre de boire un peu d'eau, puis il s'assoupit à nouveau, la main de son sensei posée sur son front, dans une pression réconfortante et chaleureuse.


Il se réveilla le lendemain matin en se sentant un peu mieux. Il avait toujours mal à la tête et à la gorge, mais il pouvait s'asseoir sans être pris de vertiges ou de nausées. Gai était retourné dans sa chambre, mais il avait laissé une cloche sur sa table de nuit, sûrement au cas où Lee aurait besoin de quelque chose.

Lee jeta un œil au réveil. Il était encore tôt. Gai-sensei n'était sûrement pas encore réveillé. Lentement, il se leva et commença à faire des étirements pour s'échauffer en vue de son entraînement du matin.

Lee sentit une boule de culpabilité, sachant qu'il désobéissait à son sensei. Gai lui avait dit de rester au lit jusqu'à ce qu'il soit complètement guéri. Mais n'était-ce pas également Gai qui lui avait dit que c'est dans l'effort qui deviendrait fort? Il avait travaillé dur pour arriver là où il était ; il ne voulait pas commencer à chuter maintenant.

Gai entra quand Lee était au milieu d'une pompe. Lee se figea.

-Lee, fit Gai avec un ton de reproche.

Lee déglutit et se rua dans son lit.

-Gai-sensei. Je ne pensais pas que vous étiez réveillé.

Gai s'approcha du lit et baissa les yeux sur Lee. Son regard était mêlé d'exaspération, de tendresse, de fierté et de désapprobation.

-Ne t'ai-je pas dit de rester au lit?
-Oui, Sensei, murmura Lee.

Gai soupira et croisa les bras.

-Tu travailles dur, et je suis fier de ça. Mais il y a des moments où tu dois savoir restreindre ton enthousiasme plein de jeunesse et y aller doucement. Et il s'agit d'un de ces moments.
-Oui, Sensei.
-Si je te trouve encore une fois hors de ton lit, pour une autre chose que d'aller à la salle de bain, je serai contrarié.µ
-Mais..
-Pas de mais. Repose-toi. C'est un ordre.

Lee fit le salut militaire.

-Oui, Gai-sensei! Je suis désolé de vous avoir désobéi.

Le regard de Gai s'adoucit et il sourit.

-Très bien. Je vais te préparer un petit-déjeuner. De quoi tu as envie?
-Juste du porridge. Rien de trop lourd. Je ne veux pas irriter mon estomac.
-Alors du porridge.


Gai apporta à Lee son petit-déjeuner, puis quitta l'appartement pou s'entraîner avec Neji et Tenten. Lee mangea, adossé contre pile de coussins, puis posa de côté le bol vide. Il se pencha et regarda par la fenêtre, souhaitant désespérément être dehors en train de s'entraîner avec ses camarades et son sensei. Il détestait être cloué au lit. S'il pouvait juste faire quelques abdominaux! Ou peut-être courir sur place un petit moment. Gai n'en saurait rien..

Lee repoussa aussitôt cette pensée. Il avait fait une promesse à son sensei. Il soupira, se remit au lit et se résigna à une journée de paresse.

Mais alors que les heures défilaient, il devenait de plus en plus agité. Il se retournait dans son lit, en regardant l'horloge. Tout épuisé qu'il était, il n'était pas assez fatigué pour dormir, et quand il essayait de lire, son mal de tête empirait. Il n'y avait rien à faire à part regarder dans le vide. Ça le rendait fou.

Mais il avait fait une promesse. Et il ne voulait pas mettre Gai en colère.

Maintenant qu'il y pensait, il n'avait jamais vu son sensei en colère – pas vraiment, réellement en colère. Parfois il se demandait comment c'était. Comment réagirait-il si l'un de ses élèves le poussait vraiment à bout?

Mais bien entendu, Lee ne voulait jamais le pousser à bout.

Bien entendu.

Les minutes s'écoulaient. Il mordit son poignet, en fixant l'horloge. Puis, finalement, il sortit du lit – en ignorant les vagues de vertiges qui l'assaillirent – et se baissa. Juste quelques minutes d'exercice, se dit-il. Il aurait fini bien avant le retour de Gai-sensei.