Titre: Redéfinir sa vie
Personnages: Link, Corny, cast (pas de slash)
Disclaimer: Les personnages ne sont pas à moi, ils appartiennent à leurs créateurs respectifs.
Résumé: Le père de Link est violent et Velma met la pression sur Corny pour de meilleures performances dans l'émission. Qu'est-ce qui arrive lorsque Link ne peut plus continuer ?
Avertissement : Parle de maltraitance sur enfant
Chapitre 1
Aussitôt que Link Larkin ouvrit la porte d'entrée, il sut qu'il aurait des problèmes. Non seulement, il pouvait sentir l'odeur de l'alcool, mais il avait aussi parfaitement conscience d'être très en retard. Ces derniers temps, les répétitions pour le Show tendaient à durer plus longtemps que d'habitude, principalement à cause de la pression que Velma Von Tussle mettait sur Corny, voulant toujours une meilleure qualité. Normalement, même dans ces cas-là, il était capable de prendre le dernier bus mais, ce soir-là, il avait été trop tard pour cela et avait dû faire le chemin à pied, ce qui voulait dire qu'il avait une heure de retard. Dieu, son père allait être en colère !
Il n'avait malheureusement pas tord. La porte s'était à peine refermée derrière lui que son père lui hurlait de venir vers lui. Même s'il était conscient de ce qui allait se passer, Link obéit sans faire de manière et alla dans le salon. Cela serait pire si son père était obligé de venir à lui ; il avait appris cette leçon de la manière forte une fois qu'il avait pensé son père trop saoul pour pouvoir venir le chercher au premier étage. Cela avait été la première et dernière fois qu'il n'avait jamais essayé d'échapper à une punition.
La tête baissée, il marcha jusqu'à son père, s'arrêtant une fois qu'il était debout devant lui. Son esprit prit conscience de la bouteille de Vodka ouverte et le verre à moitié rempli du liquide transparent. Il n'avait pas l'espoir que c'était le premier verre que l'homme avait bu cette nuit-là.
« Tu es en retard, » déclara l'homme, se remettant doucement sur pied.
« Je suis désolé, papa. Les répétitions ont duré plus longtemps que d'habitude, » dit-il, essayant de se défendre, bien qu'il sache parfaitement que cela ne serait pas une assez bonne excuse pour son père.
« Ne te cherches pas d'excuse, mon garçon. Tu devrais savoir mieux que ça. Tu aurais dû dire à ton Corny Collins que tu devais rentrer. »
Pour être franc, Link avait pensé à faire cela, pendant à peu près trois secondes, mais après avoir vu combien l'homme était sur les nerfs, les poussant plus dur qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. C'était à vrai dire très étrange ; Corny était d'habitude infiniment patient, il ne se mettait pas en colère même après la vingtième fois que quelqu'un se trompait de mouvement. Pour lui, il était important que non seulement on apprenne quelque chose, mais également qu'on s'amuse. Ce n'était plus le cas maintenant, pas depuis quelques semaines en tout cas.
Corny ne laissa plus passer des choses comme cela et Link n'avait pas souhaité essayer de lui dire qu'il devait partir avant la fin des répétitions. Corny était à peu près la seule figure paternel qu'il
avait, ou l'équivalent d'un grand frère – pas que l'homme en soit conscient – et il ne voulait pas qu'il lui crie dessus. Il préférait laisser ce rôle à son propre père. Ce n'était rien de neuf pour lui.
« Oui, papa, » répondit-il. « Je suis désolé. »
Il tremblait presque en prévision, attendant l'arrivée du premier coup. Il espérait juste que son père n'allait pas continuer trop longtemps. Il était épuisé après les répétitions de ce jour-là et ne voulait rien de plus que d'aller au lit, spécialement puisqu'il y en avait une autre le jour suivant.
Il ne fut pas désappointé. Quand le poing de son père heurta son estomac, il ne fit aucun mouvement pour se protéger, ni pour se défendre. Il savait que cela ferait probablement empirer les choses. Les seules fois où il essayait de faire quelque chose comme cela, c'était lorsque son père était trop saoul pour se souvenir de ne pas frapper son visage. Il ne voulait pas que qui que ce soit devine ce qu'il se passait chez lui alors il ne pouvait pas prendre le risque d'avoir des bleus sur son visage lorsqu'il arrivait à l'école ou au studio.
Quelques minutes plus tard, son père, qui n'avait pas arrêté de boire simplement parce qu'il était entrain de battre son fils, commença à tituber légèrement et eut quelques difficulté à retrouver son équilibre. Il posa sa bouteille sur le sol et retourna vers son fils, qui était sur le sol, respirait bruyamment, avec difficulté. Cependant, il dut se tourner trop rapidement et perdit finalement connaissance à cause de sa trop grande consommation d'alcool.
Link soupira de soulagement avant de se lever, sifflant lorsqu'il sentit une douleur fulgurante dans ses côtes. Il marcha vers son père et prit son pouls, s'assurant qu'il respirait toujours, avant d'aller dans sa chambre.
Une fois là-bas, il eut de la peine à se sortir de ses habits, ses membres douloureux, mais il y arriva tout de même : il y arrivait toujours. Il se regarda ensuite dans le miroir, s'assurant de ne pas saigner. Il était soulagé de voir que ce n'était pas le cas et all se coucher, mort de fatigue. Il se rappela tout de même de mettre le réveil plus tôt que d'habitude ; la dernière chose dont il avait envie était de se retrouver en retenue parce qu'il était en retard à l'école et il était certain d'avoir des difficultés à se préparer le matin suivant. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas reçu une raclée aussi spectaculaire. D'un autre côté, cela faisait aussi pas mal de temps qu'il avait fait quoi que ce soit pour le 'mériter'.
Il lui fallu un long moment avant de trouver une position dans laquelle il était assez confortable pour s'endormir. Mais, une fois qu'il la trouva, il tomba rapidement dans le royaume des songes et ne se réveilla plus jusqu'au matin, lorsque son réveil sonna.
Link fut loin d'être surpris lorsque son premier mouvement lui fit presque monter les larmes aux yeux. Il se sentait si mal que, pendant une seconde, l'idée de ne pas aller en cours lui traversa l'esprit. Bien sûr, la pensée de ce que lui ferait son père s'il devait recevoir un téléphone du principal lui disant qu'il avait manqué l'école fut bien assez pour lui faire oublier cette idée aussi vite qu'elle était venue et le forcer hors de la maison.
Il trouva quelques analgésique dans sa chambre de bain, prit deux pastilles et mit le reste de la boîte dans sa poche, pensant qu'il en aurait probablement besoin durant la journée, et sortit. Quand il arriva devant l'école, il avait toujours très mal mais, heureusement, les médicaments avaient
commencés à agir. De plus, ce n'était pas vraiment la première fois qu'il devait aller en cours le jour suivant une correction alors il mit un sourire sur son visage et se prépara à la journée à venir, jouant le rôle de 'l'enfant parfait'.
Le jour de classes était, comme il l'avait prédit la nuit précédente, terrible. Il s'aventurerait même à dire que c'était l'enfer, au moins selon son opinion. Il avait de plus en plus mal avec chaque seconde qui passait, et avait dû prendre des analgésiques à trois reprises au moins. Cela aidait un peu mais pas autant que d'habitude et jamais assez pour les douleurs s'arrêtent totalement, pas même pour un moment. Il trouvait cela inquiétant.
Link savait que ce n'était pas la première fois qu'il prenait une raclée – franchement, ces dernières années, cela était une occurrence assez fréquente – mais cela n'avait jamais été comme cela. La douleur était sensée s'estomper, spécialement considérant le fait qu'il faisait rien qui demandait des efforts, mais, au lieu de cela, cela empirait de plus en plus.
Son esprit n'était pas sur la leçon mais, heureusement, il ne fut pas questionné par leur professeur ce jour-là. Le plus difficile fut lorsqu'il dut parler à ses amis, à Tracy, Amber et les autres. Il devait être très prudent avec ce qu'il faisait et comment est-ce qu'il le faisait, pour être sûr qu'ils ne verraient pas de différence avec son comportement habituel.
Si cela marcha pour la plus part, cela n'empêcha pas Amber de voir que quelque chose n'allait pas. Elle le connaissait depuis longtemps, plus longtemps que quiconque, et elle était plus sensible aux légers changements de son attitude. Quand bien même, il avait déjà été capable de la tromper plus d'une fois, il n'y avait pas de raison que cela soit différent cette fois-là. Elle semblait encore un peu suspicieuse mais n'insista pas. Il pouvait, par contre, sentir ses yeux sur lui et, s'il n'avait pas su la vérité, il aurait pu croire qu'elle avait le béguin pour lui.
Bien sûr, vu comment la journée avait commencé, il n'y avait aucune chance qu'elle ne se termine bien ; elle ne pouvait qu'empirer.
Après l'école, ils se rendirent tous directement sur le plateau, n'ayant pas beaucoup de temps pour répéter les mouvements du jour jusqu'au début de l'émission. Ils avaient à peu près une heure et, pour cette raison, Corny était encore plus dur avec eux. Link ne pouvait pas l'en blâmer. Son travail, c'était toute sa vie pour Corny et c'était cela que Velma menaçait.
Bien sûr, peu importe combien Link voulait bien faire, il ne pouvait tout simplement pas. Il avait très mal pour être capable d'exécuter les mouvements. Il avait l'impression d'avoir de constantes crampes d'estomac, puissance dix, et il commençait à avoir des problèmes pour respirer. Après une dernière erreur, arrivant presque à tomber au sol, il fut forcé de s'arrêter complètement de danser.
« Link ! » s'exclama Corny, irrité, avant de marcher vers lui. « Qu'est-ce que tu crois que tu es entrain de faire ? Tu n'as rien fait d'autre que bâcler tous les pas de la chorégraphie et maintenant tu penses que peux te permettre de ne rien faire ! »
Les autres étaient pétrifiés. Cela ne ressemblait pas du tout à Corny. D'accord, l'homme s'était montré plus strict récemment, mais il n'avait jamais été aussi cruel. Ils ne pouvaient pas parler, même si certains voulaient défendre leur ami, de peur de faire empirer les choses. Ils arrêtèrent simplement de danser et gardèrent leur bouche fermée, regardant la scène dans un silence religieux.
Link, d'un autre côté, se replia sur lui-même. Cela ressemblait trop à faire face à son père pour qu'il trouve la situation confortable mais, au moins, il savait que Corny ne le frapperait jamais. Il baissa la tête, image de repentir, essayant de masquer sa douleur aux yeux des autres, particulièrement ceux de l'homme en face de lui. Il détestait le fait qu'il avait forcé Corny à lui crier dessus, il détestait le fait que son père soit capable de gâcher sa vie, même dans les aspects dans lesquels il n'avait pas sa place.
« Je suis désolé, Corny, » parvint-il à dire entre les élans de douleur qui devenait de plus en plus fréquent. « C'est juste que je… »
« Je m'en fiche ! Ecoute, rentre juste chez toi pour aujourd'hui et revient demain, avec ton esprit un peu plus clair, d'accord ? »
« Oui, Corny, » murmura Link.
Quand bien même sa douleur le rendait étourdi, il s'en alla rapidement. Il ne leva pas les yeux une seule fois pour voir les regards inquiets que les autres danseurs lui lançaient alors qu'il se dirigeait, d'abord devant l'hôte et ensuite hors de la scène. Les larmes lui montèrent aux yeux et il était très facile de se convaincre que c'était à cause des douleurs aveuglantes plutôt que du fait que la seule personne qu'il considérait comme sa famille était en colère contre lui pour la première fois.
Corny le regarda partir, les sourcils froncés. Il se sentait coupable d'avoir crier sur le gamin quand il était clair que quelque chose n'allait pas, mais il n'y avait vraiment rien qu'il pouvait y faire maintenant. Quand même, il semblait si triste. Pour l'instant, par contre, il devait continuer le spectacle et s'assurer que ses danseurs étaient prêts pour l'émission de ce jour.
Après avoir quitté le studio, son sac au dos, Link déambula doucement dans les rues. Il n'avait plus de médicaments et il pouvait sentir sa poitrine pulser. Il suffoquait presque à cause des souffrances que lui procurait le simple fait de respirer et, après avoir marché quelques minutes, il fut forcé de s'arrêter. Il essaya de reprendre son souffle mais cela rendit juste les douleurs plus conséquentes et les larmes commencèrent à couler sur ses joues, cette fois-ci à cause de la souffrance physique. Sa vue commença à se troubler, devenant plus sombre, avant d'entendre le sang sonner dans ses oreilles et, finalement, l'obscurité l'enveloppa et il s'effondra, au milieu de la rue, sans avoir conscience des personnes qui accouraient pour voir s'il allait bien.
