Dépendance
Un soir, Harry découvre Draco baignant dans son sang, les poignets ouverts, et l'emmène immédiatement à l'infirmerie. Mais bientôt, Harry se met à douter : le Serpentard pourrait-il réellement mettre fin à ses jours ?
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Plop, me revoila ! J'avais une envie de Harry x Draco ! J'espère faire quelque chose sortant de l'ordinaire, plutôt sombre au départ... Je ne sais pas encore où ca va me mener. Bonne lecture !
Disclaimer : Le monde et les personnages de J.K. Rowling ne m'appartiennent pas. Seuls la trame de l'histoire et les personnages inventés, tels que Mila, sont ma propriété !
Note : Ce chapitre fait un peu office de prologue ! Ne vous inquiétez pas s'il est un peu court, le reste ne le sera pas autant ;)
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Chapitre 1 : Does an angel contemplate my fate
Harry montait les escaliers en colimaçon de la tour d'Astronomie, le souffle court et maugréant sur son retard. Il avait rendez-vous avec Mila, une amie de Ginny, celle-ci ayant planifié cette rencontre depuis plusieurs semaines. En effet, depuis que elle et Harry s'étaient séparé, elle n'avait eu de cesse de lui trouver une nouvelle petite amie. D'après elle, le Gryffondor avait besoin d'une compagnie féminine, autant pour lui remonter le moral que pour l'empêcher de se laisser-aller. « Regarde-toi ! » le grondait-elle régulièrement lorsqu'ils sortaient ensemble, tout en remettant sa cravate en place. Harry sourit à l'évocation de ce souvenir. Lui et Ginny avaient passés de bons moments. Il l'avait aimé avec beaucoup de passion et avait même songé à l'épouser. Encore aujourd'hui, ils étaient très complices et tendres l'un envers l'autre, mais leurs sentiments s'étaient peu à peu fanés et c'est d'une décision commune qu'ils avaient choisi de se séparer.
Ses pensées bifurquèrent vers la jeune Mila qui semblait, elle aussi, avoir été entrainé de force dans les « plans machiavéliques » de Ginny. C'était une élève de Serdaigle, assez proche de Luna, plutôt petite mais avec une taille très fine et une bouche pulpeuse qui attirait irrésistiblement le regard. Elle était sans aucun doute très belle et, Harry l'ayant rencontré quelques fois, il pouvait dire qu'elle était aussi d'une compagnie très agréable. C'est donc sans trop se forcer qu'il avait accepté ce rendez-vous, bien qu'il n'ait pas vraiment la tête à ce genre de chose – a vrai dire, c'était surtout pour faire plaisir à Ginny. Ces temps-ci, en effet, ces cauchemars revenaient de plus en plus souvent. Il passait des nuits entières dans l'esprit de Voldemort, tentant de repousser les images des supplices qu'il infligeait à ses victimes comme à ses mangemorts. Le matin, il se réveillait en sueur et le corps emplit de courbatures.
Le jeune homme secoua la tête, ne souhaitant pas repenser à Voldemort à cet instant. Il atteint enfin les dernières marches et reprit son souffle un court instant, tandis que la brise de la nuit s'engouffrait sous sa cape. Il frissonna et s'avança sur le balcon de pierre qui surplombait le lac. Il se pencha et vit l'eau se troubler, sans doute le calmar qui nageait sous la surface. Plus loin, à la ligne d'horizon, s'étendait la forêt interdite, entourée d'une nappe de brûme. Harry se rappela de son premier baiser avec Ginny, sur ce même balcon, quelques mois auparavant. Un sourire mélancolique apparut sur ses lèvres puis il se retourna, s'accoudant sur le muret de granit. Le balcon était encore désert, Mila devait être encore plus en retard que lui. Il se renfrogna lorsque son pouls s'accéléra à l'évocation de la jeune fille, avec l'impression de n'être qu'un jeune pré pubère travaillé par ses hormones. Il passa nerveusement la main dans ses cheveux pour se recoiffer – ou plutôt, se décoiffer – à la manière de son père, lorsqu'une voix grinçante s'éleva à quelques pas de lui.
-Pitié, Potter, j'ai l'impression d'assister au rituel d'une fillette entichée de son professeur.
Harry se retourna vers le coin le plus éloigné du balcon, les dents serrés, en reconnaissant le propriétaire de cette voix pour l'avoir trop souvent entendu. Pratiquement dissimulé dans l'ombre, Draco Malfoy était assis sur le muret, le dos collé au mur, l'un de ses jambes disparaissant de l'autre côté. Il pouvait deviner son rictus narquois sans le voir. Ses dernières semaines, le Serpentard avait peu à peu cessé de le narguer à chaque occasion, pour pratiquement disparaître de son quotidien. Harry ne s'en était pas plaint, bien au contraire. Il sentit la colère l'envahir en réalisant qu'il allait encore une fois lui gâcher sa soirée. Il s'étonnait encore du pouvoir que le Malfoy pouvait avoir sur lui, capable de changer son humeur en quelques secondes, peu importe l'état d'euphorie dans lequel il se trouvait. Leurs altercations avaient été si nombreuses que désormais, il lui suffisait d'entendre son ton moqueur ou de voir sa moue grimaçante pour que ses nerfs commencent à s'échauffer – une drole de démangeaison qui lui donnait envie d'étrangler sa petite tête blonde.
-Ferme la, Malfoy ! Gronda-t-il avec rage. Tu n'en as pas marre de poser ton cul partout où je vais ?
Il espérait que Mila n'arriverait pas immédiatement ; il avait encore le temps de se calmer avant de la retrouver, et peut-être avait-il une chance de sauver sa soirée. Ginny avait sans doute raison, finalement. Il avait besoin d'une douceur féminine pour tempérer son comportement, souvent jugé comme trop excessif par son ex petite amie.
-Langage, Potter, répliqua le Serpentard d'une voix sourde, comme s'il réprimandait un enfant.
Harry ouvrit la bouche pour répondre, furieux, lorsque son regard s'habitua à l'obscurité. Il discerna les formes du visage de Draco, ses mèches blondes collés sur son front malgré la brise qui continuait de souffler. Sa cape avait glissé de ses épaules et sa chemise était chiffonnée, ce qui ne lui ressemblait pas. Il ne le regardait pas, son regard fixait quelque chose droit devant lui, et son corps était secoué de tremblements. Ses yeux descendirent encore sur ses bras fins et Harry retint sa respiration.
-Malfoy... ?
Sa voix était empreinte d'une question muette et il fit quelques pas hésitants dans la pénombre, le coeur battant. Le Serpentard haletait doucement et il avait fermé les yeux. Sa tête était posé contre la pierre et de ses poignets s'écoulait lentement un fluide sombre et visqueux qui s'étalait sur le sol en compte-gouttes. Son visage était livide et crispé par la douleur, sa main gauche enserrant se chemise. Une large tâche carmin s'étendait sur son torse et créait un contraste saisissant avec la couleur de sa peau. Harry sentit la panique le gagner à l'instant où le corps de Draco commença lentement à glisser dans le vide.
-Malfoy ! S'écria-t-il en se jetant en avant.
Harry sentit sa raison l'abandonner et il rattrapa le corps dans ses bras au moment où il allait basculer de l'autre côté. Son genou heurta violemment la pierre et un élan de douleur traversa toute sa jambe alors qu'il ramenait le Serpentard sur les dalles du balcon. Harry se mordit la lèvre mais ne prit pas le temps de s'en préoccuper. Malfoy semblait avoir perdu connaissance. Sa respiration était rauque et faible, et son uniforme était maculé de sang. Le Gryffondor enserra rapidement ses mains autour des poignets du blond, et sentit les coupures de rasoir sous ses doigts, la peau glacée striée de marques profondes. Un frisson le traversa silencieusement, et un sentiment profond de culpabilité enserra sa poitrine, sans en comprendre l'origine. Le visage de Malfoy avait perdu toute émotion et il reposait sur son torse, sans force. Le Serpentard était d'ordinaire si hautain, si maitre de lui-même, qu'il apparaissait d'autant plus vulnérable à cet instant. Harry raffermit sa poigne sur ses avant-bras avec la crainte de laisser échapper le peu de sang qu'il lui restait, et il se releva avec peine, le corps du blond contre sa poitrine. Il se força à ignorer la panique qui montait en lui, et entreprit de redescendre les escaliers aussi vite qu'il le put. Il avait l'impression que Malfoy inspirait de moins en moins fréquemment et c'est presque au pas de course qu'il atteignit le bas de la tour d'Astronomie.
Il se mit finalement à courir jusqu'à l'infirmerie. Sa tête ne cessait de lui reprocher son comportement typiquement gryffondorien. Lui et Malfoy s'insultaient presque tous les jours depuis 6 ans, et pourtant il n'avait pas hésité une seconde à se porter à son secours. Le Serpentard en aurait-il fait autant ? Il baissa les yeux sur le visage glacé qu'il tenait contre lui et grimaça. Il n'en était pas certain. Mais il n'avait pas pu se résoudre à le laisser basculer. Quel genre d'homme aurait-il été ? Comment aurait-il pu continuer à se regarder dans la glace après ça ? Même si Malfoy était un parfait connard, il ne méritait pas de le regarder mourir sans faire un geste.
Il parvint enfin devant l'infirmerie, après un temps qui lui avait parut interminable. Il tambourina contre la porte jusqu'à ce que Mme Pomfresh apparaisse, en pyjama et bonnet de nuit. Elle avait un air courroucé, mais lorsqu'elle baissa la tête vers Harry, son visage changea immédiatement et elle se précipita pour l'aider. Ils transportèrent le jeune homme jusqu'à un lit propre, puis Harry se laissa tomber sur un tabouret, hors d'haleine.
-Qu'est-ce qui s'est passé ? Questionna Pomfresh, paniquée, tandis qu'elle prenait le pouls de Draco.
Harry tenta de répondre, mais il avait la gorge trop sèche. Pomfresh l'ignora et partit en courant à petites foulées jusqu'à une rangée d'armoires, qu'elle ouvrit les unes après les autres. Elle revint presque aussitôt et entreprit d'entourer les poignets du Serpentard avec de larges bandes de gazes. Elle sortit ensuite sa baguette et murmura des incantations, tout en touchant des points spécifiques sur le corps de Draco. Harry la regardait faire en silence, las. Il se sentait soudain vidé de toutes ses forces, et n'avait plus qu'une envie : retourner se coucher. Il passa un flacon au contenu orange et violine à l'infirmière lorsque celle-ci agita la main dans sa direction, puis son attention se reporta sur le Serpentard. Son visage avait déjà reprit quelques couleurs. Harry laissa un long soupir s'échapper, puis il détourna le regard et posa son menton dans sa main. Son bon vieux lit, bien chaud et moelleux. Une dizaine de minutes plus tard, lorsque Mme Pomfresh eut finit d'appliquer ses remèdes, il lui raconta brièvement ce qu'il s'était passé. La vieille femme lui dit quelque chose qu'il n'écouta même pas et elle partit enfin dans son bureau, apparemment soulagée. D'après ses dires, Malfoy était hors de danger.
Harry se leva et attrapa sa cape, qu'il avait déposé sur un lit proche. Un rapide coup d'oeil à l'horloge lui apprit qu'il était déjà trop tard pour retourner à la tour d'Astronomie ; la pauvre Mila avait du les manquer de peu... Il soupira, en espérant pouvoir se pardonner le lendemain.
-T'as vraiment le chic pour me pourrir mes soirées... Lança-t-il à Malfoy.
Le brun secoua la tête puis referma la porte de l'infirmerie derrière, et il rejoignit son dortoir à pas de loup avant de se glisser dans ses draps avec béatitude.
