Titre de la fiction : N'abandonne pas.
Titre du chapitre : Captif.
Auteur : Dealo
Disclaimer : Akihito et Asami appartiennent à Yamane Ayano.
Genre : Romance/Drama/Policier
Couple : AsamiXAkihito
Et c'est reparti pour une fiction à chapitre sur Viewfinder! J'espère que vous aimerez^^
Marchant de long en large dans son bureau, Asami Ryuichi serrait les dents de rage. Les yeux plissés, les cheveux en bataille et son costume froissé, il était loin d'incarner le chef de la mafia japonaise. Non… Ce soir là, Asami était juste un homme qui réfléchissait, encore et encore.
La lune illuminait doucement la pièce, jouant avec les cheveux décoiffés du brun qui ne cessait de réfléchir, cherchant des réponses à ses questions. Les poings serrés à s'en faire blanchir les articulations, il finit par arrêter ses pas devant la grande baie vitrée, face à son bureau. Dehors, il pouvait distinguer les lumières de la ville ainsi que les ombres des bâtiments se découpant dans le ciel. D'habitude ce spectacle le détendait mais pas ce soir là. Pas depuis qu'il avait appris cela…
Sortant une cigarette de son paquet, il l'apporta aussitôt à ses lèvres tout en l'allumant avec son briquet. Un point rouge brilla un court instant dans la pièce avant de disparaître pour ensuite réapparaitre rapidement. Fermant les yeux, Asami se concentra pour ne pas craquer.
Après tout, il ne devait pas craquer. C'était lui qui se devait de toujours rester debout et soutenir son cartel… et son amant. Son amant… Takaba Akihito.
- Merde !
Asami frappa la fenêtre de son poing, faisant violement vibrer le verre. Il ferait tout ce qu'il pourrait pour trouver le coupable ! Tout ! Même si pour cela il devait descendre toujours plus loin dans les profondeurs de l'enfer… Il le trouverait.
Prenant une petite inspiration, il écrasa sa cigarette devenue un simple mégot dans un cendrier puis cria :
- KIRISHIMA !
Presque aussitôt un homme pénétra dans la pièce. Aussi grand que son patron, Kirishima arborait des lunettes rondes sur son nez fin. Ses cheveux coupés courts lui donnaient un air sévère que le costume noir qu'il portait ne faisait que renforcer. Alors qu'il arborait toujours une expression indéchiffrable, ce soir là il était pâle et semblait craindre de s'approcher de trop près de son patron.
Ces derniers jours, Asami Ryuichi avait été d'une humeur massacrante.
- Oui patron ?
Les yeux de braise du yakuza brillèrent de rage dans la nuit et se fixèrent sur lui. Il semblait avoir perdu la raison… Alors que c'était justement sa raison qui faisait de lui un adversaire redoutable en affaire. Mais lorsque cela concernait le jeune Takaba, il ne restait que l'instinct et… la haine. D'une voix glaciale Asami ordonna :
- Visionne les cameras de surveillance près de mon appartement. Je veux pouvoir suivre tous les déplacements qu'il a faits ce jour là… Et retrouve-moi les deux incapables qui l'ont perdu de vu.
Il fit une légère pause puis continua, sa voix montant en intonation :
- Je les veux mort demain matin.
Kirishima s'apprêtait à contester la décision mais en voyant la haine dans le regard de son employeur, il y renonça aussitôt. Il ne voulait pas mourir.
Asami posa ses yeux sur son bureau et la tension dans ses muscles grandit encore. Des photos d'un jeune homme aux cheveux châtains étaient étalées sur la surface en bois. Il trembla quelques secondes avant de reprendre le contrôle de son corps. D'une voix plus calme, il ordonna :
- Trouve-moi qui a posté ces photos… Qu'importe la manière. Je veux la tête de ce type sur mon bureau.
-Bien monsieur.
Sans un mot de plus, Kirishima sortit de la pièce, laissant son patron broyer du noir, seul.
Non loin de là, à quelques dizaines de kilomètres de l'appartement du yakuza, Akihito ouvrit les yeux d'un coup. Le cœur battant la chamade, il plissa les paupières pour tenter de distinguer l'Ombre qui lui rendait visite depuis trois jours maintenant. La gorge sèche, il tourna le visage à droite et à gauche tout en se redressant doucement du lit à la couverture rêche. Il lui avait semblé entendre un bruit… l'Ombre était-elle là ?
Une voix sortit brusquement de sa droite, dans un coin de la pièce qui lui servait de cellule. Akihito se mit debout, tout en sachant déjà que c'était inutile de se défendre. Toutefois une partie de son esprit ne voulait pas se résoudre à s'avouer vaincu.
- Tu as bien dormi ?
La voix était calme et grave sans être extraordinaire.
Déglutissant avec difficulté, Akihito se recula doucement jusqu'à avoir le dos contre le mur opposé à la position présumé de l'Ombre. Il ne répondit pas, cherchant encore à apercevoir l'Ombre pour enfin mettre un visage sur son tortionnaire. Mais alors qu'il forçait ses yeux à distinguer la moindre lueur, le moindre reflet dans ce noir complet, un son le fit sursauter une nouvelle fois. L'Ombre était proche de lui ! Calmant comme il le pouvait les battements désordonnés de son cœur, il poussa un cri étouffé lorsqu'une main lui saisit le cou avec force.
Agrippant aussitôt le membre de l'Ombre avec ses doigts frêles, Akihito se débattit violement. La main affermit sa prise et le manque d'air commença à se faire sentir.
- Hn… nhg… Arrê…t-tez !
La main était trop puissante, il ne voyait rien et peu à peu ses forces le quittaient. Comme les jours précédents, il était incapable de se défendre. Malgré ses coups de pieds, qui faisaient rarement mouche, ses cris et ses gémissements, il savait qu'au final il tomberait dans une semi inconscience.
Ses bras retombèrent le long de son corps, sans force. Sa tête bascula en avant, ses yeux se fermant doucement. L'Ombre relâcha alors sa prise et Akihito s'effondra au sol. Reprenant difficilement sa respiration, crachant et toussant à la fois, il se crispa lorsqu'un claquement résonna dans la pièce.
L'Ombre eut un petit rire et murmura :
- Celle là n'est pas mal du tout, je suis sûr qu'il va adorer…
Et comme d'habitude, il sortit de la pièce en riant.
Akihito resta prostré au sol, des larmes de haines et d'incompréhensions coulant le long de ses joues. Il ne comprenait pas le but de son tortionnaire. Où était l'intérêt de le garder en vie… ? L'Ombre n'en avait pas après l'argent, il devait simplement s'agir de l'homme de main d'un homme plus puissant. Mais Akihito avait beau y réfléchir, il ne comprenait pas le but de l'homme.
Après tout pourquoi garder en vie un homme… et donc le nourrir, ce qui coûtait de l'argent… si on n'y gagnait rien en contrepartie ? Avait-il demandé une rançon à Asami ? Celui-ci avait-il refusé… ?
Toutes ces questions ne rendaient l'attente que plus difficile encore…
Il se redressa finalement, se maudissant pour sa faiblesse. A tâtons, il s'avança jusqu'au lit et se laissa tomber dessus tout en se recouvrant de la couverture rêche. Toussant encore de temps en temps, il visionna mentalement la pièce dans laquelle il se trouvait.
D'après ses estimations, elle était de forme rectangulaire et elle faisait dans les 20m²… Il y avait un lit en fer, un cabinet de toilette avec un lavabo et c'était tout. Les murs étaient probablement faits de béton, tout comme le sol. Il n'y avait aucune lumière qui passait par l'unique porte, composée d'un matériau ferreux très résistant. Akihito ne voyait aucun moyen de sortie, malgré les heures passées à réfléchir à un moyen de s'échapper.
Il n'arrivait pas à prendre le dessus sur son assaillant et à chaque fois celui-ci repartait avec une photo. Du moins, il lui semblait que claquement qu'il entendait correspondaient à un flash d'un appareil photo. Et pas de très bonne qualité. Akihito savait reconnaître un bon appareil et celui-ci n'en faisait pas partie.
Fermant les yeux avec force, il repensa à son seul plan. La seule faille qu'il avait réussi à trouver était la porte. Enfin… Si l'on pouvait appeler cela une faille. Il avait senti en passant ses doigts sur la surface froide des écrous. Ces écrous devaient probablement servir à quelque chose… S'il réussissait à les retirer, il pourrait peut-être s'enfuir.
Peut-être… Soupirant doucement, il repensa à Asami. Que faisait-il en ce moment même ? Le recherchait-il ? Ou l'avait-il abandonné ? Serrant les dents de rage et de tristesse mêlée, il pria le ciel pour que son amant le retrouve, comme il le faisait toujours. Il murmura doucement dans le silence de sa cellule :
- S'il te plait… S'il te plait, Asami… Viens me chercher… teu-plait…
Asami arpentait son appartement de long en large, attendant avec impatience des nouvelles de son homme de main. Le matin était arrivé et il espérait que l'enquête sur la disparition de son amant avait avancée. Ses yeux se posèrent une nouvelle fois sur les photos étalées sur sa table basse. Ces photos ne le quittaient plus désormais… Il sentait que c'était le seul lien qui le reliait à son amant. Même si sur les photos Akihito semblait en mauvais état, à la limite de l'inconscience et probablement en train de gémir… Ces photos, qu'il recevait chaque jour par le courrier, étaient postées dans la ville mais jamais au même endroit. Le kidnappeur changeait régulièrement de boîtes aux lettres pour ne pas être repéré.
Asami se servit un verre de bourbon, qu'il porta doucement à ses lèvres. Il resta ainsi quelques minutes puis un bruit à sa porte le ramena à la réalité.
- Entrez.
Kirishima pénétra dans la pièce, un Pc portable sous le bras. Il s'approcha de la table, sur laquelle il déposa le matériel. Toujours en silence, il déplia le portable, le mettant en marche. Un logiciel pour visionner des vidéos remplit aussitôt l'écran et Asami se pencha pour discerner chaque détail de l'image.
On pouvait voir Akihito sortir de l'appartement et marcher tranquillement dans la ruelle. Asami plissa les yeux lorsqu'il comprit que ses hommes de mains n'avaient pas suivi son amant comme il le leur avait ordonné.
Une voiture noire, style berline, s'arrêta à côté du photographe et un homme en sortit, pointant une arme sur le plus jeune. L'homme portait un masque noir et semblait sûr de lui. Akihito eut un mouvement de recul et tenta de fuir, malgré la menace de l'arme. Mais l'homme le rattrapa aussitôt et lui donna un violent coup de poing au visage, l'envoyant au sol, inconscient.
Asami serra les dents de rage, la violence du coup que l'homme avait porté à son amant n'était pas normale. C'était comme si… Il cherchait à prouver quelque chose. L'homme jeta Akihito dans sa voiture, puis contourna le véhicule pour venir du côté conducteur. Et alors qu'il ouvrait sa portière, il se tourna vers la caméra et fit un petit geste de la main.
Asami pouvait deviner le sourire sous le masque de l'homme. La vidéo se stoppa et les deux hommes restèrent un instant silencieux. Asami se mordit la lèvre et murmura :
- Retrouve à qui appartient cette voiture. Utilise nos contacts dans la police pour trouver à qui est cette plaque. Une fois cela fait, je veux un rapport détaillé.
Kirishima acquiesça et récupéra le portable avant de sortir.
Dans sa cellule, Akihito avait les yeux grands ouvert, cherchant à distinguer les boulons sur la porte de fer. Si seulement il pouvait voir son environnement… ! Il serait alors capable de sortir de cette satanée cellule il le savait ! Car sinon, pourquoi le garder dans le noir le plus total sans qu'il ne puisse jamais distinguer le moindre rayon lumineux ? Il devait bien y avoir une raison… L'espace d'un instant, l'idée qu'il fut aveugle lui effleura l'esprit mais il rejeta cette pensée au loin, ne voulant pas déprimer encore plus.
A tâtons, Akihito alla s'asseoir sur le lit. Soupirant doucement il réfléchit encore et encore à son plan pour fuir sa cellule et rejoindre son amant.
Son amant… C'était étrange de nommer Asami ainsi. Car après tout… Était-il vraiment son amant ? Et si oui… Pourquoi Asami n'était pas venu le chercher encore ? Il était pourtant venu le chercher en chine…
Secouant la tête, il inspira profondément. Il ne devait pas douter. C'était les doutes qui faisaient baisser le morale, et donc l'envie de s'échapper. Il devait tenir encore un peu.
Fin du chapitre 1^^
