Disclaimer: Pandora Hearts appartient à son auteur, Jun Mochizuki
Genre: Angst, Romance, UA, Amitié, Famille
Personnages de l'histoire: Glen!Oswald, Jack, Vincent, Gilbert (Futur Glen!Gilbert)
Paring: Oswald/Jack
Rating: Pour tous
Note: A la base, cette fic était juste découpée un OS de 5 tranches: les 5 cérémonies. Puis j'ai ajoutés des fillers. Et maintenant j'en suis a 17 pages alors que je n'ai pas fini. Donc je coupe. Chaque chapitre commencera par une cérémonie et aura ensuite des fillers, se terminant un an avant la cérémonie suivante.
Note 2: La fic est du point de vue de Gilbert. Il se pourrait que je fasse des "chapitres-ficlets" sur ce que pensent Vincent et Jack, ou Glen, qui seraient alors des "entractes" ou des transitions .
Note 3: C'est donc une UA où la tragédie n'a jamais eu lieu. Admettons que Miranda est morte et que Jack a retrouvé Lacie uniquement grâce à Arthur. Et que Oz n'a jamais pu lui transmettre le message de Lacie, tombant en poussière avant que Jack n'ait pu le toucher. Donc notre blondinet préféré s'est relevé, a surmonté cette perte et est resté aux côtés de Glen.
-9 ans-
RAVEN
Gilbert ne peut s'empêcher de remarquer qu'on le regarde différemment. On ne le fixe plus comme l'orphelin, le petit valet qui suit son maître comme un poussin mais comme l'héritier du duc de Baskerville. Il a le droit au respect du à ce rang.
Lui le garçon de misère vendu par ses parents avec son petit frère, le gamin des rues.
Désormais les regards sur lui ne sont plus les mêmes et il ressent une étrange et agréable satisfaction.
Étrangement il apprécie beaucoup cette situation. Il donne ses respects et ses salutations à de nombreux nobles, sans cesser de sourire et d'être aimable, même si la joie commence à laisser place à la fatigue. Même si il commence s'ennuyer. Cela devient lassant de saluer encore et encore. Cela ne finirait donc jamais? Sans compter qu'il se sent engourdi, lourd, et qu'il a mal à la tête. Son bras l'élance douloureusement, tandis qu'il sent plus que jamais la présence de Raven en lui.
Mais où étaient Maître Jack et Vincent?
C'était eux qu'il le plus envie de voir à cet instant.
Il avait envie de voir ceux qu'il aimait plus que tout, avec maître Glen!
Un peu inquiet, l'enfant les cherche des yeux, se demandant où ils pouvaient bien être puisque Jack était invité (son maître lui avait promit qu'il serait là) et que son petit frère faisait partit du clan. Après de longues minutes, s'éloignant du duc (en pleine discussion avec un noble) pour mieux chercher, il finit par les voir un peu plus loin, son cadet blottit dans les bras de l'adulte, la tête sur son épaule, et le noble en train de avec Raymond Nightray.
Gilbert oublie pendant quelques instants qui il est devenu et court vers le duo. Les deux blonds l'aperçoivent et le plus petit saute au sol. Ses yeux bicolores brillants de joie, il s'exclame «Grand frère!» et se jette dans ses bras, affectueux et heureux. Comme s'il était soulagé de le revoir en bonne santé. Comme s'il avait eu peur pour lui. Son sourire est lumineux et ses yeux brillent d'une lueur que son aîné a du mal à définir. Se décollant de lui, l'enfant à l'œil rouge murmure «Je...j'avais peur que la chain te fasse mal!» et détourne le regard, comme s'il cache quelque chose.
Quelque chose ne va pas.
Le sourire de Vincent semble tremblant.
Mais un air profondément soulagé est indéniablement gravé sur son visage.
Jack s'approche à son tour, se penchant à la hauteur du petit garçon, posant un genou sur le sol, pour lui ébouriffer tendrement les cheveux. Le petit valet se blottit immédiatement dans ses bras, ravi de sentir un peu d'affection et de chaleur après ces longues heures à rester debout, a faire ce qu'on lui dit, et être présenté à plein de gens. Il entend son sauveur rire légèrement et lui souffler à l'oreille «Alors Gil, ça va mieux maintenant? Comment tu trouves cette fête en ton honneur, mon grand?» Sa voix est douce, comme toujours, son sourire est lumineux et ses yeux ont un éclat tendre. Cependant Gilbert sent que quelque chose perturbe l'ami de son maître.
Peut-être rêve-t-il cependant...
Ou peut-être Jack est-il juste inquiet pour l'homme?
Le garçon aux boucles sombres se détend dans les bras de l'homme blond, fatigué «Oui. Maître Glen était très content.» Et il se sent tellement heureux en disant ça. Il a obtenu Raven, il est le futur duc de Baskerville et son maître est fier de lui. Rien ne pouvait gâcher cette joie. Vincent est protégé. Ils ont une famille. Ils sont tous heureux. Plus personne ne leurs fera de mal. Ils sont enfin chez eux. Et tout ira bien maintenant.
Même si l'attitude un peu bizarre de Vincent le perturbe un peu..
Mais sans doute était-il un peu jaloux. Peut-être voulait-il une chain lui aussi?
Maître Glen arrive à son tour, enveloppé dans son large manteau rouge et hocha la tête à l'adresse de Jack. Celui-ci lui sourit doucement, et lui prend la main, la pressant légèrement, son pouce frottant la paume du brun. «Tu as l'air fatigué.
- Ça va. Je...ne suis juste pas habitué à perdre une chaîne. Ça va passer. C'est juste une sensation étrange...
- Vincent, va lui chercher quelque chose à boire!
- Oui Jack!
- Ce n'est pas la...» Il ferme les yeux et soupire, refermant ses doigts sur la main de son ami, ses lèvres se soulevant légèrement. Jack eut un sourire plus large, ravi de cette réponse sans paroles.
Gilbert est une fois de plus frappé par la communication silencieuse entre eux. Mais ne s'en préoccupe pas. Son excitation ne le quitte pas. Sa joie non plus. C'est son jour. Tout le monde le respecte et son maître est fier de lui.
Il a une chaîne.
Glen n'a a plus que quatre.
Et Gilbert est trop jeune pour comprendre.
-10 ans-
Il fait nuit. Gilbert est de bonne humeur. Allongé dans l'herbe, il fixe le ciel illuminé d'étoiles. Tout est silencieux autour d'eux, il est très tard. Le petit brun entend les petits crissement des insectes, le bruissement du vent, il perçoit brièvement des clapotis venant du grand étang, et c'est tout. Mais il ne s'en soucie pas, regardant la voûte céleste. Un peu plus loin, Vincent babille joyeusement et à toute vitesse, comme s'il avait toujours six ans. Il désigne des étoiles ou des constellations, pose plein de questions à Jack qui est allongé à ses côtés, bras derrière la tête. Celui-ci lui répond avec douceur et patience. Il rit à certaines interrogations et Glen, entre le blond et son valet, intervient parfois, avec douceur et patience.
Gilbert savoure ce moment merveilleux.
Et il espère qu'il y en aura beaucoup d'autres.
Il a l'impression d'être enfin en famille, d'avoir des parents aimants: Jack et maître Glen.
Même si ce sont deux hommes.
Il ne veut pas les perdre, jamais.
Il se sent parfois si heureux qu'il croit dans un rêve. Un rêve merveilleux dont il ne veut pas sortir. Et chaque fois qu'il se rend compte que c'est la réalité, il sent les larmes qui lui piquent les yeux tant il se sent heureux.
«Ho regardez celle-là!» L'enfant à l'œil rouge bondit souplement sur ses pieds et pointe le doigt vers le ciel «Celle-là, regardez, elle bouge!» Ses yeux sont perdus dans la nuée d'astres au dessus d'eux. «Elle bouge très vite! Et là! Il y en a une autre! Et là! Encore une!»
Maître Glen, assit à côté de Gilbert répond «Ce sont des étoiles filantes.» Il regarda à nouveau le ciel, s'enveloppant un peu plus dans sa cape «En réalité ce sont des...»
Jack ricane et lui donne une petite tape sur l'épaule «Allons pas de cours d'astrologie! Tu ne rêves jamais Glen? Ce sont des enfants voyons.» Et il ébouriffe les cheveux blonds du petit garçon revenu près d'eux «Écoute Vincent. Quand tu vois une étoile filante, tu peux faire un vœu. Mais tu ne dois pas le dire. Sinon il ne se réalise pas.»
Le petit garçon a l'air émerveillé et sautille joyeusement jusqu'à avoir avancé d'un mètre. Il joint les mains, pensif. «Je sais!» Il ferme les yeux et sembla se concentrer, un tendre sourire ornant ses lèvres. Gilbert porte son regard sur le ciel et aperçoit une nouvelle étoile filante. Il sent son cœur battre plus fort dans sa poitrine. Faites que cela ne s'arrête jamais. Faîtes que personne ne nous sépare.
Il ne remarque pas la main de Jack qui s'est posée sur celle de son maître. L'adulte aux mèches dorées rit doucement et chuchote quelque chose à l'oreille de son ami. Celui-ci eut une moue agacée et détourna la tête.
«Allons Glen, fais un vœu toi aussi, pour faire plaisir à Vincent et Gilbert.
- Très bien, très bien.» Il regarda le ciel et rabaissa la tête aussitôt «Voilà, heureux?»
Le blond éclate de rire «Tu as fait une prière expresse dis donc.
- Je n'ai pas besoin de beaucoup de temps pour ça.»
De son côté, Vincent s'amuse à tourner sur lui-même, heureux. Et tombe sur le dos, riant. Gilbert se lève pour le rejoindre. Mais jette un coup d'œil derrière lui. Son maître a permit à son ami de poser sa tête contre son épaule.
Il sourit et court rejoindre son frère.
Faites que ça ne s'arrête jamais.
Que l'on reste tout les quatre.
Que personne ne nous sépare.
Il aurait du demander que ''rien'' ne les sépare, car une personne allait les séparer.
Une personne en qui le petit valet a toujours eu confiance jusque ici.
Et cette personne allait briser cette famille heureuse qu'ils formaient tous les quatre.
Comme elle avait brisé la vie de tous les précédant petits valets du duc de Baskerville.
Ce bonheur serait détruit jusqu'à ce que Gilbert se retrouve seul à la fin.
Et cette personne..
...C''était Glen.
-11 ans-
Le petit garçon sait que son maître est un peu triste. Ce qui lui cause lui-même une certaine peine. Il se sent seul aussi. Une étrange et froide solitude qui lui serre le cœur, accompagnée d'une étrange angoisse. Il ne comprends pas bien ce qui se passe. Il se sent malheureux et déboussolé.
Il est triste parce que Vincent les déteste maintenant, Glen et lui.
Ou tout du moins, il semble leurs en vouloir.
Et le jeune valet ne sait pas pourquoi.
Il ne comprend pas.
Il a pourtant tenté de savoir mais personne ne veut lui répondre. Et tout est difficile maintenant. Parce que Vincent déteste ouvertement l'homme. Il est insolent avec lui devant des gens. Il refuse de lui obéir, de l'écouter, lui jette des regards noirs et accusateurs ou, encore pire, se dérobe aux gestes d'affection. Il s'énerve contre chaque membre du clan et fuit en hurlant dès qu'il voit la vieille femme ridée nommée Jury.
Et le plus étrange est que Glen semble ne pas se formaliser d'être ainsi détesté.
Mais Gilbert sait que ça le chagrinait beaucoup.
Et il ne sait pas vraiment pourquoi l'homme ne dit rien.
«Il devrait le disputer. Ce n'est pas bien d''être aussi méchant ou insolent!» Il tente donc de faire la leçon à son frère, pour lui expliquer qu'il fait beaucoup de peine à leur protecteur envers qui il doit éprouver de la gratitude.
Le plus jeune réplique, d'un ton froid, sans lever les yeux de ses jouets en bois. «Ça ne te regarde pas Gil, ce n'est pas à toi de décider de ce que je ressens! Si je n'aime pas Glen, tu n'as pas à me forcer à l'apprécier!
- Ça fait aussi de la peine à Jack que tu déteste maître Glen.
- Maître Jack sait pourquoi je suis comme ça avec lui! Ça le rend triste mais il sait mes raisons, contrairement à toi! Il sait pourquoi je suis en colère contre ce type!
- Vincent! Ne parles pas de mon maître comme ça!
- Ne me donne pas d'ordres quand tu ne sais rien!» hurle le plus jeune, dans une colère qui bouleverse Gilbert, parce qu'il n'en connaît pas la raison.
Il y a environ deux mois, quelque chose s'est passé. Glen a emmené Vincent dans son bureau pour lui parler. Cela a duré un moment.
Et Vincent était sortit, les yeux brillants de larmes, courant et bousculant tout le monde sur son passage pour aller se cacher quelque part. C'est Jack qui l'avait retrouvé et ramené dans sa chambre, passant un long moment avec lui pour le calmer.
Vincent à ce moment-là avait hurlé de terreur quand maître Glen s'était approché, comme quand Gilbert et lui vivaient encore dans la rue et que de méchantes gens tentaient de leurs faire du mal. En temps que grand frère, Gilbert avait tenté de le calmer mais il avait reçu une pluie de jouets à la figure.
Les deux bruns avaient alors été proprement mis à la porte par Jack, à la grande surprise de Fang et Charlotte, présents dans le couloir.
Gilbert pensait à ce moment qu'il n'oublierait jamais l'expression sur le visage du duc de Baskerville quand Vincent l'avait rejeté avec tant de violence et de terreur.
Et depuis son petit frère refuse de donner la main à son maître, se cache souvent dans l'épaule de Jack ou derrière lui, n'adresse plus la parole au duc. Ou lui lance des regards mauvais et accusateurs. Quand il est obligé de lui parler, c'est du bout des lèvres, sans le regarder, et se détourne bien vite. La politesse est complètement absente de ses paroles et son regard est indifférent quand il est forcé de parler au maître des lieux.
Au début, le duc avait bien tenté d'arranger les choses, s'était montré gentil et généreux mais rien n'y avait fait. Vincent ne s'adoucissait pas! Pire il devenait méchant et agressif avec le duc. Pas violent, mais haineux.
«Je te déteste! Monstre!» Voilà ce qu'il avait craché à l'homme un jour (il y a deux semaines) quand celui-ci lui avait proposé de lui donner des leçons de piano. Profitant du choc de l'homme qui était devenu très pâle, il s'était enfuit. Et il était allé se cacher dans les jardins pendant des heures. Gilbert avait pensé que le duc allait le punir pour cette insolence et cette insulte, mais son maître avait baissé la tête, comme acceptant cette haine dirigée contre lui.
Et dans un sourire un peu forcé avait installé Gilbert sur le tabouret pour lui apprendre à jouer, s'asseyant à côté de lui.
«Jack le retrouvera! Et il va le calmer.»
Une chose qui marqua le petit valet, plus que la révolte de son cadet, ce fut la tristesse dans le regard violet de son maître.
Il s'était alors senti en colère contre son frère pour avoir fait de la peine à l'homme.
Mais il s'était aussi demandé ce que son cadet avait sous-entendu quand il avait dit le "monstre" à son maître.
Car celui-ci avait, apparemment, parfaitement compris à quoi le petit garçon faisait allusion.
Le petit brun sait que Maître Glen et Vincent avaient eu une longue discussion il y a presque deux mois, discussion dont il avait été exclu, sans comprendre pourquoi. Et il ne sait pas de quelle teneur elle avait été. Jack aussi semble au courant (avait-il été présent, lui qui n'était pourtant pas du clan?) et il est parfois triste, sans compter qu'il est toujours la seule personne que Vincent aime et croit plus que tout.
Donc lui, qui est pourtant le futur Glen, est le seul à ne rien savoir. Cela doit être quelque chose de vraiment très grave.
Vincent avait-il fait une terrible bêtise? Peut-être qu'il était allé dans l'abysse? Ou il avait blessé Alice?
Pour quelle raison son maître lui aurait parlé seul à seul, ce qui aurait provoqué la haine de Vincent a son égard et la tristesse de Jack?
«Je ne comprends pas. Ça ne s'arrange pas!»
Son cadet a totalement changé suite à cette discussion. Il ne vient plus se blottir contre lui quand il fait des cauchemars, il est d'humeur morose. Et ne s'illumine que quand Jack était là, se montrant alors avide de câlins.
Comme s'il ne se sent en sécurité qu'avec le jeune homme.
Comme s'il veut se détacher de lui, son frère.
Et cela ne s'arrange pas. Deux jours plus tard, Jack vient les voir, et ils passent l'après-midi tout les quatre ensemble. A un moment, son cadet tombe brutalement sur le chemin de pierre et fond en larmes, son genou saignant légèrement.
«Vincent!» Jack s'empressa de le prendre dans ses bras et de le cajoler pour le consoler. «Ça va?
- Ça fait mal! Et ça pique!
- Ta blessure va guérir très vite! Et la douleur va partir!» Disant ces mots, Glen tend la main vers l'enfant blond, s'apprêtant à lui caresser la tête dans un geste affectueux, mais celui-ci se recule, s'écarte et se niche un peu plus contre Jack, ses petites mains agrippées au tissu des vêtements de l'adulte.
«...Touches pas mes cheveux!» siffle-t-il avec colère, comme un chat furieux.
Et l'héritier du duc voit son maître qui abaisse lentement la main, dans une attitude résignée. Et il voit également la tristesse dans les yeux de Jack, qui serre un peu plus l'enfant contre lui, sans le réprimander. Ils se regardèrent, dans un échange silencieux, comme des parents impuissants face à la détresse de leur fils. Et Gilbert ne comprend rien.
Jack semble savoir ce qui se passe. Maître Glen est triste, mais pas fâché, de l'attitude de Vincent.
Est-il le seul à ne rien comprendre? Apparemment oui.
Même tous les autres membres du clan semblent savoir.
Sauf Gilbert lui-même.
Il a 12 ans dans quelques jours et il ne comprend toujours rien.
-12 ans-
Du haut de ses 12 ans, il espère que tout ira vite mieux. A quelques jours de la prochaine cérémonie, il commence à angoisser à nouveau. Avoir deux chaînes sera surement plus épuisant, même si ce sera juste au début. C'est la raison pour laquelle les cérémonies sont aussi espacées. Pour lui laisser le temps de s'habituer. Si elles étaient trop rapprochées, son corps pourrait s'affaiblir bien plus vite.
Il y a un rythme que tous les Glen suivent plus ou moins dans la transmission des chaînes et Gilbert sait que, une fois Owl obtenu, il sera tranquille jusqu'à ses 16 ans. Donc trois ans. Et il est heureux car maintenant il pense que tout ira bien maintenant. Il n'a plus peur d'être abandonné ou blessé. Tout va bien désormais. Et rien ne pourra changer ce bonheur. Surtout que Vincent semble détester un peu moins Glen. C'est une agréable avancée.
Même si il n'a jamais un geste affectueux à son égard.
Il lui parle sans froideur ou sans haine, presque avec civilité. Surtout en public.
Il obéit et travaille avec application. Il a même accepté les cours de piano.
Cela doit être le fait de Jack. Qui lui apprend d'ailleurs aussi à jouer aux échecs.
Mais son frère devient de plus en plus sarcastique, et ça ne plaît pas à Gilbert.
Vincent semble aussi lui en vouloir à lui même sans le dire franchement.
Ou alors il le regarde parfois avec pitié.
Et puis son maître non plus n'est pas facile à comprendre. Il semble très proche de Jack, comme si quelque chose d'invisible les liait. Parfois il suffit d'un regard pour qu'ils se comprennent rapidement. Jack semble déchiffrer le visage impassible du duc plus vite que n'importe qui. Ils sont souvent ensemble, les deux enfants alors envoyés faire leurs leçons. Et Vincent semble si proche de Jack que Gilbert a déjà entendu Fang et Doug chuchotant (comme des commères selon Charlotte) pour se demander si son frère et lui ne seraient pas les enfants bâtards de l'ami de leur chef.
Et le petit valet se sent presque jaloux de cette attention qu'il ne comprend pas le moins du monde, même s'il ne voit pas de qui il est le plus jaloux.
Et se il demande parfois si Jack serait tout aussi proche de lui que ça quand son tour d'être le duc de Baskerville. Après tout, l'homme est tellement gentil et doux avec lui. Et sa relation avec son maître est tellement spéciale. Jack adorait Glen, donc il allait l'adorer aussi non quand ça serait son tour? Et il avait très longuement réfléchi à ça.
Vincent avait rit quand il avait dit cette conclusion et il avait répondu, d'un air de quelqu'un qui a raison et qui le sait parfaitement «Jack aime la personne qui est Glen maintenant, pas Glen. Nuance!» Et il était retourné à ses jouets, ricanant silencieusement. L'air ravi de savoir quelque chose que son aîné ne savait pas lui.
C'était une énorme différence en effet.
C'est l'actuel duc que Jack aime, le maître de Gilbert, pas Glen lui-même.
Et le jeune adolescent n'est pas certain de bien comprendre.
Secouant la tête, il soupire et décide d'aller voir son maître, il n'arrive pas à dormir et a envie de parler, surtout de son frère. Il faut qu'il sache ce qui n'allait pas cette fois. Qu'il comprenne ce qui arrivait à Vincent! Il avait tellement changé depuis...depuis quand au juste? Une simple discussion avec son maître avait chamboulé son cadet à ce point? Et peut-être, en plus de cette discussion, pourrait-il avoir un câlin et des mots rassurants? Il n'arrivait pas à se rendormir depuis un moment. Il pourrait prendre l'excuse du cauchemar, peut-être?
Il arrive à la porte de la chambre de l'homme et lève une main pour frapper. Mais il s'aperçoit alors qu'elle est entrouverte. Il s'approche lentement et regarde avec curiosité à l'intérieur pour voir si il peut entrer, s'il ne risque pas de déranger son maître. Si celui-travaille, il ne faut pas l'ennuyer non?
Et la scène qui s'offre à lui le fait rougir jusqu'aux oreilles.
«Ce n'est pas parce que je me marie que ça va changer mes sentiments.» rit doucement Jack, semi-allongé sur le bureau. Son manteau traîne au sol et sa chemise est ouverte, dévoilant un torse fin et délicat. «Je ne suis qu'un bâtard, je dois obéir à mon frère aîné, le chef de famille. Ou je perdrais beaucoup...» Sa voix s'achève en un profond soupir. «Je dois faire mon devoir de membre de la famille, mon devoir de noble...et faire plein de mini-moi pour que notre sang perdure, blablabla...je t'épargne le discours de mon frère.»
Il lève une main qui se pose avec douceur sur la joue de Glen avant de glisser dans les cheveux sombres et finir sur sa nuque. Dans un mouvement espiègle, le blond attire son l'homme plus près de lui. Il sourit tandis que une main pâle caresse ses pectoraux, suivant le tracé de son corps. Ses yeux se ferment et un petit soupir de bien-être, presque un ronronnement, lui échappe.
L'homme aux cheveux bruns se redresse lentement, son autre main se posant sur celle de son compagnon «Je sais. Je n'ai pas à me soucier de ça personnellement puisque mon héritier n'est pas de mon sang mais...je comprends que ça te déplaise qu'on ne te demande pas ton avis. Au moins elle ne te causera pas de problèmes, non?
- Je ne vais pas habiter ailleurs. C'est un mariage de raison, rien d'autre. On va avoir des enfants et c'est tout. Elle ne veut pas être l'esclave d'un homme. Du moment que je lui fiche la paix, elle me laissera tranquille elle-aussi.» Il rouvre les yeux, soupirant doucement «Mon frère aîné n'a pas réussi à avoir plus d'un enfant et mon autre frère est soldat et n'est jamais présent. On a un héritier pour la famille mais les enfants sont tellement fragiles. Je dois en avoir pour perpétuer la lignée.» Il se redresse légèrement sur les coudes. «D'après mon père quand il m'a légitimé, je ne serais bon qu'à ça! Avoir 5 ou 6 gamins pour perpétuer le sang de la famille.
- Je te donne ma bénédiction pour cela. Tu sera un merveilleux père.
- Tu crois? Entre une mère folle et abusive et puis un père qui se fichait de mon existence et qui aurait fermé les yeux si mes frères m'avaient éliminé, je n'ai pas eu les meilleurs exemples de parents hein?
- Je te vois bien quand tu es avec Vincent. Tu es parfait dans ce rôle.»
Jack pouffe. «Probablement. Je suis un papa gâteau avec lui!» Il se redressa en position assise, ses cheveux détachés tombant en vagues d'or sur ses hanches et sur le bureau. «Je suppose que j'ai de la chance qu'ils aient attendu aussi longtemps pour me faire faire ça. Soit c'est parce que l'autre est impuissant.
- Tu n'as pas honte de parler de ton grand frère comme ça?
- Duquel tu parles? Celui qui a essayé de m'humilier à un bal royal ou celui qui m'allongeait un coup de pied à chaque grande chasse pour me faire tomber dans la boue devant tout le monde?
- ….Quel dommage que tu ne sois pas l'un des nôtres. Tu serais épargné des lubies de ta famille.
- Je vais me plaindre à Alyss, les critères de sélection de l'abysse sont injustes!»
Glen lui mord le cou, l'attirant contre lui. Le blond a alors un petit gémissement rauque, ses doigts se refermèrent dans les cheveux sombres. «Oswa....Glen.» Cela sonnait comme si il s'était rattrapé avant de dire quelque chose d'autre.
Le concerné a alors un petit rire étrange, que Gilbert ne lui a jamais entendu «Excuses moi, tu disais?»
Les joues rouges, Jack a un sourire. Levant son autre main, il s'accroche au brun et l'embrasse avec une tendresse qui semble unique.
Gilbert fuit, allant se réfugier dans sa chambre, le rouge aux joues. Son cœur battait si fort qu'il l'entend battre comme un tambour à ses oreilles.
«Mon maître...et Jack?»
Son visage le brûle, et il se sent terriblement embarrassé. Il comprend soudainement pas mal de choses et parmi elles, les paroles de Vincent.
«Jack aime la personne qui est Glen maintenant, pas Glen.»
Effectivement, le fait est indéniable.
Ce prénom qu'avait failli dire le blond ''Oswa'' quelque chose...
C'était le vrai nom de son maître?
A Suivre
Note de fin: Je suppose que vous avez tous compris pourquoi Vincent est si odieux et distant avec Glen?
