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La Race du Maître

Auteurs : Ithyl et Ahaimebété

Sommaire: Le Docteur arrive sur la Terre alors que l'humanité est transformée en la race du Maître.

Disclaimer: Les personnages de DW ne m'appartiennent pas.

Warning: Certaines scènes pourraient choquer (horreur).

Notes de l'auteure: il s'agit d'une version alternative de the end of time écrite en duo avec Ahaimebété.

Chapitre 1

Le Docteur ouvrit la porte du TARDIS et prit une grande inspiration. Quelque chose n'allait pas, mais il était incapable de dire quoi. Ses cœurs battaient la chamade. Le Ood lui avait dit : C'est trop tard. Trop tard pour quoi ? Il était très inquiet. Il fixait les ruines. Il ne restait rien de la prison pour femmes où avait été incarcérée Lucy. Inutile de s'attarder. Il regagna le TARDIS et se matérialisa dans la ville. Même ici, c'était étrangement désert, mais il sentait la présence du Maître. C'était une trace faible, mais constante, l'environnant entièrement.

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Il longea le trottoir. C'était une matinée fraîche et la plupart des gens étaient encore blottis dans le confort de leur foyer. Les fêtards venaient de se coucher, et les travailleurs n'étaient pas encore levés. Il s'arrêta devant un magasin d'électronique. Il regardait les téléviseurs dans la vitrine d'un air absent, jusqu'à ce que quelque chose attire son attention. C'était une émission de cuisine des plus banales. Seulement, l'animateur ressemblait étrangement au Maître. Le Docteur regarda un autre écran. Un présentateur météo ressemblait aussi au Maître. Il utilisa son tournevis sonique pour changer de chaîne et sentit le sang se glacer dans ses veines. Pubs, films, émissions de variété… dans tous, il ne voyait que le Maître. Il s'arrêta à la chaîne des nouvelles télévisées. Il ne retient que cette seule phrase dite par le Maître-président Obama : Je suis tout le monde et tout le monde est moi !

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Il s'aperçut qu'on le regardait. Trois versions du Maître vêtus comme des adolescents. Il préféra s'éclipser. Il tourna le coin d'une rue et en vit deux autres, un en robe, l'autre en complet-veston.

« Docteur » s'exclama le premier.

Paniqué, le Seigneur du temps traversa la rue sans regarder. Un véhicule le heurta. Le conducteur baissa sa vitre pour l'injurier. Un autre Maître ! Il tenta de se lever, mais la douleur l'en empêcha. Le véhicule était loin, d'autres allaient venir. Il rampa péniblement jusqu'au bord de la rue et s'accrocha à un mur de brique pour se relever. Un commerçant, avec le visage du Maître lui jeta un regard mauvais avant de se diriger vers sa boutique pour l'ouverture.

« Aidez-moi » demanda-t-il.

Il n'avait pas grand espoir d'obtenir de l'aide d'un clone du Maître, mais il se dit qu'il n'avait rien à perdre.

Le commerçant lui lança un dernier regard, rempli de mépris cette fois, et se concentra sur la désactivation du système de sécurité. Le Docteur longea le mur. Il lui fallait absolument regagner son TARDIS avant que la ville se réveille.

Il réussit à retrouver son équilibre. Dès qu'il entendit des voix, il se camoufla dans une ruelle adjacente. Un groupe de quatre Maîtres passa près de lui en discutant. L'un d'eux s'arrêta un moment, puis continua sa route.

« Ils me sentent eux aussi » songea le Docteur, inquiet.

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Lorsqu'il déboucha de l'autre côté de la ruelle, il faillit tomber face à face avec un couple qui s'embrassait. Deux Maîtres. Il attendit que le couple s'éloigne et poursuivit son chemin en direction du TARDIS.

La ville était maintenant réveillée. Des clones du Maître marchaient dans les rues, conduisaient des véhicules, discutaient entre eux. De façon animée dans certains cas. Certains se chamaillaient et d'autres jouaient tout simplement…

Il se figea un moment, la colère le submergeant subitement. Ceux-là n'avaient été que des enfants ! Ils avaient l'apparence du Maître, mais leur façon de bouger, de parler, de rire était toujours enfantine. Il restait donc une petite parcelle d'humanité en eux ? Un peu d'espoir ?

Il fut tiré de ses réflexions lorsque quelqu'un le poussa. Il n'avait pas entendu ce groupe approcher. Ils étaient cinq et leur rire n'avait rien de sympathique. La bande de voyous l'attaqua. Ce qui le sauva fut une bande rivale qui s'en était mêlée. Le Docteur profita du conflit pour s'éclipser. Il reprenait son souffle dans une autre ruelle sombre lorsqu'un clochard le prit à la gorge et essaya de le tuer.

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Sa course vers le TARDIS ne fut pas de tout repos. Ils n'étaient pas tous hostiles. Tous savaient toutefois qu'il était le Docteur, et la majorité pensait aux avantages qu'il pourrait leur apporter. Certains l'avaient donc aidé, mais dans un but purement égocentrique. Quelques-uns étaient fascinés et il avait eut droit à un certain nombre de regards sensuels. Est-ce que ces différentes réactions venaient de leur identité humaine de jadis ou était-ce seulement différentes facettes de la personnalité complexe du Maître ? Il n'aurait su le dire.

Une fois en sécurité dans sa machine, il regarda avec plus d'attention les nouvelles télévisées. C'était pire que ce qu'il croyait. Ce n'était pas que Londres, ni même juste le Royaume-Uni, c'était la planète entière. Le Maître avait transformé tous les humains en clones de lui-même ! Il avait toujours su que son vieil ennemi avait un ego surdimensionné, particulièrement dans cette incarnation, mais jamais il ne l'aurait imaginé si démesuré.

Après avoir regardé plusieurs chaînes et en faisant le lien avec les visions des Oods, le Docteur sut où était le véritable Maître. Le château Naismith. Il devait s'y rendre et arrêter cette folie.

« Peut-être entendra-t-il raison, cette fois-ci ? » se dit le Docteur.

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Au Château, il était attendu. Le Maître était évidemment au courant de ses moindres mouvements. Il fut escorté sans douceur jusqu'au chef. Ensuite, il fut attaché à une chaise aux liens solides qui lui permettaient à peine de respirer.

« Docteur ! Quelle merveilleuse surprise ! s'exclama le Maître avec un sourire cynique.

– Qu'est-ce que tu as fait ? demanda le Docteur.

– Pauvre Docteur, tes humains adorés n'existent plus. Comme c'est triste ! dit-il d'un air faussement navré.

– Retransforme-les !

– J'ai bien peur que ce ne soit pas possible. Tu vois, j'ai de très grands projets pour cette nouvelle espèce : la race du Maître. Ça sonne bien n'est-ce pas ?

– Arrête, et réfléchis un moment !

– J'avais un empire. J'y avait travaillé pendant des mois. J'allais diriger l'univers. Tu as tout gâché. Tout ça pour une bande de primates sans intérêt ! s'exclama le Maître avec rancœur.

– Tu as détruit six milliards de personnes !

– Je ne les ai pas tués. Je les ai améliorés. Ensemble, nous transformerons cette planète insignifiante en immense flotte de guerre. Je vais conquérir l'univers, Docteur et tu seras aux premières loges pour assister à mon triomphe.

– Ton triomphe ne m'intéresse pas !

– C'est une chance inouïe. L'histoire va s'écrire devant tes yeux, Docteur.

– Je t'arrêterai.

– Trop tard. Enfermez-le », ordonna le Maître à ses gardes.

Une fois dans sa cellule, le Docteur se recroquevilla sur lui-même. Il avait caché sa détresse au Maître. Il n'avait que très peu d'espoir et aucune idée de comment arranger les choses. Tous ces gens… comment avait-il pu ? Il n'arrivait pas à croire que l'humanité n'était plus.

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Le Maître ne venait lui rendre visite que pour se vanter des progrès de son projet. Il avait une équipe qui travaillait en permanence sur l'Arche d'Immortalité. Leur but était de la modifier et d'augmenter sa puissance pour créer un passage vers le vortex, et faire de la Terre un immense TARDIS. La tâche était ardue, voire impossible, sauf pour le Maître. Avec six milliards de ses clones pour l'assister, cela progressait rapidement.

Le Docteur se sentait impuissant et les préposés à ses repas l'oubliaient une fois sur deux. Il était affamé, épuisé et atterré. Toutefois, quelque chose capta son intérêt : il y avait de plus en plus de discorde au sein de la garnison.

Un des gardes ne cessait de l'observer lorsqu'il était de service et son regard ne le rassurait guère. Il y avait une lueur perverse dans ses yeux. Par contre, il était le plus généreux quand venait le temps de lui apporter à manger. Celui qui le remplaçait, c'était tout le contraire : au lieu de lui donner son repas, il le mangeait devant ses yeux et dès qu'il le pouvait, il le frappait. Son collègue ne faisait rien pour l'en empêcher. Il trouvait même cela très amusant.

Les violences et abus se poursuivirent durant des semaines. Le Docteur avait tout tenté pour s'enfuir. Cela avait seulement rendu les gardes plus vigilants. Ils étaient trois à le surveiller à présent. Un jour, ils furent un peu trop brutaux, et le Maître s'en était mêlé. Il avait congédié quelques gardes leur rappelant qu'ils n'avaient en aucun cas reçu l'ordre de le blesser ou d'abuser de lui. Il était furieux. Jamais le Docteur ne l'avait vu prendre sa défense à ce point. Il en aurait été ému, si sa colère et sa douleur n'avaient pas été si vives.

Les nouvelles règles du Maître ne firent qu'ajouter de l'huile sur le feu. La relation au sein de la garde était déjà très tendue. Il y avait deux groupes distincts. Un qui continuait à obéir, l'autre dont le chef voulait s'approprier le pouvoir. Ce dernier groupe attira de plus en plus d'adeptes, dont ceux qui avaient brutalisé le Docteur et avaient été congédiés.

Le Docteur fut réveillé un matin par des cris de fureur.

« Lâchez-moi bande d'idiots, je suis votre commandant ! criait le Maître.

– Plus maintenant, répondit le chef des rebelles.

– Je suis plus intelligent que vous et c'est MOI le vrai Maître !

– Oui, votre intelligence et votre expérience nous seront très utiles.

– Vous ne pouvez pas me faire ça. Je vous ai crée ! » poursuivit le Maître alors qu'on l'escortait jusqu'à une cellule loin de celle du Docteur.

Le Docteur n'était pas étonné de la tournure des événements. Le Maître aurait dû s'en douter. Il sut dès ce moment que son calvaire ne faisait que commencer. Si seulement il pouvait au moins communiquer avec lui. Il était trop loin et le Maître refusait de lui donner accès à leur lien télépathique. Mais parfois, quand c'était silencieux, il pouvait l'entendre crier.

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Le Maître ne s'était pas inquiété d'avoir été enfermé. Il avait été certain de pouvoir se libérer. Ces idiots n'étaient que des copies de lui-même et n'avaient pas sa puissance. Il s'était concentré pour rassembler sa force vitale et la libérer en un trait d'énergie qui allait ouvrir sa cellule. Il avait été horrifié de constater qu'il n'y arrivait pas. Il avait compris qu'en divisant son ADN en six milliards, il l'avait dilué. Qu'avait-il perdu d'autre ? Était-il toujours entier et lui-même ?

Il observait son remplaçant avec haine. Le nouveau chef était un dictateur cruel et sans pitié. Il n'y avait pas que le Docteur et lui qui étaient victimes de sa tyrannie, mais également ses propres lieutenants. Un des lieutenants commença à organiser une petite armée secrète parmi quelques gardes. Il ignorait que deux autres gardes, tout aussi dominants, avaient fait de même. La garnison se divisa rapidement en factions et bientôt la guerre éclata à l'intérieur des murs du château Naismith.

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