Bonjour ! Et me revoilà, comme je l'avais promis. En réalité, je n'avais pas prévu de revenir si vite, mais c'est dans le cadre d'un Challenge du collectif NONAME que j'ai décidé de poster ce premier chapitre. Chapitre en effet, parce que je vous déclare que Belle du Seigneur sera une petite fic. Cependant, comme je l'ai dis plutôt, elle n'était pas prévue pour si tôt alors je ne peux pas m'engager quant à la publication des chapitres suivants.
Sinon, pour celles et ceux qui me suivent déjà, c'est Sirius qui est sur mon calendrier en Mai, et il a vraiment la classe sur la photo !
J'espère que ce début vous plaira, j'adore vraiment écrire dans cette époque où les femmes étaient si bien habillées et où les gens étaient polis et les manières tellement importantes...
Au fait, le titre de la fic vient du livre de Albert Cohen. Il est vraiment génial et je vous le conseil fortement !
Je remercie Slange.
Bonne lecture !
Belle du Seigneur : Lys et orchidées
Comme chaque matin, Hermione s'était levée avant le soleil. Elle était dans sa chambre, à l'étage, assise devant sa coiffeuse en chemise de nuit tenant le journal fraîchement daté du 22 Septembre 1887. En attendant sa servante qui était allée chercher ses vêtements, elle le replia et se mit à réfléchir à ce qu'elle allait faire pour occuper sa journée avant de se rendre chez les Potter.
Quand sa dame de compagnie l'eût coiffée et habillée, elle se rendit joyeusement dans sa bibliothèque.
Le Manoir de la famille Granger, était une très grande bâtisse, construite au bord d'un lac. On entrait à l'intérieur par une grande porte en bois massif qui donnait sur le hall. Celui-ci menait, sur la gauche, à un salon spacieux et très lumineux, lequel donnait sur la salle à manger du même luxe, tandis que sur la droite, il conduisait aux cuisines et au cellier.
En face de la porte d'entrée se trouvait une seconde porte du même type qui s'ouvrait sur une salle de bal menant à de grands jardins. De chaque côté de l'ouverture se trouvaient deux escaliers en pierre qui se rejoignaient à l'étage.
La partie haute de la demeure était composée de la chambre de la maîtresse de maison, de deux autres chambres et de deux salles d'eaux. Ce qui prenait toute la superficie restante constituait l'immense bibliothèque personnelle de Miss Granger. Le Manoir en général était très lumineux avec un grand nombre de fenêtres et de balcons donnant sur l'extérieur.
Ce jour-là, Hermione était vêtue d'une robe bleue marine aux manches courtes qui tombait gracieusement en dessous de ses chevilles, relevée par endroits par de discrets points. Par dessus, elle portait un corset blanc neige, serré de façon à affiner sa silhouette et qui mettait en valeur sa poitrine. Ses épaules étaient recouvertes d'un léger châle blanc également et elle avait à ses pieds des souliers bleu nuit aux talons modérés.
La jeune femme ne s'était jamais plainte de sa condition. Elle était née dans une famille noble, riche et elle ne s'opposait pas aux règles de vie et à l'étiquette. Ses parents lui avaient fait construire son propre Manoir et elle était venue y vivre seule avec ses domestiques à sa majorité. De plus, elle était assez solitaire alors cela ne lui avait posé aucun problème et elle invitait parfois ses quelques amis proches, pour des soirées conviviales.
Elle vivait ainsi depuis presque deux ans, allant chez ses parents pour des réceptions mondaines où étaient invitées d'autres riches et nobles familles.
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Ce matin-là, Drago Malfoy s'était levé de mauvaise humeur. La veille au soir, il avait été convié chez Astoria Greengrass, pour une de ses fêtes et il s'était pris la tête avec elle dans une discussion qui n'avait pas lieu d'être.
Elle l'aimait et s'obstinait à croire qu'il l'aimait en retour, ce qui n'était pas le cas. Ainsi, dès qu'il le lui affirmait, elle se mettait dans une colère folle, répétant à qui voulait l'entendre que s'il ne lui appartenait pas, il n'appartiendrait à personne d'autre.
Il s'était alors emporté à son tour et avait quitté la maison, jurant de ne jamais y remettre les pieds. Ils s'étaient déjà disputés à ce sujet, mais il ne supportait pas que les gens abordent son avenir comme s'il n'était pas maître de ses décisions. Il avait d'ailleurs eût de nombreux désaccords dans ce sens avec son père qui lui avait parlé d'un futur mariage arrangé entre nobles familles.
Certes, il n'avait pas envie de se marier avec une misérable, mais il n'avait pas non plus envie d'épouser la plus riche des femmes pour vivre dans les faux semblants. Peut-être que lorsqu'il était plus jeune, il avait été nécessaire de lui dicter sa conduite, mais il était bien assez grand maintenant pour ne plus avoir besoin de personne.
Drago se rendit finalement dans son salon, abandonnant ses idées noires dans sa chambre. Il s'installa sur un fauteuil avec un livre, lisant sans comprendre tous les mots. Il était plongé dans ses pensées, ses yeux suivaient les phrases par réflexe. Le blond s'apprêtait à se lever quand on frappa à la porte d'entrée. Quelques instants s'écoulèrent puis un majordome vint le trouver.
« -Monsieur Malfoy, annonça-t-il en s'inclinant profondément, Monsieur Zabini est dans le hall.
-Qu'il entre, répondit-il dans un geste de main.
Le majordome s'inclina à nouveau puis disparut derrière la porte en châtaigner, Blaise Zabini le remplaçant.
Le métis se débarrassa de son long manteau et de son haut de forme sur le divan pour qu'un serviteur vienne les récupérer et alla saluer son ami qui s'était levé.
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Le soleil n'était pas encore monté assez haut pour répandre sa chaleur et il faisait encore frais dans la maison tandis qu'Hermione marchait entre les étagères, promenant ses doigts sur les tranches des livres rangés de façon stricte et ordonnée.
Elle finit par sortir un roman qu'elle avait commencé quelques jours auparavant, The Haunted Man écrit par un certain Charles Dickens, et s'installa sur une table d'ébène. Tous les livres qu'elle avait lus depuis sa naissance et tout ceux qu'on lui avait offerts se trouvaient réunis dans ces immenses d'étagères. Et bien qu'elle se régalait toujours de les relire, il en restait qu'elle n'avait encore jamais ouverts.
Elle était dans la pièce depuis un moment déjà quand elle décida de sortir dans les jardins pour prendre le soleil. A dire vrai, elle n'était pas une très grande amatrice de la chaleur, mais elle aimait beaucoup passer du temps dehors. Alors autant qu'il fasse beau.
La jeune femme alla s'asseoir sur un divan sous un kiosque, au milieu des cerisiers et autres arbres fruitiers en fleurs. Devant elle, une avenue fleurie conduisait à un des lieux qui rendait la propriété tellement à son image : un labyrinthe. Elle avait demandé à ses parents d'en faire aménager un, car étant donné la très grande superficie du terrain, elle pouvait s'octroyer ce désir. Certes, on pouvait considérer cela comme un caprice de petite fille, mais elle avait fini par obtenir ce qu'elle voulait.
La matinée était déjà très avancée quand sa dame de compagnie, apparût dans son champs de vision, au milieu de l'allée centrale. Hermione se leva et descendit les quelques marches qui la séparaient de la jeune fille.
« -Madame, salua-t-elle en s'inclinant.
-Je t'en pris, Éliane, répondit chaleureusement Hermione, je t'ai déjà dit d'oublier ces formalités entre nous.
-Bien madame. Vous devriez rentrer, le repas va être servi, et vous m'aviez dit que nous irions en ville cet après-midi, il vous faudra donc vous changer.
-Je te suis, approuva la brune. »
Hermione avait toujours été très gentille avec ses domestiques, que se soit avec ceux qui vivaient chez ses parents ou ceux qu'elle avait dans son domaine, elle les traitait simplement, leur laissant parfois leur libre arbitre. Elle avait insisté pour les connaître tous et elle les respectait.
Tandis qu'elles marchaient pour rentrer, Hermione remit une mèche rebelle de son chignon brun, ce qui n'échappa pas à la jeune fille près d'elle. Cette dernière s'empressa de lui déblatérer qu'il fallait absolument qu'elle la recoiffe, sinon elle allait avoir l'air d'une femme de mauvaise fortune et tout un tas d'autres faits superflus. Hermione ne put retenir un petit rire. Elle adorait sa dame de compagnie, mais parfois, elle en faisait bien trop.
Elle mangea donc avec Éliane car elle refusait de la laisser seule et après cela, elle remonta dans sa chambre et se changea. Éliane lui poudra le visage et la parfuma légèrement avant de lui tendre un gilet d'un mauve clair assorti à sa nouvelle tenue et une ombrelle blanche. Elles rejoignirent finalement le hall pour monter dans la voiture qui les attendait devant le promontoire de la terrasse.
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Drago Malfoy descendit dans le quartier chic où était construite la demeure de ses parents. Comme chaque dimanche, il allait passer quelques heures chez eux, souvent pour l'heure du thé, et ils discutaient de politique, des affaires économiques du pays ou encore de ce qu'il se passait chez les autres familles.
En sortant, peu avant midi, le blond décida d'aller marcher jusqu'au parc à quelques rues de là, tombant alors sur un vieux mendiant assit par terre, adossé à un mur sale. Il s'apprêtait à lui faire une réflexion quand deux jeunes femmes arrivèrent devant lui.
La première était vêtue très élégamment d'une robe blanche et violette et ses cheveux tombaient gracieusement sur ses épaules. Elle semblait en grande discussion avec la seconde qui devait être sa dame de compagnie.
Tandis qu'elles arrivaient à sa hauteur, la brune s'arrêta devant le mendiant et demanda sa bourse. Elle en sortit une Livre d'or et la tendit au vieil homme. Il la remercia mille fois alors que Drago était sidéré par ce qu'il venait de se passer devant ses yeux.
C'était bien la première fois de sa vie qu'il voyait une dame d'un tel acabit donner quoique se soit à un mendiant, et encore moins une pièce d'or. Les deux jeunes femmes passèrent près de lui et le parfum de la brune lui emplit les narines. Légèrement fruité, très doux et aérien. Perturbé par la scène, il passa son chemin et oublia vite le miséreux.
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Hermione était heureuse. Elle avait pu aider un nécessiteux et sa générosité était bien connue dans sa demeure. Cependant, elle fronça les sourcils en se repassant la scène. Il y avait eut cet homme, elle le connaissait, mais son nom ne lui revenait pas en mémoire. Elle le savait d'une famille bien plus aisée que la sienne, mais elle n'aurait su dire qui il était.
La brune fut sortie de ses pensées par sa dame de compagnie qui entra dans la pièce avec sa tenue pour la soirée chez les Potter. L'automne était sur sa lancée et il faisait encore doux dehors. Ses hôtes, Harry et Ginny vivaient dans une grande maison au pied d'une colline où il faisait bon vivre en fin de saison.
Ce ne fut que durant le trajet pour s'y rendre qu'Hermione se souvint de l'identité de l'homme qu'elles avaient croisé.
« -Dis-moi Éliane, le jeune homme que nous avons vu ce matin, n'était-ce pas Drago Malfoy ?
-Je crois bien madame. Mais il n'a pas semblé vous reconnaître, ajouta la jeune fille.
-Merci bien, j'y songerais plus tard, nous arrivons, la remercia la brune quand elles ralentirent. »
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Quand Drago rentra chez lui pour le dîner, il se plongea dans ses pensées. Sur l'instant il ne l'avait pas reconnu, mais il était certain à présent qu'il s'agissait d'Hermione Granger. Il l'avait vu pour la première fois lors d'une convention chez un grand explorateur, ancien architecte qui rentrait tout juste des Caraïbes.
Elle avait passé la soirée en compagnie des époux Potter ainsi que quelques membres de la famille Weasley. Il ne lui avait pas accordé beaucoup d'attention, de même que les fois suivantes quand il l'avait aperçut chez d'autres.
Ses parents étaient très haut placés dans la hiérarchie et leur attitude ne plaisaient pas forcément à tous. Drago avait eut lui-même de nombreux différents avec Harry Potter et ne s'était jamais préoccupé des personnes le fréquentant.
Quelques jours plus tard, Blaise Zabini et sa femme vinrent prendre le repas chez lui. Les deux hommes avaient à parler affaires concernant un prochain contrat dans l'entreprise qu'ils avaient montées cinq ans auparavant. Ayant fait leurs études ensembles, ils avaient décidé de se lancer à la fin de leur diplôme dans une filière commerciale.
Le Londres Victorien était en plein essor et l'industrie prenait une place de plus en plus importante dans l'économie du pays.
Le soir venu, Drago tomba dans un léger sommeil, ponctué de songes jusqu'à l'aube. Au petit matin, il avait totalement oublié la jeune femme du début de semaine et il se rendit sereinement à son rendez-vous. Cet entretien important était prévu depuis plusieurs mois déjà et concernait un financement pour un projet d'exportation.
Quand le jeune homme entra dans le grand bureau, il cachait parfaitement le léger stress qui s'était emparé de lui et serra franchement la main qui lui était tendue. Ce n'était tout de même pas la première fois qu'il avait un rendez-vous avec le ministre.
