Srygiophobie
Disclamer:
Heero, oh mon Heero... Pourquoi es-tu Heero?
Heero: C'est pour mieux ne pas t'appartenir, mon enfant...
Je crois que j'ai tout dit!
Genre: Horreur, schizophrénie qui se transforme carrément en dédoublement de personnalité et qui finalement s'avérait à être une vérité méconnue, Yaoi, Lemon…
Couples: Heero x Trowa, mais en second plan, Duo + Heero (Relation louche), Trowa x Quatre
Chtite Note: Donc cette histoire relate l'histoire de Duo Maxwell, prêtre au séminaire (mais pas un prêtre conventionnel, rassurez-vous), qui fait la connaissance d'Heero dans un institut psychiatrique… Celui semble réveiller quelque chose en Duo, quelque chose d'horrifiant…
Pour ce qui concerne le titre, inutile de vous retenir d'aller en chercher la signification sur google ou yahoo…
Oh, et c'est vrai que cette fic au départ devait s'appeler Skyzo Death.. ben plus maintenant! 'Détail foutrement inutile'
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Chapitre 1Blanc. Tout était d'un blanc écœurant dans cet institut. Pas le genre de blanc qui signifie la pureté, mais celui qui désigne le vide, l'absence de l'âme. Cet endroit aurait été une maison de torture qu'il n'en aurait pas été plus effrayant. D'ailleurs, y'avait-il une différence quelconque entre des cris de souffrances et ceux hystériques qui provenaient de derrière les innombrables portes qui s'alignaient dans le couloir? C'est bien ce que se demandait Duo Maxwell.
Il avait accepté de venir uniquement parce que le curé Pivot(1) l'en avait prié. Il se demandait bien pourquoi… C'était connu, la science et la religion étaient deux convictions opposées l'une à l'autre, alors pourquoi envoyer un prêtre dans un asile de fou? On lui avait simplement dit qu'un fidèle paroissien venait de s'y faire interner. On avait alors cru bon de lui envoyer un main secourable de la part de la maison de Dieu… ridicule. Si ce type était fou, il ne se raccrocherait sûrement pas à l'église. Il avait plutôt besoin de l'aide d'un psychiatre. Duo était peut-être pratiquant, il n'était pas fanatique et ne se faisait pas de fausses illusions…
De toute façon, à quoi bon geindre sur son sort? Il avait dit oui, plus la peine de reculer. Il rejeta en arrière sa longue natte (il refusait catégoriquement de se couper les cheveux) prit une bonne inspiration et avança jusqu'à la réception. Il demanda à voir le docteur Chang Wufei. La réceptionniste, une blonde dans la trentaine, lui jeta un regard bleu gris empli de curiosité puis décrocha le combiné d'un téléphone. Elle appuya sur un bouton et attendit avant de parler.
-Docteur Wufei? Un monsieur Maxwell pour vous à la réception… Oui bien sûr.
La réceptionniste fit un sourire chaleureux à Duo puis le somma d'attendre. Un instant plus tard, un homme à l'allure austère, tournait dans le corridor et se plantait devant Duo. La posture droite, le visage fermé et les cheveux noirs retenu en une mince queue de cheval… même ses yeux sombres en amende ne laissait paraître que du professionnalisme. C'était impressionnant… Trouvant de l'amusement dans son anxiété, Duo essaya d'imaginer le psy avec sa famille, souriant. Sous un tout autre visage quoi… mais celui-ci coupa court à ses pensées.
-Ah oui, vous êtes le prêtre qui devait venir voir l'un de mes patients. Votre supérieur m'a harcelé toute la semaine pour que j'accepte de recevoir une visite. Sachez ceci, monsieur Maxwell, je vous autorise peut-être à venir voir mon patient, mais je ne permettrai aucun commentaire inutile ni tentative de dissuasion dans mon travail. Pour être plus précis, je ne crois pas en les vertus de la religion. C'est compris?
Duo cligna des yeux et sourit amèrement.
-Oui, bien sûr docteur.
-Bien, maintenant que les choses sont mises au clair…
Wufei esquissa un geste pour que Duo le suivre. Le prêtre hésita, fixant de ses yeux bleus le couloir qui ne semblait déboucher sur rien… excepté du blanc. Réprimant un frisson, Duo s'obligea à poser un pied devant l'autre pour suivre le docteur. Chacune des portes qu'ils dépassaient lui inspiraient une peur infondée, sans compter les lamentations qui en sortaient à tout moment. Si bien qu'il n'était pas sûr de se sentir rassurer lorsque Wufei s'arrêta devant la porte 61. Encore heureux qu'ils n'aient pas croisé de patients…
Le psychiatre ouvrit la porte et tendit une main ironique vers l'intérieur.
-Après vous, mon père.
Duo ignora l'appellation, y étant habitué. De plus, Wufei avait à peu près la même attitude que le vicaire de son église, donc il n'y avait pas de quoi être intimidé. Il s'engouffra dans la pièce, mais demeura sur le seuil, perturbé par l'obscurité. Il se tourna vers le docteur et lui fit un sourire qu'il voulut assuré.
-La lumière, je vous pris…
Wufei hocha la tête et appuya sur l'interrupteur. Les néons au plafond clignotèrent quelques fois puis la pièce fut inondée d'une lumière aveuglante. Un cri étouffé, faible et sans énergie, fit sursauter Duo. Une silhouette assise sur un lit blanc se camoufla en vitesse dans des draps tout aussi blancs.
-Décidément, je vais faire une indigestion de cette couleur… marmonna Duo pour lui même.
Néanmoins, un rideau d'un rouge éclatant contrastait avec le reste. On l'avait placé pour qu'il recouvre entièrement la petite et unique fenêtre de la chambre. De plus, on l'avait choisi épais pour qu'aucun rayon ne soit filtré à travers le tissu. Le prêtre se retourna vers Wufei, le regard interrogateur. Celui-ci haussa les épaules, indifférent.
-Il craint la lumière. Il a d'ailleurs eu plusieurs crise de paranoïa en y étant trop exposé. C'est pourquoi nous avons accroché un rideau à sa fenêtre.
Duo eut un regard désespéré sur l'homme caché sous les couvertures. Lui, tout au contraire, détestait être plongé dans le noir total. Comment pourrait-il faire pour rendre visite à ce drôle de numéro? Il s'avança tout de même vers le lit et se pencha vers ce qui semblait être la tête de l'individu.
-Monsieur Quatre Winner(2), c'est bien ça?
La masse de draps fit un léger mouvement de rotation vers lui.
-Je m'appelle Duo Maxwell, on m'envoie de l'église où vous avez l'habitude d'aller.
La même voix faible qui avait crié se manifesta, dénuée de tout sentiment excepté peut-être une lointaine détresse.
-Je ne veux plus avoir affaire à ce qui concerne la religion…
-Ah, et puis-je savoir pourquoi vous vous détourner aussi subitement?
L'homme ne répondit pas; il se tortillait sous ses draps, incertain. Il se contenta de réclamer qu'on ferme la lumière. Duo soupira et chercha de l'aide du regard vers le docteur, mais Wufei avait une telle pointe de mépris dans le regard qu'il préféra se débrouiller tout seul.
-Si vous voulez qu'on vous aide, il va falloir coopérer, monsieur Winner…
-Je vous ai dit… que je ne voulais pas d'aide… surtout pas… de vous…
-Pourquoi donc? Le curé Pivot m'a certifié que vous étiez l'un de ses plus fidèles paroissiens.
-Les choses… changent…
Le ton de l'homme fit frissonner Duo, mais il garda tout de même son sang-froid.
-Mais pas sans raison, monsieur Winner.
-Éteignez la lumière…
-Monsieur Winner…
-Éteignez la lumière…
-Je…
-ÉTEIGNEZ LA LUMIÈRE!
Sans qu'il n'ait pu faire le moindre geste, Duo se sentit agrippé par deux bras maigres et faibles et se retrouva allongé sur le lit. Deux mains tout aussi frêles se portèrent à sa gorge et serrèrent. Il vit apparaître une tête blonde au-dessus de lui, un visage d'ange, rien avoir avec un être confus et psychotique. Et pourtant, au milieu de ce visage angélique, deux yeux bleus empli de haine, de fureur et d'un tout autre sentiment encore bien plus effrayant le dardaient. Pétrifié, Duo ne songea même pas à se défendre. Il entendit Wufei appeler quelqu'un, mais sa voix lui parut lointaine. Sa vision se brouilla tant le souffle lui manquait, mais la pression faiblit presque aussitôt et la furie du blond se transforma en incrédulité chaotique. La peur vogua un instant sur son visage.
-Je.. je.. vous…
Quatre demeura immobile, à califourchon sur Duo sans cesser de le fixer dans les yeux. Deux infirmières arrivèrent en trombe et le tirèrent par derrière. On lui administra quelque chose par seringue et Duo fut prié de sortir de la chambre. Il fut bientôt rejoint par Wufei qui s'excusa mollement du comportement de son patient.
-Ce n'est pas la première fois qu'il fait ça, malgré ses airs doucereux. Par contre…
Il lança un regard soupçonneux à Duo.
-C'est la première fois qu'il s'arrête de lui-même.
Le prêtre haussa les épaules, encore secoué. Il avait pourtant lu de la satisfaction dans les yeux du psy. Celui-ci espérait sûrement ne plus le revoir dans son institut. Il allait être content, car Duo n'avait plus l'intention de revenir dans cet endroit.
-Je vous raccompagne, ou vous êtes capable de trouver la sortie?
Duo fit un geste poli de la main et le docteur s'éloigna de lui. Pas commode celui-là… Il remarqua enfin que quelques têtes étaient sorties de leurs chambres et l'observaient curieusement. Gêné, il se hâta à prendre congé. Il s'arrêta un peu plus loin, réalisant qu'il avait pris la mauvaise direction et que la sortie était dans l'autre sens. Il faillit jurer en se retournant, mais il percuta quelque chose et perdit l'équilibre. Assis sur le sol, Duo leva les yeux, s'attendant à rencontrer ceux d'une infirmière, embêtée et impatiente, mais ce fut plutôt deux yeux glacés qui s'ancrèrent dans les siens.
Immobile, le regard fixe, un homme d'une vingtaine d'années à peine se tenait devant lui. Cheveux brun foncé en bataille, peau mate et yeux finement bridés… Au premier regard, il aurait pu paraître normal, comme tant de patients dans l'institut, hors, au premier regard Duo sut que ce n'était pas le cas. Tout était dans ses yeux. Des yeux sans vie, vides, effrayants. Le prêtre eut même l'horrible impression qu'ils étaient vierges de toute émotion.
Le jeune homme l'observa encore un moment sans ciller, puis redressa la tête mécaniquement pour contourner Duo le plus naturellement du monde. Le prêtre le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dans une chambre au bout du couloir. Alors à ce moment, rien qu'à ce moment, il put esquisser un geste pour se relever, blême et confus. Une silhouette plus fine vint prendre la place du zombie.
-Est-ce que vous allez bien monsieur?… demanda une voix enjouée bien qu'inquiète, Vous êtes tout pâle!
La jeune femme qui lui souriait réconforta Duo. Les cheveux courts et noirs, de petite taille avec deux charmants yeux bleus… Le prêtre ne put s'empêcher de la trouver jolie et de lui sourire en retour. Il tendit la main qu'elle prit avec timidité. Elle désigna son col romain du menton.
-Quand on m'a dit qu'il y avait un prêtre ici, je m'étais attendu à un vieil homme moralisateur! s'exclama-t-elle.
Duo ricana.
-Ah, mais je peux être très moralisateur, mademoiselle. Que fait une ravissante jeune fille comme vous dans un institut de.. de fou, si je puis me le permettre?
-Ah, mais je peux être très fofolle, monsieur.
Elle lui lança un regard taquin. Duo sourit, complice, mais arrêta le jeu là, conscient de son serment de célibat. Il regarda derrière lui, anxieux, puis ne put retenir la question qui lui brûlait les lèvres.
-Je viens d'être accosté par un homme… assez jeune, je dois dire. Yeux bleus et étrangement fixes… vous savez de qui il s'agit?
La jeune femme fronça les sourcils puis émit une exclamation joyeuse.
-Ah oui, bien sûr! Son nom c'est Heero euh.. Yuy! Je ne me souviens plus pourquoi on l'a bouclé ici, mais je sais qu'on a failli l'envoyer à Ioh. Vous savez, le centre de psychiatrie pour psychopathes et types potentiellement dangereux…
Elle marqua un silence incertain. Tandis que Duo sentait son malaise revenir.
-On m'a dit que c'était une salle histoire… Mais Heero n'est pas bien méchant. Plutôt soumis et peu coopératif… Vous avez aussi du remarquer son euh manque d'enthousiasme.
-En effet… murmura Duo, pensif.
-Enfin, je dois vous laissé, on m'a appelé à la salle de conférence il y a près de dix minutes. Au plaisir de vous revoir, monsieur… euh?
-Duo. Enchanté aussi, mademoiselle..
Il jeta un œil sur la plaquette qu'elle portait au-dessus du buste.
-Hilde.
Ils se sourirent et chacun partirent dans une direction opposée. Décidément, cette jeune fille était adorable. Cependant, une nouvelle tâche noircissait l'esprit de Duo une tâche qui l'inquiétait… Un tâche nommé Heero.
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(1) Père Pivot: J'ai piqué ce nom dans le livre Sur le seuil de Patrick Senécal. Excellent livre, si on omet certaines longueurs.
(2) Je paris que plusieurs ont pensé à Heero!
Voilà, un premier chapitre de fini pour cette fic! Des commentaires?
