« Unlimited Perfection »
Lordess Ananda Teenorag
Titre : « Unlimited Perfection »
Auteur : Lordess Ananda Teenorag
Série : Inazuma Eleven / Inazuma Eleven Go
Genre : Tragedy, Crime, Suspense, Romance.
Résumé : Unli(mited) Perfect(ion). Only Perfect. Le Projet Parfait. L'Arme Suprême, capable de dominer le monde. C'est notre Création, notre Chef-d'œuvre. Pour l'Aube de l'Ere Nouvelle et le Maître de nos Destinées.
Personnages principaux : Caleb Stonewall (Akio Fudou), Jude Sharp (Yuuto Kidou)
Personnages secondaires : Bailong 白龍 (Hakuryuu), Tezcat (Shuu)
Pairing principal : Caleb Stonewall (Akio Fudou) x Jude Sharp (Yuuto Kidou)
Pairings secondaires : Bailong (Hakuryuu) x Tezcat (Shuu)
Note : Prend place peu avant le début des fanfictions《白龍傳》La Légende du Dragon Blanc et《白龍黑鬼》Le Fantôme du Dragon. Léger rapport avec Vent Arrière.
Dédicace : Dédiée au Maître du KdFd Sans Frontière, Ygrec-Kantoku. Longue vie au KdFd-Babacat ! Il y a un deuxième chapitre, ne me tue pas à la fin de celui-ci (ou attends au moins le deuxième, dont tu commanderas la publication à ta guise ;). Oh, et Bailong Boss te remercie pour le poème, il a été épaté (et sache que c'est rare ;).
…
?
?
…
Le Projet a commencé.
Le Monde doit changer – perverti comme il est.
Mais il faut un Instrument à cette rédemption : et à celui qui se destine à absoudre nos péchés, je vous promets la perfection de nos incessantes recherches – l'Only Perfect.
Unli(mited) Perfect(ion).
« Le monde nous ont appris que seule la force rivalise avec l'idéal. Et notre idéal, à nous… »
『白竜』
(…?)
Il faut une Arme pour régner le chaos, Maître : et si c'est à nous que revient la tâche de la créer, je ne saurais que vous confier celle de l'utiliser.
« Avez-vous décrypté l'inscription ? »
« Quasiment. Cette écriture ancienne résiste à nos meilleures analyses… mais ce n'est plus qu'une question de temps. »
Pour nous qui n'avons que l'espoir de voir l'Aube Nouvelle, le temps n'est rien d'autre que notre ascension vers la réussite.
La vôtre, Maître.
« Le monde nous ont appris que seule la force rivalise avec l'idéal. Et notre idéal, à nous… »
『白竜』
(…?)
…c'est la Perfection.
« Quel est son nom ? »
Les yeux du Cinquième étudièrent le trésor de l'Aube…
« Ha-ku… »
…la Promesse d'un Jour Nouveau pour tous…
« …ku-ryuu… »
…et percèrent le secret d'un être unique au monde.
« Hakuryuu. »
Hakuryuu.
Alors leur joie devint euphorie.
« Quel nom magnifique. Dragon Blanc. L'Esprit de l'Aube elle-même, la renaissance. Nous n'aurions pas pu trouver être plus parfait ! »
…
Dans l'ombre, l'Ombre elle-même serrait les dents de rage.
'Parfait. Parfait. C'est le seul mot qu'ils ont à l'esprit, ces enfoirés de Cinquièmes Sectoristes ?!'
…
Unli(mited) Perfect(ion).
Only Perfect.
« Quelle identité humaine lui donnerons-nous ? »
Qui sera-t-il, Celui qui possédera la Force de la Perfection ?
『白竜』
(Hakuryuu)
L'inscription magnifique illumina le cœur des fous du Sanctuaire.
« Il sera Bailong『白龍』, le Dragon Blanc. En hommage à l'Esprit de l'Aube Hakuryuu『白竜』, dont il est l'incarnation la plus parfaite et magnifique. »
…
L'Ombre enrage, et crache son venin.
'L'incarnation la plus parfaite et magnifique. Ben dites donc, la modestie, vous connaissez, espèce de scientifiques mabouls ?'
…
Le Dragon Blanc [« Bailong『白龍』»]…
…venait de naître.
« Sois le bienvenu parmi nous, Dragon Blanc. Nous attendons de toi de grandes choses. Ne déçois personne – ton Maître avant tout. »
Alors que l'Esprit de l'Aube voyait le jour – son jour à lui, une jeune femme se crispa soudainement, en voyant le jeune être.
« Quel… quel beau garçon. »
L'espace d'un instant, la part d'humanité qui restait en elle vit l'enfant qu'elle aurait pu porter.
« Est-ce qu'il sera… est-ce qu'il sera heureux ? »
Avons-nous le droit d'inventer la vie, nous qui espérons l'Aube Nouvelle ?
« Heureux ? »
Le Supérieur rit comme si sa subordonnée venait de faire une bonne blague.
« Heureux, il le sera. Il sera l'être parfait. Celui qui peut tout réussir, tout accomplir. Il sera l'Arme Suprême du Changement. Comment ne pourrait-il pas être heureux ? »
…
L'Ombre s'était glissée parmi eux, dans les ténèbres de leurs machines et de leur égo.
« (Pauvre gamin. Même pas encore né, et déjà maudit par le destin.) »
Je n'étais vraiment pas du genre à m'apitoyer sur autrui. La vie m'avait bien assez fait chier pour que je me soucie de mes propres miches. Pourtant, de voir ce petit naître pour leurs objectifs, avec nul autre destin que d'être manipulé…
'Je vais le détruire, et, ainsi, il ne souffrira jamais.'
Il arma son fusil à pompe, et visa pilepoil sur le Nouveau-né de l'Aube.
« Merde ! »
Le tir avait dévié, à cause d'une ombre noire – quasi surnaturelle ! Surnaturelle, car la chance d'échapper à l'Ombre était… inexistante.
« Qui va là ?! »
'Ta sœur, tiens.'
Personne n'avait encore survécu à un seul de ses tirs. Rien, ni personne. Il n'y avait pas de tentative d'assassinat pour l'Homme de l'Ombre, seulement des contrats qui s'enchaînaient.
« Qui va là ?! Montrez-vous ! »
D'un air blasé, le tueur d'élite se glissa parmi eux, montrant son visage sans crainte.
« Le Justicier de l'Ombre. Pour vous servir, Messieurs Dames. »
'Ça, c'était petit plaisir et grand fantasme d'enfant pour moi.'
Tous ceux qui avaient vu ses traits, de toute façon, ne survivraient pas. C'est pourquoi il ne portait jamais de masque.
« Même si tu nous tues tous, d'autres continueront notre œuvre. Quant à toucher à notre Only Perfect, n'y songe même pas. Fraîchement né, il est déjà trop puissant pour que tu puisses quoi que ce soit contre lui. »
L'Ombre n'était pas cruelle. Elle accomplissait juste son devoir, et éliminait tout ce qui pouvait nuire au monde. Avoir survécu à l'Ombre… signifie être maudit par l'existence – même si elle portait une destinée hors du commun.
« …putain de MERDE ! »
Il ressentait la rage. Il vibrait de haine. Comment… pourquoi, ce petit avait-il échappé à son tir ?!
« Qui a programmé cette merde, hein ? QUI a programmé… cette PUTAIN DE MERDE ?! »
La grenade allait exploser, comme sa rage. Mais les scientifiques étaient trop calmes, trop calmes.
« Le Grand Ministre Sharp. »
…
Rapport n°1 de l'Homme de l'Ombre.
~Celui qui naissait ~
…
『精神』
« Seishin »
C'était le nom de cette hérésie.
Une entité spirituelle de l'univers, transformée en être humain.
Le Projet Unli(mited) Perfect(ion) – alias Only Perfect – visait à créer l'être parfait, l'Agent d'Elite Ultime, capable de servir le Maître d'une ère nouvelle – l'Ere de l'Aube.
Only Perfect. L'Ultime Perfection.
Mon cul, oui. C'est incroyable comment l'homme se monte la tête. Et ça m'étonnerait pas, qu'avec cette putain de merde de mes deux, l'Only Perfect devienne aussi arrogant que ceux qui l'ont créé. Mais quelque part, ça serait une bonne chose. S'il a de l'égo, ce gamin, c'est qu'il…
…qu'il ne sera jamais parfait.
« Tu grandiras pour servir ton Maître et accomplir la Destinée de son Règne. Sois digne de l'honneur qui t'est fait, petit Seishin. Personne encore n'est jamais né pour devenir l'Aube d'une Ere Nouvelle. »
(Enfoirés de mes deux…)
Sous la lumière artificielle des néons, le Nouveau-né de l'Aube émit un rire magnifique. Se moquait-il d'eux, ou exprimait-il déjà son humanité naissante ?
…
Cabinet gouvernemental.
Nuit glaciale, 22h34.
…
« Yo, Sharp. »
La statue de ce gouvernement se découpait à son œil empli de haine – effigie de pouvoir et d'abjecte servitude.
« Ton Ombre vient te rattraper. As-tu peur de la mort ou l'attends-tu pour purger tes péchés ? »
Les étranges lunettes mates contemplaient la pleine lune, derrière l'opacité de leur âme, la malveillance de leur masque.
Clic clic !
(Quelles lunettes bizarres… et ce vert… affreux ?!)
Enfin, je suppose qu'on a tous nos petites manies – même si ça consiste en un look de grenouille aveugle.
« … »
Le canon de mon fusil réclamait la chair de ce coupable. Peu importe qu'il revêtît le masque de la honte, le secret du péché : mon arme était affamée, et lui – qui avait défié la mort comme la vie – devrait nourrir la justice de mes ténèbres. Alors, tant pis pour ces affreuses lunettes : de toute façon, dans l'autre monde, il n'en aura pas besoin.
« Oh ? Tu n'as pas l'air d'avoir peur, pour quelqu'un qui vient de voir son Ombre le rattraper. Je dois reconnaître que tu es plus courageux que je ne le pensais, pour une belle ordure du gouvernement. »
« … »
Toujours silencieux, le Grand Ministre n'avait pas quitté le mystère de la clarté astrale.
Astral, le Dragon Blanc – Nouveau-né de l'Aube.
(Salaud, salaud !)
Cette enflure avait commandité cette horreur. Il méritait pire que la mort, lui qui avait joué avec la vie.
« Je crois qu'on a deux mots à se dire, toi et moi. »
Sans quitter la promesse de l'Aube, celui qui portait le péché du monde prononça enfin ses dernières paroles.
« Cet instrument… est-il bien nécessaire, Homme de l'Ombre ? »
(Oh, tu m'as vu, malgré tes lunettes ?)
Mes phalanges jouaient négligemment avec la gâchette noire.
« Il t'empêchera de souffrir. Car bien que tu le mérites amplement, mes ténèbres ressentent encore la compassion. Je serai celui qui t'offrira la rédemption par son ombre. »
Il allait mourir, pour le bien de ce monde. Et pour le noir de ma conscience perdue.
…
Enregistrement X-001
…
~|ERROR|…|ERROR|~
|Alerte du système|
Pensif, le Scientifique-en-Chef observait l'ordinateur géant, qui retraçait tout le processus de la Création Seishin.
« … »
« Il y a un problème ? Astral… n'est pas parfait ? »
La voix inquiète de sa collègue résonnait doucement à son oreille : mais un signe de dénégation calme calma cette immémoriale inquiétude.
« Ce n'est pas cela. Ses caractéristiques sont incommensurables. Mais, lors de la Création de notre Seishin… un double a émergé. »
« Un… double ? »
« Une entité jumelle de l'Esprit de l'Aube. »
Le vieil homme contempla les données défilant sur l'écran noir, en se lissant la barbe. Ses yeux, enfoncés dans ses orbites, avait un air étrangement calculateur.
« L'hypothèse est la suivante : étant donné que nous avons transformé l'Esprit du Jour en être humain, et que la Nuit est indissociable de ce dernier, elle a dû suivre le même processus. Autrement dit… nous avons deux Seishin au lieu d'un. »
« C'est donc cela. Mais… ce dernier n'est pas sous notre contrôle ! Que devons-nous faire ? Le capturer ? Le détruire ? »
« En l'absence de données, impossible d'envisager la mesure adéquate. Nous ignorons encore l'impact de cet… Esprit-Sœur, dirons-nous. Et il serait dommage de détruire un spécimen lié à notre Only Perfect. Surveillons-le pour l'instant. »
…
Rapport n°2 de l'Homme de l'Ombre.
Celui qui veillait
…
Finalement, le Seishin double s'était tenu tranquille. Tel un Fantôme Noir – c'était l'apparence qu'avait revêtu l'Esprit de la Nuit – qui, amoureux de son ami, suivait la Lumière comme son Ombre.
Ne comprenant rien à ce miracle, les Scientifiques lui donnèrent un surnom horrible : ils l'appelèrent Fléau Obscur, le Seigneur des Ténèbres. Si Astral était le Dragon Blanc de l'Aube qui amène le Renouveau, l'autre était le Fantôme Noir de la Nuit qui accompagne le Jour.
Mais les deux petits n'avaient cure de tout ceci. Ils se contentaient de se voir, de jouer, de parler… de s'aimer.
Et c'était si mignon de voir ces deux gamins se retrouver et se rencontrer à chaque fois.
« Pssst, pssst ! »
« Hi hi, repéré ! »
Il m'était impossible de pister le Fantôme Noir『黑鬼』– celui que ces abrutis de Cinquième Sectoristes avaient humainement nommé Tezcat (en hommage à Tezcatlipoca, le Miroir Fumant de la mythologie aztèque)… car il était mystérieux, invisible. Même avec toute la technologie avancée du Réseau Anti-Alliance Dragon, je n'avais pas réussi à recueillir des données sur lui : et c'était une frustration, graah ! Mais, dès lors que le petit Dragon Blanc montrait ses ailes… dès lors que l'Aube pointait dans le Sanctuaire… le Crépuscule venait la rejoindre, comme un éternel et fidèle amant.
« Pssst ! Pssst ! »
« Tu es derrière l'arbre, je t'ai vu ! »
Si mignon. Si doux.
Je n'avais jamais rien vu de tel, entre deux personnes… non, ce n'était pas des humains, c'était… des Seishin. Des êtres spirituels, dont on avait volé la destinée, mais qui pourtant vivaient leur vie.
« Tu m'as vu, mais tu ne m'as pas touché. Pour m'avoir, il faut que tu me touches. »
Etendant ses ailes dans le ciel, le jeune Esprit de l'Aube s'élança vers son compagnon !
« Alors tu es à moi. Touché ! »
Avec vivacité et douceur, sa main blanche venait de toucher le noir d'une peau aimée.
'Quel est leur étrange pouvoir ?' Telle était la question que se posaient les âmes perdues du Cinquième Secteur.
« Je t'ai eu, tu es à moi ! »
Celui d'aimer – comme tout le monde.
C'est un pouvoir si universel…
« Hi hi. »
Un rire argenté venait de traverser l'espace – âme en fleur du Sanctuaire, qui veillait le sacré de ces bois aux songes. Un peu étonné, le blanc conquérant ouvrit grand les yeux : mais s'illumina au sourire de son compagnon.
« Je suis content. Tu viens si souvent jouer avec moi, petit Dragon. »
Ses bras – qui entouraient le petit Prince de la Nuit comme l'ultime conquête de son cœur – s'étaient soudainement adoucis. Plus hésitante, sa main s'était levée…
…caressant la douceur de ce visage mat.
« Tu… »
Sa voix s'était faite murmure du matin.
« Tu… tu es triste. Lorsque je veille en attendant l'Aube, j'entends la Nuit pleurer. Et je sais que c'est toi. »
Je ne l'avais compris que bien plus tard, mais ce qu'il avait voulu dire, c'était… « Tu es triste, parce que tu penses à ta sœur disparue. Je suis sûr que j'ai raison. »
« … »
Le petit Dragon de l'Aube fourrait son nez dans le cou de son éternel Nuit. Et l'Ombre les protégeait – mais ce n'était pas moi.
C'était la Déesse des Esprits du Monde, qui couvait l'amour de deux êtres si précieux.
« Si tu veux, je pourrais être ta sœur. »
Les yeux du petit Dragon s'étaient faits promesse, derrière sa mâle fierté de conquérant : et les prunelles du petit Prince s'étaient faites espoir, derrière sa féminine douceur d'aimé.
Et ils restaient, tous deux – entre Aube et Crépuscule, à attendre l'éternel retour des amours du monde.
« Dis, tu veux qu'on joue ? »
Oh, on aurait dit deux gamins amoureux : le petit chevalier blanc servant, et le tendre petit prince noir. A moins que ce ne soit le doux chevalier noir qui protégeait son vaillant conquérant blanc – lequel avait l'air d'une vraie petite canaille sûre d'elle, soit dit en passant ! (Purée, même moi, je sais pas si j'étais aussi Bad et aussi Boy: fallait oser, de flanquer une raclée à deux tigres en furie !)
« Bon, on joue à comment tu m'aimes. Je commence ou tu commences ? »
« Tu commences. »
Le vaillant Dragon prit les mains de son Prince.
« Je t'aime. »
« Comment tu m'aimes ? »
Il posa sa joue entre les gardiennes de ses trésors. (Ces mains… si douces pour lui…)
« Je t'aime, comme l'aurore éclatante de l'aube. »
Confiait sa tête – sa fierté, sa force ! – à l'unique Prince de son cœur. Murmurant, dans une prière.
« Et toi, comment tu m'aimes ? »
« Je t'aime, comme l'étoile au milieu de la nuit. »
Ces deux gamins se racontaient l'amour sous toutes les formes, et c'était tellement mignon, que moi, l'ancien malfrat de l'Ombre, j'avais envie de verser une larme.
…
Cabinet gouvernemental.
Nuit glaciale, 23h02.
…
« Jude Sharp, as-tu déjà aimé ? »
Le canon de l'arme dansait, affamé de haine et d'amour : mais, devant l'impassibilité de la Statue du Gouvernement, seul l'éclat irréel de mon ombre dansait sur les grotesques lunettes.
« … »
« Parce que, moi, je te hais. Je te hais d'avoir accepté le mal. Je te hais d'avoir fait naître le péché. Je te hais de te cacher derrière tes lunettes. Je te hais d'avoir existé. »
La gâchette noire cliqueta – comme une murène ivre.
« Tout Grand Ministre que tu es, tu es un monstre. Tu as créé le péché, et je te hais. Tu te tiens devant moi, et je te hais pour ce que tu es. »
« Caleb Stonewall. »
J'aurais pu sursauter – j'aurais dû sursauter. Mais il avait l'air calme – bien trop calme. Ce Grand Ministre n'était pas que l'Effigie d'un Gouvernement corrompu : c'était le Masque d'un sentiment toujours vivant, derrière le secret de ces…
Cling !
Les lunettes tombèrent : et dévoilèrent – d'un coup – leur grenat vérité.
(Non… c'est… c'est impossible…)
Ces…
…ces yeux !
…
Enregistrement X-002
…
« Ça ne va pas. »
L'ordinateur géant égrenait les images de ses placides observations.
« Bailong passe trop de temps avec Tezcat. Leur symbiose est extrêmement intéressante, et il n'est bien sûr plus question de détruire le Fantôme Noir. Mais, si le Dragon Blanc s'attache trop à qui que ce soit, il ne voudra plus nous obéir. Tout Seishin qu'il est et aussi parfait soit-il, il a une part d'humanité en lui – celle que nous lui avons insufflée. »
Beaucoup moins placides, les âmes perdues du Cinquième s'enflammaient à l'idée de leur œuvre perdue.
« Nous devrons lui faire oublier les moments passés avec Tezcat. Je ne vois pas d'autre solution. »
« Mais c'est… ! »
Œuvre, ou… âme perdue ? Celle qui le réalisait martela de son indignation le clavier de l'ordinateur.
« En mettant à part la question éthique… c'est une opération ardue ! Nous ne devons pas effacer la totalité de ses souvenirs, sinon, il ne se souviendra même plus qu'il est Agent d'Elite du Sanctuaire ! »
« Nous ne ferons pas cela n'importe comment. Nous attendrons le moment propice : et, le jour où nous l'enverrons dans le monde réel, nous le soumettrons à une 'petite' opération. Comme toutes celles que nous lui avons fait subir, toi y comprise… l'as-tu oublié ? »
Avant même que la femme eût pu répliquer – tant elle était estomaquée, ses collègues rirent.
« Son avis n'a aucune importance. Car, de toute façon, il ne le saura pas. »
« …non… c'est… »
Les… enfoirés. Enlever à ce garçon… tout ce qui compte pour lui. Lui enlever… la personne qu'il aime. C'est tout simplement… inhumain.
…
Cabinet gouvernemental.
Nuit glaciale, 23h22.
…
Ces yeux…
…ces yeux merveilleux.
Ces grenats glacés et ardents, qui irradiait une once de tristesse – de noblesse douloureuse.
(Comment peux-tu… comment oses-tu cacher de tels trésors ?!)
« Hais-moi, si tu le veux, Caleb Stonewall. Mais, avant de me tuer, fais quelque chose pour moi. »
« Quoi donc ? »
Mon souffle s'était fait rauque. Jamais – jamais encore – n'avais-je ressenti une telle puissance dans un regard, une telle force au cœur d'un éclat. Purée, ces yeux… ces yeux, magnifiques.
(Des Grenats de passion, l'intelligence glacée qui brûle… aussi grandiose que secrète. Je suis le seul, et je serai le seul, à l'avoir jamais vue.)
« … »
En balayant les documents coupables – ceux du Projet Unli(mited) Perfect(ion), il posa le canon de mon arme entre ses deux prunelles.
(Non, ma dévoreuse de ténèbres… non, ne le… ! Pas ces… !)
…pas ces yeux.
« Sauve Bailong. Sauve Tezcat. Sauve les Seishin qui émergeront de cette ère chaotique. Et… »
Les orbes grenat brillèrent d'un éclat irréel – alors qu'il appuya sur ma gâchette.
« Sauve-nous tous. »
Boum.
