Chapitre 1 : Derniers souffles
Le soleil se levait doucement au-dessus de la plaine, illuminant les perles de rosée sur les hautes herbes, l'astre dévoilait un horizon aussi verdoyant qu'étincelant. A travers l'emmêlement des végétaux, un jeune homme blond se frayait un chemin, seul il tentait tant bien que mal de fuir son village natal. Pendant deux ans il lutta corps et âme afin de sauver les esprits torturés du pays du feu, sans jamais atteindre son objectif. En quelques mois il perdit l'équivalent de vingt ans d'existence : ses idéaux partirent en fumé, ses compagnons disparurent un à un et son humanité suivit le mouvement. Le monde n'est qu'injustice pleurnicha-t-il en serrant hargneusement ses poings.
Des coups de feu tonitruèrent au loin obligeant le blond à mettre en pause son évasion. Une multitude d'oiseaux s'envolèrent craintivement et le garçon ne put s'empêcher d'admirer le mouvement frénétique de leurs ailes dans le ciel azur. Les fusillades sur la place publique commençaient, il ne le savait que trop bien, lui qui vu maintes fois ses compagnons d'armes mourir d'une balle dans la tête face à une foule apeurée. Les hurlements de ses camarades luttant pour la liberté retentirent violemment dans son esprit et des images de ces derniers se jetant délibérément dans un gouffre sans retour s'en suivirent. Le poids des regrets pesait d'ores et déjà dans son cœur, il n'avait pourtant parcouru que quelques kilomètres.
Une semaine auparavant, il arrivait à la conclusion que quitter le village serait la seule issue possible et que quand bien même cette décision lui pèserait dans le cœur, l'empêcherait de dormir et l'assujettirait à des nuits obscures où les remords viendraient le martyriser jusqu'au désespoir, il accepterait ces souffrances afin de survivre. Telle était son choix : abandonner Konoha à son triste sort. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer son pire ennemi, vautré dans un large canapé en cuir en train de déguster sa victoire tout en donnant l'ordre d'exécuter les derniers survivants de sa ligue. Le sept centième jour après le coup d'État marquait : l'arrêt de la lutte, la capitulation de la tornade blonde de Konoha ainsi que le massacre de son organisation entière. Comment en était-il arrivé à perdre l'espoir du renouveau ?
Les événements s'étaient enchaînés rigoureusement. Le parfait manipulateur derrière ce plan, le maudit rescapé du clan Uchiha réussi à prendre le pouvoir en éliminant froidement la douce femme qui lui avait gracieusement offert une seconde chance. Personne n'aurait pu imaginer que le cynique Sasuke se montrant docile et raisonnable depuis son retour tant attendu, dressait secrètement le sinistre schéma d'un futur plus que chaotique pour le village. Beaucoup pensèrent que l'histoire de la fin de la nation commença ainsi : une naïve dirigeante laissa un ancien déserteur perturbé intégrer le village, elle se fit assassiner et le pauvre fou prit le pouvoir. Ce récit n'était qu'un doux mensonge pour voiler la tragique réalité : Konoha ne récolta que ce qu'il avait semé.
Naruto ferma les yeux et se remémora le déclin, qu'il ne put arrêter malgré de nombreux sacrifices.
Il se souvint de ce vent frais qui fouettait son visage, ces cris d'enfants heureux dans la rue, ses amis s'entrainant pour de nouvelles missions, sa meilleure amie dirigeant l'hôpital de Konoha et lui, remuant l'image de son ancien acolyte brun dans son esprit, travaillant d'arrachepied pour gagner en puissance avec toujours en tête le même but : ramener Sasuke à sa belle rose. Il y perdit la raison, elle le quitta et Sasuke détruisit sa vie. Que restait il de l'équipe sept ? Rien. Qu'était-il arrivé à l'équipe sept ? Tant d'épreuves, tant de douleurs et trop de rancœurs certainement. La haine brula l'équipe, si bien que le blond en ressentait de l'aversion et que la rose disparue aussi vite que la terreur arriva.
Tout était si vite arrivé. En vain, le ninja détenteur du démon à neuf queues se battit et usa d'innombrables stratagèmes pour sauver le monde et imposer l'harmonie dont le village manquait mais le vil déserteur fut toujours meilleur que lui, l'empêchant d'arriver à ses fins. Il aurait aimé que tout se passe autrement, que Sasuke entende raison pour éviter toutes ces morts inutiles. Afin de quitter le village, il négocia un pacte avec le détenteur des sharingans, ce dernier ne désirant que la mort du blond, il le contraint à partir en ermite avec un simple poncho et une gourde d'eau à demi remplie.
Deux jours s'écoulèrent où Naruto ne fit que ruminer d'amères souvenirs tout en avançant le pas lourd vers l'inconnu. Le manque de nourriture et d'eau eurent très vite raison de son organisme. Il ne distinguait plus que de vagues ombres, la fin approchait. Son corps s'affaissa d'épuisement et il se retrouva genoux contre terre, un sourire collé au visage se remémorant les sages paroles de son sensei : « un Homme qui abandonne ses compagnons aux portes de la mort ne doit pas s'attendre à une belle fin ». Lentement ses paupières tombèrent, les battements de son cœur ralentir et son souffle se saccada. Une dernière fois, il visualisa tous ses amis lorsqu'ils n'étaient que des enfants insouciants à l'Académie heureux et surtout en vie, des rêves pleins les yeux à accomplir.
Le ciel se couvrit de gros nuages et l'immense plaine verdoyante se transforma en un paysage grisâtre, sans une once de lumière avec le corps étendu et sans vie du célèbre et utopiste Naruto Uzumaki.
Pendant ce temps, au sein de la plus haute tour du village de Konoha, un jeune garçon aux cheveux bruns et aux yeux envoutants par leur profonde noirceur jubilait. En exilant la tornade blonde il obtenait la mainmise sur le village est ses habitants. La ligue des utopistes, maintenant privé de leur leader ne tarderait pas à se rendre compte de leur infériorité numérique mais également de la vétusté de leur combat.
Affalé au plus profond d'un large fauteuil en cuir, Sasuke admirait le village grâce à la fenêtre du bureau de l'ancien Hokage. La hauteur de l'immeuble associée à la largeur du cadre en verre permettait de contempler chaque rue ou passant, ce qui délectait la curiosité malsaine du garçon. Le spectacle se déroulant sous ses yeux lui plaisait, Konoha était lavé de toute haine ou personnes néfastes, l'ordre régnait et cela grâce à lui.
Soudainement, un bruit de porte s'ouvrant avec fracas lui vint aux oreilles et le fit bondir de son siège en direction du bureau. Face à l'auteur de ce vacarme le brun grimaça. Une jeune femme aux cheveux roses et à la peau laiteuse se tenait dans l'embrasure de l'entrée, le regard vitreux et l'air ravagé qu'elle arborait ennuyait le taciturne, il méprisait son ancienne coéquipière pour sa faiblesse et cette manie qu'elle seule détenait de toujours se mettre en travers de son chemin à des moments cruciaux.
Las de devoir faire face à ce fardeau féminin, sa langue se claqua machinalement contre son palet et émis un son désagréable à la limite de l'arrogance qui glaça l'atmosphère ambiante. D'une démarche féline il descendit de son perchoir afin d'apprécier la corpulence et robustesse de l'intruse, cette dernière, mal à l'aise d'être évalué impérieusement par son premier amour, recula d'un pas et sentit ses jambes mollir brutalement.
J'aurais dû t'éliminer dès mon retour. Annonça le brun, agacé par la situation.
Cette phrase la fit tressaillir, malgré tous les actes de barbarie que le garçon commit, le cœur de Sakura continuait d'espérer son repentie, alors même qu'il désirait la détruire. Elle devait se rendre à l'évidence, personne ne pouvait le sauver, seule la mort soulagerait son mal-être et son désir constant de vengeance. Pendant un court instant, la jeune fille se revit plus jeune, aux côtés de ses deux amis et son sensei à quelques mètres derrière, l'équipe sept marchant vers de nouvelles missions, toujours plus périlleuses et excitantes. Elle sourit inconsciemment en repensant à cette période heureuse ce qui fit fulminer le garçon, incompréhensif.
Les poings de Sakura se serrèrent d'amertume lorsqu'elle revint à la réalité et elle planta son regard turquoise dans celui tourmenté de l'amour de sa vie, prête à en finir pour de bon.
- Tu sais Sasuke, ce qui me fait le plus mal maintenant, et qui me ronge de l'intérieur tous les jours c'est qu'après tout ce que tu nous as fait endurer : à moi, Naruto ou même Kakashi. Elle se stoppa avant de poursuivre avec un rictus d'aigreur. Mon cœur bat encore la chamade quand je te voie. Je suis maudite Sasuke, condamnée à t'aimer jusqu'à mon dernier souffle mais cette situation ne peut plus durer. Je ne peux pas te laisser détruire tout ce qui t'entoure et même pour ton propre bien, je dois t'éliminer. Tu t'es enfoncé trop loin dans les ténèbres, tu n'en as même plus conscience.
Durant tout le mélodrame de la jeune femme, le garçon navigua dans des iris vertes troublées et constata qu'elle était incapable de lever la main sur lui ou ne serait-ce que l'égratigner. L'amour la paralysait. Il se mit à rire délibérément, une raillerie si diabolique que la jeune fille en vint à se demander si son ami n'était pas possédé par le vil serpent que fut autrefois son maître.
Un éclair de génie la foudroya, elle devait profiter de l'excès de folie du garçon pour l'éliminer, rapidement elle empoigna un kunaï dans sa main droite et se jeta au cou du taciturne. Quelle ne fut pas sa surprise d'être soulevé du sol, la gorge encerclée par une forte poigne face à deux sharingans rouges sang.
L'étranglement insupportable qu'elle subissait semblait interminable, son esprit suffoquait et son cerveau menaçait d'exploser, battant convulsivement ses jambes elle espérait que par pitié il relâcherait sa prise et l'épargnerait. Force fut de constater que la dernière vision qu'elle eut avant de sombrer dans l'inconscient fut son amour de toujours en train de la tuer.
C'était une journée comme les autres, bien qu'un peu grise et humide, les villageois travaillaient pendant que les enfants étudiaient, un groupe de jeunes gens en capuche était étalé au centre de la rue. Quatre corps inertes et masqués baignaient dans une mare de sang. Personne ne les remarquait, ils étaient tous trop occupé à rentrer dans le moule de l'habitant parfait, ne se souciant que du bien être du village caché et de satisfaire les volontés de son unique dirigeant : le cruel Sasuke Uchiha. Un coup de vent fit voler la cape de l'un, découvrant l'héritière du clan Hyuga, le visage blême et les yeux luttant pour rester ouvert, elle tentait de survivre, elle aurait aimé hurler à l'aide mais personne n'aurait prêté attention à ses plaintes meurtries.
« Naruto... Viens nous sauver, par pitié » Murmura l'adolescente dans un dernier souffle
Sakura se réveilla aux portes du village, instinctivement ses mains se posèrent sur son cou, les marques de strangulation étaient encore bien présentes. Pour une raison qu'elle ignorait : elle était vivante. Ce sentiment de liberté la surprit. La jeune fille avait frôlé la mort, son cerveau lui avait dit « stop » et son cœur s'était arrêté, elle en était persuadée. Abattue au sol avec un réservoir de chakra quasiment vide et aucune vivre elle ne donnait pas chère se sa peau, sa bouche s'étira en une douce grimace de douleur, cette mise en liberté n'était qu'une mascarade pour l'éliminer à petit feu. Sasuke Uchiha était devenu à ses yeux l'homme le plus machiavélique qui existait.
Néanmoins, elle était l'une des kunoichis déterminées : elle sauverait ce monde.
Bien que son cœur lui infligeât de violents picotements à cause de la violence à laquelle elle avait dû faire face plus tôt, la jeune fille se releva. Quelques mèches roses rebelles tombèrent sur son visage et se mêlèrent aux gouttes de sueur perlant sur son large front, l'épuisement que ressentait la jeune femme l'obligeait à se reposer mais elle ne le pouvait : le temps lui était compté. Au plus vite elle devait se rendre au village de Suna pour sauver son village natal. Quand bien même ses capacités étaient réduites, elle devait traverser le désert. Ce serait son ultime recours, sa dernière lutte. Une jambe devant l'autre et ainsi de suite elle tracerait sa route.
Le chemin devenait flou, la jeune fille ne percevait même plus la couleur du ciel et elle s'écroula sur le sol, ne réalisant même pas qu'elle n'avait parcouru que quelques mètres en deux bonnes heures.
Une fois de plus ses yeux se refermèrent la rendant vulnérable à un quelconque ennemi. « C'est la fin » se dit la jeune fille, alors une dernière fois elle se remémora ses meilleurs souvenirs au sein de l'équipe sept.
Elle revit le sourire de Sasuke lorsqu'il était encore loin de tous ses démons, elle entendit le gloussement naïf de Naruto et elle s'imagina à l'arrière, protégé par ses deux sauveurs aux cœurs tendres. Sakura revit le retour de Sasuke, ce moment tant attendu, rêvé et idolâtré qui ne fut pas si magique que ce qu'espérait la jeune fille. Au moment même où le dernier des Uchiha avait franchi la porte du bureau de son maître elle avait pu sentir son aura noire et malhonnête, à travers ses yeux sombres elle avait discerné un esprit assoiffé de vengeance encore et toujours bien présent. Il était apparu face à l'hokage pour plaider sa cause, il poussa le vice jusqu'à s'excuser de ses nombreux crimes prétextant être une victime du clan maudit des Uchiha. Il feint la honte en expliquant que son jeune âge et sa faiblesse d'esprit avaient permis à d'infâmes personnes de le manipuler aisément, Orochimaru n'étant qu'un exemple. Le pire dans ce récit, c'est que la rose le crût, elle se réjouit même à l'entendre prononcer un discours si prometteur, d'aussi loin qu'elle se souvienne elle n'avait jamais rêvé d'une telle version du retour de son bien-aimé. C'était irréelle voire chimérique. Comme Tsunade la jeune femme tomba dans l'illusion du déserteur. Il n'y a pas plus dur sentiment que la trahison et le désenchantement, une fois de plus elle fut victime de son amour pour le jeune homme.
Le conseil avisa juste de placer le renégat sous surveillance et de l'assigner à l'entretien du village pendant quelques temps. Sakura s'émerveilla quand accompagné de Naruto et Kakashi elle allait visiter le jeune homme ou l'invitait à manger des ramens, et pourtant, au fond, elle profitait de chaque instant à ses côtés comme-ci c'était le dernier. Inconsciemment la rose se méfiait. Elle, mieux que personne, savait qu'il était perturbé, elle avait également été la première à voir son déclin lié à la marque maudite, elle fut la première à prendre ses distances avec le garçon quand il le fallu. Un jour, au cours d'un repas de l'équipe sept, elle annonça simplement à ses coéquipiers qu'elle quittait Konoha pour de nouveaux horizons. Elle simula le besoin de voir d'autres choses, de se rendre utile à d'autres, ce n'était pas un mensonge en totalité, on disait qu'elle était la digne héritière de Tsunade mais à Konoha personne n'avait vraiment besoin de ses services. Shizune supervisait déjà le pôle santé du village caché. Sakura voulait secourir ceux qui en étaient dans l'incapacité. Naruto objecta machinalement au départ de sa rose, il s'emporta et rageusement lui reprocha de les abandonner juste au moment où ils s'étaient enfin retrouvé tous les trois.
« C'est mon choix Naruto, personne ne me détournera de mon destin de ninja médecin » Avait affirmé la jeune fille.
Et tristement, ils l'accompagnèrent tous jusqu'aux portes du village le lendemain, même Sasuke était au rendez-vous. Il la toisa du regard pendant tout le long des fatidiques « au revoir », la jeune fille se demanda souvent s'il avait compris que cet éloignement soudain n'était pas un nouveau départ mais une fuite, elle se persuada plus d'une fois que ce jour il ressenti au moins une once de chagrin.
Ino l'étreignit furieusement tout en lui hurlant que c'était une poltronne d'abandonner si vite la conquête du cœur de Sasuke, la rose ria doucement, elle espéra secrètement que Sasuke avait entendu cette remarque pleine de sous-entendu. Kakashi lui offrit un bouquet de roses et l'embrassa sur la joue simplement, ce fut un moment bouleversant pour la rose qui n'avait jamais eu de contact aussi intime avec son sensei. Au moment où elle enfila son sac sur le dos, elle aperçut un blond boudeur adossé à un arbre, son cœur se serra à la simple idée de ne plus le voir pendant quelques temps, alors, sans se préoccuper des autres elle se jeta délibérément dans ses bras et le comprima contre elle aussi fort qu'elle le pouvait. Sasuke n'échappa pas à cette étreinte, qu'il jugea exagéré, il se souvint de toutes ces fois où la rose avait frappé le blond ou rejeté ce dernier, il ne comprenait pas cet enlacement ou du moins il n'admettait pas que ses deux coéquipiers aient pu se rapprocher pendant son absence.
Le blond caressa tendrement les cheveux de la rose, ses yeux clos traduisait son émotion forte, son cœur une nouvelle fois se déchirait à cause d'une séparation. Doucement la jeune fille prit ses distances et l'embrassa sur la joue, affectueusement la main du jeune homme se perdit sur la joue de l'adolescente, du bout des doigts il caressa sa lisse peau et admira de ses deux grands yeux bleus océan les courbes du visage angélique de son amie. Une ultime fois elle se tourna pour faire face au dernier membre de son équipe, ses yeux verts perçants se voilèrent, il est indubitable que le jeune homme le remarqua et analysa du début jusqu'à la fin le comportement de sa coéquipière. Elle lui dit poliment au revoir et évita tout contact physique, il respecta ce choix, de toute manière cela l'arrangeait : il détestait les embrassades.
C'est ainsi que la jeune fille quitta son petit monde et laissa son quotidien habituel derrière en abandonnant tout espoir pour Sasuke. Jamais il n'aimerait quelqu'un d'autre que lui, à aucun prix il renoncerait à son mental haineux, pire encore son esprit vengeur primerait toujours sur tout le reste.
Ses doux songes l'emportèrent, son corps s'effondra une nouvelle fois au sol, certainement la dernière.
La lumière s'alluma soudainement, l'unique homme présent dans la pièce dû plisser les yeux, ébloui par ce simple contact avec la clarté qu'il pensait avoir perdu à jamais. Allongé sur le sol froid et rigide en pierre il leva ses deux mains devant ses yeux et les admira, privé d'une quelconque vision depuis trop longtemps il en avait même oublié la couleur de sa propre peau. Sa respiration était saccadée, il sentait ses poumons épuisés tout comme son corps qui criait famine. Il n'avait même pas la force de se relever pour s'allonger dans la couchette qu'il pouvait enfin apercevoir du coin de l'œil. Des bruits de pas se firent entendre. A force d'être aveugle l'homme avait pris l'habitude d'être réceptif au moindre son. Bien que personne ne venait lui rendre visite il pouvait par moment entendre des cris ou des plaintes au-dessus de lui, ce qui lui avait permis d'en déduire qu'il se trouvait dans ce qui semblait être une cave par l'ambiance humide palpable. Un sentiment étrange s'empara de lui, comme l'impression d'être en danger, il ne savait dire pourquoi mais les bruits de pas se rapprochant associé à ce nouvel éclairage ne semblait rien présager de bon pour lui. Il se força à prendre appui sur ses bras pour élever son buste, cette tâche d'habitude si facile lui arracha un cri de douleur. Maintenant en position assise il pouvait profiter pleinement d'une vue panoramique, il vit alors les barres en métal face à lui ainsi qu'une gamelle au coin de sa petite cellule, il tenta de se remémorer son dernier repas en vain comme si tous ses souvenirs heureux de même que douloureux furent effacés volontairement.
Quelques mèches de cheveux lui chatouillaient le cou, en portant sa main à travers il comprit que ces derniers avaient beaucoup poussé lui arrivant maintenant au niveau de la poitrine, depuis combien de temps était-il ici ? Se demanda le jeune homme. Brusquement un grincement strident et désagréable se fit entendre. On ouvrait la cellule en face de la sienne. Un garçon certainement du même âge que lui y fut jeté grossièrement. Deux masses habillées de capes noires étaient debout, dos à lui en train d'observer leur nouvelle victime dans un piteux état. Le garçon tangua sur la droite et pu lui aussi assister au spectacle : ses cheveux étaient blonds, son visage était sale et il avait l'air épuisé. Un détail fit frissonner le captif éveillé : son voisin de cellule avait des petites moustaches telles un renard. Il était convaincu d'avoir déjà vu cet homme quelque part. Malgré son entêtement à stimuler sa mémoire rien ne lui revenait : même son propre prénom il l'avait oublié. Perdu sans ses pensées, il était en quête du moindre indice.
« Qui suis-je ? » Bafouilla le brun dans la pénombre.
Lorsqu'il revint à la réalité les deux monstres de muscles étaient partis et la lumière les avait suivis. Une fois de plus il se retrouvait dans le noir complet, perdu dans l'obscurité. Il pria pour que son nouveau compagnon de cellule se réveille et l'aide.
La chaleur était pesante dans la pièce, face à la cheminé en marbre deux hommes se faisaient face discutant tranquillement au sommet de la tour de Konoha.
-Alors Kabuto ? Où en sommes-nous dans nos projets ? Questionna un homme masqué.
-On va pouvoir enclencher le grand final. Susurra l'autre au visage serpenté.
Du haut de la tour, les villageois de Konoha pouvaient entendre deux rires machiavéliques n'annonçant rien de bon.
