TITRE: l'amie d'enfance

CATEGORIE: ROMANCE/HUMOUR

COUPLE (s : Oscar/ANDRE

REVIEWS:Avec plaisir, bonnes et mauvaises mais pour les mauvaises soyez construtifs, toutes reviews bêtement méchante et gratuite sera supprimée.

RATING: Adolescent

DISCLAIMER: Lady Oscar ( la rose de Versailles) appartient à son seul auteur Riyoko Ikeda et TMS .Je n'en ai pas les droits. Ceci est une fiction écrite par un fan pour les fans qui n'a aucune autre intention que de distraire et n'en retire aucun bénéfice. : .

NOTES DE L'AUTEUR : J'etais pas tres inspirée pour le titre…

Mai 1760, remparts de Montreuil sur mer.

Rodrigue Grandier était allongé sur l'herbe fraîche. Il profitait toujours de sa pause déjeuner pour venir se délasser dans les remparts. Soudain, il entendit un grand bruit suivi de pleurs. Il se releva et vit une jeune fille d'environ 13 ans sur le sol.
Elle avait du tomber. Il se dirigea vers elle. La jeune fille était en larme et tenait son genou en sang.

" Tu vas bien?" dit t'il en l'aidant à se relever
" mon genou... j'ai mal"

Il regarda la plaie, et retira le caillou incrusté.

" Tu habites loin d'ici?" demanda t'il alors que la jeune fille pleurait a chaudes larmes
" Au clap en bas"
" Oh ça fait un bout, tu ne peux pas y aller toute seule sans soin..."
" Oui..."
" J'habite à la cave St Firmin, c'est à coté, ma femme va prendre soin de toi"
" Merci..."

La jeune fille tenta de marcher mais n'y parvenait pas bien. Rodrigue la souleva pour la prendre dans ses bras.

" Je vais te porter"
" Prudence"
" Moi je suis Rodrigue Grandier. Tu as quel age?"
" 8 ans"
" 8 ans!! Tu en parais bien plus! Tu es très grande pour ton age!"
" Je sais! Et je suis forte aussi! Pas un garçon ne m'embête!!"
" Je veux bien le croire... mon fils n'a pas la même chance que toi... "
" Tu le connais peut être? Il s'appelle André"
" Connais pas"
" Tu vas le rencontrer, il est toujours dans les jupes de sa mère... Il a besoin de sortir plus ce 

petit"

Rodrigue amena Prudence chez lui ou sa femme prit soin de penser sa blessure. Rodrigue présenta prudence à André, âgé de 6 ans, celui ci était intimidé par la carrure de la fillette et n'osait pas approcher.

"Allez, André tu vas raccompagner Prudence"
André n'eut pas d'autre choix que d'obéir... Sur le chemin, Prudence qui n'avait pas la langue dans sa poche, entama la discussion

" Il est très beau ton papa"
" Ah... oui ! "
" En plus, je voudrais un mari aussi beau que lui"

Elle s'arrêta soudain et dévisagea André :

" Tu lui ressembles! Je te prendrai donc pour époux! Après tout c'est ton père"
"Quoi??"

Elle lui prit la main.

" Voila! A partir d'aujourd'hui on ne se quitte plus! Et je te protégerai"

Octobre 1760, cimetière de Montreuil sur mer

Prudence pleure toute les larmes de son corps alors que Grand mère emmène son ami André pour une nouvelle vie

" Tu m'oublieras pas !! "
" Non! A bientôt prudence"
" Allez André, il faut y aller, nous sommes en retard! Tu vas voir, je vais te présenter une nouvelle amie avec qui tu pourras jouer..."

Mai 1788 château des Jarjayes

" C'est vraiment très gentil a vous Oscar" dit Fersen, dont le serviteur descendait les valises de la calèche.
" Je n'allais tout de même pas vous laisser dormir dans une auberge, pendant que votre 

château est en réparation!"
" Cet orage a détruit toute ma toiture... et l'inondation a fait tant de dégâts..." dit Fersen dépité.
" Vous êtes le bienvenu chez nous, le temps qu'il faudra" dit Oscar guillerette.

Apres l'épisode de la robe de bal, elle s'était jurée de renoncer à Fersen mais l'occasion était ici trop belle. De plus celui ci, ne semblait pas l'avoir reconnue.
André, regardait avec une certaine inquiétude l'arrivée de Fersen. Il n'était pas jaloux, mais la perspective de voir Oscar foncer une nouvelle fois vers le mur ne le mettait pas en joie. il descendit saluer le suédois malgré tout.

" Fersen, bienvenue parmi nous" dit 'il

Fersen eut un temps d'arrêt.
"André... Mais vous vous êtes coupé les cheveux?"
" Euh oui..."
" Vous devriez faire quelque chose pour cette mèche qui vous cache l'oeil"
" C'est fait exprès..."
" Comment cela?"

Oscar se sentir pâlir.

"Oscar ne vous a pas dit?"
" Non"

André regardait Oscar qui était pale comme un linge

" Je euh non, je " bégaya t'elle
" J'ai perdu mon oeil dans un accident..."
" Oh mon dieu ! André! Mais comment cela s'est t'il passé?"

Oscar serrait les poings, elle avait le coeur lourd, rien que de repenser à cet évènement
" Bah ce sont les risques du métier" dit André en riant " il n'y a rien de bien glorieux à raconter"
" Vous allez devoir me raconter tout de même "
" Très bien mais plus tard voulez vous"

André aida le serviteur de Fersen à porter une valise et entra dans le château
Fersen le regarda partir avec Oscar.

" Ça doit être terrible de perdre un oeil..."
Oscar restait muette

" Oscar, vous êtes toute pâle...Ca ne va pas ?"

" Tout va bien... j'aimerais s'il vous plait que vous n'abordiez plus ce sujet avec André..."
" Pour son oeil?"
" Oui s'il vous plait. Cela ne fait pas si longtemps... Et..."
" Très bien Oscar."
" Je vous remercie Fersen"


" De plus, il y a une chose sur laquelle, je meurs d'envie de vous entretenir"
" Ah bon? Qu'est ce donc?"
" Je croyais ne plus jamais pouvoir tomber amoureux d'une autre que la reine, Oscar, mais il y a trois mois de cela, je fus envoûté par une apparition au bal, une jeune femme d'une beauté incomparable. Une totale inconnue qui a volé mon coeur"

Oscar était le coeur battant, figée de stupeur. Elle aurait du être folle de joie, mais au contraire, elle était terrifiée par la révélation que le comte venait de lui dire.

"Ah" fut tout ce qu'elle put dire
" Oscar, vous qui êtes colonel de la garde royale, avez des relations, j'aimerai que vous m'aidiez a retrouver cette belle inconnue, pourriez vous m'aider?"
Oscar était perplexe face à la demande du comte. Il ne l'avait réellement pas reconnue. Elle ne savait pas si il valait mieux en rire, en pleurer, être soulagée ou énervée.

"Je verrais ce que je peux faire Fersen"
"Je vous remercie, si vous saviez Oscar, comme elle était belle, gracieuse, un ange descendue du ciel"

Elle avait du mal à croire qu'il parlait d'elle.
" Je me sens si plein d'espoir Oscar, je crois que cette femme pourrait me faire à tout jamais oublier la Reine. Elle a su m'envoûter en quelques pas de danse... Cela ne s'était jamais produit"

Fersen porta la main à son coeur.
" D'aussi belle femme, je n'avais encore jamais vu"
Il n'arrêtait pas ses éloges et elle était partagée entre joie et colère qu'il ne la reconnaisse pas.

" Si vous le dites"
" Vous ne semblez pas convaincue..."
" Je ne l'ai pas vue"
" Peut être qu'André, la connaît…"
"NON !!"
"Comment ?"
" Je veux dire c'est inutile de demander a André, il ne la connaît sûrement pas. Nous sommes toujours ensemble, si je la connais pas, il ne la connaît pas"

Fersen fronça les sourcils.
" Êtes vous bien sur de vous?"
" Oui"
" Pourtant André est toujours a l'avant garde des rumeurs et de ce qui se dit à Versailles"
" Ecoutez Fersen, si il l'avait vu, qu'elle fut si belle, il m'en aurait parlé! Une femme pareille..."
" Vous croyez? Il vous parle des femmes?"
" Bien sur" mentit t'elle

Fersen écarquilla les yeux.
" Il vous parle de ses maîtresses aussi?"
" Ne dites pas de sottises, André n'a pas de maîtresse" dit t'elle d'un ton affirmatif. Fersen écarquilla les yeux de nouveau.


" Vous..."
" Suffit monsieur le comte puisque je vous le dit"

Oscar ne voulait même pas y penser, il valait mieux clore la discussion sur le champ.

Fersen au vu du ton que son amie venait d'employer, comprit qu'il valait mieux arrêter là la discussion. Alors que Fersen s'installait dans ses nouveaux appartements. André lança une pomme à Oscar qui était dans la cour. Elle la rattrapa.

" Alors, il ne t'a même pas reconnue" Lança t'il simplement

Oscar lança un regard glacé à son compagnon de toujours
"Je vois..."
" Je ne veux plus jamais que tu me reparles de "ça" " déclara t'elle.
" Ni a moi, ni a personne"
" Comme tu y vas, tu penses que j'irai le crier sur tout les toits..." dit André quelque peu vexé.

Le dîner arriva et les trois amis étaient attablés.
" Mon cher André, si vous saviez comme ma vie a changé il n'y quelques mois de cela"
" Ah bon?" dit André

Oscar déposa sa fourchette

" Dites moi Fersen, et ce royal suédois que l'on vous donné comme régiment, vous plait t'il?"
" Très bien Oscar, je ne pouvais rêver mieux."
" J'en suis ravie"
" Oui André, alors que je n'y croyais plus..."
" Vous commencez la revue de vos troupes a quelle heure Fersen?" insista Oscar
" Je ... Vers 8h, cela me semble convenable"
" Très bien, je demanderai à Grand mère de vous faire réveiller à 6h"
" Je vous remercie"
" Il se fait tard d'ailleurs, vous devriez aller vous coucher " dit t'elle
" Oh vous savez, je n'ai pas besoin de beaucoup d'heures de sommeil"

Oscar ne savait plus quoi faire pour empêcher Fersen qui était toujours très expansif sur ses sentiments de parler. Elle ne voulait pas, pour une raison obscure qu'elle ne comprenait pas elle même, que Fersen parle a André de son coup de foudre pour l'inconnue qui s'avérait être elle-même.

" Et donc André..." reprit Fersen
" Une partie de carte, cela vous dit?" demanda Oscar " bataille, manille... vous choisissez" continua t'elle
" André, tu peux aller chercher les cartes?"

André se leva
" Non Oscar, je préfèrerais discuter au coin du feu, si cela ne vous dérange pas..."
" Non bien sur que non" mentit t'elle.

Il ne lui restait qu'une seule option, qu'elle utilisa sans remord :


" Tu peux disposer André, nous n'avons plus besoin de toi"

André fronça les sourcils. Il détestait être remis à sa place de serviteur par Oscar. Pensant que celle ci voulait être seule avec Fersen le mettait encore plus en colère.

" Très bien" dit-il d'un ton sec
" Oscar, André ne me dérange pas du tout, j'aime sa compagnie. C'est vrai André, vous êtes posé et calme, vos conseils sont toujours opportuns ... Restez je vous en prie"

Oscar lança un regard menaçant envers André. Un regard qui voulait dire " je ne veux pas que tu restes" André était tiraillé par son envie de ne pas contrarier Oscar , mais également l'envie de rester pour éviter que celle ci , ne continue a se faire des idées…

" C'est très gentil de votre part Fersen, j'accepte"

Il alla ainsi contre la volonté de sa bien aimée qui si elle avait eu a l'instant même une arbalète, l'aurait empalé sur place.

André s'installa donc de nouveau sur le fauteuil, face à une oscar qui lui promettait mille tortures. Celle ci était furieuse. Comment allait-elle pouvoir empêcher Fersen de parler maintenant. Pourquoi fallait-il que monsieur de Fersen soit si expansif d'ailleurs ?.. C'était charmant quand il parlait de la Reine mais là il s'agissait d'elle bien qu'il n'en n'ai aucune idée. Et l'idée qu'André entende ces paroles la paniquait. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais elle priait le seigneur pour que le beau suédois ne continue pas sur sa lancée… mais le seigneur avait du s'endormir et mettre ses boules quiès depuis longtemps à son grand désespoir

" André! Alors que je n'y croyais plus, je suis tombé amoureux d'une autre femme que la reine"
" Comment?" fit André surpris
" Un autre verre de vin Fersen ?"
" Non merci oscar"
" Oui, une apparition au bal, une déesse m'a dérobé mon coeur"

En un instant, André comprit qu'il parlait d'Oscar. Son coeur se serra. A ce moment là, il se disait qu'il aurait du obéir à Oscar plutôt que d'écouter cela
" Oscar m'a promis, qu'elle ferait tout son possible pour m'aider a retrouver cette apparition divine"

André fixa Oscar qui n'osait pas le regardait. Elle aurait voulu devenir une petite souris et s'enfuir dans un trou.

" Vous ne savez pas qui est ce?" demanda André stupéfait
" Non..."
" En tout cas, avec Oscar pour vous aider, je ne doute pas qu'elle la retrouve plus vite que vous ne le pensiez " conclu t'il " si vous voulez bien m'excusez, je suis fatigué" dit André en prenant congé.
" Bonne nuit André " souhaita Fersen alors qu'oscar restait muette.

Son coeur a elle était soudain devenu très lourd. Une envie de pleurer monta en elle. Que lui arrivait t'il donc? Elle ne se comprenait plus, toutes ses réactions, qu'elle ne comprenait plus, 

ses émotions qui la perdait et la rendait confuse de jour en jour…

" Je vais me coucher aussi" déclara t'elle aussi d'une voix fatiguée
" Si vous me permettez, je vais rester près du feu, un peu plus longtemps" demanda Fersen
" Faites mon ami" dit-elle.

André s'écroula sur son lit. Il n'arrivait pas à y croire. Ainsi Oscar était parvenue ce soir là à détourner le coeur de Fersen en sa direction, jamais il n'aurait cru cela possible. Pourquoi Oscar ne s'était-elle pas révélée a lui encore? Cela demeurait un mystère... la surprise, la peur? Qu'allait-elle décider? Qu'allait-il devenir lorsqu'elle se déciderait à révéler que cette apparition divine était elle.

De son coté, Oscar n'était pas plus enchantée. Voila que les larmes coulaient sur son visage s'en qu'elle ne puisse les maîtriser. Fersen était tombé amoureux d'elle. Elle aurait du se dévoiler sur le champ mais, au lieu d'être ravie, elle était mélancolique.
Pourquoi ne pouvait-elle pas être heureuse à cette annonce tant espérée? Et ces larmes...? Quelle en était la raison. Elle se mit à penser à André. Qu'allait-il penser de tout cela? Elle se sentait honteuse. Elle était terriblement ennuyée qu'André apprenne les sentiments de Fersen. Comment allait-elle affronter son regard après ça? Et comment allait-elle se sortir de là? Si seulement elle pouvait parler à quelqu'un de toute cette situation… quelqu'un de neutre, quelqu'un qui ne jugerait pas, qui pourrait l'aider à y voir clair. Mais voila, elle n'avait personne, personne hormis André, et en parler a André c'était impossible.

Oui impossible alors qu'il était son meilleur ami, qu'ils se disaient tout, alors pourquoi aborder ce sujet là était impossible? Ca semblait absurde pourtant, c'était bien la réalité, impossible de lui parler de cela. C'était une évidence, c'était un sujet inabordable avec André. Il y avait bien grande mère...

Mais grand mère réagissait toujours d'une manière démesurée et elle ne l'écouterait pas, elle, devrait écouter. Grand mère n'était pas une bonne idée. Non, elle allait devoir garder cela pour elle. La seule certitude qu'elle avait c'était que Fersen ne devait pas savoir qu'elle était cette inconnue, c'était étrange, puisque lorsqu'elle était allée à ce bal c'était pour le séduire. Dans le but qu'il la voit enfin, et maintenant ?.. Qu'elle avait ce qu'elle voulait, elle n'en voulait plus

Mais a quoi jouait donc son cœur ? Perdait-elle la raison? Comment avait-elle pu être aussi faible et se mettre à porter une robe ? Avec le recul c'était un accès de folie c'était sur !
Quelle honte se disait-elle, toi Oscar de Jarjayes, avoir fait cela !
C'était indigne d'elle. Et maintenant, elle allait devoir en assumer les conséquences. Et que se passerait-il si Fersen finissait par faire le lien ? Quelle horreur pensait t'elle. Comment pourrais je le regarder en face après cela? Elle mourrait d'envie de se réfugier comme lorsqu'elle était enfant après avoir fait une bêtise dans la chambre d'André… mais elle ne pouvait pas.

A vrai dire, elle ne savait plus trop comment se conduire avec André. Il l'avait vu porter cette robe pour Fersen, puis il avait perdu son oeil à cause de ce Masque noir… il lui semblait qu'un fossé énorme s'était creusé entre eux, elle ne savait plus quoi lui dire.

Le lendemain, une belle journée ensoleillée commença. Oscar, André et Fersen partirent pour leurs services à Versailles. La journée passa sans encombre et ils rentrèrent le soir. André avait discuté des dernières rumeurs sur le chemin. A peine furent-il arrivés dans la cour des Jarjayes 

que grand-mère vint les accueillir

" Bonsoir, avez vous passé une bonne journée?"
" Oui grand mère" firent Oscar et André en même temps
" Bien, André, j'ai une surprise pour toi! Tu ne vas pas en revenir"

Grand mère se retourna vers la porte et fit signe de venir. Une jeune femme aux longs cheveux châtains tressés sortit.

" André " fit-elle avec un large sourire " Woaouh, tu es devenu aussi beau que ton père" dit-elle

André fronça les sourcils. Oscar fixait la demoiselle, elle était plus grande qu'elle, presque aussi grande qu'André et d'une beauté rare. Fersen en eut aussi le souffle coupé. Les proportions étaient parfaites, taille fine, les yeux gris clair, poitrine généreuse.

" Tu ne me reconnais pas " dit-elle " pourtant, je t'ai sauvé plein de fois des griffes de Giovanni!"
" C'est pas possible" fit soudain André, une seule personne connaissait le nom de Giovanni la terreur des moins de 10 ans de Montreuil sur mer
" Prudence! C'est toi ?!"
" Oui"

André sauta de son cheval et se rua vers Prudence, il la souleva dans ses bras puissants et la fit tournoyer dans les airs.
" Waouh, vraiment tu es devenu fort comme ton père" fit-elle avec un large sourire
" Ça alors! Je n'en reviens pas"

Il n'était pas le seul d'ailleurs. Oscar désirait plus que tout une explication à cette question qui la tenaillait depuis qu'elle l'avait vue tournoyée dans les airs dans les bras d'André
" Qui est cette fille?

André fixait Prudence avec un large sourire alors qu'elle faisait de même.

" Les enfants" dit grand mère, et si vous alliez en cuisine profiter de vos retrouvailles, sans embêter oscar et monsieur de Fersen"
" En plus j'ai une surprise pour toi" dit Prudence avec un clin d'œil
" Les amies d'André sont mes amies, enfin Grand mère, Prudence, joignez vous donc a nous ce soir" coupa Oscar

Elle ne voulait pas perdre de vue la situation qui semblait lui échapper.

" Monsieur de Fersen, cela ne vous dérange pas, j'espère?" demanda t'elle
Fersen se pencha vers elle et lui murmura à l'oreille " c'est a dire Oscar que j'aurais aimé rester seul avec vous ce soir"

Le souffle chaud de Fersen dans le creux de son oreille la fit frissonner un instant. Elle n'avait pas l'habitude d'un contact si proche et la voix du suédois avait été particulièrement suave.



" Bien, Grand mère, sers nous un bon vin" lança t'elle en entrant dans le château sans prendre en considération les mots de Fersen.

Prudence saisit le bras d'André avec un naturel désarmant. Celui ci ne s'en trouva pas offusqué, lui céda son bras sans s'en rendre compte. Oscar s'assit sur le fauteuil et ne manqua pas de remarquer l'entrée de son meilleur ami bras dessus, bras dessous avec prudence. Ils prirent tous place près de la cheminée. Fersen était très ennuyé, ses plans pour la soirée étaient contrariés. A vrai dire, lorsqu'il était arrivé, il pensait que ce serait simple, maintenant il n'en était plus si certain. Il savait qu'Oscar était l'inconnue du bal, mais il voulait qu'elle se dévoile à lui après qu'il lui ait confié ses sentiments. Il décida donc de reporter sa stratégie pour la soirée à son grand dépit. Prudence et André se fixaient toujours. Cela énervait grandement Oscar.

" Après tout ce temps, c'est incroyable" lança encore André stupéfait.
" N'est ce pas ? Et ce matin, le destin a voulu que je croise le chemin de ta grand mère, que j'ai reconnu tout de suite"
" Oui, le destin !" lança grand-mère guillerette
" Mais comment?" demanda André
" La pauvre petite mendiait dans les rues..." fit Grand mère la larme a l'oeil
" Tu mendiais? Oh mon dieu... Mais.."
" Disons, que la vie n'a pas été facile dernièrement, mais la chance a tourné, je t'ai retrouvé" dit prudence
" Oui, tu seras bien traitée ici" dit André
" Il arrive ce vin grand mère" pesta Oscar

Plus elle regardait Prudence, moins elle l'aimait. Grand mère retourna en cuisine.

" Grand mère, apportez la surprise que j'ai faite pour André s'il vous plait" demanda prudence d'une voix coquine
" Et donc, grand mère, vous a proposé du travail?" lança Oscar
" Oui"
" Mais que savez vous faire exactement? Quelle expérience avez vous?"
" Oh, je sais cuisiner, coudre, et je fais très bien le ménage... j"ai plusieurs années d'expériences, je travaillais au château des Acary de la rivière"
" Ah et pourquoi êtes vous partie?"
" Mais enfin Oscar, c'est un interrogatoire?" s'offusqua André
" Ne t'inquiètes pas André, c'est normal que le maître de ce château veuille en savoir un peu plus"

Prudence sourit et tapota de sa main celle d'André. Oscar avait la gorge sèche.

" Monseigneur, le Duc est décédé, et son fils a décidé de partir pour Versailles... il n'avait plus besoin de la plus part des domestiques.."
" Je vois"

Fersen se mit à bailler. Le comte s'ennuyait ferme.

" Seriez vous fatigué monsieur de Fersen ?" questionna André
" Quelque peu, je dois l'avouer"


Grand mère arriva non pas avec le vin tant attendu mais avec un énorme gâteau au chocolat et à la cerise.

" Voila la surprise de Prudence" dit la vieille femme.
"Oh un gâteau!" fit Fersen soudain intéressé
" Je me souviens que c'était ton gâteau préfère" dit prudence
" En effet, tu n'as pas oublié?" fit André ravi.
" Bien sûr que non !"

Grand mère en servit une part a chacun. André prit une première bouchée et s'arrêta soudain. Oscar n'y toucha pas.

" André, tu en fais une tête? Il n'est pas bon? " fit Oscar avec un ton presque victorieux. Elle n'y avait pas encore touché.
" Ce ne doit pas être ça, il est délicieux" fit Fersen
André était toujours silencieux. C'est alors qu'Oscar qui connaissait bien André, perçu le trouble du jeune homme.
"André..." Murmura t'elle, voyant qu'il essayait de se composer un visage distant mais y réussissant très mal.
" C'est exactement le même goût que celui de ma maman" déclara t'il enfin très ému.
" Oui, souviens toi, c'est ta mère qui m'a apprit à le faire" dit Prudence
" Même grand mère, ne connaît pas cette recette" ajouta André " elle ne le fait pas pareil"

André avait les larmes aux yeux et Oscar avait le coeur serré.
Elle était partagée entre la joie de voir André si ému, le voir apprécier ce gâteau, ce gâteau qui lui rappelait sa mère ; et une amertume indéfinissable de ne pas être à l'origine de ce bonheur.

"Je suis contente de l'avoir réussi" fit Prudence

Elle se pencha vers lui quelque peu

" Tu sais, tu devrais couper cette mèche" dit-elle tout en poussant la dite mèche de cheveux.
"Non" fit André qui voulu l'arrêter dans son geste mais trop tard. La jeune femme vit l'oeil invalide.
Elle en laissa tomber sa fourchette sous le choc.

" André, mon dieu, ton œil !" dit-elle attristée.
" Un accident" lança André en replaçant sa mèche.
" Comment? C'est affreux, tes si beaux yeux"

Oscar baissa les siens. Elle se sentait toujours responsable.
" C'est arrivé... Ce sont les risques du métier" dit André en riant pour donner le change. Il avait brièvement jeté un coup d'oeil à Oscar, et il avait perçu son mal être.
" Du métier! Mais tu es écuyer, ce n'est pas censé être dangereux!" s'indigna Prudence
" En fait, mademoiselle, c'est en voulant aider Oscar à attraper un bandit de grand chemin que cela est arrivé" dit Fersen " André est un héros"
" Comment?"

Prudence lança un regard noir à Oscar


" Comment avait-il pu laisser faire cela?"
" Prudence, calme toi, ce n'est pas la faute d'Oscar" rétorqua aussitôt André
"Bien sur que si! Il n'avait pas à t'emmener là dedans! Il aurait dû te protéger!"
"C'est moi qui lui ai proposé Prudence, il ne m'a rien demandé, ne t'en prend pas à Oscar"
" Suffit André, tu n'as pas besoin de me défendre, qu'elle pense ce qu'elle veut. " rétorqua Oscar.
" Je suis désolée, de m'être emportée, mais c'est si terrible" dit Prudence les larmes aux yeux en se jetant dans les bras d'André.
" Comme tu as du souffrir"
" Allons c'est gentil, de t'inquiéter, mais tout va bien à présent" dit André en la réconfortant.

Oscar avait une furieuse envie de balancer son verre contre le mur. Fersen se pencha vers elle
" Ne trouvez vous pas qu'ils font un très joli couple Oscar? Elle a l'air très attirée par lui et sincère… que c'est beau des amis d'enfance qui se retrouvent"

Elle se leva soudain d'un bond. Elle n'en pouvait plus.

" Je suis fourbue, excusez moi, je vais me coucher" dit t'elle d'un ton sec

Elle savait que si elle restait une minute de plus, elle allait exploser.
"Bonne nuit Oscar " dit André

Oscar ne répondit pas.
" Je vais vous laisser aussi" dit Fersen qui projetait de rattraper Oscar dans le couloir. Fersen arriva cependant trop tard, car Oscar était partie à vive allure. La jeune colonel était très énervée.

" Quelle impudente cette fille, elle agit comme si elle était chez elle."
Elle s'assit devant sa commode " Et André qui se laisse faire, ne voit t'il donc pas son manège? Même Fersen l'a vu!"
Elle prit sa brosse et commença à démêler ses cheveux. Soudain elle l'a vit dans le miroir, Prudence et son sourire, sa beauté, sa féminité, toujours une main sur André. Elle s'en mordit la lèvre inférieure. Cette fille était-elle donc parfaite? Oscar savait que la perfection n'existait pas et que cette jeune fille sous ses allures innocentes devient bien cacher des choses. De plus, pour cette demoiselle, André était un très beau parti... Oscar le reconnaissait.
Nul doute que ce fut là le but de cette petite perronnelle pensait t'elle. André était la poule aux oeufs d'or. Il était beau, charmant, éduqué... Et gentil, trop gentil. Si gentil qu'il laissait cette fille se l'approprier.

"André, si toi tu ne le vois pas! Alors je serais là pour défendre tes intérêts, ne vois tu pas qu'elle use de cette amitié pour arriver à ses fins, ce sortir de sa misère. Oh André, toi que je considère comme un frère, je ne la laisserai pas te toucher"

Oscar partit au lit sur ces mots résolus " elle défendrait les intérêts d'André coûte que coûte, cette fille n'aurait pas ce qu'elle voulait"

Fersen lui repensait aux deux étranges journées. La veille Oscar semblait vouloir absolument éviter qu'André apprenne qu'il était tombé amoureux de l'inconnue du bal et aujourd'hui, elle n'avait fait que lancer des regards noirs à la jeune Prudence.
Se serait t'il trompé à son sujet?


Il commençait à émettre un doute sur les sentiments d'Oscar envers André qu'il avait toujours considéré amicaux et fraternels. Mais après tout, se rassura t'il, elle était venue au bal pour lui et nullement pour André. Il se mit à rire. De plus André n'était pas noble, qu'avait t'il donc à craindre. Prudence était au contraire une bénédiction. Elle allait accaparer André qui était toujours aux cotés d'Oscar et lui aurai la voie libre. C'était parfait.

" André Grandier, voulez vous prendre pour épouse, mademoiselle Prudence ici présente?" déclara une voix
" Nooooon" s'écria Oscar " tu ne vois pas qu'elle en veut à ton argent?"
" Mais enfin Oscar, je ne suis pas riche..."
" J'aime André de tout mon coeur," dit Prudence en tendant une part de gâteau à son fiancé. " Tiens le gâteau de ta maman, comme elle le faisait"
" Oh merci ma Prudence"
" Mais André, tu ne vois pas qu'elle se joue de toi!" hurlait Oscar

André goûta le gâteau
" noooooooon" hurlait Oscar
" Vous n'êtes qu'un garçon manqué! Même pas féminine, incapable de le protéger et de lui faire un gâteau!" déclara Prudence suivit d'un rire démoniaque.
" André ne l'épouse pas, non André" dit Oscar en se réveillant.

Elle était en sueur. "Un cauchemar?" Elle s'essuya le front. La dernière fois qu'elle avait rêvé d'André, c'est quand elle pensait qu'il était le masque noir. Là aussi André la trahissait, l'abandonnait.
Grand mère tapa à la porte

" Oscar ma petite, tu es réveillée?"
" Oui entre grand mère"
" Que veux tu pour ton petit déjeuner?"
" Euh, je ne sais pas, je n'ai pas trop faim"
" Dis moi, Oscar pourrais tu te passer d'André aujourd'hui? Je te le demande comme une faveur"

Oscar fronça les sourcils. Elle pressenti, qu'elle n'allait pas aimer la requête de la vieille femme.
"Pourquoi cela?"
" Eh bien ma petite, j'aime beaucoup cette petite Prudence, elle serait une parfaite épouse pour André... J'aimerai qu'ils passent un peu plus de temps ensemble"
" Ils le passeront une fois rentrés du travail" fit Oscar énervée
" Oscar, tu sais que je suis vieille, je m'inquiète pour l'avenir d'André, le savoir sans épouse, sans enfant; je me fais du soucis"
" André est assez grand pour choisir sa vie"
" Justement non, il est toujours avec toi. Il ne peut pas apprécier les choses de la vie. Il a déjà perdu son oeil, qui voudrait d'un homme borgne? Et cette petite semble ne pas y porter d'importance"
" Grand mère..." dit Oscar le coeur brisé
" Je t'en prie, fais le pour moi, donne lui un peu de liberté"
" André a toute la liberté qu'il veut "
" Tu sais bien que ce n'est pas vrai"


" C'est faux"
" Tu as sacrifié ta vie de femme pour ton père, mais ne demande pas à André de faire de même"
" André est adulte, il aurait pu partir depuis bien longtemps si il l'avait voulu"
" Oscar, tu sais très bien comment il est, fier, obstiné et secret...si on ne le force pas, il peut rester dans l'immobilisme très longtemps, sa vie va passer et un jour il n'aura plus que des regrets"
" Je lui demanderai, mais si il insiste pour m'accompagner...Alors"
" Parfait, je vais tout mettre au point avec Prudence alors"
" Comment?"

Grand mère partit sur ses mots. Oscar se leva. Ca n'allait pas se passer comme ça. Qu'avaient-ils donc tous avec cette fille débarquée de nul part. Elle se dirigea vers la fenêtre et vit André proche de la fontaine. Il regardait le ciel le bleu, pensif. Elle l'observa plus attentivement que d'habitude. Il était bien bâti : une belle musculature, de belles proportions. Cette Prudence avait du le remarquer. C'est alors qu'elle vit Fersen s'approcher de lui. Les jeunes gens se parlaient, que pouvaient t'il bien se dire?
Fersen était un bel homme; mais très différent d'André, plus fin, plus svelte, légèrement plus délicat, avec des manières plus doucereuses. Fersen s'assit à coté d'André. Elle continua d'observer les deux jeunes hommes. Ils étaient beaux. Elle soupira.

" Mon enfant, que faites vous, vous allez être en retard" dit la douce voix de madame de Jarjayes qui venait d'entrer dans la chambre de fille.
" Oh mère!" dit Oscar
" Qui y a t'il d'aussi intéressant dehors qui capte votre attention au point de ne pas avoir perçu ma présence" dit Madame de Jarjayes en s'avançant vers la fenêtre.
" Rien de spécial" mentit Oscar
" Oh, je vois " dit Madame de Jarjayes " Encore cette vieille obsession?" demanda t'elle
" Non, je ..."
" Oscar, vous êtes une femme..."
" Je le sais mère... "
" Il est inutile de fixer ces jeunes hommes a regret et a envier leur corps, quoi qu'en dise votre père, et quoi que vous en pensiez, vous aurez beau les regarder vous n'en deviendrez pas un pour autant. Mais par curiosité, si vous le pouviez, lequel des deux choisiriez vous?"
" Que quoi?"
" Oui si vous aviez la possibilité, là maintenant de prendre un corps d'homme? Lequel des deux serait ce?"
" Mère..."
" Vous l'avez dit vous même, cela n'arrivera jamais... Alors pourquoi choisir"
" Juste pour le jeu... Ca n'engage à rien"
" Vous déraisonnez mère"
" Je vais vous dire Oscar, ce jeune suédois est très beau, mais André le surpasse de très loin... "

Oscar tourna la tête vers sa mère mi choquée mi outrée
" Mère!"
" La première fois que je vous ai surpris mon enfant a regarder André, vous m'avez dit que c'était parce vous l'enviez, qu'il était né homme et que vous l'enviez d'avoir ce corps de garçon...
" Oui"


" Les gens dans cette maison, ont toujours une fâcheuse tendance à m'accorder une place insignifiante..."
" C'est faux mère! Vous m'importez, vous le savez"
" Je vais vous dire, ce n'est pas parce que je suis discrète, que je suis idiote..."
" Je n'ai jamais dit cela de vous"
" Faites moi plaisir, et réfléchissez, lequel de ses deux hommes, ces corps d'homme, entendons nous bien, préférez vous et pourquoi?"
" Mère!"
"Et demandez vous si c'est l'homme que vous voudriez être qui répond ou bien tout simplement la femme attirée par un homme qui vous a donné la réponse"

Oscar n'eut pas le temps de protester qu'elle vit André jeter Fersen brutalement dans la fontaine.
"Mais il est fou!" dit t'elle alors que Madame de Jarjayes qui avait aussi été témoin de la scène porta la main à sa bouche de stupéfaction. Oscar elle, descendit quatre a quatre les marches, furieuse.

Voila, desolée pour les fautes, je l'ai ecrite en conf, la suite a la prochaine conf donc! j'espere que ce chapitre vous aura plu

kikoo

ce n'était pas prévu, mais il y a eu une conf ce soir et donc la suite de la fic, merci a lao qui sauvegarde le texte et fait un beta rapide

chapitre 3

Oscar arriva sur les lieux du crime, en même temps que Prudence qui elle aussi avait observé la scène à travers la fenêtre de la cuisine. Fersen sortit trempé de la fontaine.

"Mais enfin! " Gronda Oscar " André qu'est ce qu'il t'a prit!"

Prudence ne disait rien. André semblait toujours hors de lui et ne répondit pas.

"Laissez, Mon amie" dit Fersen " Ce n'est pas bien grave, ce n'est que de l'eau"
" Tout de même! J'exige une explication André!"

Cependant André restait muet ce qui rajouta à l'énervement d'Oscar.
"André!!" menaça t'elle.

Fersen s'approcha alors du colonel et murmura :
" Laissez, Oscar, c'est de ma faute, je n'ai pas été courtois en parole avec la dame de son coeur, il a défendu Prudence, voilà tout, c'est moi le rustre" menti sciemment Fersen.

Le sang d'Oscar ne fit qu'un tour, que Fersen admettait qu'il fut discourtois, il en avait cure, mais qu'André prenne ainsi la défense de Prudence, cette arriviste, en jetant le Comte dans la fontaine, oubliant les risques et son rang pour cette fille. Elle ne pouvait le supporter. Elle entra dans une colère noire alors qu'André se demandait ce que Fersen avait bien pu murmurer à son amie d'enfance.


"André! Que monsieur de Fersen fut rude en propos n'est point une excuse à ton comportement" hurla t'elle. "N'oublies pas qui tu es et d'où tu viens!" continua t'elle. " Si cela se reproduit encore une fois, j'agirai en conséquence"

La colère, et la jalousie avaient fait dire à Oscar des paroles horribles qui transpercèrent le coeur d'André et restèrent en travers de la gorge de Prudence. Oscar retourna sur ses mots directement dans sa chambre, sans prendre soin de Fersen. Celui ci se retourna vers André et lui dit:

"Ne vous inquiétez point mon cher ami, je ne lui ai rien dit, j'ai mis la faute sur moi, mais cela ne l'a malheureusement point calmée"
"Je vois..." dit doucement André. Fersen était différent depuis qu'il était arrivé. Il l'avait ressenti. De plus, il n'avait pas une seule fois mentionné la Reine par contre l'inconnue du bal avait remplacé le nom de sa majesté.

Fersen prit congés pour aller se changer. Ce fut alors à Prudence d'entrer en scène.

" Les nobles, tous pareils" grogna t'elle
" Oscar avait raison, je n'aurais pas du me laisser aller ainsi"
" Peut être, mais il ne s'est pas posé la question de savoir ce qui t'avait mis dans un tel état! Je te connais, tu es quelqu'un de calme, tu n'agirais pas ainsi sans une bonne raison"
" Tu sais, j'ai un peu changé depuis mes 6 ans, je suis devenu un peu plus impulsif"
"Quand bien même, tu ne ferais pas cela sans une bonne raison" déclara t'elle. " Il t'a remis à ta place, je crois que tu te fais des illusions sur lui. Tous tes beaux récits à son propos sont des illusions, tu en as eu la preuve juste à l'instant"
"Oscar est différent"
" C'est cela, moi aussi j'y ai cru, mais un jour, il te jette comme un vieux torchon"
"Tous les nobles ne sont pas injustes" rétorqua André
" Je parle par expérience André, j'ai aussi cru en eux... Je ne voudrais pas qu'il t'arrive la main chose" lui dit t'elle en prenant sa main naturellement.
"J'aimerai aller avec toi, à ses réunions du peuple. Ca ne te dérange pas?"
"Euh, non... Tu es la bienvenue"
" Parfait! Tu me feras monter sur ton cheval alors"
"Ah bah oui!"
" Ah c'est magnifique, une ballade a cheval avec toi!" dit t'elle en lâchant sa main
" Viens, j'ai fait des crêpes" annonça t'elle.
"Je n'ai pas très faim, et je dois finir de préparer les chevaux" dit André encore sous le choc des paroles d'Oscar
" Oh! Non, tu te dois de manger! Allez" dit t'elle en le tirant par la main.
" Tu n'abandonnes jamais, tu n'as pas changé"
" En effet"

Pendant ce temps Oscar avait bien fait voler une petite dizaine de livres de sa bibliothèque. Fersen tapa à sa porte.

"Oscar, je peux entrer"
" Oui" dit t'elle
" Nous devrions partir, si nous ne voulons pas être en retard"
Il avait mis son plus bel uniforme, vu que l'ordinaire était trempé. Il avait fier allure et 

décocha un de ses doux sourire Suédois et fit une petite réverence.
Oscar sentit son coeur vacillait. Il était si élégant et prévenant.

"Très bien allons y" dit t'elle.

Alors qu'Oscar et Fersen avaient prit la route pour Versailles, Prudence continuait d'écouter André parler de son amie d'enfance.

"Voila, tu sais tout, enfin les grandes lignes! " dit André.
" A t'entendre, il ne fait pas cas des classes sociales et pourtant tout a l'heure"
" Je sais mais je pense qu'il ne le pensait pas"
" Si tu le dis... Mais tout de même"
" Quand tu le connaitras mieux tu l'apprécieras"
" Si je suis ton raisonnement, il pourrait me faire inviter a la cour de Versailles! A un de ces bals…"
"Quoi?"
" Tu l'as dit toi même, il ne fait pas cas des classes"
" Oui... d'ailleurs, je t'ai parle de Rosalie"
" Oui, mais Rosalie s'est révélée être une noble..."
" Il ne le savait pas au début, nous n'en avions aucune idée"
" Quand bien même, je pense que si un noble permet une telle chose, c'est parce que cela l'arrange, il devait y trouver son compte, en fait quand on y réfléchit bien ce n'était pas gratuit, il n'aimait pas cette comtesse de Polignac..."
" Tu vois le mal partout"
" Hum, alors si ton cher noble est si désintéressé, il ne verra pas d'inconvénient à me conduire à un bal, moi pauvre roturière, sans une goutte de sang noble ni une quelconque vengeance en poche qui pourrait le servir..." défia t'elle
" Bien sur que non, de plus tu es mon amie, si il l'a fait pour Rosalie... Je lui demanderai et tu verras ce que je te dis, Oscar est différent"
"Très bien, nous verrons cela"

Pendant ce temps, Fersen laissa à regret Oscar qui devait se rendre dans les appartements de la princesse de lamballe. Il avait tout de même eu le temps de lui glisser un " déjeunons ensemble Oscar"

"Ah Oscar, j'ai cru que vous ne viendrez point" dit la princesse
" Je fus retarder avec mes hommes"
" Sa majesté la Reine m'a dit que je pouvais vous faire confiance, il n'y a qu'a vous que je peux demander ce service" dit t'elle embarrassée

Oscar fronça les sourcils.
"Qui a t'il pour votre service?"
" Oh colonel, la reine m'a dit à votre sujet, vous êtes une femme... Je vous promet que je garderais le secret, d'ailleurs je le sais depuis plus de dix ans..."
" Ah..."
" Voila, elle m'a dit aussi que vous seul étiez digne de confiance pour m'aider"
" Je vous écoute"
" Voila, je dois rejoindre dans le bosquet de Venus, le Marquis d'Herambault..."

Oscar n'aimait pas la tournure que la conversation prenait. Les affaires de coeur de la 

princesse, elle ne voulait pas en entendre parler.

" La reine m'a dit, que vous étiez formidable avec ses enfants..."
"Oui, je ne vois pas le rapport, excusez moi Madame, venez en au fait"
"Eh bien pourriez vous garder mon petit bébé, pendant que je retrouve le marquis... La reine m'a dit qu'il n'y a qu'a vous que je pouvais m'adresser en tout discrétion et ..."
" Comment!?" fit Oscar interloquée
" Mais, ce n'est point là mon rôle!"
" La reine m'a affirmé que..."
" Je n'ai pas l'habitude des bébés"
" Vous êtes une femme, vous n'avez pas besoin d'être habituée"
" Mais"
" Je vous remercie Colonel" dit la princesse en prenant la petite Solange dans ses bras puis la donnant a Oscar.

Le bébé dormait paisiblement.
" Madame de Lamballe? Quand revenez vous?"

Mais elle n'eut pas de réponses, la jeune femme était trop pressée de rejoindre son amant. Oscar regarda le petit être qui commençait à s'éveiller.
"Bon sang! J'en ai assez! Je ne suis pas là pour ça!" Elle le dit assez fort ce qui réveilla le bébé complètement. La petit Solange fit un merveilleux sourire à Oscar, heureusement pour cette dernière, il n'y avait pas plus adorable et calme que ce bébé là. Elle avait une chevelure brune et de beaux yeux verts. Seule, livrée à elle même, elle se laissa aller avec le bébé, après tout personne n'était là pour la voir ni pour la juger, elle adorait les enfants et les enfants le lui rendaient bien. Elle soupçonnait même le dauphin d'être tombé sous son charme. Elle se mit à rire en y pensant.

" Tu es vraiment très sage toi..." dit Oscar en jouant avec la petite main.
Le bébé souriait.

" André devait te ressembler" dit t'elle " un bébé tout calme aussi avec des grands yeux vert comme toi"
Puis elle repensa à Fersen dans l'eau et les paroles de ce dernier. Le temps passa rapidement, quand on tapa à la porte. Elle déposa le bébé dans son couffin et repris un air détaché et froid.

" Entrez"
" Ah Oscar, on m'a dit que vous seriez là" dit Fersen
" Je suis désolée Fersen, je ne vais pas pouvoir déjeuner avec vous, je dois garder la petite de madame de Lamballe"
" Ah, eh bien faisons venir, la nourriture a nous dans ce cas"

Il fit sonner un valet. Il se dirigea vers le couffin " qu'elle est mignonne" il l'a prit dans ses bras

"Ah, je ne vous l'ai jamais dit Oscar, mais j'aimerai tant avoir un enfant, un garçon, une fille peu importe, ce n'est pas un héritier que je veux, mais être papa, choyer un bébé"
" Et vous mon amie?"
" De quoi?" dit t'elle
" Je sais votre condition, mais si cela vous était possible?"


" Je n'y ai jamais songé Fersen, cela ne m'a même jamais traversé l'esprit. Vous savez très bien que c'est impossible"
" Parfois, les miracles peuvent arriver? Vous ne croyez pas? Peut être que si vous rencontriez la bonne personne, monsieur votre père..."

Oscar se mit à rire.
" Vous ne connaissez pas bien mon père je crois..."
" Vous savez Oscar, j'aimerai des enfants d'elle, je me suis mis à penser aux enfants après avoir fait sa rencontre"
"Ah" fit Oscar quelque peu embarrassée, se pouvait t'il que Fersen soit sérieux, était t'il vraiment tombé amoureux d'elle ce soir la, a en oublier la Reine.

Cela lui semblait impossible pourtant...

" Je pourrais les imaginer déjà, une petite fille avec ses immenses yeux bleus, ses boucles blondes ..." dit t'il rêveur " et notre garçon, tiendrait un peu plus de son père..." continua t'il

Il s'assit avec la petite Solange qui riait toujours devant Oscar.
" Si votre père ne vous avait pas fait porter l'uniforme, j'imagine quels beaux enfants vous auriez porter à ce monde"

Il la regarda avec un air tendre.
" Faites moi plaisir, fermez les yeux un instant"
" Fersen, mais a quoi jouer vous donc? Ce n'est guère le moment"
" Vous ne craignez rien mon amie, je fais attention à la petite"
" Ce n'est pas là la question, je vous trouve étrange voila tout"
" Point étrange, mais amoureux..." dit t'il avec une certaine ambiguïté.

A ce moment, Oscar eut un doute affreux, l'aurait t'il reconnue? Se jouait t'il d'elle en feignant d'ignorer la vérité?

" Je ne fermerai pas les yeux, sans que vous me disiez ce que vous attendez de moi"
" Ne me faites vous donc point confiance? Moi, Fersen votre ami?"
" Eh bien, à vrai dire non"
" Comment cela Oscar?" dit Fersen choqué
" Vous avez admis ce matin, être rude en parole, au point qu'un homme aussi calme qu'André vous jette a l'eau... J'avoue que j'ai découvert une nouvelle facette..."
" Vous êtes directe"
" Je ne sais plus quoi penser, hier encore vous étiez toujours envoûté par sa majesté, puis soudain vous déclarez un amour inconditionnel au point de vouloir fonder une famille pour une belle inconnue... Et ce matin vous êtes impoli avec André"
" Les Amériques m'ont peut être plus changé que je ne le croyais..."
" Peut être"
" Vous savez Oscar, vous m'avez manqué, j'ai pensé à vous, là bas… Avez vous pensé a moi?"
" Bien sur, vous êtes mon ami, je me faisais du soucis pour vous"
" Je vous sens distante Oscar..."
" Je vais vous dire la vérité Fersen"

Fersen se mit à sourire.



" Je le suis en effet, car j'ai malheureusement la tête ailleurs... Vous m'avez fait part ce matin des sentiments d'André pour Prudence, mais voyez vous, cette jeune personne, je m'en méfie, et me fait du souci pour André. Il n'est pas noble, mais un très beau parti pour cette jeune femme, sortie de nulle part, je ne voudrais pas qu'il se fasse prendre à regret dans ses filets et qu'il en souffre"

Fersen soupira.
" André est adulte..."
" Je le sais, mais aussi extrêmement bon, gentil, et il pourrait ne pas voir le mal là où il se trouve"
" Je crois qu'au contraire c'est vous qui voyez le mal là où il n'est pas. Cette jeune personne est très belle, et semble avoir toutes les qualités d'une bonne épouse"

Oscar serra les poings à ce mot.
" Et si c'est là le choix d'André pourquoi lui refuser ce bonheur?" termina t'il
" Parce que ce n'est pas mon choix" pensa Oscar.

Elle se trouva bien égoïste soudain. André était à elle, avait toujours été à elle et l'idée qu'une jeune femme débarque l'enlève, l'insupportait.

" Me trouvez vous égoïste Fersen? "
" Non, Oscar, c'est tout naturel, j'ai réagi de la même manière vous savez, lorsque l'on a présenter le fiancé de ma soeur"
" Ah?"
" Oui, ma petite soeur, j'avais l'impression qu'on me l'enlever, que cet homme me la prenait... André est comme un frère pour vous, ce que vous ressentez et bien naturel, croyez moi"
" Je comprend"
" Oscar, accordez moi cette faveur, maintenant et fermez les yeux"
" Vous insistez"
" Oui, j'aimerai vous donner une minute de liberté"
" Comment?"
" Faites donc ce que je vous dit"
" Très bien"

Oscar obéit.
" Imaginez vous un instant une femme, imaginez vous dans une vie de femme, avec votre enfant, votre époux..."

Oscar ouvrit tout de suite les yeux
" Mais enfin? Ce n'est pas drôle"
" Allons Oscar, je sais qu'au fond de vous, il y a une femme qui demande à être aimée" dit Fersen qui se rappelait la si belle et féminine Oscar rencontrée au bal.
" Suffit, Fersen, si cela vous amuse, alors restez donc à prendre soin de Solange, la princesse ne devrait plus tarder" dit Oscar qui avait du mal à garder son calme et sortit des appartements précipitamment.

"Mais que leur arrivent t'ils donc à tous? " se dit t'elle.

Elle se dirigea vers le bureau de Girodel
" Je prend congés pour aujourd'hui, je vous laisse le régiment" dit t'elle froidement sans que 

celui ci n'eut le temps de dire quoi que ce soit ; puis elle partie au galop loin de Versailles.

Elle se réfugia à l'étang près de sa demeure. Elle s'allongea, elle voulait se détendre, oublier les évènements de ses derniers jours. Elle ferma les yeux un instant pour essayer de faire le vide, de balayer les derniers évènements de sa vie. Retrouver le calme. Ne plus se poser de questions. Malgré tout, les paroles de Fersen revinrent en force et sans le vouloir, son esprit vagabonda et cela ne prit que quelques secondes intenses, brèves, mais limpides:

Elle était vêtue d'une robe, simple, sur ses genoux un jeune garçon de 6 ans, les cheveux blonds, de grands yeux verts et André à ses cotés la regardant amoureusement.

Elle ouvrit les yeux sous le choc de la vision, presque encore sonnée parce ce que son esprit lui avait apporté. Son coeur se mit à s'emballer. Elle paniquait.

" Je... C'est impossible..." dit t'elle puis elle se mit à rire mais le rire fut vite étouffé par la réalisation que si elle avait eu cette liberté de choisir, ce serait là le chemin qu'elle choisirait.

" Mon dieu, je l'aime" soupira t'elle.

A suivre