Première partie de ce qui devait être au départ un OS. Je l'ai coupé en deux car il était un peu long mais je pense mettre tout en un seul chapitre dès que j'aurais finit d'écrire la deuxième partie. Rated K+ pour le moment mais je prévois peut-être du M. Si par hasard j'ai des lecteurs, j'espère que vous aimerez ^^.

Disclaimer : Tous les personnages présents et l'univers d'Harry Potter sont la propriété de JK Rowling.


Rose Weasley rentra violemment dans son bureau, faisant claquer d'un coup sec la porte contre le mur. Elle avait clairement les oreilles rouges et ses yeux auraient pu tuer n'importe qui s'ils en avaient eu le pouvoir. Elle s'affaissa mollement sur sa chaise et massa lentement ses tempes, tentant tant bien que mal d'atténuer le mal de tête auquel elle était sujette.

Elle avait toujours eut un tempérament calme laissant peu de place aux sautes d'humeur, elle tentait de s'adapter à tout le monde. Même durant la période où elle avait été préfète-en-chef à Poudlard il avait été rare de l'entendre hausser la voix. Une aura de sagesse semblait émaner d'elle et dissuadait quiconque de se mettre en travers de son chemin, elle savait se faire obéir sans avoir à employer les grands moyens. Certains disaient même qu'elle était tel un ange, souvent prête à rendre service et piquant généralement très peu de colères. Son père ne manquait d'ailleurs jamais de rappeler affectueusement combien elle pouvait ressembler à sa mère, alliant avec grâce autorité et douceur.

« Une raison à cette entrée fracassante ? demanda Alice Londubat, la fille unique de Neville, en connaissant déjà la réponse à sa question. »

Il y avait cependant une personne capable de faire sortir Rose de ses gonds. Une personne –et une seule– : Scorpius Malfoy et il ne manquait jamais une occasion de lui rappeler combien il y arrivait ridiculement bien. Que c'eut été à Poudlard, ou même maintenant qu'ils étaient entrés dans la vie active, l'idiot savait toujours quoi faire pour réussir à la mettre de mauvaise humeur. Pire il semblait même s'améliorer avec l'âge.

En y réfléchissant bien, Rose avait sut dès le début qu'ils ne s'entendraient jamais. Dès le jour où elle l'avait vu à l'autre bout du quai 9 ¾ –les cheveux en arrière tels ceux de son père–, elle avait deviné qu'une certaine forme d'animosité s'installerait entre eux entendre Ronald Weasley lui dire de faire attention à lui et la prier de toujours le battre dans n'importe quelle matière n'avait d'ailleurs rien arrangé à la chose. Et ses soupçons s'étaient avérés fondés puisque, dès le premier jour, Malfoy avait su prouvé qu'il n'était en effet qu'un monstre d'égoïsme et d'orgueil, prêt à se pavaner comme si tout le château lui appartenait. Autant dire que l'affectation de la jeune fille à la maison Gryffondor et celle de Scorpius à Serpentard n'avait fait que creuser encore plus le fossé qui les séparait déjà.

« Malfoy quelle question ! La raison est encore et toujours : Malfoy, répondit Rose en se tournant vers son amie et collègue, sans oublier de lâcher un long soupir. »

Rose attrapa un bout de papier posé sur son bureau et commença à le déchiqueter nerveusement. Parmi toutes les possibilités de carrière, avait-il vraiment fallu qu'il en choisisse une en rapport direct avec la sienne ? Ou était-ce le destin qui semblait visiblement avoir une dent contre elle ?

« Il a dit à oncle Bill que j'avais surement dû être pistonnée pour pouvoir en être arrivée là où j'en suis. Tout ça parce que j'ai fait une erreur de traduction pendant notre mission. Une seule ! Et le double crétin sait très bien que je n'aurais jamais fait une faute aussi rudimentaire s'il ne s'était pas évertué à me chercher des poux sur la tête, se justifia-t-elle en faisant un petit tas des restes du feu bout de papier. Ca n'a même pas eu d'incidence en plus puisque Môssieur oh-combien-perfectionniste a tenu à relire le rapport avant qu'on ne le rende. Non mais tu te rends compte ? »

« Rose, calme-toi ! Ca ne sert à rien de remuer tout ça. Il sait très bien qu'il n'aurait jamais pu s'en sortir sans ton aide, c'est surement ça qui doit l'énerver, tu le connais. »

Rose et Malfoy travaillaient tous deux comme briseurs de sorts chez Gringotts. Ils étaient spécialisés dans des domaines différents : elle avait choisit la traduction –ayant toujours aimé les cours d'étude des runes– tandis qu'il avait préféré la partie sortilèges mais l'oncle de Rose, leur supérieur, avait préféré les mettre en équipe, estimant que les deux étaient complémentaires. Visiblement, Bill avait du se faire assommer par un troll des montagnes quelques heures avant de faire la répartition sinon il aurait deviné que ces deux là n'arriveraient jamais à s'entendre.

Même après deux ans, le seuil de tolérance de Rose à l'égard de Scorpius semblait perpétuellement sur le point d'arriver à sa limite. Le jeune sorcier ne cessait de dire que la traduction n'était pas quelque chose d'indispensable pour un briseur de sorts, qu'il pourrait tout aussi facilement se débrouiller sans elle alors que Rose savait très bien qu'il n'avait une notion que très peu aboutie des runes. La complexité des sorts auxquels ils devaient souvent faire face partait avant tout du fait que leurs origines venaient d'une langue morte, ce que Malfoy voulait trop souvent oublier. Elle ne pouvait même pas lui rendre la pareille puisqu'il était logique qu'un briseur de sorts soit spécialisé en sortilèges.

Mais ce qui énervait avant tout Rose, c'était les constantes allusions que faisait son coéquipier quant à l'affectation de la jeune sorcière dans le département de son oncle. Il savait très bien qu'elle avait dû trimer pendant un an pour se faire accepter, tout comme lui, mais la facilité de la mauvaise blague semblait plaire au jeune homme. Elle aurait bien pu répliquer qu'il avait lui-même eu le poste grâce à l'influence de son père –qui était après tout un gros client de la banque– mais elle savait qu'il était là parce qu'il était doué les cours de Sortilèges étaient les seuls où il ait jamais réussit à la battre à Poudlard, même si elle devait avouer qu'il l'avait souvent talonnée de près dans les autres matières.

« Oui mais tout de même Alice. J'aurais pensé qu'après deux ans, les mauvaises blagues de ce genre auraient finit par le lasser. Il a vingt-et-un ans bon sang ! Plus onze, lança-t-elle furieusement en fronçant les sourcils, faisant disparaître les morceaux de papiers d'un coup de baguette. Et même si je suis capable de supporter ça quand on est entre nous, je ne tolèrerai pas qu'il fasse son intéressant devant quelqu'un de ma famille. C'en est assez d'Al pour être à ses pieds. »

Rose n'avait jamais pu comprendre l'amitié qui liait son cousin à Scorpius. Elle avait du mal à supporter le fait qu'Albus, si gentil, puisse être associé à Malfoy même si elle aurait du voir tout cela venir après l'envoi du plus jeune des garçons Potter dans la maison Serpentard. Al ne pouvait être que sous l'emprise de l'Imperium. Utiliser les mots Malfoy, Albus et amis dans la même phrase semblait donc assez dérisoire pour la jeune fille. Elle préférait imaginer son cousin en train de suivre le blond comme un toutou, emprisonné par le sortilège de soumission.

Oh bien sûr, Al essayait régulièrement de convaincre ses deux meilleurs amis de s'entendre, mais disons juste que ses tentatives restaient lamentablement infructueuses.

« Il est comme ça Rose, c'est un Malfoy, répondit Alice en jetant ses mains en avant, résignée. »

« On parle de moi ? demanda l'intéressé en apparaissant dans l'embrasure de la porte, appuyant nonchalamment son bras au chambranle. »

« On crache sur toi, rectifia Alice, tentant de supporter son amie. »

« Tu sais ce qu'on dit Londubat mieux vaut être détesté qu'oublié, répliqua-t-il en souriant d'un air suffisant comme à son habitude alors que Rose soupirait bruyamment d'un air réprobateur. Qu'est-ce qu'il y a Weasmoche ? Tu en as marre d'occuper de la place pour rien ici ? »

« Toi ! s'écria-t-elle en se levant d'un bond, sa baguette braquée vers lui. »

« Rose ! admonesta la voix de son oncle, apparaissant derrière Scorpius. Pas de ça ici, tu… »

« Mais Oncle Bill ! Tu l'as entendu aussi clairement que moi ! »

« C'est ton partenaire, je suis sûr qu'il va s'excuser, n'est-ce pas Scorpius ? demanda-t-il alors que ce dernier le regardait d'un air penaud. Quoiqu'il en soit, j'avais envoyé Mr Malfoy te prévenir qu'une nouvelle mission vous a été attribuée, comme tu l'aurais su si tu m'avais laissé finir la réunion de tout à l'heure au lieu de partir sans crier gare, l'informa-t-il en la regardant par-dessus ses lunettes alors qu'elle se mordait honteusement la lèvre inférieure. »

« Désolée, marmonna-t-elle en levant les yeux avant de les rebaisser aussitôt. »

« Je laisse à ton coéquipier le soin de te mettre au courant, dit-il avec un sourire bienveillant en commençant à partir. »

« Voilà ce que tu gagnes à toujours vouloir faire l'intéressante Weasmoche, murmura Scorpius en minaudant. »

« Malfoy je te préviens… »

« Oh et Rose, Scorpius : éviter de détruire un objet vieux de deux mille ans cette fois-ci, rappela Bill en revenant sur ses pas, faisant référence au vase grec que s'étaient disputés les deux jeunes gens quelques mois plus tôt, cassant une anse. Heureusement, le vase n'avait pas de très grande valeur. »

« Plus jamais, sourirent-ils en même temps avant de se lancer des regards assassins. »

HPHPHPHPHPHPHP

Quelques jours plus tard, Rose et Scorpius se retrouvèrent dans la même pièce d'entraînement, Gringotts ayant mis à leur disposition quelques objets ensorcelés rapportés récemment. Le voyage aurait lieu au Pérou, sur l'un des sites les plus connus du pays. Ce ne serait pas long, d'après ce que Malfoy lui avait dit cela faisait de nombreuses semaines que les briseurs de sorts péruviens étudiaient l'entrée de la chambre forte de ce monument. Il s'agissait juste de traduire quelques textes qui restaient indéchiffrables et il n'aurait plus qu'à lancer le sort approprié, permettant au duo de ramener quelques trésors historiques à la banque anglaise. Les sorciers auraient bien fait venir un autochtone moldu spécialisé dans les langages anciens, mais certains symboles avaient clairement des origines magiques et révéler la présence de sorciers sur le site inca cinq cents ans plus tôt n'étaient pas concevable. Une semaine tout au plus serait nécessaire. Rose n'avait pas pu s'empêcher de faire remarquer ironiquement que la présence d'un interprète semblait étonnement nécessaire ici. Malfoy avait simplement haussé les épaules, prétendant qu'il aurait très bien pu le faire seul.

« Weasmoche, on t'a mis de la semoule à la place du cerveau aujourd'hui ou quoi ? demanda Scorpius en bloquant le bras de Rose, empêchant sa baguette magique d'aller et venir dans tous les sens. »

Avant chaque mission, le duo avait pour coutume de travailler ensemble, préférant toujours être bien préparé mais elle ne semblait pas dans son assiette. Elle se reprit, constatant qu'elle divaguait depuis une bonne dizaine de minutes. Elle avait passé une nuit blanche la veille, se renseignant sur tout ce qu'elle avait pu trouver en rapport direct ou non avec le Pérou et la civilisation Inca. Etant une grande dormeuse, cela ne lui avait visiblement pas bien réussit. Elle n'avait cessé d'être dans la lune depuis le matin même et répondait souvent à côté de la plaque aux questions qui lui étaient posées.

Scorpius l'étudia quelques secondes, trouvant sa présence horriblement agaçante. Quitte à se coltiner Weasley il aurait préféré qu'elle soit au maximum de ses capacités. Il l'observa reprendre contenance et espéra que cela durerait.

« J'ai toujours dit que tu n'avais rien à faire ici, marmonna-t-il alors qu'elle se baissait pour rattraper la baguette qui était tombée quand il lui avait agrippé le poignet. »

Il arrêta son regard sur les courbes de la jeune femme, assez étonné qu'elles lui fassent autant d'effet. Pour être totalement franc, il avait toujours trouvé Weasley charmante. Il n'aurait jamais vraiment osé dire devant Albus qu'il adorait les longues jambes et le visage mutin de sa cousine mais il n'en était pas moins dans sa tête. Il aimait ses yeux bleus, ses longs cheveux auburn –aussi frisés que ceux de sa mère–, sa taille fine et même ses tâches de rousseur. Seulement voilà, passé outre le physique de rêve de la jeune sorcière, Scorpius détestait tout ce qui pouvait être relié de près ou de loin à Rose Weasley, Al non compris. Cette attitude horrible qu'elle avait de toujours vouloir avoir raison, ce besoin de toujours le contredire, ce sourire suffisant quand elle savait qu'elle le tenait… Et sa spécialité : interprète. Qui diable avait bien besoin d'une connaissance parfaite des runes anciennes à Gringotts ? Les bases suffisaient amplement, il en était la preuve vivante.

Il se tourna à nouveau vers elle, vérifiant qu'elle ne soit pas à nouveau dans les nuages, et faillit s'étrangler en l'entendant jeter un sort de désillusion complètement inadapté au coffre qu'elle tentait d'ouvrir. L'objet pourrait lui exploser dans les mains.

« Rose ! cria-t-il en l'attrapant, l'envoyant sur le côté alors que le coffre devant lequel elle était quelques instants plus tôt se désintégrait, projetant plusieurs étincelles aux alentours. »

Il jura, protégeant sa coéquipière en se plaçant au-dessus d'elle. Quand tout sembla se calmer, il réalisa qu'elle aurait bien pu mourir et entra dans une colère noire, prêt à lui hurler dessus avant de remarquer la proximité de leurs deux corps. Il rougit, la colère faisant place au soulagement de la voir encore en vie.

« C'est Weasley pour toi, dit-elle faiblement en regagnant ses esprits. »

Elle tenta de se relever, mais il resta longuement allongé au-dessus d'elle. Il l'avait sauvé et elle ne l'avait même pas remercié. Et il ne lui en voulait pas. Rose Weasley était en vie et c'est tout ce qui semblait compter pour lui.