Divine institution

Olivia est très mal à l'aise: son petit ami, qui a eu la gentillesse de l'inviter au restaurant, vient de lui prendre la main par-dessus leurs assiettes. Et sans se soucier du public, il vient de lui demander sa main, en lui ouvrant le fameux coffret devant tout le monde! Faire ça dans l'intimité, c'était trop demander?

La difficulté reste maintenant de lui expliquer. Voilà pourquoi cette scène aurait été mieux entre les quatre murs de leur appartement. Mais non, il a voulu la surprendre! Et peut-être aussi la coincer. Car comment faire une scène devant toute la population de ce restaurant, avide des potins et des curiosités. Il sait bien pourtant qu'elle a horreur de se mettre en scène comme ça. Mais maintenant, il va falloir jouer serré. Elle voit son regard impatient et plein d'espoir. Oh mon dieu, pourquoi cela arrive de cette façon?

- David… cette bague est… elle est sublime

- Mon amour, essaie là. Donne-moi ta main. Là. Elle te va à merveille

- Elle est superbe

- Bien moins que toi mon cœur

- David… je n'aime pas qu'on nous regarde

- Oh mais on ne fait rien de mal. J'ai bien le droit d'embrasser ma future épouse?

- Ne pourrait-on pas attendre d'être à la maison?

- Qu'y a-t-il ma chérie?

- Rien. Je préfère ne pas me donner en spectacle. Rentrons

- Déjà?

- S'il te plait, David, je suis fatiguée

- Ok. Je vais régler. Attends-moi un instant

- Merci

Elle se lève, met son manteau pendant qu'il paie la note. Il la rejoint à l'entrée du restaurant où elle l'attend, visiblement ennuyée.

- Excuse-moi ma chérie. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise

- Nous en parlerons à la maison

- C'est donc si grave?

À peine leur appartement ouvert, que David relance le sujet.

- Je suis désolé que tu le prennes comme ça, je voulais juste t'offrir une belle soirée

- Je sais David, c'est juste que…

- Okay, j'ai été bête, j'aurais du te faire ma petite demande en privé. Je peux recommencer tu sais

- David…

- Olivia, je t'aime tellement. Je ne pensais pas revivre quelque chose d'aussi fort un jour. Mais avec toi, je sais que le bonheur est devant nous

- David… je t'aime aussi…mais je suis désolée

- Ne t'inquiète pas ma puce. C'est oublié. J'aurais voulu te voir sauter en l'air de joie, mais c'est moi qui m'y suis mal pris

- Je suis désolée, parce que je ne veux pas me marier

- Quoi?

- Ça n'a rien à voir avec toi. Je t'aime et j'aime la vie que nous menons ensembles

- Mais?

- Je ne veux pas me marier. Ni aujourd'hui, ni jamais. Je suis désolée, je ne veux pas te faire de peine

- Mais? Tu as mise la bague?

- Tu voulais que je te dise ça devant tout le monde?

Il se met à tourner dans la pièce, ne sachant pas quoi penser de sa révélation.

- Chéri… nous sommes heureux comme ça. Pourquoi se mettre de la pression?

- C'est une pression d'être ma femme?

- David, ne le prends pas comme ça

- Et comment veux-tu que je le prenne? Tu dis m'aimer, mais être ma femme t'est impossible! Ça signifie quoi?

- Rien! Rien de plus que ce que je viens de te dire

- C'est un peu court, excuses-moi! Tu as peur de perdre ton indépendance si précieuse? Peur de ne pas pouvoir te barrer au moment où tu en auras marre de moi?

- Non, bien sûr que non! … juste que…David, nous n'avons pas tous la même vision du mariage

- Tu me caches quelque chose

- Ne sois pas borné! J'ai le droit de ne pas plier à tous tes caprices!

- Un caprice? Olivia! Je t'aime au point de vouloir t'épouser, malgré mes expériences précédentes désastreuses ! C'est pas un caprice!

- Je n'aurais pas dû dire cela, je m'excuse. Mais tu dois essayer de me comprendre David! On allons nous sinon?

- Est-ce que tu m'aimes?

- Oui David. Et je veux continuer à partager ta vie, mais sans passer devant un prêtre. Je t'en prie. Essaie de me comprendre, et oublions tout cela, d'accord?

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