Les personnages appartiennent à notre chère J.k Rowling et cette histoire à la formidable Deeble. Je n'en suis que la humble traductrice.
Un homme de bien, dans la tendance confuse de sa raison,
Sait distinguer et suivre la voie étroite du Seigneur.
-Faust
Chapitre 1 : Le contrat magique.
C'était la troisième fois qu'elle tentait dans un acte désespéré de l'approcher. La dernière chance pour les jeunes sorciers et sorcières d'obtenir un contrat d'apprentissage après l'obtention de leurs ASPIC était limitée dans le temps à cinq ans, et elle approchait dangereusement de cette limite. Hermione Granger, meilleure étudiante de sa classe et dont la candidature avait été rejetée deux fois déjà par Severus Rogue, Maître des potions de Poudlard, entra dans le bureau de celui-ci sans y avoir été invitée et attendit nerveusement qu'il la remarque. Finalement, c'est à contrecœur que le professeur se décida à lever les yeux du parchemin qu'il était occupé à raturer à l'encre rouge - sans doute des examens de fin d'année - pour lever vers elle un sourcil dédaigneux.
«Ah, l' ... inébranlable Miss Granger» dit-il doucement, pervertissant le sens du mot avec son sarcasme. «Ne vous ai-je pas déjà suffisamment humiliée? Je suis sûr de pouvoir y remédier si vous y tenez tellement.»
« Professeur, je me rends compte que je suis la dernière personne que vous ayez envie de voir» déclara-t-elle en s'armant de courage - et elle sentit sa détermination dégringoler lorsqu'elle vit les lèvres du professeur se relever dans un sourire carnassier.
« Au contraire, cela pourrait se révéler tout à fait divertissant.»
Elle prit une grande inspiration pour se calmer et s'avança de quelques pas vers le bureau tout en se tordant les mains derrière le dos.
« Professeur, s'il vous plaît, reconsidérez votre décision, je vous assure que je serai une apprentie modèle. Vous avez vu les résultats que j'ai obtenus aux ASPIC de potions; vous savez que j'en suis tout à fait capable. Qu'est-ce que je peux faire d'autre pour vous prouver que je ne suis pas ...» - elle hésita, essayant de se rappeler les termes qu'il avait utilisé la dernière fois - «...une irritante Miss je-sais-tout?»
Il ouvrit la bouche, sans doute pour lâcher une de ses remarques caustique habituelle, mais au lieu de cela, il fit une pause et la reconsidéra.
«Vous pourriez peut-être commencer» dit-il, « par rester silencieusement à cet endroit et ce jusqu'à ce que je vous autorise à parler de nouveau.»
Un Défi. Elle pourrait le relever. Elle se rattrapa de justesse, elle avait faillit dire automatiquement « Oui, Professeur,» au lieu de cela, elle releva la tête et ramena soigneusement ses épaules vers l'arrière dans une posture de défi.
Après ce qui lui sembla être un quart d'heure, elle jeta subrepticement un coup d'œil à sa montre:17h35.
A 18h, Rogue convoqua un elfe de maison et lui demanda de lui apporter son dîner. L'assiette fumante de rosbif accompagné de pommes de terre dégageait un arôme divin - elle avait été tellement occupée aujourd'hui qu'elle en avait complètement oublié le déjeuner - mais il ne lui offrit rien.
A 18h20, son estomac se mit à gronder, il lui jeta un rapide coup d'œil, mais ne dit pas un mot.
A partir de 19h05, ses pieds lui faisaient affreusement mal, son dos la démangeait et elle se maudit d'être venue dans les cachots sans robes de sorcière ni manteau sur ses vêtements de travail - pratiques pour travailler mais… trop minces contre le froid.
Aux alentours de 19h30, elle s'était mise à réciter - pour elle-même bien sûr - les douze utilisations possibles du sang de dragon.
Tellement faim...
Un peu après 21h, elle était tombée à court d'ingrédients pour garder son esprit en éveil, elle tentait de ne pas s'attarder sur son estomac lui criant famine, à ses jambes tremblantes et surtout au froid perçant qui lui couvrait la peau de chaire de poule. A la place, elle se concentra sur Rogue qui ayant terminé de dîner, annotait rageusement en rouge les parchemins des élèves malchanceux.
Tellement faim...
S'il avait changé depuis qu'elle n'était plus son élève, ça ne sautait pas vraiment aux yeux. Il ressemblait à un conte de fée déformé : la Peau blanche comme la neige, des cheveux aussi noirs que l'ébène - aucune joue rouge sang, mais l'encre rouge coulant de sa plume ferait un excellent substitut, nota-t-elle, étouffant un fou rire.
Tellement faim...
Il regardait les parchemins, les sourcils froncés. Pourquoi est-il toujours à Poudlard ? se demanda-t-elle subitement; c'était une énigme assez complexe pour lui faire oublier momentanément son inconfort. Voldemort était mort depuis quatre ans maintenant; Dumbledore, cinq. Il n'y avait rien qui le retenait ici, aucune nouvelle dette à rembourser. Il pourrait vivre très confortablement en temps que maître des potions pour son propre compte. Et de toute évidence, il détestait enseigner.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'avait pas apprécié sa façon d'enseigner. Elle changea subtilement de position afin de soulager la tension croissante dans le bas de son dos et se demanda pourquoi elle voulait s'infliger encore trois ans de cette torture avec lui. La réponse était évidente: il était le meilleur expert en matière de potion de toute l'Europe, probablement du monde. Elle avait fait des recherches sur les autres maîtres de potion se trouvant à une distance raisonnable - même quelques uns à une distance peu raisonnable - elle n'avait pas été impressionnée. La plupart semblait loin d'être suffisamment au dessus de son niveau pour être valable.
Ce qu'elle voulait, c'était quelqu'un qui pouvait vraiment lui enseigner quelque chose. Elle voulait un vrai défi.
Elle se mit à remuer les orteils dans ses chaussures pour faire circuler le sang et ainsi réchauffer un peu ses pieds glacés.
Quatre ans à préparer des potions élémentaires lui avait laissé presque aussi froid. Elle ne l'aurait jamais admit de peur de paraître cynique, mais c'était sa manière de voir les choses après l'année passée à se battre aux côté des autres pour défendre leurs vies. Cette introduction à l'âge adulte avait été terrifiante - et aussi stimulante; réfléchir ou mourir. Maintenant, elle était... sauve et sa vie était complètement, totalement ennuyeuse.
Rogue n'était pas ennuyeux.
A vrai dire, elle savait que c'était stupide de se focaliser sur cet apprentissage quand il était clair que le professeur ne voulait pas d'elle - sa période d'enseignement supérieur touchait à sa fin et qu'en avait-elle retiré? Elle avait passé un moment à s'en prendre à elle-même et à s'irriter contre la société sorcière pour ses règles arbitraires concernant la date limite à laquelle le premier contrat d'apprentissage pouvait être conclu.
Mais ici et maintenant, elle pensa avec un petit sourire qu'elle semblait finalement faire des progrès. Il n'avait jamais proposé un test avant; il était si proche de lui remettre un contrat qu'elle pouvait déjà entendre le bruit de sa plume frottant sur le parchemin. Il serait brillant de clore ces cinq années par un contrat après qu'il ait déclaré catégoriquement qu'il ne voulait pas d'elle.
En revanche, il lui fallut beaucoup de maîtrise de soi, lorsqu'elle réalisa qu'elle serait douloureusement testée ces trois prochaines années. Non, il ne lui offrirait pas un apprentissage agréable; à cette pensée, elle résista à l'envie de passer sa langue sur ses incisives, une habitude embarrassante qu'elle avait acquise à l'époque où elles étaient encore trop longues. Il s'était révélé être un héros, mais il était aussi un homme malveillant et mesquin. Pour qui se prenait-il, pensa-t-elle avec irritation, pour se permettre des remarques sur la longueur de ses dents -
«Miss Granger, » aboya-t-il, et elle réalisa qu'il avait sa baguette dans la main et les yeux fixés sur les siens - légilimencie ? - « Ce n'est certainement pas la façon de me convaincre. »
Elle cligna des yeux tout en se forçant à avoir des pensées banales et inoffensives.
Tellement faim…
A 22h15, il se leva brusquement la faisant sursauter alors qu'elle fixait avec envie les reliefs du repas abandonné sur le devant du bureau et la considéra quelques instants en silence. Elle n'osait pas le regarder ouvertement dans les yeux - comme avec un chien - il le prendrait peut-être comme une insulte. Elle fit un compromis et fixa plutôt le soupçon de tissu blanc dépassant du haut de sa redingote. Du lin ? - irritant à repasser - mais bien sûr, il devait laisser ce travail aux elfes de maison.
Ses pensées la distrayaient tellement, qu'elle ne remarqua pas tout de suite qu'il se rapprochait - oh, définitivement du lin, pensa-t-elle, puis elle retint son souffle alors que Rogue, la dominait de toute sa hauteur, tournant lentement autour d'elle pour l'observer. Elle se sentait un peu idiote lorsqu'il mit fin à son manège. Honnêtement, était-il bien utile d'utiliser cette tactique maintenant. S'il recourait à l'intimidation, elle songea que son procès tirait à sa fin. Il retourna à sa chaise, croisa soigneusement les doigts et la regarda de façon déconcertante alors qu'elle attendait une réponse de sa part - et bien, pas un échec, mais...quelque chose au moins.
Et elle attendit.
Elle attendit.
A 23h25, ce qui la faisait encore tenir debout - six heures après le début des hostilités - était la seule force de sa volonté. Sa tête battait affreusement, ses yeux la brûlaient et la salle semblait se dilater et se contracter autour d'elle.
«Miss Granger,» dit Rogue, à travers la brume de douleur, «vous êtes l'incarnation de l'entêtement des Gryffondor».
Vous pouvez mener une mule à l'eau, mais vous ne pouvez pas la forcer à boire, commenta-t-elle pour elle-même, l'esprit assombri par la douleur.
« Peut-être croyez-vous pouvoir tenir plus longtemps que moi» ajouta-t-il sur le ton de la conversation en faisant le tour du bureau. «Il se trouve que je suis sur le point de me retirer pour la nuit.» Il fit une pause. Elle attendit l'inévitable suite. Un, deux …
«Cependant je serai averti immédiatement si vous prononcez le moindre mot» siffla-t-il à son oreille, «et ne vous avisez pas de bouger, ne serait-ce que pour vous allonger.» Il retroussa sa manche gauche - du lin, ha, ha! - et sortit sa baguette pour jeter une série de sorts, elle les reconnut vaguement comme étant des capteurs et des alarmes. Pas de baguettes magiques s'agitant dans tous les sens dans cette classe... 10 points de moins pour Serpentard, Professeur...
«Passez une agréable soirée, Miss Granger.» Il ricana en éteignant la lumière avec un dernier sort.
Je ne dois pas céder!
A 1h05 du matin, seule, frigorifiée, affamée et complètement épuisée, elle s'évanouit.
ooOOoo
Quand elle reprit ses esprits, se fut pour ressentir la désagréable impression qu'elle était immobilisée dans un étau. Dans un mouvement de panique elle se mit à agiter convulsivement les bras jusqu'à ce que ses yeux s'habituent à l'obscurité et qu'elle constate la vérité: elle était dans un lit sous d'épaisses couvertures.
«Qu'est-ce... Où...» commença Hermione désorientée.
«Tss, tss,» dit une voix familière qui tenait un flacon dans la main et se mouvait dans son champ de vision. «D'abord vous vous déplacez sans ma permission, et maintenant vous parlez, si c'est ainsi que vous avez l'intention de suivre mes ordres quand vous serez mon apprentie, nous risquons d'avoir un sérieux problème.»
Les événements de la soirée lui revinrent en mémoire pêle-mêle. Elle ferma les yeux réprimant une furieuse envie d'envoyer un puissant coup de poing à Rogue. Insister ainsi sur son échec, comme si elle avait fait exprès de lui désobéir - qu'est-ce qu'il croyait - Attendez.
«Quand je serai votre apprentie, monsieur?» Ses lèvres gercées protestèrent lorsqu'elle sourit tellement que son visage faillit se fendre en deux.
«Buvez ceci» dit-il, poussant un flacon dans ses mains - et estimant qu'elle manquait de force pour le faire elle-même, le porta lui même jusqu'à ses lèvres avec un petit reniflement impatient. La potion glissa dans sa bouche comme un bonbon au miel légèrement acidulé. Elle sentit immédiatement les effets bénéfiques de la potion et demanda: «Qu'est-ce que c'était? Pas de la Pimentine manifestement - c'est ignoble - et d'ailleurs, je pouvais sentir l'hellébore –
«Silence!», aboya-t-il.
«Oui, monsieur.», dit-elle en rougissant.
Il la dévisagea un instant de son air le plus sévère - ah, le bon vieux temps - avant de répondre à ses questions lancées en tirs rapides. «C'est un Élixir Revigorant, et je crois que votre réaction prouve qu'il porte bien son nom. Vous pouvez cesser votre comédie de victime d'un Basilic, Miss Granger ; ce n'est pas une potion, je ne m'attends donc pas à ce que vous en ayez déjà entendu parler auparavant. C'est une invention personnelle.»
Il convoqua une chaise et s'y assit, ses grandes jambes disparaissant sous le lit.
«A quand remonte votre dernier repas?»
Elle regarda sa montre - 1h25. «Plus de quinze heures.» dit-elle.
«Et comment vous sentez-vous maintenant?» Il la regardait avec un intérêt inhabituel.
«Très bien. Pas du tout fatiguée. Encore affamée, mais les vertiges ont disparu, et la douleur aussi.»
«Très bien, vous avez fait un sujet de test plus que satisfaisant.»
«Vous voulez dire que vous m'avez fait endurer tout ça juste pour analyser votre foutue potion?»
«Surveillez votre langage, Miss Granger.» Il croisa les bras et la scruta à travers ses paupières mi-closes. «C'était un test pour évaluer votre endurance, pas mon Élixir, que j'ai déjà - soit dit en passant - testé personnellement. Vous feriez bien de vous souvenir, cependant, que lorsque l'occasion se présente, je suis tout à fait disposer à en ... profiter»
Brandissant sa baguette, il convoqua un elfe de maison et lui ordonna sèchement d'aller chercher un bol de soupe. Hermione était tentée de le refuser, par principe - en réalité, l'homme était exaspérant - mais elle jugea qu'il ne serait pas raisonnable de rester plus longtemps l'estomac vide. Le bouillon de bœuf aux légumes ramené par l'elfe ne fit pas long feu.
«Où suis-je,» demanda Hermione, déposant sa cuillère dans le bol désormais vide et remarquant enfin les draperies vert et argent qui l'entouraient. «Est-ce votre chambre?»
Rogue leva un sourcil qui se voulait clairement dédaigneux. «Pas du tout, nous sommes dans une des suites de Serpentard.»
«Oh» dit-elle, se sentant réprimandée. Elle se rappela brusquement qu'il était un ex-Mangemort, peut-être ne voulait-il pas de sa sale peau de sang de bourbe dans ses draps.
«Maintenant» dit-il, interrompant sa pensée, «je ne vais pas vous supporter durant trois longues années sans m'assurer que vous signiez un contrat qui me donne le plein contrôle.»
Hermione fronça légèrement les sourcils, moins par agacement qu'embarras. Les contrats Maître-apprenti ont toujours été mis en place avec un grand déséquilibre du pouvoir; rien à voir avec l'atmosphère conviviale des universités moldues. Elle savait - par ses nombreuses lectures sur le sujet, bien sûr - que le contrat traditionnel exigeait du jeune apprenti la prise en charge des tâches subalternes - souvent ingrates - d'un laboratoire de potions, il devait être disponible du lever du jour au coucher du soleil pour aider à la recherche sans espérer de crédit pour les résultats obtenus et se comporter respectueusement à tout moment.
On avait beau se comporter avec déférence quoiqu'il arrive. La réussite d'un apprentissage était totalement dépendante du pouvoir du Maître à donner son approbation.
«Qu'est-ce que cela implique, Professeur? s'enquit-elle enfin. «Que voulez-vous dire?»
«Vous ne pouvez pas, par exemple, quitter l'enceinte de l'école sans ma permission.»
La réponse lui procura une bouffée de déception - elle s'attendait à être en mesure de transplaner afin d'aller voir sa famille, Harry ou Ron dès sa journée de labeur terminée. Peut-être qu'il lui donnerait son accord? Mais on ne pouvait pas savoir... c'était Rogue après tout. Enfin, elle haussa les épaules, concentre-toi sur ton objectif, Granger. «Ça ne m'arrive pas souvent de tout façon.» répondit-elle en une demi-vérité.
«Quelle surprise,» murmura-t-il, et il tira d'une des poches de sa robe un morceau de parchemin. Il y avait dessus les mots qu'il avait sans doute écrits alors qu'elle se tenait debout seule dans sa classe. C'était le contrat le plus rudimentaire qu'elle ait jamais vu.
Moi Hermione Granger, m'engage à suivre l'apprentissage de Maître Severus Rogue pour la durée réglementaire et je consens librement à lui obéir en toutes choses.
Il tira sa baguette de l'étui fixé à son avant-bras gauche, et conjura une plume rouge aux reflets dorés.
«Avant que vous n'utilisiez cette abomination,» lui dit Rogue sèchement, «je suis contraint de vous demander si vous avez complètement récupéré et êtes en pleine possession de vos moyens.»
«Oui, » répondit-elle, surprise.
« Êtes-vous sûre de votre capacité à faire fonctionner ce que vous appelez un cerveau?»
«Oui,» répondit-elle de nouveau, se retenant de réduire en bouillie la plume serrée entre ses doigts. Non mais, honnêtement...
«Réfléchissez bien, Miss Granger, êtes-vous prête à exécuter tous les ordres que je vous donnerai?»
Il l'évaluait de son regard perçant, sans ciller. Elle lui retourna un regard alarmé, elle sentait pour la première fois que les choses pourraient mal tourner. Il n'allait quand même pas la - non il ne pourrait pas - il ne pouvait pas.
«Si vous doutez d'être à la hauteur,» dit-il d'une voie doucereuse, faisant mine de lui prendre le parchemin des mains, «n'hésitez pas à vous rendormir et à quitter mes cachots dès demain matin pour ne jamais y remettre les pieds.
Un défi. C'est tout ce qui lui fallait.
Hermione fit glisser le contrat hors de portée du professeur, se donnant quelques secondes de réflexion. S'il s'était agit de quelqu'un d'autre, elle aurait hésité - peut-être même reconsidéré son choix...
Mais c'était Rogue, par Merlin! L'incident concernant ses dents avait été loin d'être le seul, il lui avait fait comprendre clairement à plusieurs reprises qu'il la trouvait désespérément inintéressante. En outre, elle savait d'instinct, que bien qu'il affiche un comportement de parfait salaud la plus part du temps, il était absolument digne de confiance. Il avait combattu avec eux contre Voldemort, même lorsque la situation semblait désespérée au point de suggérer que la Lumière allait perdre la guerre.
Elle leva son regard vers lui, son visage ne révélait aucune marque d'intérêt pour sa décision. Elle reporta son attention sur le contrat, voyant dans ces mots la promesse d'un billet pour un voyage vers la connaissance et la maîtrise de l'art des potions.
Après cinq années d'insuccès pour obtenir ce précieux laissez-passer, elle n'allait quand même pas le laisser filer sous le prétexte ridicule qu'il l'intimidait.
«Je suis prête.» dit-elle, signant de son écriture soignée sur la ligne prévue à cet effet. Cela fait, elle toucha brièvement de sa baguette l'encre encore humide. Elle fut prise au dépourvu par la puissance du flux de magie qui la traversa alors que le contrat venait de prendre effet, la même sensation qu'avec l'élixir de Rogue mais bien plus puissante - un peu comme tomber dans le vide - qui la laissa momentanément aveuglée et à bout de souffle.
Elle reprit ses esprits à temps pour voir le professeur, sa baguette dans une main, remettre le contrat dans sa robe de l'autre. Puis il se cala confortablement dans le fond de son fauteuil et lui sourit lentement. Horriblement.
«Miss Granger, vous êtes encore plus insensée que je n'aurais pu imaginer.»
Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Il eut un rire bref et blessant, en croisant ses longs doigts derrière sa tête, tenant toujours sa baguette.
«Il ne vous est pas venu à l'esprit que je pourrais vous donner l'ordre de vous supprimer sans que vous puissiez refuser? Empoisonner Potter, et vous devriez vous y conformer tout en sachant que vous ne pourrez plus vous supporter après ça? Que je pourrais vous astreindre à toutes sortes d'actes méprisables qui iraient contre vos plus profondes croyances, vos valeurs?»
Elle cligna des yeux, brièvement avec horreur. La terreur qu'elle ressentit passa presque immédiatement. C'est une provocation. Juste une provocation. Je dois me ressaisir. Il ne peut pas me faire faire ces choses. Et même s'il pouvait, il ne le ferait pas.
«J'ai confiance en vous,»dit-elle simplement, et lorsqu'il renifla, elle ajouta à la hâte: «Si vous étiez mauvais, vous n'auriez jamais tourné le dos aux Mangemorts, j'ai vu tout ce que vous avez subit pour soutenir notre cause.»
«Ah,»dit-il. «Mais vous n'avez aucune idée ce qui m'a motivé à changer d'allégeance. Vous ne connaissez pas tout de moi, tout comme vous ne comprenez pas clairement le pouvoir que vous venez de me remettre.»
«J'ai suivi vos cours - »
«Silence!» coupa-t-il.
L'effet fut instantané, saisissant. Sa peau lui piqua, sa bouche se ferma hermétiquement, comme si des doigts invisibles avaient collé ses lèvres l'une à l'autre. Elle tenta d'en faire sortir un mot, n'importe lequel, et sentit son estomac se tordre. Ce qu'elle ressentait en ce moment était ce qui se rapprochait le plus de l'effet d'un Imperium, mais ici, elle était parfaitement lucide, tout à fait capable de raisonner - mais tout à fait impuissante à désobéir.
«Vous voyez, Miss Granger? Voici votre première leçon en tant que mon apprentie : Ne jamais présumer de rien, si ce n'est que tous les hommes sont mauvais et toujours prêts à montrer leur nature vicieuse, quand ils peuvent trouver l'occasion de le faire.» Il fit une pause, puis ajouta, après coup: «Vous pouvez parler à nouveau.»
«Oh mon Dieu», dit-elle, laissant retomber la tête sur l'oreiller et fermant les yeux pour ne plus avoir à le regarder.
«En effet.»
Elle gémit doucement. Elle ne pouvait pas croire que le pire qu'elle avait imaginé plus tôt - et classé dans les hypothèses improbables - était qu'il pourrait essayer de détourner le contrat pour s'assurer son consentement sexuel, elle s'était trompée sur toute la ligne.
«Qu'ai-je fait?» murmura-t-elle en ouvrant les yeux pour regarder le plafond blanchi.
«Je pense que la question pertinente qui se pose est pourquoi vous avez fait cela, brillante comme vous êtes supposé l'être.»
Elle répondit dans une espèce d'état second, d'une voie monotone: «Je voulais savoir tout ce que vous savez, je voulais être reconnue. Je voulais plus de la vie.»
Son apparent détachement disparut, et il la regarda, l'air secoué. Puis il eut un rire amer. «Félicitations: la soif de sang mise à part, vous venez de citer les raisons pour lesquelles j'ai rejoint Voldemort.»
«S'il vous plaît», dit-elle, en lui lançant un regard hanté, «ne jouez pas avec moi, Professeur. Dites-moi pourquoi vous avez insisté sur le contrôle total - dites-le moi maintenant, qu'on en finisse. Quels dommages allez-vous me faire m'infliger? Qui voulez-vous que j'assassine? Quelles sont les actes épouvantables que vous voulez que j'exécute?»
«Je n'ai personne à assassin en ce moment,» dit-il, imperturbable. «Et je n'ai aucun désir particulier de vous voir vous faire du mal - en fait, je vous l'interdit.»
Elle sentit de nouveau un léger frisson de magie, sans doute un relief du combat qu'elle venait de mener contre lui.
«Tant que nous y sommes, vous ne pouvez pas me faire de mal non plus.» dit-il en posant sa baguette à côté d'elle sur le lit.
«Alors, quoi? demanda-t-elle. «Que voulez-vous?»
Découvrant ses dents d'une manière qui lui rappelait fortement un autre personnage de conte de fées - celui qui à mangé la petite fille en capuchon rouge, il déclara d'une voie soyeuse: «Eh bien, Miss Granger, je vous veux.»
ooOOoo
Alors ce premier chapitre? Bien? Pas bien?
N'hésitez pas à laisser des reviews pour me dire ce que vous en pensez. Les remarques et commentaires sont les biens venus mais gardez en tête que c'est ma première traduction, donc soyez indulgents...
Merci à ma bêta Aësälys (et oui, rien que ça ;D) pour ses corrections qui m'enlèvent une énorme épine du pied.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé cette histoire, quant à savoir si elle est perverse ou pas, je vous laisse le découvrir... J'espère que vous l'apprécierez.
A bientôt pour le prochain chapitre (l'histoire en compte 28). J'espère poster un chapitre par semaine si mon emploi du temps me le permet.
ooOOoo
.
Note d'Aësälys :
Oui je suis ici aussi. Hum.
Je ne peux qu'espérer que ce soit terriblement pervers, encore qu'un « posséder votre esprit » pourrait convenir.
Brrrref. J'va ptet aller lire la vo, moé…
