Titre : Hiver éternel
Auteur : ylg/malurette
Base : Avatar: The Last Air-bender
Personnages : La Tribu de l'Eau du Nord
Genre : gen
Gradation : PG / K-plus
Disclaimer : propriété de Bryan Konietzko, Michael Dante DiMartino et Nickelodeon ; je ne cherche si à manquer de respect ni à tirer profit.

Thème : 4#1, « Nord; Hiver; Eau » pour 5 sens
Continuité : pré série
Avertissement : tente d'expliquer les rôles stricts – je ne les excuse pas, personnellement, mais j'essaie de les comprendre
Nombre de mots : 850

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Le jour où la Nation du Feu fit déferler ses troupes sur le monde, les Tribus de l'Eau cachées tout au Nord, contrairement à nombres d'autres coins, restèrent presque à l'abri. L'urgence de l'attaque, c'était d'abord anéantir les Nomades de l'Air pour s'assurer de faire disparaître l'Avatar. Ensuite, ils fondirent sur le Sud car l'Avatar une fois mort se réincarnerait chez eux, là bas. Après, ils se mirent en devoir de conquérir de nouveaux territoires en empiétant sur le Royaume de la Terre.
Comparé aux autres peuples, les Tribus de l'Eau du Nord ont plutôt bien échappé à la destruction. Pas par miracle. Pas grâce à la solidité de leurs fortifications de glace. Juste au hasard de l'alternance du cycle de l'Avatar. Ils auraient pu être le refuge de l'espoir contre la Nation du Feu ? Mais avant de penser aux autres, il leur fallait d'abord assurer leur propre survie. Pour l'équilibre du monde entier, il importait que jamais, jamais leur cité ne tombe, et que personne ne sache quel trésor spirituel elle recelait. Égoïstement aussi, alors que leurs conditions de vie étaient déjà si dures, pourquoi auraient-ils dû se mettre en danger plus qu'ils ne l'étaient déjà pour sauver des étrangers, des gens qui pourraient vite redevenir des ennemis ?

Ne pas prêter main-forte à la Terre voulait dire ne plus quitter les glaces du Nord pour traverser le monde. Ne pouvoir envoyer d'aide à personne, et le sacrifice de leurs frères du Sud, livrés à eux-mêmes, sans alliés. Les Tribus de l'Eau, Nord comme Sud, ont dû s'endurcir, de corps et de coeur.
Ils n'y peuvent rien ! Ils trop loin pour les aider, ils ne sont pas assez pour forcer le blocus du Feu. Ou alors, il faudrait laisser leurs propres villes à l'abandon pour se faire et ils ne peuvent se permettre un tel risque. Ils camperont sur leurs positions. Ils ont renforcé leur propre blocus et vivent en attendant.

Les saisons se succèdent, jour et nuit, comme toujours. Les années passent. Mais dans les coeurs, même quand le soleil revient, un long hiver s'est installé. Ils n'ont pas d'autre choix que d'être pragmatiques. Ils espèrent encore et montent leurs lois pour le futur.
Alors oui, peut-être que les femmes feraient des combattantes douées. Oui encore, peut-être que des hommes feraient de bons soigneurs pour leurs camarades tombés. Mais les femmes portent l'avenir potentiel et sont précieuses et doivent être protégées : elles seront donc gardées à l'arrière, à l'abri, en défense.
Au vu ce qui arrive au sud, des échos que leur apportent parfois les nomades, de la Terre, des îles diverses ou apatrides, ceux du Sud se laissent lentement mais sûrement décimer.
Les soldats du Feu tuent ou enlèvent les Maîtres et le reste de la tribu périclite. Il y aurait de moins en moins de naissances, et sans Maître pour les assister et les protéger elles se font dangereuses. Leurs hommes n'ont pas renoncé à se battre mais se font tuer à la guerre sans remporter de vraie victoire ; plus de femmes et d'enfants meurent qu'autrefois. Des fous !
À regret, les dirigeants du Nord, incapables de les convaincre d'adopter des positions plus sages, doivent définitivement renoncer à leur apporter la moindre aide. Les Tribus soeurs se d'ores-et-éjà sont trop éloignées l'une de l'autre et rien ne les réunifiera. Qu'au moins l'une des deux survive !
Qu'au moins, donc, leurs femmes et leurs enfants restent à l'abri. Ça n'est heureusement pas encore un drame pour la tribu entière si l'une s'échappe pour aller voir ce qui se passe au Sud. Mais ça n'est hélas plus un vent d'espoir pour les autres si quelqu'un vient les rejoindre. Il est trop tard. Et si un enfant meurt dans un accident ou de maladie ça n'est une tragédie que pour sa famille, pas pour toute la tribu. Alors que là bas... Mais s'ils n'y prennent pas garde, il viendra un jour où le drame s'étendra.

Leur avenir, les Tribus de l'Eau du Nord le protègeront jalousement. Si cela veut dire faire passer l'intérêt de la Tribu avant celui des familles voire les désirs des individus, qu'il en soit ainsi. On ne survit pas longtemps dans le Grand Nord sans être prêt à certains sacrifices.
Ça semblera donc peut-être injuste à celles qui voudraient se battre, mais une véritable fille du Nord sait accepter sa place. De même qu'un véritable fils du Nord sait où est la sienne et quels risques il doit prendre à la pêche, à la chasse et au service de défense au cas où ces fous du Feu tenteraient une attaque ; à se battre jusqu'au bout, à fuir quand il le faut et se sacrifier pour que vivent les autres s'il n'y a pas d'autre solution. C'est une vie dure mais c'est la leur.

Ils ont toujours tenu ainsi et tiendront toujours. S'ils gardent leur volonté de glace, jamais les murs de la cité ne tomberont et pour toujours abriteront en leur sein, comme le bourgeon caché sous la neige, un avenir pour leur peuple.