Comme j'ai du mal à résister à updater DLPDLM, je publie ça juste pour savoir ce qu'elle vaut. Pardonnez le style maladroit et le scénario bancal, je vous soumets humblement ce balbutiement.

Disclaimer : Je prie tous les soirs le Dieu des Brocolis, mais je suis ni Sir Arthur Conan Doyle ni Guy Ritchie. Peut-être que s'il gagnait des fidèles, son champ d'action augmenterait... ? Du reste, l'image est la propriété de Rupert Jordan, lien sur mon profil. Même si vos reviews valent de l'or, mon budget reste celui d'une étudiante (maigre) : on peut en conclure que je ne fais pas de fric sur le dos des personnages, de l'univers ou de l'image.

Warning : Êtes-vous seulement là si vous ne le savez pas ? L'intrigue policière ne vaut pas le détour de toute façon, je ne suis là que pour expliciter la relation la moins implicite de l'Histoire.

Note (en parlant d'Histoire) :

J'étais en proie à un dilemme lors de la rédaction. Soit je respectais l'Histoire, qui veut que l'Angleterre ait décriminalisé l'homosexualité en 1886, soit je respectais l'Histoire, qui veut que Watson ne rencontre Mary que vers 1888. Que faire ?! Etant donné que les deux portent une majuscule, j'ai décidé de n'en faire qu'à ma tête. Quelle surprise, n'est-ce pas ? Donc l'Angleterre a décriminalisé l'homosexualité en 1892, apicitou.


Chastity Pellington se retourna une nouvelle fois, plissant les yeux pour découvrir un éventuel suiveur. Il était tôt et il n'y avait pas grand monde dans la rue, aussi elle conclut rapidement que personne ne l'épiait.

Cette précaution était nécessaire, car son mari aurait pu demander à un de leurs domestiques de la suivre, intrigué par une promenade si matinale. Cependant son banquier d'époux feignait la cécité pour tout ce qui n'était pas ses chiffres. Il cachait ses yeux porcins avec ses deux mains bouffies à chaque manque de discrétion de son épouse, et ils vivaient bien comme ça.

Peut-être qu'elle n'aurait pas eu besoin d'engager un détective privé pour retrouver son bijou, face à tant d'aveuglement. La police aurait pu suffire, et son mari n'aurait pas sourcillé en reconnaissant le présent comme n'étant pas un des siens.

Ce collier qu'elle avait reçu avec un regard appréciateur était l'un des rares cadeaux de ses « connaissances ». Les autres en recevaient plutôt de sa part, pour les convaincre d'honorer encore un peu une femme de plus de deux fois leur âge. Elle fréquentait les plus âgés en vue d'un éventuel divorce et pour rémunérer les plus jeunes en présents et en créances non remboursés.

La veille, elle avait remarqué la disparition du bijou qu'elle estimait le plus cher et qu'elle avait porté lors de la soirée dernière. Elle avait un peu trop bu de gin et ne savait pas si elle l'avait autour de son cou quand elle était rentrée. Il avait peut-être volé par le domestique qu'il l'avait bousculée chez l'ami qui organisait le gala. Ayant voulu coïncider discrétion et résultats, elle s'était tournée vers Sherlock Holmes.

Elle leva les yeux, et monta les marches pour frapper au 221B Baker Street.


L'esprit flou, John Watson ouvrit les yeux et constata qu'il n'y voyait rien. Allons, restons calme, il avait été probablement mis hors combat par Holmes alors qu'il était en train de l'appeler pour lui demander ce qu'il avait encore fait à son pauvre chien.

Vraisemblablement, le médecin allait servir de cobaye car il avait vu l'être vivant qui remplissait normalement cette fonction juste avant d'être lui-même assommé : Gladstone bavait alors inanimé sur le sol, déjà occupé à servir la cause scientifique.

Il avait désormais résolu le mystère du pourquoi de son évanouissement. A présent, il devait deviner, ou plutôt déduire, l'aurait corrigé Holmes, pourquoi était-il presque nu, un bandeau sur les yeux et attaché à son fauteuil.

« Holmes, je vais vous tuer !

-Allons, très cher, ne me forcez pas à vous bâillonner. Lui répondit une voix légèrement amusée.

-Il suffit ! Détachez-moi, je refuse d'avaler un seul de vos produits douteux !

-Il ne s'agit pas d'avaler. Il s'agit de crier.

Son corps commençait à réellement exprimer les symptômes de la peur. Il attendit que le détective s'explique pour ne pas perdre le peu de maîtrise qui lui restait.

-Avez-vous entendu parler des « 99 points de pression suprêmes » ? Moi-même, j'en ai appris l'existence hier, alors que je cherchais des distractions dans Chinatown. J'y ai surpris ce bon vieux Sia Peng en pleine leçon d'arts martiaux. J'y ai discrètement assisté, et j'ai ma foi découvert une technique intéressante, complexe d'apprentissage mais efficace au combat.

Le médecin l'entendait faire les cent pas devant lui, et sa voix était relativement enjouée. La situation augmenta alors d'un cran dans la difficulté quand il le constata : car l'exaltation de Holmes n'augurait rien de bon pour sa santé, mentale et physique.

-Sia Peng prétendait donc qu'il existe 99 points sur le corps humain –je sais, vous vous en doutiez, c'est dans le titre- dont 63 provoqueraient un plaisir extrême, et les 36 autres restants, en revanche, une douleur atroce. Je connaissais quelques uns des points utilisés en acuponcture, notamment ceux sur les artères qui entraînent un évanouissement immédiat, mais ces 99 points là…

Malgré les vingt degrés qu'un Londres en plein juillet peinait à atteindre et sa tenue plus que légère, Watson sentit une sueur froide lui couvrir le dos en sentant Holmes se rapprocher.

-Tenez, il suffirait de presser un doigt, un seul sur un endroit précis connu seulement d'un cercle restreint d'initiés, pour provoquer une souffrance insoutenable et immédiatement paralysante.

Holmes joignit le geste à la parole et John poussa un hurlement de douleur qui mourut dans sa gorge.

-Je sais, ce n'est pas très agréable. Ajouta-t-il alors que le médecin haletait, le cœur frappant ses côtes aussi vite que si le palpitant était poursuivi par Holmes lui-même. Rassurez-vous, il ne reste que 35 points de douleur, et les deux tiers restants vous sembleront plus intéressants à tester. »

Il ne restait plus que deux points de jouissance quand Chastity Pellington frappa pour la quatrième fois à la porte. Irritée, elle colla son oreille à la porte et tenta de distinguer la preuve d'une présence à l'intérieur. Elle sursauta en entendant un cri de plaisir qu'elle n'avait même jamais imaginé. Même en rêve, même en fantasme, un homme n'avait jamais jouit ainsi dans ses bras. Sherlock Holmes possédait-il une maîtresse si douée qu'elle lui arrachait de tels sons ? Poussée par une curiosité malsaine, elle poussa la porte déverrouillée.

Il n'en pouvait plus. La déflagration de plaisir qui avait suivie trente cinq autres de douleur extrême l'avait presque assommé. Et Holmes reproduisait cette sensation pour la soixante deuxième fois. Malgré lui, il avait senti une érection poindre dès la dixième pression. La frustration restait supportable, car le détective espaçait peu les « tests », et la jouissance le frappait une nouvelle fois dès qu'il se remettait de la tornade de plaisir qui venait de le prendre.

« Holmes… Haleta-t-il, Ca suffit… Détachez-moi…

-Il n'en reste qu'un, Watson. Je promets de vous délivrer immédiatement après.

Le médecin ne releva pas le double sens du mot « délivrance », sans doute perçu à cause de son état plus que… Particulier.

-Vous me le… Paierez…

-J'ai conscience qu'il me faudra me faire pardonner. Mais comprenez-vous, c'était un moyen unique d'acquérir un atout de plus sur nos potentiels ennemis. Watson, c'est le dernier, je vous le jure. »

John serra les dents, refusant de supplier le fou psychopathe qui lui servait de meilleur ami de se dépêcher d'appuyer. Son entrejambe délaissée le faisait à présent souffrir de manière notable.

Un doigt se posa sur un point précis, mais dont il ne saurait se rappeler, de son ventre, lui arrachant un cri de plaisir presque douloureux.

Chastity Pellington, appuyée contre la porte du salon, sentait ses joues lui chauffer considérablement. Elle n'avait entendu la voix d'aucune femme. Seulement deux hommes. Elle n'avait pas compris le sens des paroles, si ce n'était que l'un deux n'était pas d'accord.

Deux hommes, seuls, dans un appartement, l'un deux contraint et criant de plaisir.

« Sainte Marie mère de Dieu. » Murmura-t-elle.

Et elle ouvrit la porte à la volée.

En effet, dans la pièce se trouvaient deux hommes d'âge moyen, l'un attaché assis dans un fauteuil, presque nu, en érection, les yeux cachés par un bandeau noir, l'autre penché sur lui, la main sur son torse et les lèvres presque sur celles de sa victime. Ce dernier tourna la tête en la regardant d'un regard noir et brillant.

Et elle cria.

Déçu que Holmes ne l'ait pas embrassé comme il allait le faire, Watson sentit la voix perçante lui piquer la peau de mille aiguilles.

Pitié, pas ça…

Il entendit la femme dévaler les escaliers de ses talons hauts, poursuivie peu après par un pas précipité.

« HOLMES ! DETACHEZ-MOI ! »

En quelques secondes, Sherlock avait calmé la panique qui l'avait pris un court instant, puis avait pesé deux cent fois le peu de possibilités qui s'offraient à lui. Lorsqu'il eut choisit une option, il courut après la fille de joie qui allait lui détruire sa vie.

Vocabulaire, Holmes. Répliqua la voix imaginaire mais très irritée de Watson.

Il la rattrapa et la plaqua contre le mur de l'entrée. Il prit la voix la plus menaçante qu'il avait en réserve, sans trop avoir à se forcer, pour murmurer :

« Ecoutez-moi très attentivement. Vous direz au policier qui va écouter votre voix hystérique que Sherlock Holmes est le seul coupable de cette histoire, qu'il est dérangé, pervers et sans scrupule. L'autre homme en sa compagnie était une victime non consentante. Avez-vous bien compris ?

Des larmes de panique aux coins des yeux, elle hocha frénétiquement la tête.

-En êtes-vous bien sûre ?

Son menton fit de violents mouvements affirmatifs.

-Répétez.

-She-Sherlock Holmes… Haleta-t-elle, coupable… Pervers… Fou à lier… L'autre… Victime… Innocent.

-Bien. Courrez avant que je ne vous tue. »

Elle obéit et ouvrit la porte avec précipitation sans la refermer ensuite. Le détective encore envahi par la haine se calma avant de remonter voir son ami, sans doute pour l'une des dernières fois.


« C'était un accident, Watson, et ce qui est fait est fait. Nous ne pourrions rien y changer, constata le logicien avec pragmatisme.

-HOLMES ! Nous ne sommes coupable de rien !

-Vous n'êtes coupable de rien. Sherlock Holmes, lui, est accusé de crime contre nature, d'agression sexuelle et de dépravation. Et de bien d'autres méfaits qui viendront s'ajouter au procès comme tapage diurne et nocturne –accusation venant des voisins-, ou même encore déballeur des mœurs des personnes de la bonne société…

-HOLMES ! Ecoutez-moi pour l'amour du Ciel ! Lestrade ne croira pas cette femme, et il est évident que…

-Watson. Calmez-vous, il ne nous reste que peu de temps et je ne veux pas le gâcher à vous expliquer pourquoi ce témoignage de femme influente –avant que vous ne m'interrompiez, ses habits et son maintien- n'est pas en mesure d'être contredit. »

Le médecin le regarda longuement puis soupira. Une fois remonté dans leur salle de vie, son ami l'avait libéré et l'avait laissé retrouver un peu de décence dans la pièce d'eau. Dès sa sortie, le docteur lui avait violemment reproché d'une part son acte, d'une autre part de ne pas fermer la porte d'entrée lors de ce genre d'expérimentation. Le détective avait éloigné le matin leur logeuse pour avoir les mains libres, mais refusait d'afficher porte close aux gens qui avait réellement besoin d'aide. Leur dispute s'était ensuite progressivement envenimée, jusqu'à en arriver à ce point où le silence pesait.

« Lestrade arrivera dans quelques minutes, précédant ses collègues, pour me demander de lui expliquer la situation, annonça Holmes. Je lui dirai que la parole de cette femme est la vérité, et vous les laisserez m'emmener.

-Je refuse, répliqua immédiatement le médecin.

-Voulez-vous être accusé également ? Vous êtes actuellement une victime, ne vous mettez pas dans une situation gênante. Pensez à Mary, lui asséna durement Holmes. Laissez-moi partir, je vous promets que tout se passera bien. D'un autre coté, je crains que nous ne nous revoyons pas de sitôt. »

Le silence s'installa. Watson se mit lentement en mouvement et passa ses bras dans le dos de son ami, désespéré par la tournure qu'avait prise la situation. En quelques instants, leur vie construite en près de dix ans avait été détruite. Car après tout, songea-t-il en se laissant étreindre, pour homosexualité, ils en avaient –non, d'après Holmes, ce dernier allait être le seul accusé, étant donné que le médecin n'avait pas eu l'air consentant- son ami en avait pour au minimum une dizaine d'années de…

« Holmes. Chuchota-t-il alors que l'inquiétude lui tordait les entrailles, la prison…

Il sentit un frisson parcourir le corps contre lui et lui attrapa les poignets en se détachant du logicien. Il chercha le regard du détective et le rencontra finalement. Cette angoisse sincère qu'il y voyait lui compressait le cœur dans un étau.

-La prison… Vous n'allez pas y sur…

-Bonjour Lestrade, lança Holmes en lui coupant la parole et en détournant les yeux, je vous en prie, entrez.

La porte s'entrebâilla timidement et l'inspecteur pénétra dans la pièce, obligeant Watson à lâcher son ami.

-Monsieur Holmes, lança-t-il avec un sourire gêné, une femme s'est présentée au commissariat pour vous accuser de péché contre nature, de luxure et d'autres choses abracadabrantes…

-Elle dit vrai, inspecteur, répliqua-t-il. Je suis coupable.

Les yeux écarquillés de l'inspecteur passa du détective au docteur, qui avait un air abattu qui inspirait la pitié. Les secondes passèrent, mais Holmes ne changea pas d'expression et ne s'écria pas en riant « Surprise ! Avouez que je vous ai bien eu, inspecteur ! ». Au contraire, son regard ne faisait plus perçant, plus convaincant au fil du temps. C'en était effrayant.

-Holmes, vous rendez-vous compte de ce que vous risquez ? Niez pendant qu'il en est encore temps !

-Vous ne me croyez pas, inspecteur… ? N'y avez-vous jamais pensé, en notant ma misogynie, en songeant que vous ne m'avez jamais vu avec une femme en si longtemps, en s'interrogeant sur mon comportement étrange ? Tant pis, vos collègues y croiront, ne vous inquiétez pas. Ils m'accusent de meurtre à chaque fois que je vous aide, alors, d'être dénaturé… Les voilà qui arrivent, d'ailleurs.

En effet, Watson entendit des pas précipités dans l'escalier. Des cris d'enthousiasme à peine dissimulés lui écorchèrent les oreilles, et le premier homme pénétra sans scrupule dans le salon, violant leur cocon protecteur.

-Monsieur Sherlock Holmes, lança en souriant l'adjoint de l'inspecteur en s'approchant du suspect, navré de vous déranger si tôt, mais nous devons vous arrêter. Savez-vous pourquoi ?

-Bien sûr. Répondit-il en plaçant naturellement ses mains devant lui.

-Peu importe, de toute manière, tant qu'on vous enferme enfin. Conclut-il en faisant cliqueter les menottes.

Watson sortit de son état d'hébétude à cette phrase. Il lança un regard assassin à l'officier qui perdit aussitôt son sourire et déglutit avant de lever le nez d'un air hautain. La colère était en ébullition dans son estomac mais son respect pour les forces de l'ordre le paralysait. Il ne put que suivre précipitamment les agents dans l'escalier pour interpeller son ami, qui se retourna.

-Espèce d'inconscient, vous savez pertinemment que la prison est une torture pour vous !

-Voyons, Watson, vous me sous-estimez. Lui fit-il dans un sourire.

-Vous n'allez pas y survivre, bougre d'idiot ! Cria le médecin.

Lestrade se retourna à son tour, rendu inquiet par les paroles du docteur. Holmes fit un rictus contrarié et douloureux à la fois, puis lui lança avec provocation :

-Il faut bien mourir quelque part, Watson…

Sans pouvoir se contrôler, John se précipita et asséna un crochet du droit puissant à son ami. Sous la violence du choc, Holmes garda la tête sur le coté quelques instants, puis sans prévenir, se jeta sur lui et l'embrassa sans tendresse. Choqué qu'il en arrive là pour prouver sa culpabilité, le médecin se recula et lui lança, dépité et décidant d'ignorer son geste :

-Ne me faites pas le coup de trépasser, j'ai une vengeance à accomplir.

Souriant, bousculé pour être éloigné du docteur, le détective fut soulevé et installé sans ménagement dans la voiture. Les portes se fermèrent, les chevaux se mirent en branle et Watson resta sur le perron, le cœur en morceaux.


Cette histoire fait pour le moment 20 000 mots, soit environ cinq chapitres et il me reste depuis bien un an trois scènes à écrire. Je devrais pouvoir la terminer avec votre aide.

Des questions ? Un excès spontané de gentillesse ? La boîte ci-dessous résoudra gratuitement tous vos soucis !