A L'AMOUR COMME A LA GUERRE

Disclaimer : Inutile de préciser que je ne suis pas JKR !

Info : J'ai eu l'idée pour cette fic alors que je cherchais désespérément un sujet qui m'éloignerai le plus possible des araignées et leur huit pattes avant de m'endormir. C'est tout simplement les Reliques de la mort en POV Ginny. Naturellement cette fic va être pas mal centrée autour de la renaissance de l'AD et du couple HPGW. J'ai hésité à choisir Neville car il en a vu de toutes les couleurs pendant cette année, plus que Ginny. Mais ma principale envie à travers cette fic était de montrer qu'elle était une battante et qu'elle avait prouvé sa valeur lorsqu'Harry l'a lâchée pour la protéger. Ca me révolte qu'une majorité de personnes ne l'aime pas. Bref, j'espère que vous aimerez, un grand merci à ceux qui lisent !

Raiting : K

CHAPITRE 1 : BUSES

- Je suis si fière de toi Gin ! dit Molly d'une voix étouffée.

Embarrassée, elle tenta de se défaire de l'étreinte de sa mère, en vain. Lorsqu'elle fut enfin libérée elle replia la lettre officielle qu'elle avait reçu quelques minutes plus tôt. Elle était contente de ses résultat, bien sûr, pas aussi excellents que ceux de Hermione mais déjà plus satisfaisants que ceux de Ron. C'était son objectif, après tout. C'était fatiguant, d'avoir six frères, d'être l'unique fille et par dessus tout, d'être la petite dernière. Ses amies l'enviaient de la protection qu'ils pouvaient effectuer sur elle. Elle était d'un tout autre avis cependant. Fred et George ne pouvaient s'empêcher d'être indiscrets – bien qu'ils savaient déjà tout de part son boulet humain : son bien-aimé plus jeune grand frère. Elle ne comptait plus le nombre de fois où il lui avait demandé comment elle allait, un air à la fois furieux et compatissant étalé sous ses tâches de rousseurs, depuis le début de l'été. Elle lui répondait toujours froidement, essayant de lui faire comprendre que ce n'est pas parce qu'il connaissait les détails de sa malheureuse rupture qu'il se devait de la harceler. Un jour alors qu'elle s'était enfermée dans sa chambre, ne se sentant pas d'humeur à manger, ni même parler à qui que ce soit, Ron avait tapé du pied toute la journée devant sa porte pour s'enquir son état, lui proposant ses services. Après ça, elle avait compris qu'il fallait qu'elle sorte un peu de son antre, afin de rassurer sa famille.

Elle pensait que c'était réellement dommage que tout le monde soit au courant finalement. Son protecteur attitré s'était considérablement adouci lorsqu'il avait compris que Harry et elle sortiraient ensemble qu'il le veuille ou non. Elle était remontée à sa chambre à présent et elle y réfléchit quelques instant en s'attachant les cheveux. Elle se rendit compte que Harry ne serait jamais allé à l'encontre de la volonté de Ron. Elle se demanda alors ce qui avait provoqué ce revirement. Avant qu'elle n'embrasse son meilleur ami, il s'était montré sur-protecteur (toutefois toujours moins qu'actuellement). Elle ne pouvait pas être tranquille avec ses petits-amis sans qu'elle aperçoive dans un coin les oreilles écarlates de son frère. Ça la rendait malade, au point qu'elle avait été réellement méchante avec lui.

On frappa à sa porte et avant qu'elle ait eu le temps de permettre l'entrée, la tignasse rousse de son frangin fit son apparition. Exaspérée, elle croisa les bras, et, stupéfaite, elle l'observa s'avancer vers l'intérieur de sa chambre avec une totale décontraction.

- Ron ! Tu t'es trompé de chambre je crois, dit-elle dans une voix légèrement hystérique.

- Du tout, dit-il en souriant.

Il s'assit sur le lit et gigota quelques secondes pour s'installer confortablement. Appuyé sur ses mains derrière son dos, il la dévisageait.

- Alors, comment tu vas ?

Elle soupira. Décidément, il lui faudrait une patience infinie avec cet empoté. Elle eut une pensée pour Hermione, et le mal qu'elle aurait à l'avenir.

- Je vais très bien, vraiment. Je respire la joie de vivre, tu vois ?

Elle afficha un sourire crispé qui lui parut faux, même à elle. Avec surprise, elle constata que son harceleur avait l'air satisfait.

- Bien, approuva-t-il.

Il balada ses yeux dans sa chambre, et il aperçut sa lettre de Poudlard.

- Tu as eu tes résultats ! s'exclama-t-il joyeusement. Alors, tu t'en es sortie comment ?

Elle ne put s'empêcher de sourire légèrement, heureuse à l'idée de sa déception quand il s'apercevrait de son infériorité.

- J'ai eu un Optimal en DCFM, susurra-t-elle.

Elle fut fière du résultat. Ron fut d'abord surpris, puis elle lut une once de regret dans son regard. La compétition entre frère et sœur est impitoyable, pensa-t-elle. Elle fut cependant agréablement surprise lorsque son frère sourit joyeusement avant de s'approcher d'elle pour une accolade. Gênée, elle lui tapota le dos, bien qu'elle fut ravie. Ses frères étaient bourrus et il lui arrivait rarement de recevoir un tant soit peu d'affection de leur part, notamment de celle de Ron. Se reculant, il serra ses épaules.

- Je t'interdis de faire quoi que ce soit de dangereux cette année, prévint-il gravement.

Elle lui rit au nez. Qui était-il pour lui dire ça ? Lequel d'entre eux avait pris le plus de risques à Poudlard ? Harry, Ron et Hermione avaient accaparé à eux seuls tous les dangers qu'il existait dans cette paisible école.

- Je ne vois pas de quoi tu t'inquiètes, tu seras là pour me surveiller de toute façon, n'est-ce pas ?

Elle avait eu l'intention de le provoquer, le déstabiliser, lui faire comprendre qu'elle se doutait de leur plan. Et ça avait marché. Alors qu'elle lui lançait un regard de défi, les bras croisés, les mains de Ron relâchèrent leur emprise et il les laissa se balancer au bout de ses bras.

- Oui oui, murmura-t-il.

Il n'avait visiblement pas envie d'en parler et Ginny s'en voulu un peu. Il avala sa salive et sembla reprendre ses esprits.

- Ginny ?

- Tu vas enfin me dire pourquoi tu es venu me déranger ? demanda-t-elle, légèrement acide.

Il ignora sa remarque en soupirant, visiblement concentré sur ce qu'il avait à dire.

- Tu sais ce qu'il se passe demain ?

Elle souleva les sourcils. Elle aurait dû s'en douter.

- Ne fais pas ça, Ron, prévint-elle, froide.

Il balaya sa remarque de ses grandes mains.

- Tu es sûre que tu vas bien aller ? s'assura-t-il maladroitement.

Elle serra les dents. J'aurais dû m'en douter, pensait-elle, mi-triste, mi-furieuse.

- Oui, Ron. Ça va. Ça va très bien. La seule chose qui me préoccupe en ce moment c'est de te FAIRE SORTIR DE MA CHAMBRE !

- Tu sais que tu ressembles étrangement à maman ? commenta-t-il, apeuré.

Elle lui lança un regard peu amène et il se replia dans sa chambre.

Ne sachant plus quoi faire, elle se dirigea vers son miroir. Elle se dévisagea et constata, surprise, qu'elle avait les yeux humides. Elle se força à se calmer, ralentissant par la même occasion sa respiration, qui s'accélérait lors de ses accès de colère. Maintenant qu'elle se retrouvait seule, la tristesse la frappa de plein fouet. Ce que son frère avait voulu dire était que demain, Harry arriverai au Terrier. Elle tremblait légèrement, et, à présent furieuse contre elle-même de se laisser affecter de la sorte, sorti en trombe de sa chambre, persuadée que sa mère avait une quelconque tâche ménagère à lui faire faire. Et en effet, une fois qu'elle eût franchi la porte de la cuisine, elle eût pour ordre de mettre la table.

- On est combien ce soir ? demanda-t-elle.

- Hermione va arriver d'une minute à l'autre et Lupin et Tonks sont invités.

Faisant un rapide calcul, elle emmena les couverts dans la salle à manger. Elle mettait les verres en place lorsqu'elle aperçut un reflet vert dans l'un d'eux. Elle se retourna et fit alors face à Hermione qui lâcha son sac pour la prendre dans ses bras.

Comme d'habitude, son amie lui coupa le souffle, et sa vue fut gênée pendant quelques instants par ses cheveux bruns. Elle sourit largement et se recula.

- Tu as passé de bonnes vacances ? demanda-t-elle paisiblement.

- Si on peut appeler ça des vacances... affirma-t-elle en souriant. Et toi alors ?

Son amie affichait un air inquiet. Elle l'avait vu venir. Heureusement elle savait que Hermione serait assez compréhensive pour ne pas lui en parler trop. Elle choisit la franchise, sachant que ce serait le meilleur moyen de garder sa curiosité satisfaite.

- Ça va mieux, dit-elle lentement.

- Hermione ! s'exclama Mrs Weasley. Quel plaisir de te voir, tu as une mine radieuse !

Elle embrassa son enfant de substitution et déclara que le repas était prêt et qu'il ne leur restait plus qu'à passer à table.

- Tu n'as pas dit qu'on attendait Lupin et Tonks ?

- Ils sont déjà là chérie, assura-t-elle. Dans le bureau, ils parlent avec ton père et Fol Œil.

Hermione lui lança un regard interrogatif mais Ginny haussa les épaules, se demandant également ce qu'il se tramait.

- A TABLE ! hurla Molly dans la cage d'escalier.

En quelques minutes, ils étaient tous descendus. Maugrey discutait avec un peu tout le monde avant de s'en aller.

- Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester ? demanda une énième fois Mrs Weasley.

- Non, vraiment, Molly, je m'en vais de ce pas.

Il jaugea Tonks, Lupin et Mr Weasley d'un regard appuyé puis, saluant toute l'assemblée, sortit du Terrier.

- Très bien. A table, dans ce cas.

Il s'assemblèrent tous autour de la table et les discussions allaient bon train. La journée avait été calme et aucun drame n'était venue la perturber. Ginny restait cependant silencieuse, peu désireuse d'attirer la pitié. Elle se contentait de sourire et tout se passait très bien. La discussion qui se voulait discrète de Fred et George attira son attention.

- Tu crois qu'il ne se rendra compte de rien ? demandait George.

- Et puis s'il se rend compte de quelque chose, que crois-tu qu'il ferait ? s'offusqua Fred.

George parut satisfait et lorsqu'il s'aperçut du regard leur petite sœur posé sur eux, il donna un coup de coude à son jumeau, qui épia les alentours, méfiant.

- Qu'est ce que vous manigancez, vous deux ? demanda-t-elle en souriant.

Décidément, ces deux là étaient beaucoup trop prévisibles. Ils l'amusaient toujours beaucoup et elle appréciait faire partie de leurs blagues de mauvais goût. Et puis, elle avait bien besoin d'un divertissement au milieu de ce morne été. Malheureusement, cette fois-ci, elle comprit qu'elle ne prendrait pas plaisir à bafouer l'autorité parentale avec eux. Leur air coupable n'était que trop évident.

- Répondez ! quémanda-t-elle d'une voix plus dure désormais.

- T'énerve pas, Gin. Il le mérite. Et puis, on s'occupe de tout.

- Ce ne sont pas vos affaires, siffla-t-elle, furieuse.

- Bien sûr que si !

Elle soupira. La famille n'était pas une bénédiction, loin de là !

- Vous allez rangez vos misérables petits accessoires et laisser Harry tranquille ! Comment est-ce que vous réagiriez si en fait vous appreniez que c'était moi qui avais mis fin à notre relation ?

Ils se regardèrent, et ricanèrent.

- S'il te plaît, tente pas ça avec nous... commença George.

- Tu n'en parles pas particulièrement, mais personne n'est idiot ! s'exclama Fred.

- A part peut-être Harry, rectifia l'autre.

- Ecoutez, j'étais très heureuse qu'on ne soit plus ensemble. A vrai dire, il embrassait comme un pied !

- Fais gaffe ! On sait que tu mens, mais on peut toujours lui dire que tu racontes des calomnies à son sujet, avertit Fred.

Il y eut un petit silence.

- Si tu tiens à ce qu'on le laisse tranquille au point d'inventer un mensonge aussi minable, alors on le laissera tranquille, dit finalement George.

- Merci, dit-elle avec dignité.

Décidément, quoi qu'elle fasse, jamais personne n'oubliera cette histoire. Elle espérait vraiment que personne ne dirait rien quand il sera là, ne serait-ce que par respect pour leur situation délicate. Elle regrettait de plus en plus de l'avoir annoncé au début de l'été. Mais elle fut sortie de ses pensée par la voix de son père, surpassant celle des autres pendant quelques instants.

- Excusez moi, disait-il d'une voix forte.

La salle fit silence.

- Nous avons un changement de programme pour demain, annonça-t-il. Maugrey est venu nous voir, nous devons recourir à un subterfuge, l'ancien système pour rapatrier Harry est plus dangereux.

- Pour... commença George.

- Les questions plus tard, fiston, l'interrompit Mr Weasley. Donc un plan a été suggéré, et il nous semble apte à la situation. On ne peut ni transplaner, ni venir ici par la cheminée. Celle des Dursley a été condamnée. Ne pensons même pas à un portoloin, qui serait contrôlé entièrement par le Ministère. Nous devons donc voler. Le danger est alors beaucoup trop grand. Nous avons donc créé une fausse fuite au Ministère. Je ne vais pas vous noyer de détails, passons donc aux aspects techniques. Il va y avoir sept Potter, chacun avec un accompagnateur différent. Nous serons donc 14. Y a-t-il des volontaires pour participer à cette excursion ?

Comme prévu, tout le monde se porta volontaire. Ginny aussi, mais elle fut écartée.

- Non Ginny, tu es trop jeune, dit Mrs Weasley fermement.

Elle tenta de protester mais fut foudroyée sur place par le regard de sa mère. Elle se renfrogna et résista furieusement à l'envie de partir en courant hurler sa frustration dans son coussin. Vivement qu'elle aie dix-sept ans. Toute sa vie, elle avait été trop jeune.

- Bon, qui veut venir ? Hermione et Ron, non.

- On est majeur, contra Ron férocement.

Hermione hocha de la tête, approuvant son ami. Elle se montrait toujours timide lorsqu'il s'agissait de contredire Mrs Weasley.

- Très bien, dit cette dernière froidement, se couvrant de la fierté qui lui restait.

- Alors qui se déguisera en Harry ? demanda Mr Weasley pour calmer la tension régnante. Comme accompagnateur, je suis là, il y a Lupin et Tonks... Fol Œil, bien sûr. Bill, approuva-t-il en le voyant lever le bras.

Il comptait sur ses doigts et se rendit compte qu'il manquait quelqu'un.

- Ah oui !, et Hagrid, finit-il. Bon, il nous faut six Harry.

Il soupira.

- Donc nous devons compter Ron et Hermione.

Les deux affichèrent une mine joyeuse.

- Nous deux, dirent Fred et George en cœur.

- Et moi, dit résolument Fleur, bien que Bill la regarde d'un air mécontent.

- Il manque quelqu'un, soupira Mr Weasley.

Ginny leva la tête pensant pouvoir saisir sa chance.

- Nous devons prendre Mondingus, grimaça-t-il.

- QUOI ? hurla-t-elle. Mondingus ? continua-t-elle plus doucement. Je suis sûre qu'il ne veut même pas ! Je n'ai qu'un an de moins que Ron et Hermione !

Elle était révoltée qu'on puisse préférer un lâche à elle.

- Je veux aider, plaida-t-elle finalement. Je ne suis pas faite pour rester derrière !

Le silence lui répondit. Comprenant la réponse, elle se leva et partie en silence. Elle leur avait offert assez de spectacle pour la soirée, elle aurait peut-être enfin la paix.

Dans sa chambre, elle glissa dans son pyjama et se mit au lit. La soirée n'aurait pas pu plus mal se passer. Elle était très calme, vidée de toute émotion. Elle pensa à la venue de Harry le lendemain et était finalement heureuse de le voir. Pourvu qu'elle ne recommence pas à être gênée en sa présence ! Elle se souvenait parfaitement de la tâche de beurre qu'elle avait laissé sur son pull quelques années plus tôt et maudit cette mauvaise et inconfortable habitude. Ce serait peut-être la dernière fois qu'elle le verrait, elle refusait d'avoir l'air stupide. On frappa à la porte. Elle ferma les yeux, bien décidée à faire semblant de dormir. Elle croisa les doigts pour qu'il se soit passé assez de temps pour que ce fut probable.

- Tu prends le monde entier pour des idiots, murmura Hermione, amusée.

- J'ai pas envie d'en parler, grogna Ginny.

- Je ne suis pas là pour ça, répondit son amie. Je propose de te changer les idées.

Hermione était géniale, et Ginny se releva en position assise, un vrai sourire accroché au lèvre.

Ce serait excellent ! s'exclama-t-elle.

Son amie s'approcha de son lit et s'y assit. Comme chaque été, elles passèrent une bonne soirée, à parler problèmes de sorcières, bien que ce soir elles évitèrent le délicat sujet de la vie amoureuse de Ginny. Comme chaque été, il aura fallut que Mrs Weasley vienne plusieurs fois les rappeler à l'ordre, tard dans la nuit. En s'endormant, elle avait oublié que ce n'était pas un été comme les autres. Elle oublia qu'il y avait une guerre en cours et que tout le monde la traitait comme une infirme. Elle oublia que bientôt, elle devrait peut-être faire face à la mort. Car non, elle n'avait pas l'intention d'obéir sagement à son frère. Qui sait ce qu'allait devenir Poudlard, sans Dumbledore ?