Chapitre I
« Ils sont nés inferieurs à nous mais ils nous contraindront bientôt à vivre cachés. Mes frères, l'heure est venue de faire ce que nous aurions dû faire depuis longtemps: les ramener à leur véritable condition. » (Henrik Wildfire)
Même avec les années Hermione n'avait pas vraiment changé, elle était restée la même élève curieuse et une lectrice invétérée. A force de lire des livres Hermione en était même venue, suivant les conseils de son ancien professeur de potion, à écrire elle-même. C'est par ce biais qu'elle apportait une partie de sa contribution au « devoir de mémoire » comme elle l'appelait si bien. Harry lui-même assurait qu'il était en effet bien un devoir de garder en mémoire cette guerre pour que cela ne se reproduise plus à l'avenir.
Son mari Ronald, lui, n'était pas vraiment du même avis et, du fond de son vieux fauteuil où il buvait sa bière au beurre en lisant le quidditch magazine il ronchonnait qu'ils s'y consacraient trop et qu'il ne comprenait pas qu'ils ne déprimèrent pas à se remémorer sans cesse le passé. Peut être avait-il raison mais sa femme ne l'écoutait pas plus aujourd'hui qu'à l'époque ou ils étaient tous deux élèves à Poudlard.
Pourtant, même après tout ce temps passé à éclaircir l'histoire dans des manuels pour les nouvelles générations d'étudiants des points d'ombres persistaient toujours. Elle avait questionné Harry des centaines de fois et des centaines de fois aussi son ami lui avait raconté les souvenirs qu'il avait visités dans le pensine du défunt directeur de Poudlard.
Ni Harry, ni Elle ne comprenait vraiment comment Tom Jedusor était devenu ce qu'il était. Comment les préceptes racistes et dépassés dont il s'était fait le porte-parole s'étaient insinués en lui alors qu'il n'avait pas vécu parmi les sorciers avant l'âge de onze ans et qu'il ne semblait pas avoir eu d'amis vraiment proches. Harry se contentait d'expliquer cela par la nature foncièrement mauvaise de Tom dès son plus jeune âge et n'ayant pas trouvé mieux, d'un commun accord tout le monde s'accommodait de cette version là.
Tout le monde pensait que c'était bien ainsi et que chercher plus loin et surtout sans information, ni preuve ne servait strictement à rien de toute façon. Jusqu'à la date fatidique de 26 janvier 2029 du moins…
Ce matin-là Coquecigrue fidèle à son habitude cogna à la fenêtre du salon du 6 Thington Hall résidence de Ronald Weasley et sa femme ainsi que de leurs enfants Rose et Hugo.
« ROSE, s'écria Hermione depuis la cuisine où elle préparait le petit-déjeuner, VA OUVRIR A COQ S'IL TE PLAIT. »
« OUI M'AM, répondit la jeune femme. »
Mais l'oiseau tambourinait toujours du bec sur le carreau et Hermione qui était déjà monstrueusement en retard n'avait plus la patience d'attendre que sa fille sorte de la salle de bain pour faire ce qu'elle lui avait demandé. Elle laissa les poêles s'occuper seule de leurs tâches respectives et sortit de la cuisine en essuyant ses mains humides dans son tablier. En traversant le salon elle jeta un regard plein d'agacement à son mari qui s'était une fois de plus endormi dans son fauteuil la veille et qui, la bouche ouverte et le menton appuyé contre la poitrine, ronflait à intermittence régulière tout en bavant sur son pull neuf. Elle ouvrit, l'oiseau entra et elle récupéra le courrier et le quotidien sur le rebord de la fenêtre avant de refermer.
Sur le dessus de la petite pile de paperasse, une lettre pliée en trois et cachetéedu saut du bureau des aurors portait une mention « urgence » imprimé en gros caractères rouges. Elle resta perplexe tout en se rapprochant lentement du fauteuil de son mari.
« Ron, s'exclama-t-elle. »
Celui-ci lui répondit par une sorte de grognement sourd mais ne se réveilla pas.
« Ronald, réitéra-t-elle plus fort en lui donnant une légère tape du pied gauche sur le tibia. »
Un nouveau grognement se fit entendre et elle leva les yeux au ciel avant de hurler franchement.
« RONALD WEASLEY »
Le roux s'éveilla brusquement, sursautant et jetant des regards agars tout autour de lui avant de reprendre son calme en se rendant compte qu'il était seulement dans chez lui, dans son séjour avec sa femme.
« Tiens, lui dit-elle d'une voix posé, une lettre du bureau. »
Tout aussi perplexe qu'elle l'avait été quelques minutes plus tôt il récupéra la lettre et l'ouvrit sans attendre.
« C'est mon jour de congé, grogna-t-il alors qu'il la dépliait. »
La femme haussa les épaules avant de faire le tour des autres lettres tout en retournant à la cuisine. Hugo entra à ce moment-là par la porte du hall, se jeta presque sur sa mère et lui arracha le courrier des mains avant qu'elle n'ait pu voir véritablement de quoi il s'agissait.
« Et bien Hugo en voilà des manières, le réprimanda-t-elle gentiment. »
Avec ses vingt et un ans, sa bonne tête de plus que la brune et sa réussite scolaire, Hugo avait enfin acquis une relative tranquillité pour ce qu'il s'agissait des remontrances de sa mère. Ce qui n'était pas le cas de sa sœur et de son père qui eux semblaient tout faire pour contrarier la chef de famille.
« Excuse-moi maman, je… j'attends un courrier très important. »
Ce n'était pas une question d'argent mais Hugo avait toujours refusé qu'on lui achetât son propre hibou. Il utilisait donc celui de la famille ou ceux postaux. Allez savoir, le fils Weasley avait parfois d'étranges idées et son père voyait d'un très mauvais œil ses fréquentations qui en étaient sans nul doute responsables. Pour Ronald ce mouvement de jeunes sorciers avant-gardistes qui se baladaient dans les rues avec des vêtements délibérément usés et les cheveux sales tout en prônant la libération de l'esprit par la pauvreté était parfaitement ridicule et contre-nature. Il n'appréciait donc pas que son fils soit l'un d'entre eux et il lui faisait comprendre avec toute la subtilité donc il était capable dans les rapports humains.
« D'accord, d'accord, répondit sa mère en soupirant, mais donne-moi au moins la gazette. »
Il lui rendit avant de tourner se glisser dans la cuisine pour prendre son petit-déjeuner. Hermione se retourna vers le fauteuil de Ron, il était étrange que celui-ci n'ait pas fait de commentaires réprobateurs à son fils. Elle n'avait pas le temps de s'inquiéter de ça.
« ROSE, LE PETIT-DEJEUNER EST PRET. ET SORS DE CETTE SALE DE BAIN. »
Elle se glissa à son tour dans la cuisine où Hugo était occupé à ouvrir une enveloppe grisâtre pendant que les toasts se beurraient tous seuls dans son assiette. Elle prit place à table et claqua des doigts pour que la cafetière remplisse sa tasse.
Appuyant son dos sur le dossier rembourré de son siège la femme déplia alors le journal pour le parcourir rapidement de ses yeux sombres et vifs. Mais elle eut à peine le temps de réagir à ce qu'elle venait de lire que Ron fit éruption brutalement dans la pièce, blême et visiblement nerveux.
« Une affaire très importante Hermione, je dois partir immédiatement, je ne sais pas à quelle heure je rentrerai ce soir. C'est vraiment affreux. »
Hugo et Hermione levèrent des grands yeux vers lui, elle acquiesça avec compréhension et le roux quitta la pièce aussi vite qu'il y était entré. Le jeune homme regarda sa mère avec incompréhension mais celle-ci s'était déjà replongée dans le journal par lequel elle semblait totalement absorbée.
« J'ai vu papa partir, s'exclama alors Rose qui entrait à son tour dans la cuisine, c'est pourtant son jour de congé, non ? »
Elle eut un temps d'arrêt face à sa mère perdue dans son journal et son frère plein d'incompréhension. Elle leva un sourcil interrogateur, accompagné d'un geste du menton en direction de la femme.
« Je ne sais pas ce qu'il se passe, déclara Hugo. Papa a été appelé par le bureau, une affaire importante apparemment. »
« Hum… je vois. »
Elle s'approcha de la table à manger et se servit des œufs et du bacon avant de s'assoir en se léchant les doigts. Hugo toujours dubitatif reprit finalement la lecture du courrier.
« C'est ta chérie qui t'a écrit, le miteux ? »
« Arrête de m'appeler comme ça, et non, c'est pas ma « chérie ». Quand bien même se serait le cas sœurette, ça ne te regarderait pas. »
« Hou la, Hug pas la peine de t'énerver comme ça. C'est normal que j'aie envie de savoir comment se porte la vie sentimentale de mon cher frère, faut que je sache si je rajoute un convive pour le mariage. Alors, dis-moi ce que c'est ? »
Rose était fiancé depuis maintenant deux ans à William Evergloot, 24 ans et toutes ses dents, reporter pour la gazette du sorcier et d'origine moldu. William qui avait rêvé dès le plus jeune âge de devenir journaliste s'était découvert sorcier et avait découvert par la même occasion qu'il y avait encore mieux que d'être journaliste: être journaliste dans le monde sorcier. Il avait courtisé Rose durant une bonne partie de sa scolarité, sans succès cependant. Il avait dû attendre de la revoir deux ans après la fin de ses études pour qu'elle tombe enfin sous son charme. Quant à la cérémonie qui allait les unir pour le meilleur et pour le pire, elle devait avoir lieu dans environ un mois et comme d'habitude avec Rose tout était encore à faire.
« Et bien… dit-il en souriant, il se trouve que j'ai réussi à obtenir un rendez-vous avec Auguste Vendermeer. »
« Le Vendermeer de l'organisation internationale du commerce magique que tu essayes de contacter depuis un ans et demi ? »
« Lui-même, répondit-il plein de fierté. »
La jeune fille répondit au sourire satisfait de son petit frère par un regard bienveillant et admiratif. Elle applaudit même légèrement des mains.
« C'est génial Hug, et quand as-tu rendez-vous ? »
« le 3. »
Elle mordit dans son toast tout en coupant ses œufs avec sa fourchette. Elle approuva d'un signe de tête avant de reposer le toast dans l'assiette et de prendre la cafetière de remplir la tasse d'Hugo puis la sienne.
« Il te reste plus qu'à lui faire comprendre que tu es indispensable et qu'il ne trouvera pas mieux. »
Elle marqua une pause, s'enfonça dans son siège et replia les genoux.
« Mais Hug… par pitié fait un effort vestimentaire avant et surtout… va chez le coiffeur. C'est pas que je sois contre tes idéaux et ceux de tes copains mais personne n'engage un type qui ressemble à un clodo, et surtout pas Vendermeer… »
« Oui, oui… je sais, soupira-t-Il. »
Rose allait ajouter quelque chose quand leur mère leva brusquement les yeux de l'article qu'elle venait de terminer et les regarda avec un air presque horrifié.
« Qu'est-ce qu'il y à maman ? Questionna la jeune femme. »
« Une histoire horrible. »
Hermione tendit le journal à Rose qui s'en empara pour regarder la première page.
« Cauchemar à Littleton : des morts qui volent, lut-elle à voix haute. »
Le regard brun de rose croisa celui de son frère tout aussi intrigué qu'elle puis celui de sa mère inquiète. Hugo lui fit signe de continuer la lecture.
« Ce sont des actes d'une barbarie sans nom qui se sont déroulés cette nuit dans le petit village moldu de Littleton. Aucun des habitants n'a réchappé à ce qui semble être une exécution parfaitement orchestré. Surpris en pleine nuit et après avoir été tués sans pitié les corps ont été exposés à la vue de tous: en lévitation au-dessus des toits des maisons. Le bilan est de 312 victimes. A l'heure qu'il est le ministère a déjà dépêché des experts et le bureau des aurors est mobilisé pour enquêter sur cette sinistre affaire. Le nombre d'assassins et leurs dessins restent encore une énigme. Une chose est sure : depuis la fin de guerre aucun crime commit n'avait été aussi monstrueux et n'avait causé autant de victimes innocentes. »
Rose reposa le journal sur la table et Hugo se pencha pour regarder la photo de deux corps inertes et sanguinolents lévitant au dessus d'un toit enneigé taché par le sang des deux victimes. Tous trois étaient sans voix.
« C'est réellement ignoble, déclara Hugo alors qu'il se reculait dégouté. »
« Je suppose que c'est pour cette affaire là qu'ils ont contacté papa ? »
« Oui, répondit Hermione, sans doute. »
Cela rappelait à la brune les pires épisodes de la guerre. Et bien qu'elle vive dans le souvenir elle devait avouer que cette histoire répugnante évoquait pour elle la brutalité avec laquelle les disciples du seigneur de ténèbres avaient jadis tué certains de ses amis. Mais cela n'avait pas forcément de rapport, du moins elle voulait le croire. Elle repoussa son assiette, cela lui avait coupé l'appétit et se leva.
« J'y vais, dit-elle, je ne suis pas en avance. »
Elle leur lança à chacun un baiser et disparut dans le hall où elle récupéra sa veste et sortit.
Les deux jeunes gens face-à-face ne savaient que dire.
« Je n'ai jamais vu un truc pareil. C'est dingue quand même, s'en prendre à des moldus, ça n'a pas vraiment de sens, non ? Dit Rose. »
« Je sais que parfois ya des trucs pas très nets dans certaines rues mal famées de Londres mais je ne pense pas que ça ait de rapport… t'as raison c'est plutôt… hum… incompréhensible. »
« Mouais… En tout cas je crois que ça a bien retourné maman. »
***
Il était tôt en cette froide matinée d'hiver. Un homme enveloppé dans une longue cape sombre, sa lourde capuche retombant sur son visage, traversa la rue et se glissa dans une allée privée. Il s'avança jusqu'au perron et cogna à la porte. Aucune réponse. L'homme s'écarta et leva les yeux pour regarder la façade. Il faisait encore nuit et toutes les lumières de la maison étaient éteintes, personne ne semblait avoir entendu frapper à la porte. Nerveux, il frappa à nouveau avec bien plus de vigueur. Il n'y eut pas plus de réponse, tout le monde dormait profondément.
L'homme quitta le perron et regarda autour de lui à la recherche de quelque chose. Ne trouvant rien qui put l'aider dans le jardin enneiger il glissa sa main dans cape et en sortit une baguette. Il fit face à la demeure et doucement il fit sortir de l'extrémité de celle-ci une forme lumineuse. D'abord indéfini, celle-ci se détacha de l'extrémité de la baguette pour retomber sur le sol ou elle prit peu à peu la forme d'un chat à la silhouette élancé et au poil court.
Mais d'un geste aussi inattendu que brusque l'homme se retourna et pointa sa baguette en direction d'une autre silhouette immergée dans une longue cape. C'était une femme, elle s'était approchée sans bruit et méfiante avait sortie sa baguette prête à lancer un sort.
« EX… »
Elle n'eut pas le temps de terminer qu'une légère lumière s'échappait déjà de la baguette de l'homme et que sa baguette quittait ses mains sans qu'elle ne puisse la retenir. L'homme s'empara de la baguette de la jeune fille sous son regard surpris.
« Lily, qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ? Demanda une voix qui lui était familière provenant de dessous la capuche. »
« James ! Tu m'as fichu une de ces trouilles, répondit-elle avec soulagement. »
Elle s'avança dans l'allée pour monter les trois marches du perron, son frère aîné sur ses talons. Il n'y avait pas de lune se soir-là et dans la nuit noire elle avait du mal à trouver les clés de la maison dans sa pochette. Mais avant qu'elle est eut le temps de dire le fond de sa pensée une petite lumière éclairait les deux jeunes gens. James lui tendit sa baguette, elle la récupéra.
« Merci, dit-elle sans vraiment y croire. »
Elle trouva enfin les clés et glissa la bonne dans la serrure. Elle détestait que James utilise la légimentie sur elle mais elle avait beau lui en faire la remarque, James était plutôt têtu et il disait « oui » quand il pensait « non ».
« J'étais invité à une petite soirée chez une amie, expliqua-t-elle à voix basse alors qu'elle ouvrait la porte et qu'ils entraient tous deux. Quand je t'ai vu je t'ai pris pour un voleur. »
Le hall s'éclaira instantanément des qu'ils eurent passé le pas de la porte et James rangea sa baguette alors qu'il refermait la porte d'entrée. Lily au centre de la pièce retira sa cape de velours prune et se retourna vers le jeune homme avec un air plein d'assurance, les mains sur les hanches. Cela fit sourire malgré lui James, il fit glisser sa capuche en arrière.
« Mais dis-moi, James, qu'est-ce que tu fais là au juste à quatre heures du matin ? »
« Je dois voir papa sur le champ, lui répondit-il. C'est important. »
James avait cessé de sourire et il semblait grave. Sa sœur comprit immédiatement que quelque chose de grave venait d'arriver car son frère n'était jamais d'un naturel très sérieux et il avait toujours cette expression malicieuse sur le visage qui était alors absente de ses traits.
« Je vais le réveiller, attends dans le salon, dit-elle avec sérieux.»
« Je te remercie Lily. »
Elle monta à l'étage et James se glissa dans le salon sans prendre le temps d'enlever sa cape. En plus d'être important cela devait être sacrément urgent. Elle cogna doucement à la porte de la chambre de ses parents, mais seule la respiration bruyante de son père lui parvint en réponse. Elle se décida donc à entrer à pas de loup pour ne pas réveiller sa mère.
« Papa, murmura-t-elle en le secouant gentiment par l'épaule. »
Il bougea, fit une grimace, plissa les yeux, les cligna avant de les ouvrir doucement.
« Hum… »
« Papa, dit-elle, James t'attend en bas, il dit que c'est important. »
« James ? Mais quelle heure est-t-il ? »
« Quatre heures. »
Harry se releva, attrapa ses lunettes sur la table de nuit et les mit sur son nez. Il voulut regarder l'heure sur le réveil mais dans l'obscurité il ne discerna rien.
« Debout, James est dans le salon. »
Il ne répondit pas mais il consentit à sortir les pieds de sous sa couette et les glissa dans ses pantoufles. Qu'est-ce que James pouvait bien vouloir à une heure pareille ? Si c'était une blague elle n'était pas drôle. Pourtant, Harry avait l'intuition que son fils n'était pas là pour lui faire une blague mais bien à cause d'un sujet important. Il y avait quelques années maintenant que le survivant était devenu directeur du bureau des Aurors mais ce n'était que depuis 5 ans que son fils ainé travaillait avec lui et Ron au bureau.
Quand Harry entra au salon, James qui ne s'était pas assis se retourna brusquement et son père lui aussi sut que son intuition avait été juste. Lily attendait au bas des marches, hésitante.
« Que se passe-t-il James ? »
« Le brigade de police magique m'a contacté au bureau il y a environ une heure. Ils m'ont dit que c'était très important et que je devais envoyer un émissaire à leur rencontre ou me rendre moi-même à Littleton. »
« La bourgade Moldue ? »
James fit signe que oui, Harry se mordit la lèvre puis il incita son fils à lui en dire plus.
« Tous les habitants ont été assassinés. Et leurs cadavres lévitent aux dessus de leurs maisons. »
Harry ouvrit de grands yeux, plus surpris qu'horrifié par la révélation que l'auror venait de lui faire. Il ne doutait pas que ce fut là une affaire de mage noir, mais de tels actes n'avaient pas eu lieu depuis la mort du seigneur des ténèbres. Il ne fallait pas prendre ça à la légère. Les auteurs des ses crimes avaient clairement voulu faire parler d'eux.
« Tu as bien fait de me prévenir. L'As-tu déjà vu de tes yeux ? »
« Oui, il y un grand nombre de victimes. Ceux qui ont fait ça sont vraiment des monstres, ils les ont abattu comme si c'étaient des animaux, sans aucune pitié, même pas pour les enfants. Il y a du sang de partout. »
Du sang ? Harry resta un instant silencieux, pensif alors qu'il faisait le tour de la table basse.
« Pas d'Avada Kedravra ? »
« Non, pas à première vue en tout cas. »
Il fit face à son fils qui resta silencieux pendant que son père semblait en plein réflexion. Chez Harry aussi cette macabre affaire évoquait des souvenirs peu agréables, et de même il espérait que ce n'était pas l'œuvre d'une nouvelle génération de mangemorts et que cela ne prendrait pas plus d'ampleur par la suite. Pourtant c'était un terrible coup d'éclat et ceux qui avaient fait ça devaient savoir que leurs crimes feraient bientôt la une de tout les journaux et ne risquaient pas de passer inaperçus.
« Aucun rescapé je suppose ? Demanda Harry sans grand espoir. »
« Aucun, répondit James d'un ton neutre. »
« Je vais m'habiller, retourne au bureau immédiatement et fais contacter tout le monde. Nous allons nous concerter sur cette affaire avant que cela prenne trop d'ampleur et il va falloir du monde. »
Harry n'attendit pas que son fils lui réponde, James était sous ses ordres depuis assez de temps pour qu'ilssache ce qu'il avait à faire et qu'il put lui faire entièrement confiance. Ron lui serait d'une grande utilité et il ne doutait pas que son ami eut le même avis sur la question : c'était l'œuvre de nouveaux mangemorts bien que le mode opératoire et les victimes soient très différentes.
***
Littleton était un charmant village moldu à quelques heures de Londres. Ron n'y était jamais allé mais il se doutait bien que le spectacle auquel il assistait n'avait rien avoir avec le quotidien du bourg de campagne. Il se rapprocha doucement de la foule de journalistes et de reporters qui essayaient par tous les moyens de passer au travers des barrières magiques qui avaient été mise en place à l'arrivée de la brigade de police magique.
Avant même d'entrer dans le vif du sujet Ron avait déjà un mauvais pressentiment et il soupira à la fois ennuyé et résigné.
« Auror, Gronda le roux à voix haute, laissez-moi passer bande de sale curieux irrespectueux. »
Et il tenta de se frayer un passage parmi tout ses gens qui semblaient réticent à le laisser passer de peur de se faire prendre leur place de choix. Certains autres vinrent s'agglutiner à lui pour lui poser des questions auquel il ne répondait pas ou si peu. Il parvint à la barrière mais lui seul parvint à la franchir au grand dam des journalistes.
« Maudits journalistes. Faudrait les faire enfermer eux aussi, marmonna-t-il une fois qu'il s'en fut sorti indemne. »
Dans ses moments-là, l'exaspération et l'aversion qu'il avait pour ces gens lui faisait oublier que son propre gendre était l'un d'entre eux. Mieux valait qu'il l'oublie d'ailleurs pour le bien de celui-ci et celui de sa fifille adoré. Après tout Ronald Weasley avait beaucoup de préjugés sur beaucoup de choses, notamment sur les miss-je-sais-tout même s'il en avait épousé une.
« Te voila enfin Ron. »
« Harry, salut, répondit-il à son meilleur ami et patron. »
Ils échangèrent une poignée de main et Ron remarqua que le brun avait les traits particulièrement tirés. Harry n'avait pas dû beaucoup dormir cette nuit. Le connaissant bien, il savait que non seulement le directeur du bureau des Auror travaillait jusqu'à pas d'heure le soir mais aussi qu'il avait dû se rendre sur le lieu du crime dès qu'il avait été au courant.
Ron observa la ruelle dans laquelle il se trouvait, les corps avaient été descendus mais la scène avait été gardé intacte dans les mesures du possible. Les toits blancs était encore maculés de sang, et le sol et les murs eux aussi avaient été repeints du sang de ces pauvres moldus, les portes étaient enfoncées et les vitres brisées. L'homme en avait la nausée et il sentit son estomac se retourner bien qu'il n'eut rien mangé.
« Tu es là depuis longtemps ? Demanda le roux.»
« James est venu m'avertir des qu'il a su, ce matin très tôt. »
Ron ne savait pas trop quoi dire. Harry ne semblait pas savoir non plus quoi dire et tous les deux restèrent quelques longues minutes à observer le désastre qui s'étendait sous leurs yeux. Puis, Harry se retournant vers son ami de toujours lui fit signe de le suivre et ils arpentèrent ensemble la ruelle en évitant de s'attarder trop longtemps sur les détails macabres. Ils étaient alors seuls.
« Je ne sais pas ce que tu en penses Ron mais j'ai l'impression de revoir les maisons visitées par les mangemorts. »
« Ouais, y'a quelque chose c'est vrai. Mais les mangemorts ne retapissaient pas tout avec autant de sang et ils s'en prenaient avant tout aux sorciers. Et puis la plupart sont morts et ceux qui resteen sont vieux et croupissent toujours à Azkaban. »
« Tu as raison, je suis peut-être un peu paranoïaque. »
« Ca c'est parce que toi et Hermione vous passez votre temps à ressasser le passé. »
Ron posa sa main sur l'épaule d'Harry pour lui montrer son soutien, un léger sourire triste s'installa sur les lèvres pâles de l'auror.
« Sans doute, Ron… sans doute. »
Les cadavres avaient été entreposés dans ce qu'il restait du bâtiment de mairie. On les avait allongés à même le sol dans la plus grande pièce qui avait été vidée et quelque peu nettoyée au préalable. Comme il faisait froid la brigade de police n'avait pas vu d'intérêt de leur jeter un sort de conservation. James était penché sur le corps d'une des victimes lorsque son père et Ron entrèrent.
« Je reviens, dit-il au sorcier qui examinait la jeune fille d'une quinzaine d'année avec lui. »
Il s'approcha des deux hommes plus âgés et salua son oncle d'un signe de tête avant de parler.
« Toutes les victimes sont là. Nous avons cherché de partout mais nous n'avons trouvé personne d'autres. Quand à la manière dont tous ces gens ont été tués, jusqu'à présent pour tous ceux que nous avons examinés aucun ne l'a été par Avada Kedavra. Mais nous n'avons pas fini. Néanmoins, je suppose qu'il n'y aura sans doute pas d'exception, expliqua le jeune homme avec neutralité.»
« Et comment sont-il mort, alors ? Demanda Ron à son neveu. »
« Une combinaison d'autres sorts. Des sorts de tortures, de découpes, de brûlures aussi… Il semblerait que ceux qui ont commis ces meurtres aient pris leur temps et les aient fait souffrir avant de les achever ou de les laisser mourir de leurs blessures. »
Ronald eut une moue de dégoût, il regarda Harry dont les yeux brillait d'une colère contenue. James lui seul semblait aussi neutre et maitre de lui-même qu'on pouvait l'être, mais cela suffisait à montrer à quel point celui-ci pouvait être affecté par l'horreur des crimes.
« J'avoue avoir du mal à comprendre le but d'une telle démarche, continua James. Nous n'avons trouvé aucun message, ni aucune revendication quelconque pour l'instant. Mais peut être faut-il attendre, peut-être n'avons-nous pas assez cherché, ou alors quelqu'un revendiquera ces crimes dans les jours à venir. »
« C'est que j'espère, murmura Harry. »
Pour James rien de tout cela n'avait de sens véritable. Il n'avait pas connu la guerre, certaines choses lui échappaient car il n'en avait entendu parler que dans les livres d'histoires. Il savait que les personnes avec des préjugés racistes à l'encontre des moldus et des sorciers de la même origine existaient toujours, il en avait d'ailleurs côtoyés à l'occasion mais jamais il n'avait vu, ni cru que cette minorité puisse en arriver à de telles extrémités. Ainsi, il cherchait à trouver une autre explication qu'un geste purement symbolique et provocateur de la part de ces gens-là. Son père était d'un autre avis, il en avait parfaitement conscience car celui-ci lui avait fait part de ses hypothèses et beaucoup d'aurors pensaient sans doute comme lui. Il essayait donc de se mettre à leur place, de comprendre leur point de vue. Il était encore trop tôt pour avoir un avis éclairé sur cette affaire même si la résoudre était crucial et urgent.
« Peu importe ce que nous savons ou ne savons pas, de toute façon nous n'avons pas le moyen d'attendre qu'un criminel se dénonce pour agir. »
***
Et voila, une petite fanfiction de plus. Je n'aime pas modifier les livres mais je trouvais qu'il manquait un petit quelque chose. Alors j'ai decidé de compliquer encore un peu le tout. J'espére que ce premier chapitre vous a plus. Le second est en préparation. Et n'oubliez pas de me laisser quelques petites reviews. A trés bientôt.
