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L'Appel du Phénix

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Suite de l'histoire Le Chant du Rossignol

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Résumé

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Après avoir quitté Poudlard, Drago décide d'achever le travail commencé avant lui par Dumbledore. Traqué, il n'a d'autre choix que de fuir sa terre natale, emportant avec lui un gage d'éternité. La mort dans l'âme, Hermione se lance à sa recherche.

De la forêt de Brocéliande aux rivages de la Mer Morte, du château de Montségur à la prison de Nurmengard, elle endurera les pires épreuves pour tenter de retrouver l'élu de son cœur. Mais une question la hante : Pourquoi m'as-tu abandonnée Drago ?

Jusqu'où serait-on prêts à aller par amour ? Serait-on prêts à tous les sacrifices pour l'être qui nous est le plus précieux au monde ?

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Personnages Principaux

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Drago Malefoy / Hermione Granger / Blaise Zabini

Tom Marvolo Riddle / Severus Rogue / Narcissa Malefoy

Ronald Weasley / Harry Potter / Pansy Parkinson

Tracey Davis / Cho Chang / Gellert Grindelwald

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Remerciements

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Je déclare tout mon respect à J.K. Rowling et à son œuvre, je ne fait qu'emprunter ses personnages et son univers, seul le scénario est de moi. Un grand merci à l'avance à tous ceux qui lieront cette fanfiction, j'aime toujours faire plaisir à quelqu'un en le divertissant et en lui faisant oublier les petits soucis du quotidien l'espace de quelques dizaines de minutes.

Pour l'anecdote, je n'écrit pas pour avoir plein de lecteurs, j'écris pour mon plaisir. Mon but est simplement de vous faire partager ce que j'aime chez Harry Potter et vous montrer tout ce que l'on peut raconter à partir de l'histoire originale. Je n'attend pas des lecteurs qu'ils mettent tous un commentaire, mais qu'ils puissent exprimer ce qu'ils ressentent en lisant l'histoire, donc laisser une review est la meilleure chose à faire si vous voulez que je sache ce que vous pensez de mon travail.

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Avertissements

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Cette histoire continent des scènes de violence verbale et physique ainsi que des scènes de sexe explicites. Cela pourrait heurter la sensibilité des plus jeunes. Lecteurs sensibles abstenez-vous !

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Note de l'Auteur

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Voici la deuxième partie de mon histoire. J'espère qu'elle vous plaira. Ce sera un texte totalement différent de la partie précédente, notamment au niveau du registre, qui se rapprochera beaucoup de l'heroïc fantasy. Pour tous ceux et toutes celles qui n'apprécieraient pas ce registre littéraire, rien ne vous oblige à lire. Vous pouvez très bien vous arrêtez à la première partie. Même si ce serait dommage.

Un petit mot également concernant les titres de chapitre : Dans la partie précédente, certains lecteurs m'on avoué être restés perplexes face au titre de certains chapitres. Je tient donc à préciser que la plupart de mes titres de chapitre proviennent du vocabulaire des échecs.

Un autre petit mot concernant certaines choses qui doivent vous paraître nébuleuses : J'ai dans l'idée en écrivant cette histoire de mêler l'univers de Harry Potter et celui de La Légende du Roi Arthur. J'ai trouvé que ça pourrait être extrêmement intéressant à exploiter, mais ça explique également que certaines choses peuvent apparaître comme totalement incohérentes. Pas de panique, je veillerais à éclaircir les zones d'ombre.

Après tout, avec la magie on peut tout se permettre non ? Non ? Très bien, eh bah je me permet tout quand même.

Vous aurez aussi remarquez que j'ai prit soin de drastiquement modifier l'histoire originelle, notamment en ce qui concerne les liens familiaux. Si je le fait, c'est justement par nécessité de cohérence. Mais n'y voyez pas un quelconque orgueil de ma part, un orgueil qui chercherait à refaire l'histoire. L'histoire originelle restera à jamais la seule et unique. Celle-ci est simplement un délire sortit de mon imagination.

Un jour peut-être que je me déciderai à vous montrez mes livres références pour cette histoire. En attendant, j'espère que le contenu vous plaira.

Bonne lecture.

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Chapitre 26 : Le Paradis Perdu

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Le jeune homme se tenait debout devant sa fenêtre dans la lumière du crépuscule. À travers ses lunettes rondes, ses yeux verts fixaient avec intensité le ciel, par delà les maisons de son quartier. Le temps était clair, la chaleur était écrasante, mais une petite brise parvenait à rafraîchir l'air et à limiter ainsi les effets néfastes de la canicule. Harry Potter décida finalement de s'arracher à sa contemplation et d'aller s'allonger sur son lit. Cela faisait plusieurs jours qu'il attendait Hedwige, mais visiblement son harfang des neiges ne reviendrait pas ce soir. Harry regarda d'un œil morne la pile de journaux qui s'entassaient au pied de sa table de chevet, puis s'empara du nouveau numéro du Wizard Times. Il ne fût pas surpris le moins du monde en constatant que le sujet qui occupait la première page était le même que celui qui était ressassé depuis le début du mois par tous les médias sorciers de Grande-Bretagne et d'Irlande.

The Wizard Times

numéro du 10 juillet 1998

5 mornilles

à La Une

Tragédie à Poudlard : conclusion provisoire de la commission d'enquête du département de la justice magique

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Les enquêteurs du Ministère chargés de résoudre la dramatique affaire de Poudlard sont enfin arrivés à une conclusion provisoire. Le résultat de l'enquête est cependant loin d'être définitif, et l'affaire pourrait prendre encore plusieurs semaines avant d'être entièrement résolue. Quoi qu'il en soit, les responsables du dossier ont apporté plusieurs preuves appuyant la culpabilité de plusieurs élèves étudiant au sein de l'école Poudlard. Leur identité ne sera pas révélée par souci de bon déroulement de l'enquête. La conclusion de la commission d'enquête est pour l'heure la suivante : Un groupuscule d'étudiants aurait délibérément déclenché un incendie au sein de leur établissement et se serait rendu coupable de meurtres, ainsi que d'une sévère dégradation de matériel. Certains d'entre eux n'avaient pas encore achevés leur scolarité, et il est inutile de préciser que leur renvoi de l'école se fait sans appel. Il est donc impératif pour les enquêteurs de la brigade de la police magique de retrouver les suspects afin de les interroger pour connaître les motifs d'un tel crime. Le Ministère fait actuellement circuler un mandat d'arrêt. Quiconque connaîtrait le lieu où se trouve un des suspects se voit donc prier d'en informer les enquêteurs. Inutile de préciser que toute aide pour cacher les suspects ou faciliter leur évasion à l'étranger peut être sévèrement sanctionner pour complicité avec des suspects soupçonnés d'appartenir à une association de malfaiteurs.

Harry replia le journal, puis le jeta négligemment en haut de la pile. Il s'empara du nouveau numéro de l'autre grand journal, La Gazette. Cela faisait pas mal de temps que Harry se méfiait de ce journal, qui à son goût était trop proche du ministre et des hautes sphères du Ministère. Néanmoins, il continuait de le lire parce qu'il informait très bien sur l'actualité, même si la pertinence des analyses laissait à désirer.

La Gazette du Sorcier

numéro du 10 juillet 1998

3 mornilles

Poudlard va-t-il fermer ses portes ?

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Suite à l'horrible drame qui a secoué le monde entier de la sorcellerie, le ministre de la magie de Grande-Bretagne Rufus Scrimegour a déclaré l'état d'urgence. Tout le pays est en alerte rouge, les perquisitions et les arrestations se succèdent, les procès, les mandats d'arrêt, les surveillances se multiplient. Mais quid de l'une des plus prestigieuses écoles de magie d'Europe ?

Car, si les coupables ont été clairement identifiés et s'ils sont activement recherchés, leurs crimes n'en restent pas moins irréparables. On peut donc se poser la question : que va devenir Poudlard après cette tragédie ? Mais surtout : Poudlard va-t-il fermer ses portes pour toujours ?

Cette institution d'excellence par laquelle chaque sorcier et sorcière du Royaume-Uni est passer, cette école qui existe depuis plus de mille ans, assistons-nous en ce moment-même à sa fin ?

L'annonce du décès d'Albus Dumbledore au lendemain du drame n'a fait que raffermir le sentiment que Poudlard arrive à son terme. Dumbledore, directeur depuis 1956 et qui durant plus de quarante ans a toujours réussi à protéger l'école contre les menaces extérieures et intérieures, s'est éteint dans la nuit du 25 au 26 juin, quatre jours avant le drame.

Du drame en question, nous vous rappelons qu'i ce jour deux victimes : Rubeus Hagrid, tué avec son chien Crockdur par l'incendie qui a ravagé sa demeure ; et Severus Rogue, qui selon plusieurs témoins oculaires aurait été expulsé du haut de la tour d'astronomie et serait tombé dans le brasier. Cependant, son corps n'a jamais été retrouvé sur les lieux de la catastrophe, au contraire de celui du garde-chasse de l'école dont les obsèques viennent d'être célébrées.

Harry tourna la page, et observa l'article suivant.

Informations choc ! La vérité sur Peter Pettigrow

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Arrêté au mois de janvier et interrogé au département des mystères, avant de s'échapper quelques semaines avant son procès, l'individu répondant au nom de Peter Pettigrow ne serait en réalité qu'un usurpateur ayant pris son apparence grâce au polynectar. Des preuves solides sont venues confirmer la certitude selon laquelle Pettigrow serait bel et bien mort le 30 novembre 1981. Son meurtrier n'est pas Sirius Black, celui-ci ayant été innocenté il y a deux ans. Black et un autre de ses amis, Remus Lupin étaient cependant présents le soir du meurtre. Lupin a accepté de répondre à nos questions et à mit la lumière sur cette obscure affaire qui n'en finissait plus. Ses réponses ont été vérifiées et elles sont exactes : le meurtrier de Pettigrow n'est autre que Lucius Malefoy. Et c'est Lucius Malefoy qui a prit son apparence. Malefoy est bien connu pour être un adepte des sciences occultes, possédant déjà un casier retraçant ses crimes, et il a également purgé une peine de prison à Azkaban. Reste maintenant à le retrouver et à l'arrêter. Tout renseignement le concernant sera le bienvenu pour aider les enquêteurs.

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Harry replia définitivement le journal et le jeta aussi en haut de la pile. Il se déshabilla, enleva ses lunettes et alla se brosser les dents dans la salle de bains. Tandis qu'il se regardait dans la glace, il en eu la certitude : Poudlard ne rouvrirait pas à la rentrée. Ce serait encourager l'insécurité que de faire une chose pareille. Certes, le château en lui-même n'avait reçu aucune dégradation, mais ça ne signifiait rien. Cho Chang et sa bande auraient été parfaitement capables de mettre le feu au sein des dortoirs et des couloirs, mais l'appel à l'aide de Mc Gonagall et l'arrivée des secours avait heureusement empêché cela.

Secoué par une nouvelle vague de tristesse, il agrippa les rebords du lavabo et laissa les larmes librement couler sur ses joues. Il avait été anéanti lorsqu'il avait appris que Dumbledore était mort. Et comme au premier jour, la tristesse était toujours aussi grande. Lui que tout le monde pensait éternel, lui le symbole de la résistance à Voldemort, lui le porte-étendard des libertés, lui le modèle de l'homme accompli, lui le directeur était mort. Le temps avait fini par faire son œuvre, emportant dans ses limbes le plus brillant sorcier du vingtième siècle.

Une fois qu'il eu fini sa toilette, Harry retourna dans sa chambre et éteignit sa lampe de chevet. Le soleil s'était déjà entièrement couché, et il observa les lampadaires s'allumer les uns après les autres dans la rue. De toute façon, pensa-t-il, j'ai terminé ma scolarité. Le sort de Poudlard ne me concerne plus. Il tira les rideaux puis partit se glisser sous les draps, appréciant la fraîcheur de son oreiller. Depuis cette nuit dramatique, il n'avait revu qu'une seule fois Pansy : dans le Poudlard Express le lendemain. Il s'étaient quittés sur un baiser à la gare de King's Cross, il y avait dix jours de cela. Elle lui manquait tellement...

Harry était en train de s'endormir, lorsque de brusques coups frappés contre la vitre de sa fenêtre le réveillèrent tout à fait. Marmonnant des injures, il se leva de mauvaise grâce et tira un pan de rideau pour voir ce qui pouvait bien faire autant de tapage.

- Ah Hedwige c'est toi ! Tu n'es pas obligée de taper aussi fort tu sais ? Dit-il en ouvrant la fenêtre pour que sa chouette puisse rentrer à l'intérieur de la chambre.

Il lui donna un peu d'eau à boire et des graines à manger tandis qu'elle lui tendait sa patte pour qu'il puisse se saisir du courrier qu'elle amenait pour lui.

- Tu es une brave chouette ! Dit-il en la caressant. Tu m'a ramené ce que je t'avais demandé ?

Harry avait prié Hedwige de revenir vers lui lorsque Hermione lui aurait envoyé une lettre. Tous les deux s'étaient mis d'accord pour qu'Hermione aille chez Harry une fois qu'elle aurait ses résultats d'ASPIC. Harry s'empara de la lettre d'Hermione, mais il vit qu'il y avait autre chose pour lui : une enveloppe cachetée du sceau du Ministère, et un parchemin de grande qualité sur lequel était apposé son nom en lettres capitales.

Il laissa Hedwige repartir pour sa chasse nocturne, puis s'assit sur son lit et tria son courrier. Ce soir il n'allait lire que la lettre d'Hermione, le reste pouvait attendre jusqu'à demain.

Un immense sourire éclaira son visage lorsqu'il lu la lettre : Hermione avait reçue ses résultats d'examens. Elle les avaient réussis et elle lui disait combien elle se sentait heureuse d'avoir enfin une bonne nouvelle à raconter. Elle viendrait chez lui le surlendemain si tout se passait bien. Harry reposa la lettre sur sa table de chevet, satisfait d'avoir une réponse de son amie. Mais du coup, si elle avait reçue ses notes aux examens...

Son regard se porta sur l'enveloppe cachetée du sceau ministériel. C'était un document officiel. Saisit d'une rare excitation, il déchira l'enveloppe en regarda ce qu'il y avait à l'intérieur.

Monsieur Harry James Potter

né le 31 juillet 1980

Domicilié au 4 Privet Drive, Little Whinging, Surrey

Voici le relevé de vos résultats aux examens d'Accumulation de Sorcellerie Particulièrement Intensive et Contraignante ( ASPIC )

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Matières...Appréciation....Nombre de points

Métamorphose...Acceptable...80 points

Potions... Effort Exceptionnel...100 points

Histoire de la Magie...Piètre...50 points

Astronomie...Acceptable...80 points

Sortilèges...Acceptable...80 points

Arithmancie...Piètre...50 points

Défense CFM...Optimal...120 points

Botanique...Effort Exceptionnel...100 points

Divination...Désolant... ...30 points

Total : 690 points.

Vous êtes admis à vôtre diplôme d'ASPIC conformément au procès-verbal de l'examen.

Harry faillit sauter au plafond tellement il était heureux. Mais à la dernière seconde, il se rappela qu'il ne devait pas faire trop de bruit car les Dursley dormaient sans doute déjà. Très satisfait, il posa le document sur sa table de chevet aux côtés de la lettre d'Hermione. Il se coucha pour de bon sous les draps, éteignit les lumières et ferma les yeux. Enfin il allait pouvoir dormir sur ses deux oreilles.

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Le lendemain, Harry se réveilla fort tard. Il faisait aussi chaud et aussi beau que les jours précédents, ce qui ne fit qu'asseoir sa bonne humeur. Depuis qu'il avait reçu ses résultats d'ASPIC, il se sentait revivre. Désormais, il allait pouvoir se présenter au Ministère avec son diplôme et auditionner pour entrer à l'Académie des Aurors, une sous-section du bureau des Aurors qui permettait aux jeunes de son âge de suivre une formation de trois ans avant de faire partie de l'élite des chasseurs de mages noires.

Harry enfila un T-shirt noir, un bermuda blanc et mit ses vieilles converses noires aux pieds avant de descendre les escaliers pour aller petit-déjeuner. Il salua Dudley d'un signe de tête puis prit ce dont il avait besoin dans le frigidaire avant de s'installer à ses côtés dans le canapé du salon.

- Tu sais Dud, j'ai reçu les résultats de mes examens. Et j'ai obtenu mon diplôme ! Tu te rends compte ?

Dudley décolla l'espace de quelques instants ses yeux de la télévision pour observer son cousin d'un œil inquiet. Il ouvrit la bouche pour lui répondre, mais sa mère prit la parole à sa place.

- Qu'est-ce que tu racontes comme sottises ? Tais-toi donc ! Soit déjà content que Dudley t'autorise à venir t'asseoir à côté de lui ! Et soit content aussi que nous ne t'ayons pas déjà fichu dehors ! Tu es majeur maintenant que je sache ?!

Son mari qui était dans le jardin derrière la maison fit entendre son approbation par un grognement. Harry avait envie d'éclater de rire devant cet énervement injustifiable. Les Dursley ne l'effrayait plus depuis bien longtemps.

- Comme vous venez si bien de le dire, je suis majeur. Donc je fait ce qui me plaît. Si j'ai envie d'être à côté de mon cousin et de lui parler, je le fait que ça vous plaise ou non. Et vous n'allez pas me mettre à la porte comme ça, sinon je pourrait vous attirer pas mal d'ennuis.

Pétunia Dursley allait répliquer vertement, mais Dudley fit claquer sa langue et fit signe à sa mère de se taire. Il fixait les poches du bermuda de Harry, s'attendant à chaque seconde à ce qu'il en sorte sa baguette, ce que Dudley appelait le « bout de bois magique ».

- C'est quoi ton diplôme ? Demanda-t-il finalement en le fixant de ses petits yeux enfoncés dans les orbites.

- C'est l'équivalent du A-Level. D'ailleurs, est-ce que tu as réussi tes examens toi ?

Dudley regarda sa mère, mais celle-ci ne se préoccupait plus d'eux. Il fixa à nouveau son cousin.

- Non, je les ais ratés.

Il se concentra de nouveau sur l'émission qu'il regardait, tandis que Harry ne pouvait s'empêcher de le regarder avec pitié. Si Dudley n'avait pas été autant choyé durant toute son enfance et son adolescence, peut-être aurait-il été un bourreau du travail. Mais voilà, il préférait largement le loisir. Et c'était bien plus un loisir abêtissant que cultivant.

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Une fois qu'il eu fini son petit-déjeuner, Harry remonta dans sa chambre. Il tourna comme un lion en cage dans la pièce, attendant avec impatience la venue d'Hermione qui aurait lieu le lendemain. Soudain, au plus profond de l'ennui son œil se posa par hasard sur le seul courrier qu'il n'avait pas ouvert : le parchemin. Il hésita à le déplier, observant d'un air soucieux son nom inscrit en lettres capitales. Puis il vit les initiales écrites en dessous de son nom : A.D. Suivit d'un T. Son cerveau mit du temps à faire le rapprochement, puis il trouva : il tenait entre les mains le testament d'Albus Dumbledore, le directeur défunt. Les mains tremblantes, il déplia le parchemin. Toute sa joie s'était envolée car il présentait que ce qu'il allait lire serait dur à avaler. Finalement, il se mit à lire.

Voici mon Testament

à Harry Potter

Très cher Harry, lorsque vous lirez ceci je ne serais plus de ce monde. Avant toute chose, je doit vous dire que quoi que vous puissiez penser, vous avez toujours eu toute mon affection. Mais la raison pour laquelle une partie de mon testament vous est destinée est autre. Avant toute chose, mettons tout de suite les points sur les i : Vous n'êtes pas l'élu de la prophétie.

Ne soyez pas choqué, je vais vous en expliquer les raisons. Sachez qu'une autre partie de mon leg testamentaire est revenu à Drago Malefoy. Oui vous avez bien lu : Drago Malefoy est l'élu de la prophétie. C'est qu'il y a une raison assez simple qui explique que ce soit lui et non pas vous : Drago est le dernier descendant de la lignée de Salazar Serpentard. Il y a donc forcément une conclusion que vous en tirez je suppose ? Drago serait-il lié à Lord Voldemort ?

Eh bien la réponse est : oui. Voldemort est son grand-père maternel. Une bien triste histoire je vous l'accorde. Cependant Harry, comme vous le savez déjà, une partie de l'âme du mage noire repose en vous. Vous êtes donc lié à cette prophétie, bien que vous n'en soyez pas l'élu. Vous êtes lié au sang de Serpentard. Au court de cette affreuse nuit du 31 octobre 1981, vôtre mère vous a jeté un sort pour que vous puissiez survivre à la mort.

Ce sort se nomme L'Anima Tua Fractus. Autrement dit : Que ton âme soit brisée en deux. C'est le plus horrible sortilège de magie noire qui puisse exister, à tel point que Voldemort lui-même ne le connaît pas. Ce sortilège a fait ricocher le sortilège de mort et vous a sauver la vie, mais cette nuit-là et pour toujours, vôtre destinée à été liée à celle du Lord Noir. Retenez cette phrase de la prophétie :

L'un ne peut vivre sans l'autre

Vous allez mourir Harry. Lorsque Drago tuera Voldemort ( et je sais qu'il le fera ), vous mourrez avec lui. C'est le résultat du sort de magie noire que vôtre mère vous a jeté.

C'est moi qui le lui ait enseigné. Car vôtre mère Harry, vôtre mère faisait partie du clan des Maraudeurs. Et elle a prêtée serment de tout faire pour détruire Voldemort. Elle a faillie atteindre son but cette nuit-là, il y a 17 ans maintenant. À vous de terminer ce qu'elle a commencée.

Vous allez mourir Harry, mais ne soyez pas triste. Parfois la mort est un cadeau, une délivrance, un paradis contre l'enfer de la vie. Car, en fin de compte à quoi bon craindre la mort ? La mort, c'est l'absence de sensations, donc l'absence de souffrance. Quoi de mieux que le repos éternel ?

J'ai vécu plus d'un siècle, mais je n'aurais même pas mérité de vivre le quart du temps qui m'était imparti. J'ai fait des erreurs Harry. Le vieil homme sage et bon que tu as connu ne reflète pas celui que j'étais à ton âge. J'ai fait de lourdes erreurs quand j'étais jeune et stupide, et j'ai passé le reste de ma vie a porter le fardeau de mes erreurs, j'ai passé le reste de la vie à essayer de les réparer. Aujourd'hui, j'accueille la mort à bras ouverts.

Sache une chose Harry : Les blessures du cœur ne guérissent jamais. Les souvenirs encrés dans notre mémoire nous rappellent à chaque instant que nous avons fait les mauvais choix. Et seule la mort peut nous délivrer de cette souffrance insupportable.

La vie m'a punie en me laissant vivre avec ma douleur durant plus de cent ans, mais toi Harry, tu ne mérites pas de mourir si jeune. Je me souviens qu'à ton âge j'étais égoïste, arrogant, orgueilleux, machiste, narcissique, pédant. En somme, j'étais un homme mauvais. Toi Harry, tu es brave, aimant, humble, serviable, généreux. Tu es un homme bon. Tes parents seraient tellement fiers de toi...

Ne fait pas les mêmes erreurs que moi je t'en supplie. En un temps lointain, quand j'avais ton âge je ne rêvais que de gloire, de pouvoir, de puissance, d'honneurs, de lauriers, d'argent. Je rêvais de dominer le monde. Je rêvais de posséder un trésor à nulle autre pareil : Le Graal. Je me trompais lourdement. J'étais aveugle. Je ne voyais que cette richesse-là, mais je ne voyais pas où était la vraie richesse.

Harry, ne l'oublie jamais : Le vrai trésor se trouve là où se trouve aussi ton cœur.

Le vrai trésor, ce sont les gens qui t'aiment. Nulle gloire, nulle richesse ne saurait surpasser ce trésor-là. Et je ne l'ai su que trop tard, une fois que je l'eût perdu pour toujours.

Alors, maintenant que tu sais que tu vas mourir, profite-en. Vis ta vie comme nous devrions tous la vivre : comme si nous allions mourir à chaque seconde. Profite de chaque instant comme si c'était le dernier, ne pense pas au lendemain, ne pense qu'à ceux qui t'aiment. Eux seuls seront ta véritable source de bonheur. Tout le reste n'est qu'illusion.

De toute façon Harry, mourir demain ou dans cent ans, quelle différence ? Le résultat sera le même. Vivre plus longtemps implique aussi de souffrir plus souvent, et parfois même, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Cela prévaut pour mon cas. Mais toi Harry, tu mérites de vivre, alors vis ta vie à fond, et soit plus heureux en quelques mois que moi en quelques décennies.

Ce fut un honneur pour moi de t'avoir comme élève. Tu es brillant comme ta mère. Puissent les Dieux de la chance et de la victoire être à tes côtés.

Ta vie mérite d'être vécue Harry.

Albus Dumbledore

Harry reposa le testament sur son lit, puis il regarda la rue par la fenêtre de sa chambre. Les larmes coulaient sur ses joues sans qu'il les sente. Ainsi il venait d'apprendre la vérité. Il avait toujours su au fond de lui-même que quelque chose d'obscur le liait à Voldemort, mais pas à ce point-là. C'était abominable. Pourquoi sa mère avait fait ça ? Pourquoi ne l'avait-elle pas laisser mourir ? Pourquoi n'avait-elle pas voulue qu'il partage le sort de ses parents ?

Pour sauver le monde sorcier sans doute. Oui, mais à quel prix ? Voldemort n'était pas mort cette nuit-là, et il avait fini par revenir. Maintenant on ne l'y reprendrait plus. Et Drago...il n'avait plus les mots. Jamais il n'aurait pu imaginer que Voldemort ai une descendance. Dumbledore avait très bien résumer la situation chaotique dans laquelle ils se trouvaient tous. Et d'après ce qu'il avait compris, il devait mourir et entraîner Voldemort dans sa chute afin de définitivement sauver le monde sorcier. Eh bien dans ce cas, il était prêt. Il n'avait plus peur de la mort, après l'avoir regardée dans le blanc des yeux plusieurs fois. Et ce serait sans doute le meilleur service qu'il pourrait rendre à tout le monde.

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Ce fût le jour suivant en début d'après-midi qu'Hermione arriva à Privet Drive. Harry su immédiatement qu'il s'agissait d'elle dès l'instant où il entendit la sonnerie de la porte d'entrée. Il était occupé à arroser les plantes de sa tante au fond du jardin, mais il s'arrêta aussitôt dans sa tâche pour aller ouvrir.

Dudley était encore assis devant l'écran plat du salon, un milkshake dans une main, une glace au chocolat dans l'autre. Quant à l'oncle et la tante de Harry, ils se prélassaient dans le jardin à l'ombre d'un parasol. Le brun à lunettes retira la chaîne de sécurité et ouvrit le battant de la porte.

- Hermione ! S'exclama-t-il.

- Harry !

Il la serra très fort dans ses bras, tentant de lui transmettre le maximum de chaleur humaine. Il savait combien les deux dernières semaines avaient dû êtres rudes pour elle, notamment à cause de la lettre d'adieu que lui avait écrite Drago le jour de leur départ de Poudlard. Pourtant elle semblait avoir tenu le coup, et l'arrivée de ses résultats aux examens n'était sans doute pas étrangère à sa bonne humeur retrouvée. Elle avait bonne mine avec son teint légèrement hâlé qui faisait ressortir ses tâches de rousseur, son maquillage discret mais charmant, ses cheveux bruns qu'elle avait coupés jusqu'à la clavicule, son élégant chemisier blanc sans manches et son petit short en toile de jean qui mettait ses jambes galbées en valeur.

- Entre je t'en prie, déclara Harry en la débarrassant de son sac à mains. Toutes tes affaires sont là-dedans ?

- Oui. J'ai jetée le sortilège d'extension à ce sac pour pouvoir tout y mettre. C'est bien plus pratique que de se trimbaler avec une valise.

- Alors comme ça...tu es partie définitivement de chez toi ?

- Je crois bien oui. Mes parents viennent de prendre l'avion à Heathrow. Ils partent un mois en vacances aux Seychelles. Je les ai accompagnés jusqu'à l'aéroport, et comme ce n'est pas loin d'ici, je n'ai eu qu'à transplaner devant ta maison. Et me voici !

- C'est vrai que tu n'es jamais venue à Privet Drive quand j'y pense.

Harry n'avait pas du tout envie de présenter Hermione aux Dursley, mais il devait avouer que la situation était amusante, voire même cocasse. Dudley n'avait jamais eu de petites copines, Hermione était donc la première fille à poser les pieds dans la maison des Dursley.

- Harry ! Qui est-ce ?! Beugla l'oncle Vernon depuis le jardin.

- Une amie.

Le chef de maison se leva de son transat et parcouru la cuisine avant d'arriver dans le living-room pour voir de ses propres yeux la visiteuse. Derrière lui arriva également sa femme. Tous les deux se plantèrent devant Hermione et la regardèrent de la tête aux pieds.

- Est-ce que c'est une...

- Je ne suis pas une sorcière, mentit Hermione. N'est-ce pas Harry ?

Il acquiesça sobrement. Sa meilleure amie savait séduire son auditoire, bien qu'en général elle énonçait des vérités. Mais il savait que lorsque la circonstance l'imposait, elle était parfaitement capable de mentir sans flancher une seule seconde.

- Comment connaît-tu donc ce...ce gredin que nous avons pour neveu ?

- Nous nous sommes rencontrés dans un café à Londres. Je doit vous avouer qu'il m'intriguait un peu à me raconter sans cesse des histoires de sorcellerie, de baguettes, de sortilèges. Tout ça n'est pas encore très clair dans ma tête.

- Ouais, eh bien pour nous non plus c'est pas très clair, déclara Vernon d'un ton méfiant. Vous êtes en vacances ?

- Exactement. Et vôtre neveu m'a gracieusement invitée à passer quelques jours ici.

- Très bien charmante demoiselle. Sachez que nous sommes ravis moi et ma femme de vous accueillir. Surtout, si Harry vous fait du mal venez nous en toucher un mot.

Le concerné leva les yeux au ciel en poussant un soupir parfaitement audible. Hermione se retient d'éclater de rire, se contentant simplement d'afficher un sourire éblouissant sur son joli minois.

- Dudley ! S'époumona son père. Viens dire bonjour à nôtre hôte !

Le cousin de Harry râla depuis son canapé, puis consentit à se lever et à se traîner d'un pas pesant vers le vestibule. Mais lorsqu'il vit Hermione, il se figea net. Ses petits yeux porcins s'agrandirent et il garda la bouche ouverte.

- Dit bonjour enfin ! S'impatienta sa mère, embarrassée par la situation.

- B...bon...bonjour...

Hermione s'avança vers lui, une petite moue malicieuse glissée au coin des lèvres, et elle lui fit la bise avant de retourner aux côtés de Harry. Le visage de Dudley s'empourpra et il porta sa main à l'endroit où les lèvres de la jeune femme avaient rencontrées sa peau.

- Parfait, déclara Vernon. Maintenant que les présentations sont faites, nous allons vous laissez ensemble tous les trois. Amusez-vous bien.

Lui et sa femme retournèrent se prélasser dans leurs transats au milieu du jardin tandis que Dudley restait planté dans le vestibule et continuait de fixer Hermione avec ébahissement.

- Je crois qu'il a eu un coup de foudre pour toi, murmura Harry à l'oreille de son amie avec un sourire narquois.

Hermione qui avait du mal à se retenir depuis plusieurs minutes, finie par être prise d'un fou rire incontrôlable. Elle dû s'appuyer sur l'épaule de son ami pour ne pas perdre l'équilibre, des larmes de rire perlant au coin de ses yeux. Une fois qu'elle se fût calmée, Harry et elle montèrent les escaliers pour se rendre à l'étage supérieur.

- Voilà la chambre d'amis, déclara-t-il en déposant le sac à mains d'Hermione sur le lit. Ça te va ? Pour les toilettes, c'est au bout du palier, à côté de ma chambre. Et tu pourras utiliser ma salle de bains quand tu en auras envie.

- Superbe. Je suis un peu épuisée à cause de la chaleur, je pense donc faire une sieste dès maintenant. Est-ce que ça te dit d'aller faire un tour dans le quartier quand je me serait reposée ?

- Excellente idée. Moi aussi j'ai besoin de m'aérer. Appelle-moi quand tu voudras y aller.

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Quelques heures plus tard, Hermione se décida à sortir du lit où elle avait fait la sieste une bonne partie de l'après-midi. Il faisait toujours assez chaud, mais le soleil tapait bien moins fort. Entièrement reposée, la belle brune appela Harry pour lui dire qu'elle était prête. Elle prit son sac à mains avec elle au cas où, rangea soigneusement sa baguette dans la poche arrière de son short, puis descendit les escaliers et sortit hors de la maison des Dursley. Harry la rejoignit sur le perron peu après.

- Est-ce que je peut venir avec vous ? Demanda une voix en provenance du vestibule.

Tous les deux se retournèrent brusquement et fixèrent Dudley qui se tenait à quelques mètres d'eux.

- Pourquoi pas ? Déclara Hermione en reportant son regard sur Harry.

- Je suis très moyennement convaincu. Qu'est-ce que tu as Dudley ? Ce n'est pas dans tes habitudes de m'accompagner quand je vais faire un tour dehors que je sache.

- Eh bien...euh...il fait beau...et...je trouve que...voilà quoi...vous êtes sympa...

- Attend deux secondes ! Depuis quand moi je suis sympa ? C'est nouveau ça, rétorqua Harry. Tu me détestes depuis près de 17 ans Dudley, tu ne me feras pas avaler des choses pareilles.

- Oui peut-être, dit-il en se dandinant d'un pied sur l'autre. Mais je...je trouve que...que c'est elle qui est sympa...

Il désigna rapidement Hermione du menton. Harry avait compris depuis longtemps où il voulait en venir, mais il souhaitait juste faire cracher le morceau à son cousin.

- Ah oui ? Comment ça ? Tu ne la connaît même pas.

- Eh bien...justement...j'aimerais bien...euh...la connaître...

Hermione était très amusée par la tournure que prenait la conversation. À entendre le ton sévère et autoritaire de Harry, et la voix basse et aiguë de Dudley, on aurait pût croire qu'il y avait au moins dix ans d'écart entre eux, alors qu'ils avaient le même âge.

- Bon, j'accepte. Mais c'est de mauvais cœur, ajouta-t-il sévèrement.

- Oh Harry soit gentil avec lui je t'en prie, déclara Hermione. Il n'est pas méchant, il veut juste prendre l'air en notre compagnie. Il n'y a rien de mal à ça.

- Si tu le dit, soupira le brun à lunettes en s'avançant sur la chaussée.

Il partit en avant, laissant Hermione un peu en arrière aux côtés de Dudley. Tout en faisant tournoyer sa baguette entre ses doigts, Harry observa les maisons de son quartier. Il vit des personnes qui rafraîchissaient leurs plantes et leur pelouse grâce à des tuyaux d'arrosage, d'autres qui faisaient de même avec leur voiture, quelques enfants en train de jouer devant les garages ou encore plusieurs chats occupés à courser une souris.

Tout paraissait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais Dumbledore avait eu raison en l'écrivant dans son testament : tout cela n'était qu'illusion. Privet Drive était enfermé dans une bulle, comme à peu près tous les quartiers huppés de banlieue. La réalité du monde extérieur ne tarderait pourtant pas à les rattraper tous, surtout depuis que Poudlard était fini pour lui et ses amis.

Il jeta un rapide coup d'œil derrière lui lorsqu'il tourna à l'angle de Wisteria Walk.

Hermione marchait d'un air détendu, cheveux au vent, yeux braqués droit devant elle, sa main droite agrippant fermement son sac à main ; à côté d'elle, Dudley ne cessait de la dévisager, en oubliant même de regarder où il allait.

C'était vraiment étrange de voir ainsi deux personnes qu'il connaissait si bien, et qui pourtant étaient l'antithèse l'une de l'autre, marcher côte à côte sur cette route de bitume noyée sous le soleil.

Harry les laissa le rejoindre lorsqu'il arriva à l'allée qui faisait la jonction entre Wisteria Walk et Magnolia Crescent.

- Alors ? Vous avez fait connaissance ? Les interrogea-t-il.

- On peut dire ça, répondit Hermione.

Dudley semblait ne pas avoir entendu ce que disait Harry, toujours perdu qu'il était dans la contemplation de la jeune femme. Ils se mirent à marcher tous les trois de front, Hermione au centre, Harry à sa gauche et Dudley à sa droite. Ainsi arrivèrent-ils dans Magnolia Crescent. Ils remontèrent la rue jusqu'à Magnolia Road. D'ici, on pouvait entendre le bruit des voitures sur l'autoroute toute proche.

- Et si nous allions au parc ? Proposa Harry. Ce serait sympa d'y emmener Hermione, hein Dud ?

- Ouais.

Il avait enfin arrêté de fixer la brunette, son regard se levant vers le ciel d'un bleu azur où un avion de ligne passait à plusieurs centaines de mètres d'altitude au-dessus de leurs têtes.

Une rêverie en chasse une autre, pensa non sans amusement Harry. Il repéra soudain un marchand de glaces qui passait par là dans sa petite camionnette.

- Monsieur excusez-moi ! Le héla-t-il tandis que le chauffeur arrêtait le moteur. Peut-on vous achetez trois glaces ?

- Bien sûr. Qu'est-ce que vous souhaitez comme parfum ?

Ils se consultèrent rapidement avant que Harry ne passe commande.

- Une glace à la pistache, une autre à la vanille, et une à la framboise s'il vous plaît.

- Ça marche, dit-il en leur tendant leurs commandes. Ça vous fera 60 pence.

Une fois que Harry eu payé la somme, le chauffeur redémarra le moteur et repartit. Tous les trois arrivèrent en vue du portail qui délimitait l'entrée du parc.

- Après toi Hermione, déclara Harry avec galanterie en ouvrant le portail.

Elle lui sourit, puis foula des pieds la pelouse impeccablement tondue du grand parc de Little Whinging. Harry et Dudley y entrèrent après elle, satisfaits du fait que le parc soit entièrement vide.

Hermione se dirigea d'un pas pressé vers l'aire de jeux qui se trouvait au centre du parc, puis trouva son perchoir idéal en s'asseyant sur une balançoire.

Harry se posa sur le tourniquet de l'aire de jeux qui se situait en face des balançoires, mangeant sa glace à la pistache avec délectation.

- Est-ce que je peut te balancer ? Demanda Dudley en s'approchant d'Hermione. Ça me ferait très plaisir.

Elle haussa un sourcil, surprise de le voir si cavalier.

- D'accord, mais attend que j'ai fini ma glace.

C'est clair, il a vraiment eu un coup de foudre pour elle, pensa Harry. Oh Merlin ! S'il savait qu'elle n'était pas une moldue comme lui...

Quand Hermione lui donna le feu vert, Dudley se positionna derrière elle et se mit à pousser doucement les anses de la balançoire, la faisant rire. Harry observa son cousin d'un œil attendri, la phrase éternelle de Dumbledore à l'esprit : le plus beau des trésors ce sont les gens qui t'aiment. Oui d'une certaine manière il aimait Dudley, il aimait Privet Drive. Il se rendait compte à présent des bienfaits du dépaysement que lui apportait le monde moldu dans lequel il était plongé depuis près de deux semaines désormais. Et il était certain que Dudley éprouvait aussi une certaine affection à son égard, surtout depuis le jour où il l'avait sauvé de l'attaque des détraqueurs trois ans auparavant. Non, affection ne convenait pas. Du respect, voilà comment on aurait pu définir ce que Dudley ressentait pour son cousin. Harry le voyait dans ses yeux, et même si Dudley ne le montrait pas devant ses parents, il le respectait. Peut-être même qu'au fond, il l'admirait et voulait être un sorcier comme lui. Mais ça, il en était moins sûr...

Dudley arrêta de pousser Hermione avec la balançoire lorsqu'il eu lui-même fini sa glace à la vanille. Un grand sourire éclairait son visage légèrement bronzé par le soleil, tandis que la jeune femme un peu échevelée reprenait son souffle après avoir rit pendant plusieurs instants. Lorsqu'elle se pencha en avant pour refaire les lacets de ses tennis, son short se baissa un peu et Dudley aperçu le haut d'une délicieuse petite culotte rouge affriolante en dentelle.

Il n'en fallait pas plus pour qu'une bosse proéminente ne déforme son bermuda à hauteur de son entrejambe, le rendant ainsi cramoisi. Malheureusement pour lui, Harry semblait avoir vu son érection, mais en tout cas il ne fit aucun commentaire.

Tous les trois rentrèrent juste avant que Vernon et Pétunia Dursley ne passent à table. Il était déjà assez tard, aussi dînèrent-ils tous plutôt rapidement. Mais avant que tout le monde n'aille se disperser aux quatre coins de la maison, l'oncle de Harry réclama l'attention générale.

- Il y a une chose dont nous ne t'avons pas parlé Harry, déclara-t-il de sa voix rauque. Dans trois jours nous déménageons. J'ai obtenu un congé sabbatique, je vais donc aller m'installer pendant un an en Provence, dans le sud de la France. Ma femme et mon fils viendrons avec moi. J'ai déjà acheté une très belle villa là-bas. Cependant, je ne compte pas vendre cette maison car dans un an je retournerais travailler ici en Angleterre. Si ça ne te dérange pas, j'aimerais que tu mettes cette maison en location quand nous serons partis. Libre ensuite à toi de continuer à vivre ici ou non.

Harry hocha la tête, ne s'attendant guère à cela. Ainsi donc les Dursley s'en allaient dans le Sud, sauf qu'au lieu de partir un mois comme les parents d'Hermione, ils ne reviendraient pas avant un an. Au vu des sombres événements qui avaient lieu en Grande-Bretagne actuellement, c'était une excellente nouvelle. Les Dursley seraient en sécurité en France.

- Merci de m'en informer en effet, répondit-il. Mais je pense que vous pouvez mettre la maison en location dès maintenant. En tout cas, je ne crois pas que je vais rester ici maintenant que je sais que vous partez. C'est vôtre maison, je suis majeur, je n'ai donc plus rien à faire ici.

Vernon acquiesça. Il aurait été surpris que son neveu affirme une opinion contraire.

.

Les deux jours qu'Hermione passa ensuite chez les Dursley furent des plus agréables. Elle et Harry faisaient souvent un tour du quartier, évoquant leur avenir respectif, puis retrouvaient Dudley dans le jardin de la maison de ses parents pour siroter un verre de limonade ou manger une glace.

- Jamais je n'aurait cru que tu t'entendrais bien avec les Dursley, déclara Harry à son amie la veille du départ de Vernon et sa famille.

- C'est parce qu'ils pensent que je ne suis pas une sorcière.

C'était entièrement vrai, mais il n'empêche qu'elle avait réussie à charmer Dudley, pensa Harry. Si elle lui annonçait dès à présent qu'elle n'était pas une moldue comme lui, son expression serait sans doute catastrophée au premier abord, mais il aurait toujours le béguin pour elle, ça il en était certain.

Hermione se leva du transat où elle se reposait depuis le début de la soirée.

- Je vais me coucher, bonne nuit Harry.

- Bonne nuit Hermione. Eh au fait ! Dit-il en se levant lui aussi et en la rejoignant. Les Dursley partent demain matin, mais quand veux-tu que nous, nous partions ?

- Je ne sais pas. Où voudrais-tu aller ?

- Au Terrier.

Le regard de la jeune femme se fit mélancolique.

- Bonne décision. Nous n'avons pas eu de nouvelles de Ronald depuis la nuit de l'incendie à Poudlard.

Harry entoura ses épaules de ses bras, la réconfortant fortement par ce tendre contact.

- Nous allons redevenir amis comme avant, tu as ma parole. Chacun de nous trois va avoir besoin des deux autres, sinon nous n'allons pas nous en sortir.

Hermione acquiesça, tout à fait d'accord avec lui. Depuis que Drago n'était plus auprès d'elle, elle vivait dans une sorte de brouillard, ayant perdue sa principale source de bonheur. Il fallait donc qu'elle renoue les liens qui s'étaient rompus entre elle et Ron. L'esprit encore dans le vague, elle monta les escaliers pour aller dans la chambre d'amis, mais elle percuta Dudley de plein fouet lorsqu'elle arriva sur le pallier.

- Oh excuse-moi ! Dit-il platement en l'aidant à se relever.

- C'est rien, merci quand même.

Il vit soudain avec consternation que ses yeux étaient humides.

- Tu pleures ?

- Mais non voyons, nia-t-elle en séchant rapidement ses larmes d'un revers de manche.

Pourquoi se souciait-il d'elle comme ça ? Elle était plongée dans ses réflexions à propos de Ron et Drago, et voilà qu'il débarquait dans son champ de vision. Il était tellement différent des autres garçons de son âge qu'elle avait pu connaître. Elle avait envie de s'occuper de lui comme s'il s'agissait d'un petit enfant, car il lui semblait qu'il n'avait pas vraiment grandi. C'était sans doute dû à la surprotection dont ses parents usaient envers lui, pensa tristement Hermione en allant dans sa chambre.

- Attend ! Tu as fait tomber quelque chose ! S'exclama-t-il en ramassant par terre sa baguette.

Le cœur de la jeune femme rata un battement lorsqu'elle vit qu'il s'agissait effectivement de sa baguette, qui était tombée de la poche arrière de son short. Dudley se pétrifia sur place en reconnaissant ce qu'il nommait « le bout de bois magique ».

- Tu...tu es...une...tu es une sorcière...

Hermione le toisa avec fixité, attendant qu'il alerte ses parents. Sans doute se ferait-elle ensuite jeter dehors. Mais Dudley la prit par surprise en continuant de murmurer les mêmes paroles en boucle.

- Rend-moi ma baguette, articula-t-elle calmement pour ne pas le brusquer.

Elle tendit la main pour qu'il lui rende ce qui lui appartenait. Ses yeux passèrent alors de la baguette à la jeune femme, et son regard effrayé la mit mal à l'aise.

- Tu m'a ensorcelé, j'en suis sûr, balbutia-t-il.

- Pardon ?

- Tu m'a ensorcelé. Dès que je t'aie vu...c'est comme si...comme si je m'étais retrouvé au paradis...

Il lui tendit sa baguette, et elle s'en empara vivement, une expression dubitative sur le visage.

- Je ne pense pas que ça ai le moindre rapport Dudley, lui répondit-elle.

Elle se rapprocha de lui, mais il ne recula pas, bien trop fasciné pour esquisser un seul mouvement.

- Tu vois, ajouta-t-elle en déposant ses lèvres sur sa joue. Nul besoin d'être une sorcière ni d'avoir de baguette magique pour que tu ressentes quelque chose. Tu verras, un jour peut-être qu'une fille comme moi t'aimera. Et si ce jour arrive, l'amour que vous vous porterez l'un-l'autre dépassera votre simple condition. Je le sais mieux que quiconque.

Il eu envie de lui caresser les cheveux, mais elle se détacha de lui et partit dans sa chambre.

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Vernon était en train de poser les derniers bagages dans le coffre de sa remorque, celle-ci étant rattachée à sa belle Vauxhall rutilante dans laquelle un nombre incalculable de cartons étaient entassés. Sa femme Pétunia se trouvait déjà assise sur le siège passager, attendant avec impatience qu'il se mette au volant et qu'il quitte ce lieu où ils vivaient depuis près de 20 ans maintenant. La famille Dursley était fin prête pour le départ. Sur la façade du n°4 de Privet Drive, on apercevait une grande affiche avec l'annonce : à louer.

Durant toute la matinée, la maison avait été vidée de ses meubles, ses objets décoratifs, ses tapis, et tout le reste. Ne restait plus que les lits, quelques ustensiles de cuisine, le meuble de la télévision, et les lustres au plafond du living-room. Tous les deux debout sur le perron, Harry et Hermione observaient les derniers préparatifs du déménagement avec intérêt. Il faisait toujours très chaud, mais le ciel s'était assombri, et une mer de nuages gris surplombait désormais le ciel de Little Whinging.

- Harry mon garçon, il est temps que nous y allions, déclara Vernon en lui serrant la main. Il en fit de même avec Hermione avant de se diriger vers sa voiture.

Le dernier à venir leur dire au revoir fût Dudley. Il s'avança vers eux, puis fixa son cousin d'un drôle d'air.

- Au revoir Big D, déclara affectueusement Harry en lui donnant une tape sur l'épaule. Bon voyage jusqu'en Provence. J'espère que tu t'amuseras bien là-bas.

Dudley le regarda fixement, la bouche entre-ouverte comme s'il cherchait ses mots. En réalité, il était très touché par ce que Harry venait de lui dire. Il prit alors conscience qu'il allait lui manquer.

- Tu sais Harry, je ne pense pas que tu es une perte d'espace.

Il échangea une solennelle poignée de main avec son cousin, des prémices de larmes brillants dans ses yeux. Même s'il devait revenir dans un an, Harry avait le sentiment qu'il ne le reverrait jamais. Dudley se tourna ensuite vers Hermione. Celle-ci lui offrit son plus charmant sourire et leva la tête pour pouvoir lui faire la bise.

- N'oublie pas ce que je t'ai dit, lui chuchota-t-elle à l'oreille, le faisait frémir. Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer tes faiblesses sans que l'autre sans serve pour augmenter sa force.

Les joues rouges, il balbutia un au revoir à peine audible, puis il leur tourna le dos et s'engouffra à l'arrière de la voiture. Celle-ci démarra rapidement, puis se mit à rouler et disparu à l'angle de Wisteria Walk.

Tandis que sa maison disparaissait de son champ de vision, Dudley se dit qu'il risquait de se souvenir encore longtemps de cette étrange femme qu'il avait prise pour une personne normale, mais qui était en fait une sorcière. Il aurait dû s'en rendre compte plus tôt, car c'était vrai qu'elle était totalement différente des autres filles qu'il avait pu croiser dans son pensionnat. Oui, il risquait de se souvenir d'elle encore longtemps, cette étrange femme aux yeux sombres et perçants, aux cheveux odorants qui sentaient bon la vanille, au rire chantant et aux lèvres douces. Machinalement, il porta la main à sa joue, là où elle lui avait fait la bise, ressassant dans son esprit le souvenir exaltant d'une petite culotte rouge en dentelle.