Bonsoir !
Voilà après plusieurs OS je me lance dans une fiction sur la série Hannibal que j'adore. C'est un défi que je me lance, car ce n'est pas un thème facile si on veut respecter le côté psychologique de l'histoire donc j'espère que je vais réussir et que vous retrouverez les personnages de la série.
Je remercie ma beta, Myrrdyn qui connait les personnages de (A à Z et est à fond sur la psychologie donc si vous avez besoin d'aide aller la voir vous ne le regretterez pas ! De plus elle fait preuve d'autant d'enthousiasme que si c'était son histoire à elle !
Les personnages ne m'appartiennent pas, je ne fais que les animés.
Ma fanfiction se situe vers la fin de la saison 1, des détails risques de ne pas être les mêmes si je pense que pour mon histoire ça doit être différent. ^^
Sur ce je vous laisse lire à votre aise ~
Prologue
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Cela faisait déjà un moment que Will était au courant des penchants d'Hannibal. Depuis le début, c'était lui l'auteur de tous ces meurtres, c'était lui l'Eventreur de Chesapeake. Au fil des enquêtes, ses doutes et ses craintes s'étaient petit à petit portés vers le psychiatre.
Au début, il avait gardé le secret: il n'arrivait pas à aborder le sujet avec lui ou avec Jack, lequel aurait immédiatement fait une descente chez le médecin. À présent qu'il se trouvait là où il était, Will savait que Jack ne s'en serait pas sorti, surtout s'il était venu seul pour avoir des explications, se sentant trahi comme lui l'avait été en apprenant la vérité.
Il était passé par plusieurs phases : tout d'abord il avait été dans le plus grand des désarrois, confus. Pour la première fois, il doutait de lui. Il ne savait pas s'il avait raison sur ce tueur et si c'en était réellement un. Ensuite, la colère était arrivée. Depuis le début, il avait sous les yeux un psychopathe et il ne l'avait pas remarqué. Pire, il s'était même confié à lui. L'incompréhension était ensuite survenue. Pourquoi tuait-il toutes ces personnes ? Elles n'avaient rien en commun: il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il les avait choisies. Son but, lui, était clair, il prélevait des organes et ce n'était pas difficile à en deviner le pourquoi. Après un temps de déni, il avait enfin fini par accepter l'inacceptable : la personne en qui il avait le plus confiance n'était qu'un tueur sans pitié qui l'avait manipulé depuis le début.
Le secret l'avait rongé durant des jours, il ne comprenait pas comment Hannibal avait pu commettre de tels actes. Actes qu'il qualifiait d'inhumains. C'est pourquoi il avait fini par se confronter à ce tueur.
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" - Et bien Will, me voilà démasqué, il ne sert à rien de le nier, cela ne ferait que retarder l'inévitable. "
" - Comment avez-vous pu... tous ces meurtres. Comment ? "
" - Le mot exacte Will, est sans doute pourquoi ? "
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Ils étaient chez le psychiatre, plus précisément dans sa cuisine toujours aussi impeccablement bien rangée. Seul le comptoir les séparait, mais Hannibal avait balayé d'un mouvement cette séparation en le contournant d'un pas lent et assuré. Son visage était neutre, même si un petit sourire satisfait menaçait de naître à la commissure de ses lèvres.
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" - Pourquoi ? " rectifia Will en le suivent du regard, il ne bougeait pas, mais il restait sur ses gardes.
" - Pourquoi une mère noie-t-elle soudainement son nouveau-né, pourquoi des enfants s'acharnent-ils sur un animal, pourquoi certaines personnes aiment-ils la violence durant un acte sexuel, énonça Hannibal. Chacun a des pulsions qu'il ne contrôle pas et qui viennent d'un passé qu'il ne préfère pas divulguer."
" - C'est votre cas ?
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Hannibal n'avait pas pris la peine de répondre.
La suite de la conversation était floue dans l'esprit de Will. Il se souvenait avoir senti une pression contre sa trachée, pression qui s'était transformée en étau lorsqu'il s'était mis à se débattre. D'abord avec ferveur, puis de plus en plus désordonné, de plus en plus paniqué au fur et à mesure que son cerveau commençait à souffrir du manque d'oxygène. Jusqu'au black-out.
À son réveil il se trouvait dans une pièce sombre et froide. Il était incapable de dire depuis combien de temps il était là, mais son corps ankylosé lui indiquait que ça faisait au moins une journée. À même le sol, c'était là qu'il se trouvait. Il avait tenté de s'échapper de cet endroit, sans résultat, il était coincé entre quatre murs et une porte en acier sans poignée à l'intérieur, plongé dans le noir. Il était piégé comme un rat. Le silence le rendait dingue: aucun bruit ne lui parvenait de l'extérieur. À plusieurs reprises, il avait hurlé pour qu'on vienne à son aide, mais sans succès. Comme seule réponse, il avait reçu l'écho de sa voix.
Ce fut seulement deux jours plus tard qu'Hannibal lui fit l'honneur de sa présence. Il s'était présenté à lui dans un costume vert olive bien repassé et une coupe sans un cheveu qui dépassait. Il était parfait, comme toujours, contrairement à Will qui portait encore ses vêtements de sa venue chez Hannibal : une chemise bleu nuit et un pantalon noir. Mais il manquait deux choses : ses chaussures et ses chaussettes.
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- Bonjour Will, comment allez-vous ?
- Où suis-je ? demanda-t-il d'une voix rauque. La lumière qui filtrait derrière le psychiatre l'aveuglait, il dû regarder le sol pour se protéger de cette dernière. Ce geste pouvait paraître telle une forme de soumission, du point de vue d'Hannibal. Le psychiatre apprécierait sans doute.
- Je ne pouvais pas vous laisser partir Will, vous alliez me dénoncer à la police, vous vous souvenez ? dit-il parfaitement calme.
- Pourquoi ne pas me tuer ? Cela vous faciliterait les choses.
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Hannibal s'approcha et s'accroupit devant Will.
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- Vous ne le voyez pas encore, mais nous avons un grand avenir ensemble: vous tuez serait du gâchis, alors je ne le ferai pas.
- Comment ça, un grand avenir ?
- Le dire maintenant ne servirait à rien, vous oublierez de toute façon.
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Il se releva et sortit un instant de la pièce, avant de revenir avec un plateau. Une assiette était joliment dressée. Il y avait là des légumes disposés comme une œuvre d'art et de la viande finement coupée.
Cette viande...
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- Hors de question que je mange une de vos victimes...
- Il le faudra bien Will, sinon vous allez vous affaiblir. N'hésitez pas à boire de l'eau, il faut bien vous hydrater.
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Sans ajouter un mot de plus, il quitta la pièce en veillant à bien la refermer. Son plan était de détruire la structure psychologique de Will et de la remodeler pour qu'elle soit telle qu'il le désirait. Il était doué pour cela et pour plein d'autres manipulations psychologiques. Il était patient, alors il prendrait tout son temps avec son protéger, cette proie délicieusement sienne. Il n'avait pas voulu le tuer, car il savait qu'au fond, Will était le seul qui pouvait le comprendre réellement, grâce à sa faculté à pouvoir se mettre à la place d'un meurtrier et d'entrer dans sa tête. Il savait qu'il y avait un tueur en Will, qui ne demandait qu'à être libéré et c'est ce qu'il comptait faire. C'était son devoir envers lui. Son cadeau.
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Les jours passaient et Will refusait toujours de manger la viande, il se contentait des légumes qu'Hannibal acceptait de lui donner dans son assiette, mais ça ne suffisait pas à le garder en bonne santé: son corps avait besoin de plus de nourriture, ainsi que de lumière. Oui, de lumière. Il était constamment plongé dans l'obscurité. Les heures et les jours se confondaient, Will avait fini par perdre la notion du temps. Il ne savait même plus quand était le jour et la nuit. Hannibal l'informait des jours passés, mais il ne savait pas s'il pouvait le croire. Dix-huit jours s'étaient apparemment écoulés. Cela faisait-il vraiment aussi longtemps ? Ou moins ? Perdre la notion du temps c'était perdre ses repères, son accroche avec le présent et c'était très perturbant, même destructeur. Les minutes, les heures, les jours, cela ne voulait plus rien dire dans cette prison de ténèbre. Il ne pouvait pas rester insensible à ce qu'Hannibal lui faisait endurer, ça l'affectait beaucoup.
Le professeur en criminologie était quelqu'un de très solitaire et pourtant il ressentait le besoin d'avoir de la compagnie. Ne pas pouvoir échanger quelques mots avec une autre personne le rendait nostalgique. À plusieurs reprises il s'était surpris à parler tout seul avant de reprendre ses esprits et de cesser cette folie.
Il ne voulait pas manger la viande que lui offrait Hannibal, mais la faim était trop grande. Alors, au bout du vingt-quatrième jour -jour dit par le tueur-, il prit un morceau et après une longue hésitation le mit en bouche. Malgré son dégoût, il ne pouvait nier les saveurs exquises qui s'en dégageaient.
En agissant de la sorte, c'était comme s'il acceptait les actes d'Hannibal et sa manière de vivre: ce qu'il ne voulait pas, mais la faim le tenaillait constamment et encore plus au fil des jours.
Satisfait de ce petit progrès, le psychiatre continua de le nourrir dans l'obscurité pendant plusieurs jours encore, avant de le changer d'endroit. À son grand étonnement, Will remarqua qu'il était depuis tout ce temps dans le sous-sol du docteur, il n'avait jamais quitté la demeure.
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- Un bain vous remettra sur pied, ainsi qu'une bonne nuit de sommeil dans un lit. Et bien sûr, un bon repas, dit Hannibal en le faisant entrer dans la salle de bain.
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La pièce était moderne et assez épurée. Le sol était en marbre noir avec des stries gris foncé qui contrastaient légèrement. Les murs blanc cassé donnaient un aspect plus grand à la pièce. Il y avait le strict nécessaire : une baignoire au milieu de la pièce, blanche et profonde avec un robinet sur pied, très design, un miroir de plein-pied et un évier double surélevé dont la profondeur ne dépassait pas dix centimètres. Pas de douche...? Will ne s'attarda pas sur ce détail et se laissa entraîner jusqu'à la baignoire déjà remplie d'eau.
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- Je vais vous déshabiller Will, inutile de résister, c'est pour votre bien.
- Pour mon bien...
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Will voulut rire, mais son action provoqua une quinte de toux assez rauque. Le psychiatre frotta son dos puis commença à lui ôter ses vêtements avec délicatesse, ce qui le déconcerta.
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- Le lion amadoue toujours ses proies avant de les dévorer..., dit-il, la voix toujours aussi enrouée.
- Me voyez-vous comme un prédateur, Will ? demanda-t-il en l'aidant à entrer dans le bain.
- Celui qui tue et chasse ses victimes est un prédateur et vous en êtes un redoutable...
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Le docteur Lecter se contenta de sourire. Il trempa une éponge naturelle et non synthétique dans l'eau et frotta le dos de Will.
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- Pourquoi faites-vous tout ça ? Pourquoi ne pas me tuer ?
- Nous allons devenir de bons amis Will et vous tuer serait du gâchis, répéta Hannibal en sachant qu'il avait oublié leur conversation des premiers jours. Le regard d'Hannibal était peu expressif, mais cette fois Will avait détecté une petite étincelle d'excitation à l'évocation de leur avenir ensemble. Un frisson d'effroi parcouru son échine, alors qu'il essayait d'imaginer ce que l'homme lui réservait. Il savait à présent de quoi il était capable et il ne pu s'empêcher de penser que la mort aurait sans doute été une issue préférable, pour ne pas dire clémente. Alors il redoutait le pire même s'il avait dit qu'il n'allait pas le tuer.
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Will essayait d'avoir les idées claires mais il se sentait vaseux et épuisé. Tout ce qu'il avait envie de faire était de se laisser submerger totalement par l'eau. Certains des mots qu'Hannibal prononçait faisaient écho en lui, tandis que d'autres lui semblaient lointains, comme étouffés. Il devait se concentrer pour rester dans le présent et connecté à la réalité. De plus, l'éclairage lui faisait mal aux yeux malgré sa faible intensité, son kidnappeur avait pensé à son confort mais ce n'était pas suffisant.
Ce qui l'interloquait, c'était son comportement envers le psychiatre, il avait horreur d'être touché et pourtant, là, il ne disait rien, il lui était totalement soumis et au plus profond de lui, il voulait encore de ce contact avec Hannibal... Qu'est-ce qui lui arrivait ? Était-il en train de changer ou était-ce dû à la situation ?
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- Cessez cette influence sur moi, je n'aime pas ça, dit Will en repoussant sa main alors qu'il passait l'éponge sur son torse pâle.
- Cette influence comme vous dites, vous sera bénéfique et à la fin vous en aurez besoin, vous la réclamerez, lui répondit Hannibal avec assurance, comme s'il savait avec précision comment les événements allaient se dérouler.
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Leurs regards se croisèrent un instant, il croyait en ses paroles et c'est ce qui l'effrayait.
C'était le début d'une grande histoire... de meurtres.
Voilà c'est fini pour le prologue, j'espère que ça vous aura plu ! :)
