Merci à Yvette, ma mère, pour son aide précieuse.

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Totenkopf

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Chapitre I

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. . . . . . Sautant d'un pas aérien au-dessus des cratères lunaires, l'étrange créature, avec ses ailes de papillon et sa peau blanche soulignée de parement noir, aurait pu passer pour un insecte, si sa taille et sa gracieuse morphologie féminine, ne l'avait aussi apparentée au monde des humains.

. . . . . . Passant soudains sous une ombre gigantesque, elle s'immobilisa et leva un regard inquiet vers le ciel... mais l'ombre avait disparu aussi vite qu'elle était apparue.
Après avoir regardé et re-regardé autour d'elle, la créature reprit sa marche, puis, quelques minutes plus tard, elle s'enfonça dans le sol avec autant de facilité que si elle avait été immatérielle.

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. . . . . . " !?.. Quel est encore ce prodige ? Se dit, stupéfaite, une femme à la chevelure rousse démesurée et au visage balafré.

. . . . . . Elle, d'habitude si flegmatique, regardait l'écran avec perplexité :

. . . . . . . — Envois un 'rover' !

. . . . . . A l'arrière de l'énorme vaisseau, une rampe s'ouvrit et un véhicule à six roues en jaillit et alla atterrir à l'endroit où avait disparu la créature ; de dessous le châssis un projectile fusa et s'enfonça à son tour dans le sol.

. . . . . . . — Sonde partie ! annonça l'ordinateur.

. . . . . . Après quelque secondes, l'image d'un gouffre apparu à l'écran, puis, plus bas, une niche concave, haute comme immeuble de dix étages.
Au milieu, une grille d'une taille démesuré, composé d'une grande roue à l'allure de barre de gouvernail, entouré de huit petites à l'allure de mécanisme d'horlogerie.

. . . . . . " De mieux en mieux : un coffre-fort sur la lune ", pensa la rousse.

. . . . . . La créature ailée, agrippée au moyeu de la plus grosse, repassait de son doigt les inscriptions sur le pourtour, qui en devenaient alors lumineuses.
Alors qu'elle venait de terminer, elle se fit soudain projeter en arrière par une force invisible ; la roue se détacha par morceau et tomba au sol.
La créature plongea et se posa doucement à coté des débris ; elle ramassa un objet et resta un long moment à le contempler.

. . . . . . Celle qui l'espionnait ordonna un 'zoom' sur les mains... mais la créature plaqua l'objet contre sa poitrine et commença à remonter vers la surface.
La capitaine du vaisseau ordonna aussitôt au 'rover' de larguer la sonde et de se cacher...

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. . . . . . Juste à temps : à peine l'engin avait-il disparu dans un trou, que la créature ailée surgissait du sol et s'envolait en direction de la Terre, qui brillait à l'horizon – sans remarquer la présence, à quelque milliers mètres de là, du mystérieux vaisseau, qu'un camouflage électro-optique avait rendu diaphane, au point d'en être quasiment invisible.

. . . . . . . — Suis-la, à distance !

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