Auteur : Mineko-san.

Titre : Trouve moi.

Initialement le titre était 'Une vie à me chercher, une saison pour te trouver' mais je le trouvais un peu trop long alors j'ai coupé!

Disclaimer : les personnages appartiennent à Koichi Tokita.

Rate : T (ce premier chapitre est cependant lisible par tous, ce rate se justifiera par la suite.)

Notes : cette fiction se passe six ans après la fin du dernier manga/épisode de Gundam Wing sans tenir compte des suites (Endless Waltz & co)

Cette fiction contient du yaoi (je vous laisse découvrir les couples au fur et à mesure de l'histoire) cependant elle ne se définit pas entièrement par cela mais au moins vous êtes prévenu.

Sur ce, bonne lecture !


Il est temps d'avancer.

Elle n'était pas là… Avant il en aurait éprouvé un manque mais plus aujourd'hui. Cette situation n'avait plus rien de douloureuse, ni pour lui, ni pour elle. Ils n'avaient même pas essayé d'y remédier, à présent seule l'indifférence demeurait entre eux.

Ils vivaient encore ensemble, par habitude, trop occupés sur d'autres fronts pour régler une bonne fois pour toute la séparation. Au début, ils s'étaient probablement illusionnés à penser que les choses s'arrangeraient d'elles mêmes mais cela n'avait fait que les séparer un peu plus. Au final cela avait presque quelque chose de confortable : les choses ne changeaient pas, le doute et l'incertitude qu'entraînent les relations de couples n'existaient plus, et s'en était reposant.

Il avait dû se battre pour cette relation, surtout contre lui-même. Il avait appris à devenir un autre pour elle, en prenant le risque inconsidéré d'ouvrir son cœur pour la première fois. Il avait mis du temps à comprendre qu'il l'aimait, comme on met du temps à concevoir quelque chose qu'on ne connaît pas. Il l'avait aimée, aimée d'une tendresse à laquelle il se croyait inapte auparavant.

Cela lui laissait aujourd'hui un goût amer d'échec dans la bouche, il avait échoué à l'aimer pour toujours… Au fond, peut-être n'en était-il pas capable ? Dans ses bras il avait cru qu'il pouvait être autre chose que le parfait soldat, que même la guerre terminée il avait encore une raison d'exister. Aujourd'hui il se surprenait à douter de cela… Elle lui avait appris à être un homme et non pas une machine de guerre, que resterait-il de son humanité quand il la quitterait pour de bon ?

Heero soupira en retirant ses clefs de la porte de l'appartement qu'il venait d'ouvrir. Il était las et s'allongea pensif sur le canapé. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pu se reposer de la sorte, avec pour seule occupation de respirer. Il rentrait à peine d'une mission qui l'avait privé de sommeil pendant des semaines.

Finalement, sa vie n'avait pas tellement changé depuis la fin de la guerre. Le jeune homme était entré dans les services secrets du nouveau gouvernement mondial peu de temps après. Sa vie était donc resté 'mouvementée'. Il avait fait ce choix de carrière sous les conseils de Réléna, de toute façon aucune autre perspective de carrière ne lui était venue à l'esprit. A cette époque il n'envisageait pas vraiment d'avenir pour lui. Il s'était tellement préparé à mourir pendant la guerre qu'être vivant à la signature de la paix était presque incongru. La vie était devenu à ce moment là un objet encombrant dont il ne savait pas quoi faire.

Bien sur, elle l'avait aidé à donner un sens à sa vie mais aujourd'hui encore il se sentait de trop et peinait à discerner sa place dans ce monde où sa destinée était de mourir les armes à la main…

Bientôt, l'esprit engourdi par des semaines passées à veiller tard, il s'endormit, laissant ses sombres pensées à plus tard. Il plongea dans un profond sommeil, un sommeil lourd que nul rêve n'arpente…

...

Le jeune homme s'éveilla sous les rayons d'un Soleil naissant qui vinrent délicatement effleurer son visage. Heero se leva souplement et entrepris de se déshabiller puis de se mettre sous la douche. Il en profita un large moment, appréciant le plaisir simple de l'eau chaude coulant sur sa peau nue. Après des semaines d'infiltration dans les bas quartiers de la ville où lorsqu'il prenait une douche l'eau était souvent glaciale, il avait l'impression d'avoir atteint le Nirvana. Il serait bien resté une bonne heure ainsi mais il devait aller faire son rapport au chef des services secrets. Il s'y rendit d'un pas machinal, l'esprit vide, son corps connaissait le chemin et l'y mena tout seul.

Il arriva bientôt au pied du building et s'engagea dans celui-ci, une fois les mesures de sécurité passée il prit l'ascenseur qui le ferait descendre au plus profond de l'immeuble. Comme d'ordinaire il fît son compte rendu dans le bureau du chef de l'agence et donna ses recommandations pour la suite de l'opération. L'homme d'un âge déjà assez avancé le félicita et lui donna immédiatement les ordres pour sa prochaine mission. Heero ne se formalisa pas du fait que celle-ci commencerait dans six jours et pris congé.

Cependant alors qu'il s'apprêtait à sortir du bâtiment il tomba nez à nez sur Réléna et quelques uns des fonctionnaires qu'elle avait sous ses ordres. Heero ne fut pas vraiment surpris de la voir, le bureau des Affaires étrangères se trouvant à l'étage de l'immeuble. La jeune femme annonça à ses collaborateurs qu'elle les rejoindrait plus tard et ils furent seuls, ne sachant pas vraiment quoi se dire.

- Bonjour Heero, dit-elle simplement.

- Salut.

- Tu es enfin rentré de mission.

Le japonais acquiesça faiblement de la tête.

- Je dois y aller mais je crois qu'il serait temps qu'on discute, demain soir à l'appartement ?

Le jeune homme acquiesça à nouveau le regard égal.

Elle avait raison il était temps de mettre fin à cette relation qui de toute façon n'existait déjà plus que dans les apparences. Il ne se sentait pas triste, juste vide.

Elle le quitta avec un sourire et il sortit enfin de l'immeuble.

En empruntant l'ascenseur Réléna eu le cœur qui se serra en pensant au gâchis qu'ils avaient finis par faire de cette idylle. La jeune femme avait peu changé depuis la fin de la guerre : elle était resté entière, pleine de convictions et toujours fidèle à elle-même. L'exercice de la politique n'avait pas entaché sa soif de justice et son combat toujours permanent pour un monde meilleur. Réléna avait encore gagné en assurance de telle manière qu'elle dégageait à présent un aura charismatique qui faisait plié n'importe qui à ses arguments. La jeune femme s'était beaucoup engagée en devenant ministre des Affaires étrangères pour que ses idéaux se réalisent. Mais à quel prix? Elle avait perdu Heero. Tous deux avaient souvent été emmené à travailler ensemble au début de l'air de paix, mais au lieu de renforcer leur amour cela l'avait étouffé. Ils n'avaient pas su concilier leur travail et leur relation. Elle soupira. Aujourd'hui il ne restait plus rien. Bien sur il y avait encore de l'affection et une sincère amitié entre eux mais la passion était definitivement morte depuis plus d'un an. Réléna soupira à nouveau. Le temps des regrets devait se terminer, il n'y avait plus rien à sauver, il fallait se tourner vers l'avenir…

...

Heero n'avait pas envie de rentrer chez lui, ce qui ne serait d'ailleurs bientôt plus le cas, étant donné qu'ils avaient acheté l'appartement ensemble ils le vendraient sûrement. Il se entait étrangement calme comme si le néant avait décidé de le prendre pour hôte.

Il commença à errer dans les rues sans s'en rendre compte . Le fond de l'air était froid, le début de l'hivers commençant à se faire sentir. Heero fourra donc ses mains dans les poches de sa veste en cuir (1) et accéléra le pas en quête d'un café où il pourrait se réchauffer. Alors qu'il s'engageait dans une petite rue où il en avait vu un, son portable retentit :

- Oui ?

- Heero ! T'es où ?

Bien que le japonais reconnu immédiatement la voix, il était peu disposé à se faire ainsi apostrophé au téléphone :

- Cela ne te regarde pas, répondit-il froidement.

- Je crois que si au contraire ! Ca fait une demi-heure qu'on t'attend au restaurant !

- Au restaurant ? interrogea t-il surpris.

- Tu te fous de moi ?! s'insurgea son interlocuteur. Ca fait six mois qu'on a convenu de se retrouver ! hurla le jeune homme au bout du fil.

- J'ai été occupé ces derniers temps, se justifia vaguement le japonais.

- T'es où ? répéta son interlocuteur.

- A deux pas de la place de la Victoire, répondit-il machinalement.

- Ok, bouge pas j'arrive ! s'exclama le jeune homme avant de lui raccrocher au nez.


(1) : Et oui, même le perfect soldier peut avoir froid, la preuve il a finit par abandonner son débardeur vert.


J'espère que ce début vous a plu, bien évidemment toutes reviews est la bienvenue (je vous invite d'ailleurs à en laisser à la suite de la lecture de ce texte pour me donner vos impressions !)

Je devrais publier le chapitre deux la semaine prochaine au plus tard, il s'intitulera « Retrouvailles ».