Petite intro :

Voilà, c'est ma première fanfic, j'ai eu un peu de mal pour comprendre le fonctionnement du site, mais bon après avoir bataillé une semaine, j'ai réussi enfin ! J'espère que ça vous plaira et n'hésiter pas à mettre une petite review pour me dire si vous trouver ça sympa ou bien si un truc dérange, bah aussi, je ne suis pas contre la critique constructive.

Il y aura en gros un chapitre toutes les deux semaines, j'ai un peu d'avance donc pas de soucis, je tiendrai les délais. ^^

Chapitre 1 : Rentrée

2011, aujourd'hui, l'humanité a fait d'énorme progrès, des moyens de communication rapides, des soins de plus en plus efficaces, une vie de plus en plus longue et libre... Un vent de modernisation souffle sur tous les continents de la planète. Partout ? Non, une petite région résiste et résistera toujours contre l'envahisseur. Un endroit où l'électricité n'est même pas envisagée, où les principes de la physique et de la chimie sont bafoués. Oui un endroit résiste encore et toujours à l'évolution préférant rester coincé au Moyen-Age, s'éclairer à la bougie et écrire sur des parchemins extrêmement chers avec des pots d'encre et des plumes d'oie à la con ! Évidemment vous l'aurez deviné, je parle de cette magnifique, de cette prestigieuse école qu'est Poudlard. Un endroit sans internet, sans réseau, sans télévision. Juste des livres, des bougies et des sorciers. Et c'est dans cet endroit que j'étudie. Oui ! oui, on peut dire elle a trop de la chance, elle va à Poudlard, elle fait de la maaagie ! Blablabla... Non ! Non, je ne suis pas d'accord ! Moi, Alexie Bower, 15 ans en 5e année de Poufsouffle, je dis non ! Ce n'est pas une chance d'étudier dans une école qui se remet avec peine de sa guerre, et surtout ce n'est pas une chance de vivre comme au XIIIe siècle, c'est limite si les toilettes ne se résumeraient pas à une cabane au fond du jardin.

Je suis issue d'une famille moldue, enfin ma mère surtout, parce que mon père je n'ai pas la moindre idée de qui il est. Un sorcier sûrement mort durant la guerre avec Voldemort, mais qui a eu le temps de m'inscrire dans la meilleure école de sorcellerie de Grande-Bretagne. Et non, je n'ai pas peur de prononcer Voldemort, pour la simple et bonne raison qu'avant mon entrée dans le monde de la sorcellerie en 2007 je n'en avais jamais entendu parler et maintenant, il est mort, alors quel est l'intérêt de s'effrayer d'une ombre ? Enfin ce qu'il faut retenir c'est que j'ai été nourrie à la télévision, à l'internet, aux jeux vidéo et au réseau, et que c'est devenue mon air, mon eau, ma drogue. Alors bien sur, quand j'ai reçu ma lettre, étant une jeune fille désabusée et sceptique croyant plus à la science qu'à la magie, je l'ai jetée dans la poubelle pensant à une mauvaise blague. Et puis quand je me suis retrouvée noyée sous des flots de lettres cachetées à la cire, j'ai décidé de me rendre sur ce chemin de traverse, n'ayant pas la moindre idée de comment il fallait faire. Enfin si, on m'avait gentiment donné quelques instructions, ainsi que de la poudre de cheminette, mais ça avait l'air tellement ridicule...

Et puis j'ai tenté et je ne me suis jamais sentie aussi débile que la fois où je me suis retrouvée sous la cheminée, une poignée de cendre dans les mains à hurler « Chemin de traverse », tout en étant filmée par ma mère pour se moquer de moi et montrer ça à mes futures copains, et quand elle m'a vue disparaître pour de vrai, elle est tombée dans les pommes. Ensuite ce fut une suite de situations totalement saugrenues, à discuter avec des gobelins comptables même pas verts comme dans tout bon livre fantastique, à me trimbaler avec des sac de pièces, dont le système d'équivalence était aussi logique qu'était la création de l'ornithorynque, donc pas logique du tout. Et puis bon sang, il pourrait envisager de faire des cartes de crédit, parce que ça pèsent lourd au bout d'un certain temps ces tas de gallions d'or, de mornilles d'argent et de noises de bronze. Enfin à l'époque, j'étais moins cynique, en réalité, j'étais carrément euphorique. Surtout quand je suis allée m'acheter une baguette magique, en orme, 32 cm, plutôt souple, avec un crin de licorne.

Puis est arrivé le moment de prendre le train, sur une voie qui n'existait pas. Mais bon là aussi, j'avais eu droit à quelques explications, foncer entre les piliers du quai 9 et 10 de la gare de King's cross. Ma mère, après la mésaventure de la cheminée, s'est décidée de prendre au sérieux tous ces « trucs magiques ». Et pour ma sécurité elle voulait tester tous les piliers qu'on croiserait. Au premier pilier, elle a foncé tête baissée, pour se le prendre en pleine face. Imaginez la scène, une femme d'affaires d'âge moyen, se retrouvant allongée par terre après avoir percuté un pilier, le nez en sang, et des passants chuchotant « alcoolique », « droguée » ou « mère indigne ». Là je crois que c'est le moment où ma mère s'est sentie vraiment débile et par la même occasion moi aussi. Mais bon, mis a part ça, ça a été assez simple de trouver le quai du Poudlard express, à partir du moment où l'on avait trouvé une famille de sorcier à suivre. Après tout, qui d'autre se balade avec 150 kg de bagages et un hibou ? Et plus le temps passe, plus je les reconnais facilement, en tout cas les sorciers de sang-pur. Ils sont habillés de la façon la plus ridicule possible, ils n'ont pas l'air de se rendre compte que les vêtements dont ils s'affublent, aucun moldu sain d'esprit ne les mettrait aujourd'hui. Mais passons, les fautes de mauvais goût vestimentaire de mes camarades seraient trop longues à traiter. Même si moi-même, je ne suis pas un modèle de mode, mes vêtements de garçon passent inaperçus au moins. Vint ensuite le moment du départ, ma mère pleurant en me voyant partir tout en répétant cette litanie que tous parents prononcent à chaque étape de notre vie, « Ils grandissent si vite. Je me souviens encore (insérer un moment très gênant de votre enfance que vous auriez souhaité oublier). »

Je me suis retrouvée dans un compartiment, avec d'autres petites pré-ados, parlant un langage codé et évitant mon regard comme la peste. A ce qu'il paraît, j'aurais un regard glacial, il me donnerait un air hautain et désabusé. Peut-être la couleur, bleu clair, où bien mes sourcils, je n'en sais rien. Ce fut donc 7 longues heures de babillage sorcier incompréhensible et d'indifférence, il faut dire que je n'avais pas non plus fait l'effort de sortir de ma bulle, premièrement parce que j'étais timide, deuxièmement parce que ces filles me donnaient la chair de poule, trop enthousiastes, trop parfaites et surtout trop extraterrestres, et puis les filles je les trouvais toujours un peu chiantes.

Enfin, me voilà 5 ans plus tard, dans cette même cabine, à attendre mes camarades de la maison Poufsouffle, les blaireaux comme on nous appelle affectueusement dans l'école. Chaque année je suis la première arrivée dans le train, j'ai toujours eu horreur d'être en retard, et rater le Poudlard Express fait partie de l'un de mes pires cauchemars. Harry Potter en revanche, était connu pour toujours être limite avec les horaires du train, du coup la plupart des élèves font pareil. Oui c'est très hype, trop cool, de faire tout comme Harry Potter. C'est la Pottermania à Poudlard. Tous les petits sorciers rêvent d'être à Griffondor, de dormir dans le lit du héros, d'aimer et de détester les mêmes matières que lui. Il y a aussi quelques jeunes filles qui désirent ressembler à Hermione Granger. En gros tous les ans, on voit arriver un groupe de mini-Harry et de mini-Hermione en première année, parfois de mini-Weasley. Et puis en grandissant ils comprenaient que c'était complètement idiot de rejouer la guerre des clones. Mais ça laisse des marques, aussi la mode des lunettes rondes est toujours d'actualité, être une grosse tête c'est cool et surtout quand on est pas à Griffondor, on a raté sa vie. Alors là, c'est la chose la plus flagrante dans l'école, les winner sont en rouge et or, tous les autres sont là pour les mettre en valeur. Une des raison pour lesquelles ces élèves me répugnent, c'est comme s'ils avaient participé à la bataille finale, alors que non, ils ne sont pas différents de l'adolescent moyen, ils sont limites plus abrutis même, toujours à foncer la tête la première, et à prôner les traditions sorcières, « préservons notre culture ! A bas la mondialisation ! », ils ressembleraient presque à des Serpentard en moins intelligents, ce sont les pires ennemies des ACM, les Amis de la Culture Moldue, dont je fais bien évidemment partie, même si on est 5, mon groupe d'ami et moi en fait.

On fait souvent passer des pétitions pour faire installer internet ou au moins la télé, mais on attire pas trop les foules. Quand je me suis rendue compte qu'il n'y avait pas cet élément essentiel de notre temps qu'est internet, j'avais poussé un cri de désespoir qui avait résonné dans tous les couloirs de l'école, rien ne pouvait être plus horrible, mais ce n'était pas fini, j'avais amené ma P5P, une console portable, et il n'y avait pas une seule prise pour la recharger, j'étais scolarisée dans l'enfer sur terre pour les geeks. Mais je n'étais pas seule, un autre hurlement avait fait écho au mien, une autre personne venait de comprendre dans quel horrible endroit il avait atterri. C'est devenu mon premier ami dans ce monde de désolation, Jordan Davis, que ses proches nomment JD, un garçon grand et frêle, les cheveux châtain long, parfois attachés parfois lâchés et des lunettes rondes avec verre photosensible. Les autres élèves pensent qu'elles sont magiques, alors que c'est juste de la science, parfois ils me désespèrent. Comme moi, il était issu d'un monde sans sorcier, aucune personne de son entourage n'en faisait parti. Ce point commun nous a rapproché, en plus du fait que lui aussi était un fan de jeux vidéo, mais surtout un grand fan de film et de tout ce qui touche de près ou de loin aux caméras. Et il ne pouvait pas faire marcher la sienne dans l'enceinte de Poudlard, à cause de cette protection totalement inutile qui empêche tout produit électrique de fonctionner. Mais on avait résolu le problème en hybridant nos précieux appareils, chez un chinois de Pré-au-Lard installé depuis la fin de la guerre contre les forces du mal. Ils fonctionnent désormais sans électricité, juste avec de la magie, le rapport qualité prix est excellent, et son canard laqué est à se damner.

La porte du compartiment s'ouvre d'un seul coup, me faisant sursauter et relever les yeux de ma petite P5P. Quand on parle du loup... C'était JD, avec la camera déjà en marche, le viseur pointé sur moi :

_ Salut ! Comment c'étaient les vacances alors ? Contente de retourner à Poudlard ? Commence-t-il à me demander joyeusement.

_Rhaaa, tu sais que j'aime pas être filmée.

Je mets alors ma console portable devant mon visage, et là il me fait son petit cinéma habituel, son regard de chien battu qui me faisait accepter tout et n'importe quoi. Mais comment dire non à cette paire d'yeux chocolat brillants d'enthousiasme ? Je soupire et enlève l'obstacle entre moi et la machine diabolique de Jordan. Et je le vois fier d'avoir encore pu me faire plier, mais un jour il me le paiera, un jour il me le paiera :

_Alors ? Les vacances ? Prête pour notre 5e année, des appréhensions pour le BUSE ?

_Les vacances se sont bien passées, j'ai fais le plein de jeux vidéo et de BD pour tenir et sinon, je ne vois pas pourquoi je devrais appréhender les examens puisque le travail que je vise ne nécessite pas de grand diplôme.

_Ah oui et quel est donc ce travail ?

_Dis donc, tu vas m'interroger et me filmer comme ça pendant tout le trajet ?

_Seulement si tu ne veux pas répondre. Réplique-t-il.

_Tu sais très bien quels sont mes projets puisque tu fais parti du business.

_Oui mais la caméra ne le sait pas, et cet année j'ai décidé de faire un film sur « Le BUSE, la dure réalité des élèves de 5e année ».

C'est ça le truc de JD, faire un film sur tout et n'importe quoi. Il a toujours sa caméra avec lui. Et il filme ce qui lui semble avoir un intérêt, donc tout en fait.

_Tu n'as qu'à demander à Violet. Elle, elle aime être sous les projecteurs.

JD s'installe sur la banquette d'en face, tout en filmant par la fenêtre :

_Regardez tout ce monde sur le quai, mais malgré cette foule je peux voir Violet Castle mentionnée par notre amie Alexie Bower, fendre la foule. Chaque année cette élève de Poudlard arbore un style des plus détonant avec l'ambiance strict de notre école. Commente-t-il pour son nouveau documentaire.

Il est vrai que l'on pouvait définir Violet ainsi. Détonante, et légèrement folle. Elle aurait presque eu sa place à Griffondor, elle était plutôt du genre à foncer dans le tas et à appuyer là où ça fait mal. Mais c'est une excellente amie malgré son excentricité, et débordante d'amour comme l'est la plupart des élèves de la maison jaune et noire. On s'est retrouvée dans la même famille, Poufsouffle, nos lits étaient voisins, alors on s'est dit autant devenir amie, et elle semblait avoir un peu plus de personnalité que les 3 autres filles avec qui on partageait la chambre, des filles plutôt peureuses, et naïves. Notre passe-temps à Violet et moi c'est de trouver un moyen de les effrayer, celle qui en fait le plus angoisser à gagner.

Mais revenons au présent, je vois JD braquer sa caméra vers la sortie, une autre personne vient de faire irruption dans notre compartiment. Bien que je m'attendais à Violet, c'est Shaun qui se tient dans l'embrasure de la porte. Il me fonce dessus et commence à me décoiffer en coinçant ma tête sous son bras musclé de batteur de notre équipe de Quidditch :

_Alors petite tête, je t'ai manqué ? Tu t'es encore coupé les cheveux comme un mec à ce que je vois !

Shaun Addams, un garçon tout en subtilité, lui et moi, c'est chien et chat, on est quasiment jamais d'accord, surtout sur le sujet épineux de son sport favoris.

_Lâches moi ! Sale homme des cavernes !

Je me débats et pince là où je peux. J'entends JD faire une description brève de cette tornade. Cet auto-proclamé brun ténébreux s'est fait une place dans ma vie après notre premier cours de vol. L'un des pires moment de ma vie (pour changer), même la poudre de cheminette vient en second dans ce cas. J'ai toujours eu le vertige, j'ai une peur viscérale des hauteurs. Alors évidemment, à notre premier cours de vol, je n'étais pas très à l'aise, en fait j'étais transpirante, toute blanche et tremblante. Et quand finalement j'ai réussi à enfourcher cet horreur de paille et de bois, cette erreur de la nature, cette invention du diable, j'ai été propulsée beaucoup plus haut que le reste des élèves, le professeur Bibine a bien tenté de me redescendre, mais j'ai glissé du balai à cause de mes mains moites. J'aurais pu être gravement blessée si ma chute n'avait pas été ralentie par un idiot volant pas loin en-dessous. On a été alité deux jours, et on s'est hurlé dessus pendant toute cette période, à se traiter d'abrutie et à se jeter tout ce qui nous tombait sous la main, surtout des dragées surprises de Bertie Crochue. Malgré ça, je lui étais reconnaissante d'avoir amorti ma chute. Même si je ne le lui avouerai jamais. Je me contente de rester une amie fidèle et loyale comme tout bon Poufsouffle qui lui balance quelques pics de temps à autres.

Enfin, il me relâche, j'ai les cheveux en pétard, et lui est essoufflé d'avoir trop ri. Ça, depuis qu'il était devenu plus grand que moi, il profitait ouvertement de cette avantage. Heureusement pour moi, on ne me considère pas comme une fille dans l'école, sinon son fan club m'aurait lynchée depuis longtemps. Il est vrai qu'il a un certain charme, des yeux d'un joli bleu électrique, des traits fins, des cheveux bruns dont la coupe négligée a été savamment réfléchie. Il reste tout de même un blaireau, donc ça lui fait un sacré handicap dans ses points de charisme.

_Tu ne m'auras vraiment pas manqué ! Dis-je tout en recoiffant mes pauvres cheveux noirs.

_Je sais que dans ces paroles pleine de fiels, tu avoues tout l'amour que tu ressens pour moi.

_Jamais de la vie sale sportif !

_Grincheuse !

_Je ne suis pas une grincheuse !

_Comme vous pouvez le voir, Shaun est l'une des rares personnes de l'école à faire perdre l'éternel calme d'Alexie. Commente JD.

_Je suis le meilleur. Continue le brun ténébreux à deux balles en se collant devant la caméra.

_Dans tes rêves.

Je marmonne cette phrase qui passe inaperçue car une deuxième tornade rentre dans notre compartiment. Ça y est, Violet Castle fait son entrée. Et cet année sa coloration est un blond quasi blanc, même ses sourcils et ses sils sont teintés. Ce qui contraste énormément avec sa peau mat de métisse, sa mère est une indienne moldue, son père un sorcier anglais. Elle arbore du vernis doré et du maquillage extravagant, elle rend bien hommage à son idole, son maître à penser, sa déesse, Lady Gaga. Elle prend la pose et lance solennellement :

_Violet est dans la place ! Elle est prête pour les autographes !

_Parler de soi à la troisième personne c'est plutôt déconseillé, ça te donne un air schizophrène.

_Méchante ! Tu n'auras pas de bisous comme c'est ça !

Je remercie le ciel pour ça, les contacts physiques c'est pas mon truc.

_Shaun trouve que c'est classe !

_JD aussi.

_Vous ressemblez à des Griffondors quand vous parlez comme ça.

La demi-indienne embrasse Shaun à ma gauche puis JD avant de me tirer la langue et de se mettre au côté du cameraman qui commence son interview :

_Les vacances se sont-elles bien déroulées pour notre amie Violet ?

L'objectif est rivé sur les yeux marron clair de l'intéressée :

_Très certainement, j'ai rendu visite à mes grands-parents en Inde et on a fait un petit tour du pays, mon grand frère est resté là-bas pour étudier la faune et la flore magique avec d'autres botanistes...

Je n'écoute plus trop, les vacances de Violet, je les connais déjà pour avoir eu droit à un compte-rendu complet il y a quelques semaines. Je regarde le quai par la fenêtre à la recherche du dernier de la bande. Le train part dans 5 minutes et je ne vois aucun signe de Luke Martins ou Blondie pour les intimes. En revanche je remarque quelques 5e année, qui se ruent dans le train, et parmi eux j'entraperçois Brittany Oaken, une griffondor pas mal populaire, et sa cour, composée de Fanny Eastwood, la comtesse des ragots et Eden Lawrence, les oreilles traînantes, espionne redoutable de l'école. Je vois aussi des premières années totalement terrifiés, d'autres excités, des parents inquiets ou fiers et le chef de gare qui commence à faire rentrer tout ce petit monde pour fermer les portes. Je m'inquiète un peu et me tourne vers Shaun :

_Tu as vu Luke ?

_Ouaip, il allait dans le wagon des préfets, il viendra nous voir quand sa réunion sera fini.

_Préfet ?

_Ouais je sais, McGonagall a fait un drôle de choix. Mais, peut-être qu'il nous surprendra. Dit-il en haussant les épaules.

_Je sais pas... les responsabilités c'est pas trop son truc.

_Au moins les gens réfléchiront à deux fois avant de l'emmerder.

_Mmmh.

Je mets ainsi fin à la conversation.

J'entends le sifflet du chef de gare suivi de celui du Poudlard Express. Je sens mon ventre se crisper comme à chaque fois que je m'éloigne de la civilisation. Je sors alors une sucette pour me détendre. Pas les cochonneries que font les sorciers avec leurs effets secondaires bizarres, non juste une bonne vieille confiserie à la cerise sans surprise, Violet dit qu'un jour toutes mes dents tomberont à force de prendre de ces confiseries pour me détendre. Puis je pense à la dernière phrase de Shaun et à toutes les fois où Luke est venu pleurer dans mes jupes pour que je le venge des vilains qui lui ont fait des saloperies. Je n'arrive pas à le voir dans ce rôle de préfet sûr de lui, même si c'est quelqu'un de plutôt calme et tolérant, j'ai toujours cette image de petit peureux. La première fois que je lui avais parlé, j'ai cru qu'il avait en face de lui un troll des cavernes. Bon, OK pour un sorcier sang-pur qui n'a jamais entendu parler de Star Wars, « Luc... je suis... ton père ! » peut sembler être un phrase d'accroche plutôt moyenne. Voire, venir de quelqu'un de complètement dérangé. Mais bon ça lui a permis de découvrir cette saga dont il est raide dingue aujourd'hui. Et puis le souvenir de sa tête d'ange aux bouclettes blondes complètement terrorisée, fait partie de mes préférés. Rien que d'y repenser me donne le sourire. Mais, le petit garçon aux yeux verts toujours écarquillés n'est plus, il a grandi. Et pas forcement en bien. Il a le don de mettre mal à l'aise, conjuguer son physique adorable de gentil petit écolier à des remarques cinglantes, perverses ou gores. Il a aussi cette désagréable habitude d'envahir les espaces vitaux des autres.

Le train prend de la vitesse et le quai disparaît, les champs l'ont remplacé. JD filme le paysage, Violet a sorti son Aïpod et tente de faire écouter sa « musique de sauvage » à Shaun qui ne semble pas emballé. La bataille entre ces deux là a commencé, qui va céder le premier ? Je m'écarte un peu pour éviter coup de coude et gifles potentielles. Je vois Shaun abdiquer, les écouteurs sont vissés à ses oreilles, Violet l'observe et attend l'avis du sportif. JD s'est séparé de sa caméra, elle continue à nous filmer mais en flottant dans un coin de la cabine grâce à un sort de lévitation. Il me regarde intensément, je connais ce regard, ça y est le moment tan attendu est arrivé... Il va enfin me le dire :

_C'est l'heure de faire une partie de Donjon et Dragon !

Il sort ses bouquins de maître du jeu. Rien ne vaut un petit jeu de rôle pour faire passer le temps ! Une petite chasse de vrai gobelin, verts et idiots qui passe leur temps à piller des villages, ça défoule. Surtout quand on a bataillé tout un après-midi avec les vrais gobelins à Gringotts pour une noise de mes deux. On a tous notre fiche de personnage sortie, Shaun joue un voleur nul en discrétion, Violet une mage spécialiste en boule de feu qui atteint les coéquipiers et normalement Luke joue un prêtre spécialiste de « je soigne les ennemies , il n'y a que ma guerrière qui tienne la route. La pauvre, devoir se trimbaler de tels boulets... Et je plains aussi JD, je ne conte plus le nombre de scénario qu'on lui a pourri. D'ailleurs ça fait longtemps qu'il a abandonné l'idée de nous faire une aventure épique. Je me souviens d'une fois où il fallait qu'on sauve un royaume de la guerre... Et ben on a laisser tomber pour aller chercher une relique à l'autre bout du pays, la Fourchette de Zorind le roi glouton. Depuis on la promène partout avec nous même si on sait pas à quoi elle sert. Mais je suis sûre que c'est un objet clé. Ils verront un jour que ma stratégie paiera.

Cela fait plusieurs heures qu'on tente de savoir qui à voler l'Orange Millénaire du marchand, mais toutes nos pistes aboutissent à des culs-de-sac. Et puis la porte de la cabine coulisse violemment, nous faisant sortir de la partie et revenir à la réalité brusquement. C'est un grand préfet déjà en uniforme qui se tient là, beaucoup plus grand que je ne l'avais laissé fin juin. Il fronce ses sourcils et regarde les dés éparpillé sur la petite table :

_Vous avez commencé sans moi ? Lance indigné le nouveau venu.

Un grand silence lui fait écho. Je crois que je ne suis pas la seule à être bouche-bée devant un tel changement. Où est passé le petit garçon à bouclette blonde, c'est quoi ce lover à la noix qui le remplace ?

_Quoi qu'est ce qu'il y a ? J'ai un truc sur la tronche ?

_Non, non ! Commence à bafouiller JD

_C'est juste que... t'as pas mal grandi et changé.

Je finis pour mon ami et formule les pensées de tous.

_Toi aussi Alex, j'ai l'impression que tu pourrais remplir un soutien-gorges convenable.

_QUOI ?

Et il me dit ça avec son petit sourire innocent ! Finalement, c'est bien le même Luke qu'il y a deux mois avec ses stupides fossettes.

Shaun cache son sourire dans le col de son pull, mais il ne tardera pas à m'enfoncer un peu plus, la perche tendue est trop belle :

_Tu trouves ? Pour moi c'est toujours un petit mec... Avec des fesses...

(Et bam, qu'est ce que je disais.)

_Dis tout de suite que j'ai des grosses fesses ! Enfoirés !

Je prends une poignée de dragée Bertie Crochue de la boîte de JD et les jette en rafale sur leurs visages hilares.

_Eeeh mes bonbons !

Je lance un regard niveau température de l'Antarctique à notre maître du jeu. Il s'enfonce dans son siège et détourne les yeux comme s'il n'avait rien dit. Je sens alors une masse énorme me tomber dessus et me serrer.

_Mais non elles sont très jolies tes fesses. Les fesses toutes plates, ça c'est moches.

Argh, les câlins envahissant de Blondie sont toujours aussi étouffant, sauf que maintenant il a assez de force pour me couper la respiration.

_Laisse moi !

Je me tortille dans tous les sens mais rien n'y fait. Il a fait de la muscu ou quoi ? Et en plus ça le fait marrer, et dire qu'il n'y a pas si longtemps c'est moi qui avais l'avantage. Je sens ces boucles me chatouiller le cou, j'ai horreur de ça.

_J'ai plus d'air !

Ma voix est étranglée. Il me relâche enfin pour coller un de ces énormes bisous plein de bave. Je m'empresse de m'essuyer la joue tout en signalant mon dégoût par un jolie « beeeh » très féminin, mais il ne semble pas vexé. Il se contente de fixer mes cheveux :

_Mais qu'est ce que t'as fait à tes cheveux ? Pourquoi ?

_Parce que quand ils sont long avec ma peau pâle de mort-vivant, je ressemble à Sadako dans The Ring.

_Elle doit être pas mal. Me rétorque Luke.

Je vois JD qui s'étouffe de rire :

_Oh oui elle est super sexy ! Je te la montrerai en arrivant à Poudlard ! Arrive-t-il finalement à articuler.

Shaun lui n'arrive même plus à parler, tan mieux ça fait des vacances, mais c'est légèrement rabaissant :

_Tu devrai pas être en train de patrouiller ? Mr le Prefet !

_ Field le fait très bien pour deux.

Ainsi c'était Helen Field la deuxième déléguée de Poufsouffle, une fille effacée mais qui je suppose, a des qualités.

_Tu devrais prendre ton rôle plus au sérieux. Reprend Violet.

_Très bien... Alors mettez vos uniformes, on arrive bientôt.

_TOUS A POIL !

Le cri de Shaun me vrille les oreilles.

_Il reste encore plusieurs heures avant notre arrivé. Je répond sceptique.

Mais je m'exécute quand même, ayant ma technique pour ne pas avoir à dénuder une seule partie de mon corps. Je mettais ma chemise le matin, et les chaussettes officielle de l'école. Je n'ai plus qu'à mettre ma jupe pardessus le pantalon, le retiré et mettre ma cravate et mon pull. La robe de sorcier c'est au dernier moment, elle me gêne quand je bouge. Mais Violet, elle vire tous les garçons du compartiment. Donc finalement ma stratégie ne sert à rien. Et quand il revienne ils se changent devant nous sans gêne, je crois que ça fait longtemps qu'ils ne nous voient plus comme des filles. Et quand enfin tous sont changés on renvoie notre préfet au boulot. Je sens que cette année sera comme chaque année, pleine de péripéties sans grand intérêt.