Spread your wings

Assis sur un banc, un jeune homme ignore la beauté dont émane chaque pores de sa peau.

Ses longs doigts fins caressent avec légèreté les touches d'un piano à queue. Sa tête est renversée en arrière, ses lèvres sont plissées en un sourire détendu.

Dans cette salle, quelque part dans Poudlard, où les notes résonnent aussi souplement qu'une goutte tombant dans l'eau, rien n'est.

Les vêtements bien trop arrangés, les cheveux trop bien plaqués, on ne les voit pas.

On voit l'âme de l'adolescent appuyer avec ferveur sur chacune de ses touches. Cette atmosphère magique ne vient pas du piano. Elle vient du jeune qui y met sa passion.

On y voit ce que l'on ne peut voir, l'indéfinissable qui laisse des frissons sur la peau, qui fait battre les coeurs à la chamade. Son corps animé au gré des notes entreprend de rendre encore plus réels les moments doux, et les moments plus rapides, endiablés.

Alors que le jeune termine les dernières notes de la partition, un sourire heureux s'étend sur ses lèvres. Dans ses yeux métalliques brûle une flamme qui n'a jamais été autant choyé.

Et le silence n'a jamais été plus silencieux.

L'atmosphère féerique n'est pas partie, l'air est encore chargé de la mélodie. C'est le silence qui autorise un spectateur à reprendre le souffle qu'il aurait auparavant retenu.

Puis, il regarde sa montre et lâche un soupire. Il se lève avec nonchalance, il est temps de partir.

Ses doigts caressent une dernière fois le piano, les notes produisent un assortiment horrible, mais cela ne semble pas choquer le jeune. Il sourit, laissant découvrir une rangée de dents blanches qui ajoute au jeune homme une allure surnaturelle.

Son corps perd alors son maintient détendu pour en gagner un plus aristocrate. Son visage devient impassible. Son écusson vert et argent ne semblera jamais plus approprié.

On a de la difficulté de croire que le garçon d'y a deux secondes est le même que celui-ci. C'est comme comparer le jour et la nuit. Si le premier réchauffe les coeurs, le deuxième les glace. Comme quoi, seul un sourire sincère peut changer la donne...

Il part donc, sans savoir qu'un visage à la peau de marbre et aux cheveux onyx a suivi sa progression vers la porte de la salle. Il part, sans savoir que caché sous une cape d'invisibilité, des yeux émeraudes le scrutent, interdit.

Drago Malfoy regagne alors ses dortoirs, ignorant que certains jugements viennent de tomber, que rien ne sera jamais plus comme avant.

OoO

Merci d'avoir lu! J'espère que ça vous a plu, j'ai essayé de montrer que même le pire des salauds peut avoir un côté tendre. Qu'on a tous quelque chose de magnifique en nous qui ne demande qu'à être montré aux autres.

Bref! Laissez-moi savoir ce que vous en avez pensé! J'écrirais peut-être une suite, si ce minuscule début a été apprécié.

PlumeDeCorail