Bonjour,

Voici le prologue de la fiction en collaboration de Sithmaith (Ragnor) et TwoLoversSasuNaru (Magnus).

Pour la parution, nous tablons sur un mois maximum entre deux chapitres.

Bonne lecture !


Ils l'avaient trouvé.

La Confrérie de l'Ancre l'avait trouvé.

Malgré les précautions, malgré les protections prises.

Il fallait fuir, immédiatement. Mais pas sans Magnus.

Alec porta sa main à la marque. Cette marque qui lui tenait à cœur et qui en était d'ailleurs, si proche. Ce lien qui l'unissait à son âme sœur.

Il devait partir, courir sans destination précise, simplement pour les semer, les tenir à bonne distance de Magnus.

Tout était bon pour protéger le sorcier, âme sœur oblige. Ce n'était pas un simple mot, mais tellement plus, tellement tout. Pour certains, c'était un mythe, pour d'autres une croyance, pour eux une réalité.

Ils étaient destinés l'un à l'autre, à travers le temps, les âges, les vies, les siennes du moins. En effet, selon Magnus, il en était à sa huitième. Tout pouvait changer, son apparence, sa condition, sa famille, sa manière d'appréhender l'existence, mais deux choses restaient immuables, Magnus et selon ce dernier, ses yeux aigue-marine.

À travers les siècles, son sorcier l'avait toujours retrouvé. Cela pouvait prendre cinq, dix, vingt ans, une éternité, mais Magnus ne renonçait jamais, il lui avait promis. Leurs vies se devaient d'être liées. C'était une simple évidence, un fait inaltérable.

Les immeubles défilaient, sans qu'il n'y prête attention, toute sa concentration était monopolisée par son besoin de protéger son compagnon. Il courait sans savoir où, mais peu lui en importait.

La course durait depuis des mois, depuis qu'ils avaient appris l'existence de la confrérie, et leur unique but : utiliser Alec et s'approprier son don de catalyseur. Cette faculté lui permettait d'accroître les pouvoirs des sorciers tant qu'ils puisaient en lui, héritage du sort de Magnus.

Il y a des siècles, lors de la première vie d'Alec et leur découverte qu'ils étaient des âmes sœurs, par crainte de le perdre, Magnus avait tenté le tout pour le tout. La peste avait frappé Alec, le seul moyen de l'en sauver était que le sorcier partage avec lui son immortalité.

Malheureusement, tout ne s'était pas déroulé comme prévu. Alec était mort, Magnus s'en était trouvé désespéré, anéanti, il avait par accident tué son seul amour.

Mais un miracle s'était produit, des décennies plus tard, Magnus avait retrouvé son âme sœur, dans un corps différent, dans une existence qui l'était tout autant, mais c'était bien lui.

Alec était certes immortel, mais il changeait d'enveloppe charnelle à chacune de ses morts. De même, ses souvenirs de Magnus s'effaçaient et il ne les retrouvait jamais. Le sorcier devait donc à chaque fois le reconquérir, aidé en cela par leur lien.

Parfois, les fuites s'avèrent sans issue, celle-ci en faisait partie. Quatre hommes de la Confrérie de l'Ancre l'attrapèrent et le plaquèrent au sol avec violence, annihilant tout espoir de s'échapper. La chaleur du bitume brûla le visage tanné d'Alec,un poids lourd sur son dos l'immobilisa, soudain des menottes lui scièrent les poignets, entravant tout mouvement.

Les hommes le relevèrent sans douceur et le traînèrent vers sa funeste destinée. Il n'avait, en effet aucun doute sur sa survie. Toutes ses pensées se dirigèrent vers Magnus, comme une bouteille à la mer, appelant un secours qui resterait sans réponse.

Une fois au QG de la Confrérie, Alec fut enchaîné à un poteau au centre de l'entrepôt. Les sorciers se mirent en cercle autour de lui. Leur objectif ne pouvait être plus limpide et Alec était terrorisé, mais cependant il se refusait à baisser le regard.

Celui qui semblait être leur chef, s'avança vers lui.

_Tu sais pourquoi nous sommes là, joue ton rôle de catalyseur.

_J'ignore comment activer cette capacité.

La voix du jeune homme ne tremblait pas, il ajouta d'un air frondeur pour tromper sa peur.

_Il ne fallait pas arriver si tôt, je n'ai pas appris à la maîtriser pour cette vie-là.

_Qu'importe, nous saurons le faire pour toi.

La magie du chef déferla sur Alec, suivi de celles de ses disciples, halos de lumière blanche dans l' obscurité de la pièce. Tel un miroir, Alec réfléchit cette magie, la leur rendant plus puissante. Mais ce don avait un prix, sa vie. Ils étaient trop nombreux, Alec s'épuisait. Son corps lâchait prise, mais son esprit s'accrochait.

Dans un souffle, Alec murmura sa dernière phrase, leur dernière phrase.

_L'éternité ne saurait nous séparer.

Et il mourut.


A l'autre bout de la ville, Magnus sentit sa marque le brûler alors qu'il lisait sagement, attendant Alec. Il apposa sa main sur sa marque d'âme sœur, qui se trouvait sur son épaule gauche. Au début, cela était un simple inconfort comme il arrivait parfois quand Alec éprouvait un sentiment plus ou moins fort, mais au fil du temps, la gêne devint douleur. Il ne pouvait plus l'ignorer. Un mal-être fulgurant le percuta en plein cœur, son âme sœur n'était plus.

L'horreur s'ouvra sous ses pieds, à nouveau il venait de le perdre. Pourquoi le sort s'acharnait-il, plus cruel encore cette fois ? Ils s'étaient retrouvés deux auparavant et déjà Alec le quittait. C'était leur plus court laps de temps passé ensemble.

Sa respiration se fit plus laborieuse, il manquait d'air. Il tomba de son fauteuil, genoux à terre, une main sur le cœur, tant ce dernier l'oppressait. La mort d'une âme sœur n'était comparable à aucune autre douleur, inimaginable pour les autres. Magnus la vivait pour la huitième fois. Il se prenait parfois à penser, qu'il ne supporterait pas cela une fois encore. Mais pour lui, Alec en valait largement la peine. Rien ni personne ne pouvait altérer leur lien, il le retrouverait, il l'avait toujours fait.


Une chambre d'hôtel, une ville de plus, un échec de plus.

La rumeur d'un beau jeune homme aux cheveux clairs et aux yeux bleus, l'avait conduit jusqu'à ce village d'Islande. Déception, la couleur de ses iris bien que magnifiques, n'étaient en rien comparables à celles d'Alec. La sentence était sans appel, ce n'était pas son âme sœur.

Soixante-dix ans plus tard, il ne l'avait toujours pas retrouvé. Cela n'avait jamais pris autant de temps. Peut-être que cette huitième fois était celle de trop ? Et si c'était le cas, que faire ? Mieux ne valait pas y songer. L'espoir demeurait.

Pourtant il s'était résolu à rentrer à Brooklyn, auprès de Ragnor et de Catarina. Qui sait, le hasard ferait peut-être bien les choses ?

Il rêvait souvent de l'apparence que prendrait ce nouvel Alexander. Aurait-il une peau tannée, claire ? Des cheveux roux, bruns, blonds? Serait-il né indien, africain, amérindien, européen... ? Serait-il un humain, un loup-garou ?

La première fois que ses yeux avaient croisé le regard aigue-marine et ses cheveux de jais où dansaient des reflets bleutés, Magnus avait été conquis. C'était pour lui son souvenir le plus cher, ayant découvert leur lien lors de cette vie-là. Dans ses fantasmes inavoués, il retrouvait cette combinaison qui était devenue pour lui, celle qu'il préférait. Coup du sort, jamais encore Alec n'avait adopté cette apparence.


Ragnor était là dans l'appartement de Magnus, l'ayant gardé intact durant la longue errance de son ami à travers le monde, pour retrouver son âme sœur.

Ragnor se sentait chanceux d'avoir trouvé la sienne et joie, elle était immortelle. Pour Raph et lui, tout était facile et il s'en sentait parfois coupable à l'égard des difficultés que rencontrait Magnus. Ce lien si rare et pourtant ô combien précieux, avait eu la curieuse idée de frapper les deux compères de toujours.

Deux verres posés sur la table basse attendaient les amis. Sans qu'il y ait eu besoin de mots, Ragnor savait que le voyage avait été infructueux. Quand Magnus s'échoua sur le canapé, le visage fermé et le regard triste, Ragnor lui tendit un verre. Il y avait des silences qu'il savait respecter.

Magnus vida son verre d'un trait, le reposa sur la table, puis il se lova contre son ami.

Ragnor compréhensif, resserra son étreinte autour des épaules de son comparse, et murmura

_ Je suis désolé

Tout était dit.


Rangez tout objet coupant, piquant ou tranchant ! Nous ne sommes qu'amour.

Petite précision, Alec est mort la huitième fois en 1945. La fin du chapitre se situe en 2015.

N'hésitez pas à donner votre avis.

Bisous à tous !