Bonjour à tous ! Ou plutôt bonsoir ;)

Eh non, vous ne rêvez pas, Lysette est encore en vie ! :D Pas de grosse mise à jour, malheureusement, mais un petit délire en passant. Je me suis récemment mise à écrire des textes courts (moi qui détestais ça...), et voici ce que j'ai obtenu aujourd'hui à partir d'un thème absurde proposé par mon meilleur ami.

La scènette reprenant contexte et personnage de ma fanfic L'alchimiste du Crépuscule, il vaut mieux l'avoir lue avant de continuer - mais ce n'est pas une obligation, je pense que le texte se suffit à lui-même...

Sur ce, 500 mots pour un thème, Edward en scène... Bonne lecture ;)

Angelys


Trois pas dans le désert

ou L'œuf et le minus

Le désert, encore et toujours le désert. Le désert, de tous côtés. Le désert, à perte de vue. Du sable, du sable, et du sable encore, comme si le monde entier s'était désintégré en minuscules grains beiges avant de se disperser aux quatre vents. Et le soleil, implacable, qui darde ses durs rayons comme s'il voulait cuire les peaux, assécher les corps, évaporer les esprits dans les brumes de sa chaleur.

Elle, qui a pourtant vécu dans les replis de ce désert depuis les premiers instants de sa vie, en découvre la cruauté sans pareille, par les millions d'aiguilles de souffrance qui s'infiltrent à travers la peau nue de ses pieds. Silencieuse, elle poursuit sa route, sans un mot, sans une plainte, son souffle court et sifflant pour seule preuve de sa douleur. Elle marche sans gémir, sans faiblir, à la suite de cette insaisissable silhouette qui s'évanouit soudain pour mieux reparaître au bas de la dune.

Lui, ne montre signe ni de fatigue ni d'hésitation. Il s'avance, il s'éloigne, indifférent au monde qui l'entoure. Habitué au sol instable et traître qui se dérobe sous les pas. Insensible à la brûlure insoutenable qui mord la chair. Oublieux de la petite âme fragile qu'il a prise sous son aile et qui peine à rester dans son sillage. Le regard perdu dans le lointain, dans un ailleurs inaccessible, un monde dont jamais elle ne fera partie. Jusqu'à ce que, enfin...

-Hey, minus ! Regarde où tu vas !

-De quoi ?

L'apathie se volatilise telle une bulle qui explose bruyamment dans l'air, et c'est la réalité brute qui retrouve ses droits, quand la colère infantile d'Edward résonne brusquement dans le silence ouaté du désert. Kana s'immobilise, interdite, et contemple avec incrédulité le nouveau tableau qui s'offre à son regard – celui d'un petit homme aux cheveux d'or s'élançant de toute la vitesse de ses jambes à la poursuite d'un petit œuf tout blanc, doté de deux pattes vivaces et d'une langue bien pendue.

-Hey, minus ! Tu crois m'attraper comme ça ? Tu cours pas assez vite !

-Tu vas voir !

Le jeune homme accélère l'allure, enflammé par l'insulte, mais l'extravagante petite coquille ovale douée de vie a déjà pris de l'avance, détalant à tire-d'aile en esquissant force gestes provocateurs de ses bras frêles et laiteux. Et c'est en un cercle parfait qu'ils tournent sans fin autour de la pauvre adolescente perplexe, troublée par l'étrangeté de la scène.

-Hey, minus ! Regarde-toi, tu t'essouffles ! T'es né cent ans trop tard pour me faire peur !

-Minus toi-mêêêêême ! T'es même pas né toi d'abord !

Et c'est alors qu'entre deux rugissements furibonds d'Edward, le rire cristallin de Kana s'élève, clair et franc, tandis que la jeune fille plie sous l'effet d'une subite hilarité, secouée de soubresauts incontrôlables et les yeux embués de larmes. Arrêtés en plein élan, surpris par cette réaction inattendue, Ed et le petit œuf l'observe en silence, échangent un regard perdu, puis, à leur tour, éclatent de rire.


Voilà, j'espère ne pas vous avoir fait fuir en courant ;)

Angelys