Titre: " Réapprendre à vivre et apprendre à t'aimer ".
Auteur: Julia R.
Avertissement : Aucun
Catégorie : Drame
Résumé : « Alors je lève les yeux vers le médecin. Il me regarde d'un air navré. Je sens qu'il va me dire une chose horrible, une chose que je ne veux même pas entendre, une chose que je me refuse à penser, Pourtant au fond de moi je le sais. »
Disclaimer : La série JAG ne m'appartient pas ; elle est la propriété de Donald P Bellisario, Bellisarius Production, CBS et Paramount .Je ne fais qu'emprunter les personnages .Je ne touche aucune somme d'argent pour cette histoire.

Je m'éveille doucement. Mon Dieu, que s'est –il passé ? J'ai l'impression de n'être plus rien, d'être aussi fragile qu'une plume. J'ai mal. Tellement mal. Mon visage me brûle, ma tête cogne, ma respiration, j'ai du mal à respirer. J'ai envie de crier. Pourquoi j'ai si mal ?
Je pense à la raison de ma présence ici. Je roulais, oui j'étais au volant de ma voiture. J'entendais cet homme à la radio. De quoi parlait-il déjà ? Je ne sais plus. Je me souviens de l'arbre, celui qui a barré ma route. Et puis, l'ambulancier, il me disait que tout irait bien. Et je me trouvais dans le bureau de McCool. Je lui parlais de lui. De cet enfant…Non c'est impossible je n'y suis plus allé depuis longtemps. J'ai rêvé…Pourquoi est-ce que j'ai pensé à ça ? Je ne sais même pas où je suis. A l'hôpital sans doute.
J'ouvre les yeux difficilement et la luminosité me saute en pleine figure. Doucement, je m'y habitue. Il ne fait pas si clair finalement. Je me trouve dans un lit d'hôpital. Je regarde autour de moi, comme pour chercher une présence rassurante mais je suis seule. Seule. Je referme mes doigts sur le drap en espérant y sentir une main bienveillante et protectrice, mais rien. Personne ne veille sur moi. Personne n'est là pour me soutenir, pour m'aimer. Je sens les larmes couler sur mes joues meurtries. Elles me font mal. Ce liquide salé me brûle. Pourquoi est-ce que je pleure ? Je n'ai pas le droit de pleurer. Je n'ai pas le droit de me sentir seule et abandonné. Pourtant…
J'entends une musique. C'est un chant de Noël. Noël. Le jour qui se passe en famille. Des enfants, des cadeaux, des rires, un bon repas. Et moi je suis là…seule. Je n'aurais jamais de famille, d'enfants…
Oh non, je ne dois pas pleurer...
Non, ce n'est pas Noël, je me rappelle maintenant, nous somme le 23…c'est demain. Chez Bud et Harriet, AJ attend son cadeau, et Jimmy aussi…Harriet m'a appelé ce matin pour me demander si je venais. Je lui ai dis que oui, je ne raterai ça pour rien au monde.
Mais là, je suis seule et cette chanson, commence sérieusement à me casser les oreilles. Je n'ai qu'une envie, me rendormir, ne plus penser. Je ferme les yeux une nouvelle fois.
Quelqu'un entre dans ma chambre.
J'ouvre les yeux, les larmes ont continué leur chemin sur mes joues. J'essaie de les essuyer d'un revers de manche, mais sans grand succès, je suis encore trop faible pour faire quoique se soit.
Il me sourit timidement et s'approche du lit.
- Comment vous sentez-vous Colonel ?
- Je…ça va…j'ai eu …un accident ?
- Oui…vous avez été très vite amené ici.
J'essaie de me redresser mais je n'y parviens pas. J'ai l'impression de me trouver dans du coton, je ne sens rien. Mes jambes ne répondent plus à mon cerveau. Je les regarde un temps, comme si cela pouvait les faire bouger mais sans grand succès. Alors je lève les yeux vers le médecin. Il me regarde d'un air navré. Je sens qu'il va me dire une chose horrible, une chose que je ne veux même pas entendre, une chose que je me refuse à penser, Pourtant au fond de moi je le sais.
- Colonel Mackenzie, murmura-t-il, Le choc que vous avez subi était d'une violence extrême, c'est un miracle que vous soyez encore parmi nous…
- Mais ?
- Mais…vos jambes et votre colonne vertébrale ont subi un dommage considérable.
- Qu'est-ce que cela veut dire ? Demandais-je en me doutant de la réponse.
- Qu'il y a des possibilités pour que…
- Pour que je ne marche plus ? C'est ça que vous voulez me dire ?
- Oui et non…
- Je ne comprends pas.
- Il est possible que votre handicap ne soit pas irréversible, il est possible qu'un jour vous puissiez remarcher, seulement…cela peut prendre beaucoup de temps…des mois où des années.
- Et s'il était irréversible, je devrai garder un fauteuil à vie ?
- Oui, je suis désolé.
Je ferme les yeux, un instant. Les larmes coulent une nouvelle fois sur mes joues. La douleur de mon corps n'est en rien comparable avec celle de mon cœur, j'ai mal. Tellement mal. Je le sens se presser dans ma poitrine. Ce cœur souffre une fois de plus, je peux le sentir saigner. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tout est toujours compliqué ?
- Colonel Mackenzie, je vais vous laisser vous reposer. Vous avez une personne à contacter ?
Je réfléchis à toute vitesse. Non. Personne.
- Non.
Je lui souris timidement, que pourrais-je faire d'autre ? De toute manière je n'arrive plus à bouger quoique se soit. Il sort et me laisse seule. Seule. Une fois encore. Je n'arrive plus à retenir mes sanglots. Mon corps en est secoué. Même pleurer me fais mal. Mais une fois de plus ma vie s'écroule sous mes pieds. Comment vais-je m'en sortir cette fois ? Qui voudrait construire une vie à deux avec moi ? Déjà avant je trouvais ça impossible et maintenant ? Aucun homme ne pourrait supporter ça, aucun ne m'aimera assez pour le faire…
Harm. Harm pourquoi tu n'es pas là ? Toi aussi tu as préféré me laisser. Après tout c'est moi qui t'ai dit qu'il n'y aura rien de possible entre nous. Mais j'aurai tellement voulu que tu te battes pour m'avoir. Je ne demandais et n'attendais pas beaucoup de toi. Seulement que tu me prouve que tu tiennes à moi. Apparemment je me trompais sur toute la ligne. J'espère que tu trouveras une femme qui saura te rendre heureux. Avec des enfants, parce que je sais que tu feras un père merveilleux. Elle aura beaucoup de chance… cette femme qui saura gagner ton cœur et ne pas faire les même erreurs que j'ai faite, car ces erreurs t'on éloigné de moi. J'aimerai tellement que tu sois là Harm. Harm…
Je pleure toujours. Cela m'arrive souvent quand je pense à lui. Il n'y est pour rien, c'est moi. C'est à moi que j'en veux. C'est moi qui gâche tout entre nous. Il a fait le premier pas de nombreuses fois et je l'ai rejeté…Il n'a jamais compris ce que j'essayais de lui dire. Après tout pourquoi y penser maintenant. Ma carrière est foutue, ma vie de femme est anéantie. J'ai envie de ne penser à plus rien, plus rien du tout. Que tout s'arête. S'il vous plait…
Je ne pleure plus, je me suis calmée. Toute seule, comme j'en ai l'habitude. Je me suis souvent calmée sans sentir des bras protecteurs autour de moi. Si je devais les attendre…
Je ferme les yeux, j'ai envie de dormir…Encore cette foutue musique.
Cela fait quelques minutes que j'ai les yeux fermés, je sens une présence. C'est stupide Sarah…il n'y a personne. J'entends des pas feutrés. J'ouvre les yeux.
Je croise son regard. Il s'avance vers le lit et me sourit timidement. Il porte encore son uniforme. Je lui souris. Il s'avance un peu plus et s'assit sur la chaise à coté de mon lit. Il approche sa main de la mienne. Ses doigts s'entrelacent aux miens. Je me sens si bien d'un coup. Un frisson parcourt tout mon corps. Harm. Harm est là. Il me regarde, simplement. Il est venu. Je me sens mieux. J'ai l'impression de respirer. Enfin. Il s'approche de moi et me parle de sa voix la plus grave.
- Comment allez-vous, Mac ?
- Ca…ça va…
Je suis complètement hypnotisé par son regard. Il approche son autre main de mon visage et me caresse tendrement le front. Je ferme les yeux. J'aime cette douce caresse.
- Vous m'avez fait peur, murmura t-il en retirant sa main.
J'ouvre les yeux et ancre mon regard dans le sien.
- J'ai fais un accident, ma voiture est foutue !
Il sourit. J'en fais de même.
- Ce n'est pas le plus important vous savez.
- Eh bien, c'est vrai mais je me demande comment je vais aller au bureau sans voiture !
Mon cœur se serre dans ma poitrine. Je n'y pensais déjà plus. Je ne travaillerai plus au JAG. Je suis paralysée. Paralysée. Je sens les doigts de Harm se refermer sur ma main. Il effleure ma joue douloureuse du bout des doigts.
- Je…je suis paralysée.
C'est sortit de moi, comme ça, je n'ai pas réussi à retenir ce faible murmure. Harm me regarde et acquiesce.
- Ca va aller Mac.
- Non.
Je suis à nouveau prise de tremblements. Bon Dieu, je n'arrive plus à me contrôler ! Il faut que me calme. Harm relève mon visage en glissant un de ses doigts sous mon menton. J'aime quand il fait ça. Il ancre son regard dans le mien.
- Mac, tout va bien se passer, je vous le promets, vous n'êtes pas seule.
J'aimerai lui dire que je le crois. Mais ce n'est pas le cas. Je me sens si seule. Il ne peut pas comprendre. Harm ne peut pas comprendre ce qui se passe. Et je ne veux pas qu'il reste ici avec moi. Il doit vivre. Sans moi…
Mais une idée me traverse l'esprit.
- Comment savez-vous que j'étais ici ?
- Vous aviez prononcé mon nom, l'ambulancier l'a entendu, il a trouvé mon numéro et m'a appelé.
Je reste muette un temps. J'ai prononcé son nom. Je ne m'en étais pas rendu compte. Et il est venu, pour moi…Mais il doit repartir, sinon…
- Vous devriez y aller.
Il me regarde étonné. J'ai dis quelque chose que je n'aurais pas dû. Je vois sa déception dans ses yeux. Mais il faut qu'il comprenne.
- Harm, j'ai besoin de me reposer.
- Je reste.
- Ecoutez…
- Non ! C'est vous qui écoutez, j'aurais pu vous perdre ce soir, alors je ne quitte pas cette chambre, vous m'entendez ? Je ne sais pas trop pourquoi vous réagissez souvent ainsi, pourquoi vous rejeter les personnes qui veulent être proches de vous…mais cette fois Mac, vous ne vous débarrasserez pas de moi. Je reste là, que vous le vouliez ou non.
Je ne sais pas quoi répondre à ce qu'il vient de me dire. Je sens une nouvelle fois les larmes couler. Je lui souris. J'aime quand il se montre si attentif et prévenant. J'aime cet homme.
- Reposez-vous, me murmure t-il.
Il se penche sur moi et dépose un baiser sur mon front. J'apprécie ce baiser et lui souris en retour. Il se calle dans le fauteuil et ne me quitte pas des yeux. Je sens ses doigts jouer tendrement avec les miens. Je ferme les yeux. Harm est là. Il veille sur moi. Il veille sur mon sommeil. Si seulement il pouvait le faire chaque nuit…
Je sens le sommeil me gagner. La main de Harm serre toujours la mienne. Il se penche sur moi. Je sens son souffle chaud sur ma joue. Il doit penser que je dors déjà.
- Tout va bien se passer Sarah, je suis là…
Il m'a appelé Sarah, il me caresse les cheveux et dépose un baiser sur le haut de ma tête. Je suis si bien quand il est là. Je m'endors pour de bon. Harm est là. Je suis vivante. Tout n'est pas perdu.

Il est encore tôt. C'est le premier matin que je me réveille ici. Je bouge difficilement. J'ouvre les yeux. Il est là. Je souris. Harm dort paisiblement à coté de moi, sur cette chaise qu'il n'a pas quittée de toute la nuit. Ma main sent encore la chaleur de la sienne. Je le regarde. Je le trouve tellement séduisant. Pourquoi je n'arrive pas à lui dire que je tiens à lui ? Pourquoi, quand j'essaie de lui parler les mots restes prisonniers de ma bouche ? Pourquoi ne traversent-ils pas la barrière de mes lèvres ? Pourquoi Harm ?
Je reste là à le regarder dormir. Je suis heureuse de le voir ce matin, j'avais peur qu'il ne soit plus là. Je trouve qu'il est loin de moi. J'aimerai tellement pouvoir me rapprocher et sentir ses bras autours de moi. Sentir son souffle chaud sur ma peau. Je ne devrai pas penser à ça. C'est Harm. Je suis son amie, sa meilleure amie et rien d'autre. Je ne suis pas la femme qui le rendra heureux. Je ne suis pas celle qui avancera vers lui à l'autel, je ne suis pas celle qui portera ses enfants…
Je refermer mes doigts sur sa main. Je ne veux pas qu'il parte, je ne veux pas qu'il rencontre une autre femme. Une autre ? Ce n'est même pas le mot, je ne veux pas qu'il rencontre une femme tout simplement…Moi je ne suis plus une femme. Je n'ai plus rien d'une femme.
Je sens une larme sur ma joue. Je resserre mes doigts un peu plus fort. Il doit rester avec moi. Je sais que c'est égoïste. Mais …je l'aime et l'idée de la voir avec une « vraie femme » capable de le rendre heureux me bouleverse. Je n'ai pas le droit de penser ça. Pourtant j'ai si peur qu'il me laisse.
-Ne me laissez pas Harm, je vous en prie…
Je ferme les yeux, le quittant du regard. Je l'entends bouger. Je ne voulais pas le réveiller. Seulement mes doigts se sont resserrés encore un peu, une larme s'est échouée sur sa peau. Il se lève et se penche sur moi. J'ouvre les yeux. Je lui souris. Je vois l'incompréhension dans ses yeux. A t-il entendu ce que j'ai murmuré ?
-Harm…ne me laissez pas…
-Hors de question que je vous laisse Mac.
Il me sourit et se penche sur moi pour déposer un doux baiser sur ma joue. J'ai mal au cœur. Je ne supporte plus cet amour que j'éprouve pour lui. J'ai mal, tellement mal. Il essuie mes larmes et me sourit tendrement.
-Vous avez bien dormi ?
-Et vous ?
-Le fauteuil n'est pas très confortable.
-Vous auriez dû rentrer.
-Non.
Il me sourit et s'assit sur le lit à coté de moi. Sa deuxième main s'empare de la mienne.
-Harm…
Il lève les yeux vers moi.
-Merci.
Il acquiesce. On entre dans la chambre. Oh non, un médecin. Harm se tourne vers lui mais ne se lève pas. Alors il s'approche de nous.
-Pourrai-je voir le Colonel seul à seul s'il vous plait.
Harm s'apprête à se lever mais je le retiens. Non, je ne veux pas qui me laisse. Ils me regardent tous les deux étonnés.
-S'il vous plait, murmurais-je à l'attention de Harm.
Il a dû voir ma peur dans mes yeux, car il se tourne vers le médecin. Celui-ci me regarde.
-J'aimerai qu'il reste.
-Vous êtes ? Demanda t-il a l'attention de Harm.
Qui est –il vraiment ? Oui, c'est une question que je me pose souvent à son égard. Que va-t-il répondre ? Un collègue, un ami, un petit ami…
-Je suis le Capitaine Rabb, un proche du Colonel.
-Famille ?
-Oui, on peut dire ça comme ça, dit-il en me regardant.
-Très bien.
Il fit le tour du lit et prend place sur le fauteuil qu'avait occupé Harm un peu plus tôt.
-Colonel Mackenzie, nous avons fait tous les tests nécessaires, je ne peux pas vous faire sortir pour Noël vu votre état, mais vous passerez Nouvel an en famille.
Quelle famille ?
-Merci, répondis-je poliment.
-Cependant, j'ai besoin d'avoir un garant pour vous…votre vie à prit un tout autre tournant du jour au lendemain, vous ne pourrez plus vivre comme vous l'avez fait jusqu'à présent. On devra s'occuper de vous, dans un premier temps, les gestes de la vie quotidienne seront un vrai combat, vous apprendrez au fur et à mesure. Pour votre sortie d'hôpital, il vous faut un appartement adapté et une aide médicale si aucun proche ne peut vous prendre en charge.
-Elle à des proches qui prendront soin d'elle, intervint Harm.
Je le regarde étonnée et il me sourit.
-Vous ? Demanda le médecin avant que j'ai le temps de dire quoique se soit.
-Oui, je m'occuperais du Colonel.
-Capitaine, c'est un travail de longue haleine, s'occuper d'une personne à mobilité réduite est un défit de tous les jours.
Il m'énerve. Ce médecin m'énerve. Pourquoi essaie t-il de faire changer d'avis Harm ? Lui seul pourrait m'apporter ce dont j'ai besoin. Je sais qu'il s'occupera de moi. Il saura prendre soin de moi. Oui, mais…sa vie…
-Mac ?
Harm me regarde avec insistance et le médecin aussi. Je ne sais pas de quoi ils ont parlé.
-Colonel qu'en pensez-vous ? Souhaitez-vous être sous la responsabilité du Capitaine Rabb ?
-Je…je ….Harm, non. Vous avez une vie et…
-Ne vous inquiétez pas de ça, Mac, vous savez bien ce qu'il en est de ma vie…vous y avez votre place. Et puis, avouez que vous avez envie de sortir au plus vite de cet hôpital.
Il me fait un clin d'œil. J'aime quand il est comme ça. Il a raison, j'ai envie de sortir d'ici.
-Oui, j'accepte.
-Vous en êtes sûre Colonel ?
-Oui.
-Très bien.
Il se relève. Il est agacé je le vois bien.
-Quand est-ce que je pourrais partir ?
-D'ici deux jours, en dehors de votre paralysie, et des quelques brûlures causées par votre airbag tout est en ordre.
-Merci.
Il acquiesce et sort. Harm se tourne vers moi un sourire triomphant aux lèvres. Je lui souris en retour. Il s'approche doucement de moi et ses bras m'encerclent. Cette chaleur m'envahie une fois de plus. Mon cœur s'accélère. Je ferme les yeux et repose ma tête sur son épaule. Je suis si bien.
Je resserre cette douce étreinte. Harm en fait de même. J'en ai le souffle coupé. C'est si bon de le sentir près de moi. J'aime son odeur, le contact de son corps pressé contre le mien, j'aime sentir sa respiration dans ma nuque. Si seulement ce moment pourrait durer une éternité. Je le sens qu'il s'éloigne déjà. Non. Je puise toutes les forces que j'ai en moi et je me maintiens près de lui. Je glisse mon visage au creux de son cou pour lui faire comprendre que je ne veux pas qu'il s'en aille. Harm a compris. Il resserre ses bras et ses mains prennent place dans mon dos. Je sens sa bouche s'approcher de mon oreille. Je sens son souffle chaud au dessus de celle-ci. Il dépose un baiser sur ma tempe et enfouit son visage dans mes cheveux.
J'ai l'impression que plus rien n'existe autour de nous, seule la chaleur de ses bras.
Lui et moi.

Nous sommes en fin d'après-midi. Harm est parti il y a deux heures trente trois minutes. Il avait prévenu le Général qu'il viendrait plus tard. Il lui avait expliqué mon état par téléphone. Creswell me souhaitait un bon rétablissement. Et Harm était parti au bureau régler ses affaires…et les miennes. A cause de moi il a le double de travail. Je m'en veux un peu. Mais il m'a dit de ne pas m'inquiéter.
Pour ne pas parler travail, nous avons un peu parlé du réveillon de Noël. Bud et Harriet avaient été prévenus de mon hospitalisation. De mon état ? Je crois aussi que Harm leur en a touché deux mots. Mon petit filleul avait été déçu de ne pas pouvoir me voir. Mais il viendrait me rendre visite le 25. Je lui offrirais le cadeau que j'avais prévu pour lui et pour son frère. Coates devait passer chez moi chercher quelques affaires, elle me les ramèner au même moment. Harm s'était senti gêner de fouiller dans mes affaires. Il avait rougi en évoquant le fait qu'il devait me ramener des sous-vêtements. Alors, il avait appelé Jennifer qui avait accepté avec joie.
Je me sens soulagée. Je ne suis pas si seule que je le pensais. Tous mes amis me transmettent leur soutien et Harm…Il me transmet sa force, son envie de me battre contre ce foutu destin. Lorsque je croise son regard bienveillant, lorsque ses bras protecteurs s'enroulent autour de ma taille, j'ai l'impression de revivre. Son sourire est ma bouffé d'oxygène.
Faites qu'il ne s'éloigne pas de moi, je ne le supporterais pas…
Je suis assise dans mon lit, je regarde par la fenêtre. Il neige. Encore un Noël blanc cette année. Moi qui en avais tant rêvée étant enfant, enfin je peux le vivre depuis que je vis à Washington. J'en ai des souvenirs impérissables.
Je ferme les yeux un court instant et je respire profondément. Mon visage me fait encore un peu mal. Mais ça va. Je supporte cette douleur physique, bien plus facilement que celle de mon cœur. Il ne faut pas que j'y pense. Je vais me remettre à pleurer. Je n'aime pas pleurer.
D'une minute à l'autre l'infirmière va entrer avec mon fauteuil roulant. MON fauteuil roulant. Celui que j'aurai le droit de garder tout le temps avec moi. Sans qui je ne serais rien d'ici peu de temps.
J'ouvre les yeux et essuie mes larmes. Je ne veux pas qu'on me voie pleurer, on dirait une petite fille fragile. Je ne suis plus cette petite fille fragile. Du moins je ne l'étais plus jusqu'à cet accident.
On frappe timidement à ma porte et une jeune femme entre. Elle me sourit et pousse ce fauteuil devant elle. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de lui. Il sera ma prison, pendant des semaines, des mois, des années, peut être…
-Colonel Mackenzie ? Vous êtes prête ?
J'acquiesce. Elle arrive à la hauteur de mon lit. Elle repousse les draps qui me recouvrent et se penche sur moi.
-Passez vos bras dans ma nuque.
J'obéis.
-Vous êtes sûre que vous y arriverez ?
-Bien sûr Madame, ne vous inquiétez pas, je sais comment faire, j'ai aidé des personnes bien plus fortes que vous.
Je lui souris timidement. Si elle le dit.
Elle passe un bras sous mes genoux, un autre dans mon dos et me soulève avec précaution. Je l'aide comme je peux. La tache s'avère bien difficile. Mais nous y arrivons. Elle me pose doucement dans le fauteuil et place mes pieds sur le petit rebord. Elle relève la tête et me demande si ça va. Oui, je crois que ça peut aller. Enfin, en dehors du fait que je ne marcherai plus, et que je reste dépendante de quelqu'un les prochaines semaines, ça va...
Elle me montre les différentes commandes de l'appareil. C'est basique, je ne suis pas stupide, je crois que j'ai tout compris. Elle me pousse un peu et me demande d'avancer toute seule. C'est ce que je fais. Ce n'est pas trop fatiguant. Elle me prévient que ça le sera au début pour de longues distances. Je ne compte pas faire un marathon ! Ca devrait aller. Alors elle me laisse. Je dois m'habituer. Elle sort. Elle à d'autres patients.
Je reste un temps, là. Au milieu de la pièce sans bouger. Et puis je parviens à me tourner vers la fenêtre. Je m'y approche en deux mouvements de bras et je regarde dehors.
Il neige un peu plus que tout à l'heure. J'espère que Harm sera prudent sur la route. Il m'a promit de revenir en début de soirée. Dès qu'il pourra échapper au Général. Je souris. Harm m'a dit que nous passerons Noël ensembles si je ne peux pas sortir d'ici. Je n'ai pas son cadeau. Je devais aller le chercher aujourd'hui. A la dernière minute, comme souvent, parce que je ne savais pas quoi lui acheter. Et puis j'ai vu ce livre en vitrine. Je ne voulais pas être en retard, alors je ne l'ai pas prit. Je suis sûre qu'il lui fera plaisir. Un livre sur les plus grands pilotes du monde. Leurs exploits, leurs carrières, leurs vies. Harm aimera ce cadeau j'en suis persuadée. Voler, c'est sa vie. C'est tout pour lui. Il mourrait s'il venait à perdre ses ailes. Ses ailes qui l'emmène si haut, si loin de tout. Il se sent proche de son père quand il est là haut. Je sais qu'il est heureux dans les nuages. Seulement je n'aime pas le savoir au manche d'un avion, même 'Sarah', j'ai toujours peur qu'il lui arrive un malheur. Qu'il parte bien trop loin, un endroit où je ne pourrais pas être à ses cotés.
Je regarde la neige tomber en pensant à lui. J'aime penser à lui. Même si cela me fait autant de mal que de bien, j'aime le faire. Je me perds dans mes pensées et dans mes rêves. Je sursaute au son du téléphone. Je m'apprête à me lever et je me souviens que je ne peux pas le faire. Alors, j'avance jusqu'à la tablette et je décroche avec difficulté.
-Allo ? Colonel Mackenzie.
-Colonel, comment allez-vous ?
-Bien Général, merci.
-J'ai appris par Rabb, ce qu'il vous était arrivé, je suis navré pour vous.
-Merci Monsieur.
-Devez-vous rester longtemps hospitalisé ?
-Je pense sortir dans la journée du 26 Monsieur.
-Très bien, vous ne passerez donc pas Noël en famille.
-Non Monsieur, répondis-je en sentant ma voix s'étrangler dans ma gorge.
-J'espère que tout s'arrangera pour vous Mac, et n'oubliez pas que nous sommes derrière vous.
-Merci, monsieur…Monsieur ?
-Oui, Colonel ?
-Quand…quand devrais-je récupérer mes affaires et vider mon bureau ?
Il eut un silence. Un long silence pesant. Avant que la sentence ne tombe.
-Quand vous le pourrez.
-Je viendrai le plus vite possible.
-Ne vous précipitez pas…
-Je préfère le faire au plus vite Général.
-Très bien…je vous laisse vous reposer, passez un bon Noël, je crois savoir que le Capitaine Rabb, le passera à vos cotés.
-Oui Monsieur.
-Mm…souhaitez le lui également de ma part.
-Je le ferai Monsieur.
-A bientôt Colonel, au revoir.
-Au revoir Général.
Il raccroche et j'en fais de même. Je pleure doucement. Ce « Colonel » n'a plus lieu d'être. Je ne suis plus Colonel. Je ne suis plus un Marine. J'aimerai tout envoyer balader, quitter cette chambre, et partir, loin. Quelque part où personne ne peut me retrouver.
Qu'est-ce que je vais devenir maintenant ? Je vais toucher ma retraite de l'armée et puis voilà ? Tout s'arrêtes là ? J'ai sacrifiée des années de ma vie à construire cette carrière qui s'effondre du jour au lendemain. Tout ce que j'ai fais s'est avéré inutile et vain. A présent, que me reste t-il ? Un grade qui tombe aux oubliettes, une vie stérile, un corps qui ne répond plus à mon cerveau, un cœur blessé, un amour inavoué…
Je reprends mes esprits. Je n'ai jamais autant pleuré que ces dernières 24 heures. Si seulement je pouvais faire marche arrière. Si seulement…
On frappe à ma porte. Qui est-ce encore ?
-Oui ?
Le visage de Jennifer passe par l'embrassure de la porte.
Jennifer. Je l'aime beaucoup cette jeune femme. Elle est merveilleuse. Je lui souris, signe qu'elle peut entrer. Elle me sourit en retour et entre. Elle ferme la porte derrière elle et s'approche de moi.
-Bonsoir Madame.
Ce « Madame » est comme un coup de poignard en plein cœur.
-Bonsoir Jennifer, et laissez tomber le « Madame », c'est Mac où Sarah…je ne serai plus Marine.
Elle acquiesce. Elle est mal à l'aise. Je ne voulais pas qu'elle le soit.
-Asseyez-vous, dis-je en lui présentant la chaise à coté du lit.
Elle s'exécute et pose un sac au sol.
-Ce sont mes affaires ?
-Oui, je suis passé chez vous les chercher, des sous-vêtements et des affaires pour les prochains jours, le Capitaine Rabb n'osait pas y aller lui-même, il préférait que ce soit une femme qui s'occupe de ça.
Je ris. Je le connais si bien ce Capitaine.
-Oui, il m'en a parlé, merci Jennifer.
Elle me sourit et reste silencieuse. J'ai envie de parler d'autre chose, de ne pas évoquer ce qui saute aux yeux de tous en me voyant.
-Alors, vous allez chez les Roberts ce soir ?
-Oui, ils sont devenus une vraie famille pour moi…vous nous manquerez vous et le Capitaine, mais je suis sûre que vous serez dans le cœur de tous.
-Merci Jenn.
Je sens les larmes me monter aux yeux. Oh non, pas devant Jennifer. Je respire profondément et évite son regard. Je sais qu'elle a vu mon malaise. Elle se lève et vient s'accroupir devant moi. Elle me prend tendrement la main.
-Ne vous inquiétez pas Madame, je veux dire, Mac…Le Capitaine et nous tous sommes là, quoiqu'il arrive. Vous faites partie de cette famille que j'ai eu grâce au JAG…je ne veux pas vous perdre, vous comptez pour nous tous…
Je vois qu'elle est émue. Elle est au bord des larmes, seulement elle ne se contrôle que très rarement. Jennifer est une jeune femme passionnée, toujours en proie à ses émotions quelle qu'elles soient.
-Merci, dis-je dans un souffle, merci pour tout Jennifer.
Elle essuie ses larmes d'un revers de manche et se relève. Je regarde cette femme debout à coté de moi. Elle a fait un bon bout de chemin depuis la première fois où je l'ai vu. Harm a tout de suite compris qu'elle était une personne formidable. Il ne se trompe que très rarement sur la valeur des gens. Et Jennifer en est une preuve de plus. Je lui souris. Je me sens bien avec elle. J'ai l'impression d'être avec une petite sœur. Oui, j'aime beaucoup Jennifer.

Jennifer est partie depuis longtemps déjà. Harm devrait être là lui aussi depuis de longues minutes. Je viens de raccrocher avec Harriet. Ils allaient se mettre à table. Mais avant elle m'avait appelé pour me souhaiter un joyeux Noël et un bon rétablissement. Ils s'étaient tous joint à elle, y comprit AJ pour nous souhaiter un bon réveillon, vu les circonstances. Je suis resté environ 26 minutes au téléphone, appréciant simplement de pouvoir parler avec mes amis.
Harm n'est toujours pas là. Mais que fait-il ? Je sais que la ponctualité n'est pas son fort, mais bon, il pourrait venir maintenant…Le Général savait qu'on devait passer le réveillon tous les deux, il ne l'aurait pas retenu. Alors pourquoi n'est –il pas là ?
J'attends encore quelques minutes, le regard perdu au-dehors, où je peux voir le sapin devant l'hôpital briller de mille feux. Les lumières se reflètent sur la neige immaculée. Je peux facilement imaginer des enfants jouer avec cette fine poudre, je peux entendre leurs rires ainsi que ceux de leurs parents. Je souris. Je me vois poursuivie par Harm, riant aux éclats, avant qu'il ne me rattrape et ne me plaque au sol pour un tendre baiser. De toutes petites mains viennent se joindre aux siennes. Nos rires résonnent…comme un écho lointain et imaginaire…
On frappe doucement à ma porte. Je me retourne et mon visage s'illumine d'un seul coup. Mais il faut quand même que je lui fasse remarquer.
-Vous êtes en retard pilote.
Il me sourit et avance vers moi.
-Je suis désolé Mac, j'avais quelques petites choses importantes à faire avant de venir.
-Telles que ?
-Telles que, entre autre, passer chez moi pour vous chercher votre cadeau.
Il me tend en souriant un petit paquet noir. Je le prends. C'est vrai qu'il ne porte pas l'uniforme, je l'ai remarqué dès qu'il est entré. Ce Jeans et ce pull noir lui vont à ravir. Il enlève son blouson épais et le pose sur le haut du fauteuil. Il se tourne enfin vers moi et me regarde en souriant. Il cache quelque chose dans son dos. Il croit que je ne l'ai pas vu. On dirait un enfant cachant ce qu'il estime comme un fabuleux trésor, bien sûr que j'ai remarqué les pétales rouges. Cette attention me fait tellement plaisir.
-Harm…qu'est-ce que vous cachez dans votre dos ?
-Mm…un petit cadeau pour une personne que je connais.
Il sort la fleur de son dos et me la tends timidement.
-Je me suis également arrêté en route pour acheter ceci.
-C'est pour moi ?
Il acquiesce.
-Merci, elle est très belle.
-Elle est destinée à une personne tout aussi belle.
Je lève les yeux vers lui mais il fuit mon regard. Les mots lui ont échappés, ou alors ? Regrette t-il déjà ce qu'il vient de dire ? Il reste un moment à regarder le sol puis, il relève les yeux. Je vois qu'il rougit. Non, il ne regrette pas. Je lui souris. Il en fait de même.
-Vous n'ouvrez pas votre cadeau ?
-Si….si bien sûr.
Je pose la rose à coté de moi et j'ouvre avec précaution le petit nœud blanc. Je sais que Harm me regarde. Il ne me quitte pas des yeux. A quoi pense t-il en ce moment ? Je donnerais tellement pour le savoir. Mes mains tremblent. Je sais qu'il m'a fait un magnifique cadeau et que je vais l'aimer. Je m'attaque au papier, je le déballe avec soin, pourtant j'aimerai pouvoir le déchirer d'un seul coup et voir ce qu'il contient. Le papier ouvert, voilà une petite boite. Je lève les yeux vers Harm. Il me sourit toujours.
-Vous avez peur de voir ce qu'il y a dans cette boite ?
-Non, je sais que ça va me plaire.
-Je l'espère, murmure t-il.
Je porte mon attention une nouvelle fois sur son cadeau et j'ouvre enfin la boite. Il est magnifique, je n'en crois pas mes yeux. Je savais qu'il me plairait mais là, c'est encore bien plus. Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Une larme naît dans mes yeux. Je suis émue. Harm est tellement attentif à mon égard. Je baisse la tête, je ne veux pas qu'il remarque ce qui se passe.
-Eh Mac.
Il se penche sur moi et me lève doucement le menton. Il a vu mon trouble. Il me connaît si bien.
-Il est magnifique Harm, merci.
Il me sourit et prend le pendentif entre ses doigts.
-Vous devriez le porter.
Il se penche sur moi et écarte les cheveux qui reposent dans ma nuque. Je ferme les yeux. C'est si bon de le sentir proche de moi. Il ferme la chaîne et se redresse. Nous ne sommes qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Harm est à croupi devant moi et me regarde dans les yeux. Il me caresse tendrement la joue et je pose ma main sur son avant bras. On se sourit et il se penche sur moi une nouvelle fois. Nos lèvres s'effleurent et nous fermons les yeux au même moment. Je le sens se presser contre moi. A peine une seconde, mais la plus belle des secondes. Il s'éloigne à nouveau en souriant.
-Joyeux Noël Mac, murmure t-il.
-Joyeux Noël à vous aussi, arrive-je à peine à bredouiller.
Il s'éloigne une nouvelle fois et s'assit sur le fauteuil.
-Mac, vous avez dîné ?
-Euh, non pas vraiment…
-Vous n'avez pas faim ?
-Non, pas trop.
-Il faut que vous mangiez.
-Je sais, je…je n'y arrive pas c'est tout et puis, ce qui nous donne ici n'est vraiment pas très bon.
Il me sourit une nouvelle fois et se relève. Je le regarde passer à coté de moi et s'apprêter à sortir.
-Harm ? Que faites-vous ?
-Attendez-moi une minute, je reviens.
-Mais…
Je n'ai pas le temps d'en dire plus, le voilà déjà sortit. Mais, que me mijote t-il encore ? Je n'ai pas à attendre la réponse bien longtemps, il revient déjà. Il porte un paquet. Je souris. Il n'a quand même pas fait ça ?
Il vient à ma hauteur et passe le paquet sous mon nez. Ca sent bon.
-Alors ? Vous n'avez toujours pas faim ?
-Si, je crois que je mangerai bien ce que vous avez là.
-Eh bien…
Il pose le paquet sur la petite tablette. Il me regarde un instant. Je suis toujours assise dans ce fauteuil. Je lui fais comprendre que c'est à lui de jouer maintenant. Il faut bien que nous commencions à un moment.
Je lève doucement les bras tout en le regardant. Harm s'approche de moi et se baisse. Il me prend dans ses bras. Je sens ses mains ses refermer sur ma peau dans mon dos. Il me prend contre lui et me soulève doucement. J'enroule mes bras autour de sa nuque. Je ne sens pas sa main qui me saisit dans le creux de mes genoux. Il me soulève et se redresse. Il me porte jusqu'au lit. Pendant le voyage nos regards se croisent. Nous sommes déjà devant le lit. Il pourrait me poser mais il reste là, à me regarder, me tenant fermement contre lui. Je lui souris et décide de plaisanter pour ne pas qu'on soit mal à l'aise de cette situation.
-Vous pouvez atterrir Pilote, la piste est dégagée et vous attend.
Il sourit et me pose délicatement sur le lit. Je m'y assoie et il place mes jambes le long de mon corps. Il effleure mes cuisses lorsqu'il remet la couverture sur moi. Pourquoi ne puis-je pas sentir cette douce caresse ? Je donnerai tout pour avoir sentit Harm effleurer ma peau.
Harm s'éloigne et approche le fauteuil du lit. Il place la tablette entre nous et défait le paquet qu'il a apporté.
-Merci Harm, pour ce repas et pour tout le reste, merci de vous occuper de moi, je ne sais pas qui j'aurai pu avoir une personne étrangère avec moi à mon appartement.
-De rien…par contre, je dois vous dire une chose, vous ne retournerez pas à votre appartement pour le moment.
-Pourquoi ?
-Vous avez des marches pour entrer dans le bâtiment et votre ascenseur est très souvent en panne…le mien sera plus pratique.
-Harm, vous avez des marches pour aller dans votre salle de bains et…
-J'ai déjà arrangé ça, je suis passé aller acheter du matériel avant de venir, je vais mettre une rampe à la place.
-Qu…quoi ?
-Ne vous en faites Mac, j'ai dis que je prendrais soin de vous et je le ferai…
-Pourquoi ?
-Vous connaissez la raison.
Dis-le Harm, j'ai besoin que tu me le dises. Je t'en prie, dis le moi.
-Allez Marine, mangez.
-Je…bof.
Il se lève et s'assit sur le lit à coté de moi.
-Très bien, vous ne me laissez pas le choix.
Il prend une fourchette et quelques pâtes et la dirige vers moi.
-Ouvrez la bouche.
-Haaaarm.
-Je vous nourris, vous devriez être contente.
Nous échangeons un regard et nous explosons de rire en même temps.
-Ok, allez-y alors, si vous insistez.
J'ouvre la bouche et Harm y amène la fourchette. Je mange doucement. C'est bon. Je ne me rappelle pas avoir manger une chose aussi bonne depuis longtemps.
Nous ne parlons pas. Harm se contente de « me nourrir »et je lui obéis. Le plat terminé, nous entamons une nouvelle conversation.
-Harm, êtes-vous allez au mur ?
-Non.
Il se lève et me tourne le dos pour débarrasser la petite tablette.
-Pourquoi ?
-Parce que j'avais des choses plus importantes à faire.
Plus importantes ?
-Harm, il n'y a pas de choses plus importantes pour vous que votre père.
Il se retourne. Je vois la tristesse dans ses yeux.
-Si Mac, vous…Mon père est décédé, vous, vous êtes en vie et vous avez besoin de moi, mon père peut attendre quelques jours.
Je n'arrive pas à croire ce qu'il vient de dire. Je suis plus importante pour lui que son père à l'instant où nous parlons. Comment dois-je comprendre ça ?
Harm ne me quitte pas des yeux. J'aimerai lui poser cette question, seulement je ne sais pas si c'est une bonne idée.
-Harm…Est-ce que je pourrais venir avec vous quand vous irez au mur ? J'aimerai venir cette année, et puis, c'est un peu de ma faute si vous n'y êtes pas encore allé.
-Oui, oui bien sûr Mac, vous pourrez venir avec moi.
Il à l'air surpris mais ravit. Nous, nous sourions.
Harm range un peu la chambre et s'assit à nouveau sur le fauteuil à coté de moi. Nous parlons toute la nuit, comme nous l'avons fait de nombreuses fois. Nous rions, nous passons un bon moment. Je réalise que c'est la première fois que je passe un Noël seule avec lui. Et en dépit des circonstances, je me sens bien. Je vais devoir affronter encore de nombreux combats, tout cela ne fait que commencer. Mais ce soir de Noël je suis avec l'homme que j'aime, et rien n'est plus important à mes yeux que cette réalité.

La journée est déjà bien entamée. Harm est parti ce matin. Une fois de plus il a passé la nuit à mes cotés. Nous avons beaucoup parlé et j'ai fini par m'endormir. Je crois avoir été la première. J'ai rêvée de lui, comme je le fais souvent. Cette fois-ci nous étions dans une prairie inondée d'un soleil radieux. Il me souriait. Il portait son costume blanc. Moi, une robe blanche elle aussi. Quelques fleurs colorées avaient trouvé leurs places dans mes cheveux remontés en un chignon. Je souriais au bras d'AJ Chegwidden, avançant dans cette allée improvisée. Quelques chaises, quelques amis, des vivants, des disparus. Le sourire d'une petite fille dans les bras de Mattie Grace. J'avançais, complètement hypnotisé par le regard empli d'amour de l'homme qui allait être mon époux. Je suis à sa hauteur. Nous, nous embrassons et la réalité se rappela déjà à moi.
Je suis couchée dans un lit d'hôpital. L'homme qui m'embrassait tendrement quelques instants plus tôt, dort paisiblement sur ce fauteuil, à quelques centimètres de moi. Il tient tendrement ma main au creux de la sienne. Il ne l'a pas lâché de toute la nuit. Après l'avoir regardé dormir un long moment, me remémorant ce rêve tendre et douloureux à la fois, il s'était réveillé et était partit faire quelques travaux dans son appartement pour ma venue le lendemain.
Je me sens un peu seule depuis son départ. Mais le moral remonte doucement, je sais que je peux lui faire confiance, qu'il est là.
A présent, j'attends avec impatience, l'arrivée d'un petit garçon haut comme trois pommes. J'ai son cadeau de Noël, ainsi que celui de son petit frère, j'espère qu'ils les aimeront. J'ai toujours un peu peur que se ne soit pas le cas. Harm m'a dit de ne pas m'en faire. Mais, c'est plus fort que moi…
J'attends.
Ma porte s'ouvre doucement et déjà j'entends cette voix familière.
-AJ, on frappe avant d'entrer, murmure Harriet derrière la porte.
Je souris et j'entends les petits coups portés sur le bois.
-Entrez.
Je vois ce petit bonhomme que j'aime tant, pénétrer dans la pièce. Derrière lui, Harriet et Jimmy dans ses bras. Ils me sourirent et s'avancent vers le lit où je suis assise.
-Tata.
-Eh, bonjour moussaillon, bonjour Harriet, salut Jimmy, ça va ?
Le plus petit garçon me répond en me souriant. J'en fais de même. AJ tend les bras vers moi et je le porte sur mon lit où il s'assoie.
-Bonjour Madame, comment allez-vous ? Me demande Harriet en s'asseyant dans le fauteuil et en mettant le petit Jimmy sur ses genoux.
-Ca va, merci Harriet, ça me fait plaisir de vous voir tous les trois ici.
-Tu as encore mal Tata ?
-Non, plus trop AJ, je vais pouvoir partir de l'hôpital bientôt.
-Tu iras dans la maison de Tonton ? Me demande t-il avec un grand sourire.
-Euh…oui, pour le moment, je vais vivre avec lui.
-Super, comme ça vous pourrez faire un bébé alors.
Je n'en crois pas mes oreilles. Harriet non plus apparemment. Elle le réprimande très vite. Mais je souris discrètement. Oui, j'aimerai bien faire un bébé avec son tonton. Enfin, j'aurai bien aimé…
Je lui caresse tendrement le front. Ce petit garçon est adorable, je l'aime beaucoup.
-AJ, tu sais quoi ? Le père noël est venu ce matin et il m'a donné quelque chose pour toi et pour ton petit frère.
-C'est vrai ?
-Oui, regarde là bas près du sac.
Il se lève et se dirige au pas de course vers les deux petits paquets. Il les prends en main et me les montre, j'acquiesce. Alors, il revient en souriant.
-Le bleu clair c'est pour toi et le foncé c'est pour Jimmy.
Il tend celui destiné à son frère à la jeune femme assise à coté de moi. Harriet le prend.
-Regarde Jimmy, encore un cadeau.
Il tend ses petites mains en direction du paquet et les refermes dessus. L'emballage est très vite enlevé, comme celui du cadeau d'AJ. Les deux enfants regardent leurs nouveaux jouets avec émerveillement. Je sens mon estomac se nouer. C'est magnifique de les voir comme ça. De voir l'étincelle dans leurs yeux. De voir naître ce sourire qui se termine déjà bien loin derrière les oreilles. Harriet me sourit et me murmure un 'merci'.
Les deux garçons s'éloignent un peu et jouent tranquillement au fond de la chambre. Jimmy est ravi de faire des cascades avec la petite voiture rouge que je lui ai achetée, AJ quand a lui, joue à être son parrain avec le model réduit du F 14 que j'ai acheté pour lui.
-En général, c'est le Capitaine qui offre ce genre de choses à AJ, murmure Harriet en les regardant.
-Je sais Harriet, seulement, nous nous sommes mis d'accord pour que se sois moi cette fois-ci qui lui offre, mais c'est de notre part à tous les deux.
-Merci.
-Ne me remercier pas Harriet, ça nous fait plaisir, enfin…ça me fait plaisir.
J'avais corrigé cette phrase. Il ne fallait pas que je commence à parler pour Harm. Je sais que ça ne le dérange pas dans ce cas là. Mais m'entendre parler de cette manière me fait penser que je parle comme la femme d'un couple, un couple marié et amoureux, hors ce n'est de loin pas le cas.
Nous discutons encore de longues minutes. Harriet me parle de sa grossesse. Tout se passe bien pour elle et les bébés. Je suis contente pour mes amis. Ils méritent d'être heureux.
Nous parlons de mon accident, de ma situation. Mon amie aussi me rappelle que je ne suis pas seule. Je vois bien qu'elle essaie de me faire comprendre que Harm sera là, quoiqu'il arrive. Harriet a toujours tout fait pour me faire admettre que j'ai besoin de lui. Je le sais. Mais je ne le dis pas. Je ne veux pas abaisser ma garde. Je ne veux pas me laisser aller avec lui. Je ne veux pas souffrir lorsqu'il passera à autre chose. Il passera à autre chose, je le sais.
Nous parlons de choses et d'autres, d'enfants. Harriet ne sait pas que je ne peux pas en avoir. Elle ne sait pas que j'ai autant de chance d'être frappée par la foudre que de concevoir un jour. Moins de 5 %. Et puis, qui voudrait de moi, maintenant ?
Je ne devrai pas penser à ça…
Ils repartent déjà. J'ai beaucoup aimé ce moment passé avec eux. Nous, nous reverrons.
Le 31. Nous passerons tous nouvel an chez les Roberts cette année…
Je les salue. Ils s'en vont après une dernière étreinte.
Je reste à nouveau seule. Mais pas pour très longtemps. Harm ne va pas tarder.
Je l'attends. Je ne fais que passer mon temps à l'attendre. Et alors ? J'aime ça. J'aime ce que je ressens quand je le vois entrer dans la pièce. J'aime ce sourire qu'il m'adresse en poussant la porte. J'aime ce regard lorsqu'il s'approche de moi. J'aime sentir son souffle dans ma nuque lorsqu'il m'enlace pour me faire comprendre qu'il est là. J'aime la manière dont il joue tendrement avec ma main lorsque la sienne la retient prisonnière. J'aime penser à tout ça en l'attendant. Avant que tout soit bien réel. J'aime à penser que peut être il ressent la même chose que moi. J'aime me dire que s'il n'est pas avec moi, c'est parce qu'il fait tout pour que nous passions les prochains jours ensembles. J'ai hâte de quitter cet hôpital et de me retrouver avec lui. Seule avec Harm. Même s'il ne ressent pas ce que je ressens moi, je profite de chaque seconde à ses cotés. Chaque regard, chaque contact, chaque sourire, chaque parole. Pour quand tout ça sera terminé. Pour garder des souvenirs de cet homme. De ce pilote, de cet avocat, de Harm tout simplement. Harm, l'homme. Celui qui cherchait son père en Russie, celui qui a prit soin d'enfants en danger, celui qui sait me réconforter, celui qui fait me sentir bien, celui qui prépare de délicieuses lasagnes végétariennes. Je souris. Je suis sûre qu'il va s'en donner à cœur joie pour me faire de bons repas. J'aime ça. J'aime les repas qu'il prépare pour nous. J'aime qu'il s'occupe de mon bien être. J'aime être simplement avec lui. Parce que avec lui je suis Sarah. Juste Sarah. Je ne joue pas de rôle. Je ne suis pas qu'une avocate, je ne suis pas seulement un Marine .Je suis Mac, son amie, celle sur qui il peut compter à chaque instant, celle qui sera toujours là pour lui quoiqu'il arrive, celle…qui l'aime tout simplement. Qui l'aime. Je ne sais même pas comment l'aimer. Tout est toujours si compliqué et finalement si simple entre nous. Mais j'ai peur de ne pas l'aimer comme il faut. Je ne sais même pas si j'ai le droit de l'aimer. Pourtant je ne devrais pas penser à tout ça. Harm va bientôt arriver et si je pense à tout ce que je ressens pour lui lorsqu'il entre dans cette chambre je risque de faire une bêtise. L'amour est un sentiment si simple mais pas entre nous, malheureusement. Il ne peut pas l'être entre deux avocats du JAG…
Mais…Je ne suis plus officier, enfin je ne le serais plus d'ici peu alors, finalement les choses pourraient changer entre nous. Peut être que Harm en a conscience. Peut être est-ce, ce qu'il veut au fond de lui. Comment savoir ce qu'il veut ? Il ne parle jamais de ses sentiments. Il ne fait que des sous entendus, mais j'ai besoin de plus que de simples sous entendus, j'ai besoin qu'il me le dise !
Je sais qu'il ne me dira jamais ce qu'il éprouve pour moi, que ce soit de l'amour ou de l'amitié. A moins d'un miracle, Harmon Rabb JR reste enfermé dans cette tour qu'il s'est construit autour de lui. Une tour bien trop haute pour moi. Mais une tour qui, quand on arrive à son sommet, nous montre un paysage magnifique, de l'amour, de la tendresse, peut être même de la passion…
-Harmon Rabb JR, laissez-moi monter jusqu'à vous, laissez-moi grimper à cette tour, laissez-moi vous rejoindre là –haut. Malgré le fait que mes jambes ne m'obéissent plus, je viendrais si vous m'en laissez la possibilité, mon cœur me portera, s'il vous plait Harm…

Ca y est, aujourd'hui je quittes ce foutu hôpital. Je pars avec Harm. Le médecin vient de sortir de ma chambre. Il envoie une infirmière pour montrer à Harm comment s'occuper de moi. Je ne vois pas pourquoi elle doit lui montrer, il sait mieux que personne ce qu'il doit faire pour que je me sente bien.
Je suis assise sur le lit, les jambes pendantes. Il me tourne le dos et regarde par la fenêtre. Pourquoi ne me regarde t-il pas ?
-Harm ?
Il se tourne vers moi et son sourire illumine son visage. Je sens cette chaleur en moi. Il faut que je me reprenne.
-A quoi pensez-vous ?
-A rien en particulier.
-Haaaarm.
Il s'approche et s'assit sur le lit, à coté de moi. Il ancre son regard dans le mien, quand il fait ça je sais qu'il va me dire une chose importante, une chose que je ne dois pas oublier.
-Je pensais à vous, murmure t-il.
Je le savais. Je savais qu'il allait me dire une chose pareille. Je me sens rougir et je baisse les yeux. C'est insoutenable de le voir si près de moi, si attentif sans pouvoir lui dire, sans pouvoir le faire…
Il me relève le visage. Oh non, pas maintenant, je n'ai pas envie qu'il me regarde une nouvelle fois. Je croise son regard. J'y vois tout cet amour qu'il éprouve. Mais ça ne peut pas être le cas, il ne pas m'aimer, pas comme je l'aime en tout cas.
-Harm, vous n'avez pas besoin de penser à moi, je suis là.
J'ai dis ça dans un souffle, un simple petit murmure. Il me sourit et s'approche un peu plus de moi. Il prend une de mes mains et la caresse doucement avec son pouce.
-Je le sais, répond t-il.
Encore quelques millimètres de parcourus en disant cette phrase, toujours ce regard qui se perd dans le mien. Son souffle chaud sur mes lèvres. Je sens son nez caresser le bout du mien. Il a glissé son autre main derrière mon oreille pour m'approcher de son visage. Je penche un peu la tête pour lui signifier que je n'attends que ça ; qu'il m'embrasse, enfin. Un baiser empli d'amour, où nous langues mènent une lutte acharnée, sensuelle et délicate. Mais ce n'est qu'un rêve, une fois de plus. Nos lèvres ne se touchent pas encore que la porte s'ouvre. Harm s'éloigne brusquement de moi. Il baisse les yeux et sa main quitte ma peau. Je regarde la personne qui est entré, cette personne qui a brisé cet instant magique.
L'infirmière Locke. Je ne l'aime pas beaucoup celle-là. Un mètre 75, sans doute 55 kilos, un sourire parfait, une poitrine surdimensionnée, des jambes de mannequin, mises en valeurs comme il se doit, bien entendu, des cheveux blonds ondulés, des yeux bleus, cernés de noir, et surtout une démarche ! Je ne sais même pas comment qualifier sa démarche. Une grue. Oui, c'est ça une grue, c'est le mot juste.
Je la regarde. J'espère qu'elle arrive à voir dans mes yeux l'envie que j'ai de lui forcer à sortir de ma chambre, de quitter cette pièce. Et puis, la manière qu'elle a de regarder Harm m'énerve profondément. Elle sourit d'un air mielleux. Mais Harm n'est pas dupe, je le sais. Je le regarde, lui. Il lui sourit tout aussi mielleusement. Décidément, il les fait toutes craquer, et il le sait. Cette infirmière est prête à lui sauter dessus j'en suis sûre, et lui ne dirait rien.
Sauf que, ma grande si tu crois que je vais abandonner la partie… C'est mon homme, celui-là tu as plutôt intérêt à laisser tomber. Je n'ai peut être plus de jambes aptes à te courir après pour t'arracher les cheveux, mais j'ai un Beretta et je tire plutôt bien.
Harm se lève et lâche ma main. Je détourne enfin les yeux de cette jeune femme. Ils discutent. Elle lui montre les gestes qu'il doit faire pour m'aider à m'asseoir dans le fauteuil, comment me reprendre…
Harm acquiesce et sourit toujours. Ils entament la conversation, comme si je n'étais même pas là.
Eh oh ! Mac a très envie de rester avec Harm ! Espèce de pimbêche, tire toi ! Il a compris c'est bon, pas la peine de rester là à le regarder comme un vulgaire bout de viande bien fait. Et c'est vrai qu'il est bien fait. Ses abdominaux musclés, ses bras fort, sa grande taille, sans oublier que, par conséquent, son…
Mackenzie ! Arrêtes tu penses à quoi là ? Oh non je dois me reprendre. Je rougis. A coup sûr je dois être rouge comme une tomate. Je lève les yeux de mes chaussures. Je croise les regards interrogateurs des personnes devant moi.
-Euh…oui ?
-Ca va Mac ? Me demande Harm en posant sa main sur mon épaule.
-Oui, ça va…je n'ai pas fais attention, vous parliez de quoi ?
-Je vous demandais, madame, si vous aviez bien tout compris, si vous aviez des questions et si vous avez des affaires pour quitter l'hôpital.
-Oui, j'ai ce qu'il faut. Nous pouvons y aller ? Je n'ai aucune question.
-Oui, quand vous le souhaitez, vous n'avez qu'à passer au bureau avant de partir pour signer la feuille de suivit.
-Très bien, merci, au revoir.
Au revoir, au revoir, au revoir….allez pars !
-Au revoir Madame…Capitaine.
Et encore une fois ce sourire. Harm y répond, bien entendu.
-Appelez-moi si vous en avez besoin.
-Ca ira, merci, le Capitaine devrait pouvoir se débrouiller il est assez grand.
J'avais lancé cette phrase sur un ton brusque. Mais c'est vrai, j'ai raison en plus.
Elle efface enfin ce sourire et se raidit. Je souris. Enfin.
Elle sort et Harm se tourne vers moi. Je vois l'incompréhension dans son regard. Je ne vais tout de même pas lui dire que je suis jalouse d'elle, comme de toutes les femmes qui avaient partagé leur vie avec lui.
-Elle m'énerve, lui dis-je pour toute réponse.
Harm ne dit rien. Il la trouvait pas mal lui, je suis sûre.
-Mac, et si on rentrait, il faut que vous vous changiez.
-Je vais avoir besoin de vous pour ça.
Il rougit. Harmon Rabb ne changera jamais. Je lui souris et je me dirige vers la salle d'eau.
-Attendez que je vous appelle.
-Oui.
J'enlève le pyjama d'hôpital. Je passe un autre soutient gorge. Un T-shirt, un pull-over. A présent la culotte. Ola c'est un vrai combat. Je me débats pendants plusieurs minutes. Heureusement que j'ai de la force dans les bras…
Bon eh bien voilà qui est fait. Il ne me reste plus que le pantalon. Il est temps d'appeler Harm. Je viens de penser qu'il me verra en petite culotte. Mais bon, je n'ai pas trop le choix et ça arrivera encore ces prochains jours alors…
-Harm, vous pouvez venir ? J'ai besoin de vous là.
Il arrive et me regarde un instant en entrant dans la salle de bain. Il prend le pantalon posé un peu plus loin et s'approche de moi. Il me l'enfile à mes pieds, il le remonte le long de mes jambes. Ca, j'avoue, j'aurai pu le faire moi-même, mais c'est si bon…
Il le monte doucement jusque sur mes cuisses, puis il lève les yeux vers moi. Il se relève et me prend dans ses bras. Je n'arrive pas à tenir debout. Je me tiens de toutes mes forces à son cou. Je ne sais même pas si j'ai les pieds au sol. Harm glisse ses mains sur mon ventre. Il monte mon pantalon jusque sur ma taille et ferme les boutons et la fermeture éclair. Il me demande si ça va. Je lui réponds que oui en souriant. Il en fait de même et me rassoit.
Il n'a pas parlé. Je ne sais pas ce qu'il a ressentit. Une fois de plus.
Nous quittons cette petite pièce en vérifiant que je n'y ai rien oublié. Je me regarde un instant dans le miroir. Il n'y a plus de trace de brûlures, j'ai fais l'effort de me maquiller un peu, et j'ai remonté mes cheveux en chignon, avec deux petite tresses sur le coté comme je le fais pour aller travailler. Je croise le regard de Harm dans le miroir.
-Quoi ? Dis-je souriant.
-Vous êtes prête princesse ? Le carrosse ne vous attendra peut être pas.
-Et le prince charmant ?
Harm me sourit. Il est gêné mais ne répond pas. Pourtant je ne fais que le provoquer pour enfin savoir ce qu'il ressent pour moi. Mais non, toujours rien, aucune réaction. Il était plus réceptif au sourire aguicheur de cette infirmière tout à l'heure. Il prend soin de moi parce qu'il est mon ami, il est passé à autre chose. J'en suis sûre à présent. Mais, ce baiser … Il allait bien m'embrasser ? Pourquoi fait-il comme si rien ne s'était passé ?
-Mac, ça va ?
-Une minute s'il vous plait.
Je pleure doucement. Je n'arrive pas à croire que je pleure encore. J'essuie les larmes qui se sont échouées, sur mes joues. Seulement ça continu. Je respire profondément, ça doit s'arrêter…
Harm s'approche de moi et se met à croupis. Il pose ses mains sur les accoudoirs de mon fauteuil et cherche mon regard. Je ne lutte pas. Au fond de moi j'ai envie de lui dire, mais une fois de plus je sais que les mots ne franchiront pas la barrière de mes lèvres.
-Mac…s'il vous plait.
Il me supplie presque, il murmure pour ne pas me brusquer.
-Harm…laissez-moi une minute ça va aller.
-Non, je ne vous laisse pas, j'ai envie de savoir ce qui se passe.
-Rien, c'est bon ça ira.
-Vous croyez ? Vous pleurez pour rien maintenant ?
Je ne réponds pas, je ne veux pas répondre, ça risque de sortir hors de moi et je ne veux pas.
-Mac, je vous en prie, parlez-moi.
-J'ai…je ne vous comprends plus Harm, pourquoi voulez-vous vous occuper de moi ?
-Parce que je tiens à vous et que je ne veux pas vous laisser seule.
-Si vous tenez à moi pourquoi…pourquoi avoir ouvertement dragué cette…cette, cette pimbêche tout à l'heure ?
-Vous ne l'aimez vraiment pas, je me trompe ? Que vous a-t-elle fait cette pauvre fille ?
-Elle vous a fait du gringue, voilà ! Vous ne l'avez pas remarqué ?
-Si.
Il me dit ça le plus naturellement du monde. Il me sourit. Je ne le comprendrais vraiment jamais.
-Mac, qu'essayez-vous de me dire ? Vous croyez que j'ai envie de sortir avec cette fille ?
-Eh bien, on dirait oui.
-Vous vous trompez…sur toute la ligne. Je suis bien trop occupé avec Mattie, le bureau et surtout vous, pour avoir envie d'entamer une relation avec aucune femme que ce soit.
Aucune femme que se soit. Ca comprenait moi aussi ? Quelque part je me sens soulager finalement. Il ne veut peut être rien entamer avec moi, mais avec aucune femme, alors tout va pour le mieux. Je lui souris. Je me sens totalement stupide. J'ai été jalouse. Je sais qu'il l'a remarqué.
-Je suis désolée Harm, je…je suis un peu perdue en ce moment et j'ai peur de perdre la seule personne qui sait me faire trouver le bon chemin.
-Si c'est de moi que vous parlez, ne vous inquiétez pas, vous ne me perdrez pas.
Nous, nous sourions. Harm se redresse.
-Que diriez-vous de partir d'ici maintenant ?
-Oui, j'ai hâte de sortir de cet hôpital.
-Alors, en route Mademoiselle Mackenzie.
Il fait le tour de mon fauteuil et se met dans mon dos. Il pousse doucement. Je récupère mes affaires que je pose sur mes genoux. Je n'oublie pas la rose qu'il m'a offerte. Je la tiens fermement, je n'ai pas envie de la perdre, elle signifie beaucoup trop de choses pour moi. Nous quittons l'étage, puis le bâtiment. Harm me met dans sa voiture. Je suis un peu à l'étroit mais ravie de me trouver là. Il plie le fauteuil et le met dans le coffre. Nous partons. Nous roulons en silence. Je tiens toujours cette fleur. Je l'effleure du bout des lèvres, comme pour enfin embrasser cet homme que j'aime tant.