Hello !
Si cette fiction vous dit quelque chose, c'est peut-être parce que vous l'avez lue en anglais. N'ayant pas vu un épisode de Supernatural en français depuis une bonne dizaine d'année, c'est un peu bizarre pour moi d'écrire sur la série en français mais je me suis dit que ce serait un bon exercice de traduire en français une histoire que j'ai écrite récemment.
Elle se compose de deux partie, et Castiel sera essentiellement présent dans la deuxième partie.
Je ne vois que rarement des fictions en français sur la série, donc j'ignore s'il y a beaucoup de lecteurs francophones, dans tous les cas, j'espère que cette histoire vous plaira !
Bonne lecture =)
Première partie
Il n'allait pas bien.
En vérité, ça faisait un moment qu'il n'allait pas bien. Peut-être depuis toujours.
Il n'arrivait pas à se rappeler d'un moment dans sa vie où il avait été vraiment heureux. En particulier parce que ses souvenirs d'enfances n'étaient apparemment pas réels. Depuis que sa mère était revenue à la vie, Dean s'était rendu compte que la douce blonde qui portait des robes à fleur et passait ses journées à cuisiner des tartes aux pommes en lui chantant des berceuses n'avait probablement jamais vraiment existé. Depuis qu'elle était revenue, il s'était rendu compte qu'il ne la connaissait absolument pas. Après tout, il n'avait que quatre ans quand elle s'était fait tuer. Plus le temps passait, plus les quelques souvenirs qui lui restaient avaient disparu, remplacés par des moments dont il avait rêvé.
Bien sûr, il était heureux qu'elle soit de retour dans leur vie. Il réalisait la chance qu'il avait d'avoir enfin l'occasion de faire sa connaissance et il se détestait d'être déçu. Surtout qu'il n'était pas déçu d'elle, pas vraiment. Le problème venait de leur relation, si différente de ce qu'il avait espéré.
Quand son père était en vie, les choses avaient paru plus simples. John l'avait élevé, et même s'il était dur avec lui, il l'aimait et ça ne faisait aucun doute. Il était simplement obsédé par son désir de vengeance. Il avait le cœur brisé après avoir perdu la femme de sa vie d'une manière si violente. Vidé après avoir vu et tué tant de monstres. Mais il avait aimé ses garçons, même s'il leur avait montré en les élevant comme des petits soldats, c'était sa manière maladroite de les protéger.
A l'époque, c'était Sam le rebelle de la famille. Il en voulait toujours plus. Alors que Dean suivait son père docilement, lui accordant une confiance aveugle, Sam semblait toujours chercher à rentrer en conflit avec John.
Plusieurs années plus tard, c'était bizarre de voir les rôles s'échanger.
Mary était de retour et Dean n'était jamais d'accord avec elle. Sam prenait son parti à elle, et ça faisait un mal de chien. Il comprenait enfin ce que son frère avait pu ressentir quand il était parti pour Standford, que John lui avait hurlé de ne jamais revenir et que Dean l'avait regardé partir sans essayer de l'arrêter.
Et il se sentait tellement stupide, car la situation était bien différente. Personne ne le mettait dehors. Mary n'habitait même pas vraiment avec eux. Elle était leur sang; mais n'agissait pas comme si elle était de leur famille, même si elle avait essayé. Elle devait les aimer, car ils étaient ses fils, mais elle avait du mal à essayer de les connaître. Pourtant, elle voulait les protéger. Que ce soit par instinct maternel, ou parce qu'elle était simplement perdue, elle avait choisi de travailler avec les britanniques. Les gens qui les avaient aidés, mais qui avaient aussi torturé Sam. Des gens en qui ils ne pouvaient pas avoir confiance.
Pour Dean, ce qui faisait le plus mal était qu'elle n'ait aucun mal à faire confiance à ces étrangers plutôt qu'à ses propres fils, qui avaient pourtant vaincu tant de fois les pires monstres… Le démon aux yeux jaunes, les Léviathans, Lucifer… ce n'était pas assez pour elle ?
Et puis, Sam avait décidé de prendre son parti à elle. Pire, il s'était rangé du côté des Hommes de Lettre, après tout ce qu'ils leur avaient fait subir. Cela semblait pourtant être la pire idée du monde. Même en essayant de leur accorder le bénéfice du doute, Dean avait du mal à voir comment cette alliance pourrait bien se terminer. Il avait essayé d'y réfléchir, contrairement à ce que Sam et Mary pensaient. Mais il avait retenu la leçon, après toutes ces fois où ils s'étaient cachés des choses ou avaient formé des alliances improbables. Toutes ces histoires qui s'étaient mal terminées. A quelle fin auraient-ils droit cette fois ?
Quand Sam avait avoué qu'il avait lui aussi décidé de travailler avec eux, Dean n'avait pas été si surpris qu'il aurait dû l'être. Il a même essayé de rester calme. Il avait murmuré un "génial" plein de colère, évitant de croiser le regard de son frère avant d'attraper les clefs de l'Impala et claque la porte du bunker.
Depuis, il conduisait, sans vraiment savoir où aller. Cela faisait déjà deux bonnes heures qu'il était parti, et il ne savait toujours pas ce qu'il allait faire par la suite.
Il était livré à lui-même et il n'allait pas bien.
Il continuait de conduire, sans but précis, lorsque son téléphone sonna de nouveau. La première heure, Sam avait essayé de l'appeler une bonne dizaine de fois. Et puis, à sa grande surprise, Mary l'avait aussi appelé deux ou trois fois. Mais il ne voulait pas leur parler. Il ne voulait pas qu'ils sachent à quel point leur trahison le détruisait.
Cette fois pourtant, il hésita en voyant le nom apparaître sur son téléphone. Il avait pensé à l'appeler au moment précis où il avait claqué la porte du bunker, mais il avait eu peur. Et si lui aussi s'était tourné vers quelqu'un d'autre ? Et s'il avait recommencé à travailler avec Crowley sans rien leur dire ? Ou pire, et s'il était d'accord avait Sam et Mary, mais pas avec lui ? Est-ce qu'il pourrait supporter de le perdre à nouveau ?
Sans vraiment se rendre compte de ce qu'il faisait, il décrocha son téléphone :
- « Salut Dean. » dit la voix au bout du fil.
- « Cas… » fut tout ce que Dean pu murmurer.
- « Où es-tu ? »
- « Est-ce que Sam t'as appelé ? » demanda le chasseur, suspicieux.
- « Oui. » avoua Cas. « Il m'a dit que tu étais parti, et il pensait que tu m'aurais appelé mais je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis plusieurs jours. » Dean ne pouvait ignorer la déception évidente dans les paroles de l'ange.
- « Je voulais t'appeler… J'ai juste… Je sais pas…» Ce n'est qu'à ce moment que Dean réalisa qu'il avait retenu ses larmes depuis qu'il était parti du bunker. Et il était maintenant à deux doigts de craquer.
- « Dean… Je m'inquiète pour toi. Dis-moi juste où tu es. » répondit l'ange d'une voix qui se voulait réconfortante.
- "ça va Cas."
- "Dean, je ne te crois pas une seconde. Dis-moi où tu es ! » insista Cas, d'un ton se voulant auroritaire.
- « J'en sais rien, ça fait des heures que je conduis sans destination précise. » soupira Dean. « On dirait que je suis plus très loin d'Omaha. » dit-il une fois le panneau de signalisation dépassé.
- « Est-ce qu'on peut se retrouver à Des Moines ? Je suis sur la route du bunker, depuis Chicago. Je pourrais y être d'ici deux heures, on devrait y arriver à peu près en même temps. »
- « Cas, tu peux rentrer directement au bunker si tu veux, c'est bon. » répondit Dean en essayant de cacher les tremblements dans sa voix.
- « Dean, tu sais à quel point tu peux être énervant quand tu es têtu comme ça ? » s'exclama Cas, exaspéré. « Retrouve-moi là-bas, s'il te plaît. » reprit-il d'une voix plus douce.
- « Ok. Le premier arrivé choisi un motel et envoi l'adresse à l'autre. » grommela Dean.
- « Bien. A tout à l'heure » répondit l'ange.
Dean raccrocha sans répondre. Il n'en avait plus la force. Il se sentait vide et épuisé. Et en même temps, il se sentait soulagé d'avoir une destination. Il se sentait un peu mieux, car Castiel l'attendait et il ne serait plus seul.
