Prompt : "Il
n'existe rien au monde de mieux qu'une paire de lunettes propre sans
brouillard interne." lancé par :
Hitto-sama
Rating
: G
Titre : Chasser les nuages
Arthur
sentait poindre le mal de tête. Depuis quatre heures qu'il
travaillait sur son article, il n'en pouvait plus. En plus, il
avait horreur des élections. Lou avait été un traître sur ce
coup-là. Ce n'était qu'une basse vengeance parce qu'il avait
osé publier un livre sans lui en parler, il le savait. Son article
sur Brian Slade avait été bon, certes, mais Arthur avait été loin
d'épuiser toutes les informations qu'il avait apprises lors de
son enquête et il avait tenu à écrire ce livre. Une délivrance
pour lui, après des années à être fan de Slade sans jamais
pouvoir s'en libérer. Maintenant, il avait chassé l'ombre de ce
chanteur androgyne de son esprit et c'était tant mieux.
Sauf
qu'il devait écrire un article sur le nouveau sénateur. C'était
sa punition.
- Arth ! Tu viens ? l'appela une voix depuis la
cuisine.
- J'arrive, répondit-il machinalement en fermant les
yeux pour chasser la migraine.
Après quelques minutes de noir, il
rouvrit les yeux et trouva son écran étrangement sombre. Il régla
la luminosité mais elle ne lui semblait toujours pas satisfaisante.
Réflexion faite, il n'y avait pas que son écran. Le monde
entier lui semblait sombre et trouble.
Renonçant à écrire ne
serait-ce qu'un mot de plus, il se leva et alla à la cuisine.
Curt
était devant la plaque chauffante et se retourna vers lui en
l'entendant traîner ses pantoufles sur le carrelage.
- Et ben
enfin !
Arthur grogna. Son mal de crâne gagnait du terrain et le
monde était toujours aussi flou. S'affalant sur une chaise, il
retira ses lunettes, plissa les yeux et les admira dans le rayon de
soleil qui passait par la fenêtre. La couche de crasse qui les
recouvrait expliquait pas mal de choses.
- Tu fais quoi ?
demanda-t-il en nettoyant ses verres avec un chiffon.
- Des
pancakes.
Ce qui expliquait la buée, donc la crasse sur ses
lunettes. Finalement, le monde n'était pas devenu soudainement
plus sombre de lui-même.
Arthur remit ses lunettes avec
satisfaction. Il n'y avait rien de mieux au monde qu'une paire de
lunettes propres sans brouillard interne, surtout lorsqu'il
s'agissait de regarder les fesses de Curt Wild, de *son* Curt Wild,
dans un jean aussi troué que celui qu'il portait
actuellement.
Arthur sourit. Lorsqu'on prenait la peine de
chasser les nuages, la vie valait la peine d'être vécue.
