Salut la compagnie !
Après quelques jours de réflexion intensive, j'en suis venue à la conclusion que je ne pouvais pas laisser cette fic en plan. Cependant, en relisant les trois premiers chapitres, j'ai remarqué avec horreur qu'ils étaient... affreux x) Du coup, j'ai commencé à réécrire tout ça et comme je suis très bien avancée, je re-poste ici le chapitre 1. Le deuxième devrait suivre dans quelques jours (il est déjà prêt, mais je le garde un peu au chaud ;) ).
Je ne pense pas qu'il y aura un jour un lemon, j'en vois pas trop l'intérêt dans une fic comme celle-ci. Je ne pense pas non plus qu'elle sera très longue, peut-être six ou sept chapitres, pas plus.
Disclaimer: les persos ne sont point à moi, mais à Oda-sama !
Note 1: Même si je me relis plusieurs fois, des fautes m'échappent encore et toujours, désolée :S
Note 2: Comme c'est une focalisation interne (la plupart du temps), ce sera du langage légèrement familier, je vois mal Zoro partir dans des grandes phrases sophistiquées, et Luffy encore moins ! xD
Enjoy !
Je regarde le soleil éclairer peu à peu la mer du nouveau monde. C'est moi qui était de garde cette nuit, et j'arrive toujours pas à dormir. Ça dure depuis deux, trois jours. J'ai beau faire deux fois plus d'exercices qu'avant, pas moyen de fermer l'oeil plus d'une heure. Evidemment, deux de mes nakamas semblent avoir tout pigé mais pas moi, bien entendu...
- Salut, Zoro.
Je frissonne au son de cette voix si douce mais en même temps qui force au respect. Normal, elle appartient à mon capitaine: Monkey D. Luffy.
- Salut, Luffy...
Je réponds un peu embarrassé, penser que sa voix est « douce »? Non mais qu'est-ce qui me prend? J'vais vraiment pas bien moi en ce moment, trop de rhum, peut-être ? Nan, pas possible. J'en bois plus depuis une semaine, il n'y en a plus ce baka-cook en a pas racheté à la dernière île. Il sert vraiment à rien celui-là ! Enfin pour ce qui est de se mêler de choses qui ne le regardent pas, y a pas de soucis hein, ça il sait faire, surtout quand il est de mèche avec sa "Robin-chwaaaaaan".
- Zoro, qu'est-ce qui t'arrive ? T'es bizarre hein en ce moment, en plus t'as bu tout l'rhum ! J'te préviens je veux pas d'un ivrogne comme second, ordre du capitaine ! s'écrie-t-il soudain, me surprenant un peu.
- Mais c'est ce cuistot de merde qui en a pas racheté, baka ! Ca fait une semaine que j'en bois plus une goutte !
J'ai lancé ma réplique avec hargne en m'apprêtant à lui mettre mon poing dans la figure. Juste avant l'impact, Luffy semble voir quelque chose par dessus mon épaule et se rue sur le côté, évitant inconsciement (et de justesse) mon poing. Ayant prit pas mal d'élan, je me retrouve finalement à manger l'herbe.
Su-per.
- Hahahaha Marimo fait la vache maintenant ! explose de rire Sanji.
Et en plus c'est ce con là qui m'a vu ! Luffy a dû se sauver dans la cuisine en le voyant.
Je ne prend même pas la peine de répondre, je ne veux pas lui parler, je ne veux pas le voir, je ne veux pas me battre encore pour une stupidité, je veux juste rester… seul, comme d'habitude.
En rentrant dans ma salle de muscu (qui est aussi la vigie) j'avais l'intention de faire un peu des exercices, je n'en ai pas encore fait aujourd'hui, maintenant que j'y pense. Mais en regardant mes haltères et en imaginant mes 5000 pompes à faire, j'en ai encore moins envie. Je me prépare alors un thé (ça sonne tellement mal dans ma tête.) et vais m'asseoir avec une couverture au bord de ma fenêtre favorite.
Enfin, favorite, c'est vite dit. C'est juste que c'est celle qui donne sur l'avant du Sunny, et je m'y installe tout le temps, c'est plus logique pour voir les îles auxquelles on doit accoster, non ?
En plus elle est à gauche de la porte, comme ça quand mon très cher capitaine décide de se catapulter pour venir me dire de manger (ce qui arrive de plus en plus souvent, étrangement.) il fini tout seul dans la fenêtre, sans moi pour le freiner. J'ai même pris l'habitude de la laisser toujours ouverte, comme ça il ne fait que traverser la pièce. A chaque fois que je le vois faire ça, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Pas très gentil de ma part, je sais.
Le pire c'est qu'il recommence toujours la même chose ! Jamais il ne lui viendrait à l'idée de se catapulter un peu moins fort. Ou alors il essaie mais n'a pas encore trouvé le bon dosage de force. Et je doute qu'il y arrive un jour. Ah tiens, le voilà. Ah non c'est pas lui la porte s'ouvre calmement, pourtant il me semblait l'avoir entendu…
- Zoro, tu viens manger ?
- Heuuuu, Luffy, t'es sûr que ça va ? Tu fais une tête bizarre et t'es toujours dans la pièce, tracasse pas la fenêtre est ouverte hein, je lance sur le ton de la plaisanterie, bien que le coeur n'y est absolument pas, ce que j'arrive à cacher à mon capitaine, bien entendu.
- C'est bon j'ai le droit d'être sérieux de temps en temps même si c'est pas pendant un combat, non ? se vexe Luffy.
Sa réponse me laisse bouche bée durant quelques instant
- Qu'est-ce qui va pas capitaine ? je demande finalement, une fois la surprise passée.
- Rien, ça va, excuse moi, se reprend-t-il en souriant. Dépèche-toi de venir manger, Sanji a fait des croissants et ils sont encore tout chauds.
Encore un peu secoué, je le suis finalement et me rend dans la cuisine.
En effet, le cuistot s'est lâché encore plus aujourd'hui, croissants et chocolats chauds, café, jus d'orange, tartines avec de la confiture faite maison, des céréales, et d'autres choses réservées exclusivement à ses déesses. Manque plus que le rhum, et tout y est !
Un vrai buffet qui donnerait envie de manger à n'importe qui. Sauf à moi et, devant ma mine limite nauséeuse, Sanji m'attrape par le bras et m'entraine derrière le comptoir, je n'ai même pas le temps de réagir qu'il m'a déjà fait entrer dans la réserve et a fermé la porte à clé derrière nous.
Je sens que les minutes vont être longues…
- Zoro, il faut qu'on ait une petite discussion, toi et moi, commence-t-il fermement.
C'est qu'il se permet de mener la conversation, celui-là ! Mais j'ai pas envie de riposter, alors je le laisse faire et réponds:
- A propos de quoi ? Mes problèmes me concernent MOI et je ne vois pas ce que TOI tu viens faire là dedans, je réplique le plus sèchement possible dans l'idée de lui retirer toute envie de me parler.
C'est loupé, apparemment.
- Parce que t'es pas le seul, Zoro, (hé, je rêve ou ça fait deux fois qu'il m'appelle par mon prénom ? D'accord, soyons sérieux.), tu vois pas que quelqu'un d'autre est dans la même situation que toi ?
Je fait mine de réfléchir quelques secondes.
- Heu… Non, je vois pas, désolé. Mais comme toi et Robin avez l'air de tout savoir sur ce qu'il m'arrive tu vas m'éclairer, je suppose.
- Bordel Marimo (c'était trop beau que pour être vrai), réfléchis! T'as même pas remarqué que Luffy n'était plus le même ! Que t'aies pas remarqué qu'il ne mangeait plus comme avant, je peux comprendre vu que toi tu ne te présentes même plus aux repas, mais ne pas voir qu'il ne rigole plus avec la même sincérité qu'avant, qu'il ne dors presque plus, qu'il ne joue plus avec Usopp et Chopper, ça tu l'as pas remarqué, peut-être ? T'es son second, c'est toi qui le connaît mieux que nous tous, ici, et t'a même pas rem…
- Tu dis encore une fois « remarqué », et je t'éclate la gueule.
- … et tu n'as même pas vu à quel point il avait changé ?
C'est vrai qu'en y réfléchissant, Luffy avait beaucoup changé dans sa manière d'être avec nous, et son attitude ce matin me l'a confirmé. Mais je ne vois toujours pas en quoi j'en suis responsable, ce qu'il a vécu lorsqu'on était séparé avait été terrible pour lui. Law n'en revenait pas lui même que Luffy ait survécu, il a dit lui-même qu'il l'avait opéré mais sans espoirs.
- Et qu'est-ce que je viens foutre là dedans ? Il a perdu son frère et a failli mourir il y a deux ans maintenant, c'est normal. Même s'il a récupéré les pouvoirs de Ace et que de cette manière il vit encore à travers lui, il est bel et bien mort, faut pas l'oublier.
- Et comment tu expliques que ça a commencé il y a une semaine ? Quand il nous a retrouvé il a dit tout ce qu'il avait sur le coeur, on a été là pour lui, pendant une semaine il pleurait à chaque fois qu'il était ou se pensait seul, il était encore très faible physiquement, puis il a repris le dessus, il a fait le deuil. Puis ça s'est passé il y a deux dans ! Luffy a un mental d'acier, je ne t'apprends rien en te disant ça. Zoro, c'est à cause de toi qu'il n'est pas bien. Et toi à cause de lui.
- A cause de moi ? et a cause de lui ? Mais qu'est-ce que tu me racontes ? Tu divagues complètement, ma parole !
Je dis ça, mais au fond de moi, en disant cela, je sais qu'il a trouvé la cause de ce qu'il m'arrive, et ça m'énerve au plus haut point car je ne vois pas comment me sortir de cette situation, je ne me comprends déjà pas moi-même. À bout, je me laisse glisser le long du mur pour finalement m'asseoir par terre, les genoux repliés sur moi même.
J'ose même pas imaginer à quel point je dois faire pitié comme ça, mais je m'en fous, et le cuistot de merde aussi. On reste comme ça un long moment; lui debout, m'observant, cherchant une quelconque réaction de ma part. Et moi, essayant de comprendre comment j'en suis arrivé là. Je fini par lâcher un long soupir de… de lassitude, c'est le cas de le dire.
- Zoro, tu ne t'es jamais dis que la complicité qu'il y avait entre vous deux était un peu… comment dire… trop forte ? dit Sanji en s'asseyant à côté de moi, voyant à quel point je suis paumé. C'est Robin qui me l'a fait remarquer au début, c'est vrai que moi aussi ça m'avait frappé, vous vous connaissiez depuis pas énormément de temps quand je suis arrivé, et pourtant j'avais toujours ce sentiment d'être hors du duo que vous formiez déjà tout les deux. Regarde à Water Seven, si t'avais pas été là, il aurait craqué et on n'en serait pas arrivé là aujourd'hui, à Thriller Bark, celui qui le sauve encore une fois c'est toi, on risque tous notre vie pour lui et pour son rêve, il passe avant toute chose, mais toi tu étais résigné à mourir pour lui, pour le protéger, t'as toujours été dans son ombre, Zoro. Mais sans toi il n'aurait jamais été encore là maintenant. Quand Kuma t'a fais disparaître, j'ai compris que c'était fini, quelque chose en lui s'était brisé et sans ta présence il n'avait plus la force nécessaire à ce combat.
« En un seul regard vous vous comprenez, poursuit-il. T'as ça avec personne d'autre Zoro, et lui c'est pareil, tu verrais comme il s'inquiète pour toi quand tu viens pas manger ! Si on était pas là pour le rassurer et lui dire de te laisser tranquille il te lâcherait plus, crois moi bien. Vous vous faites confiance mais regarde au fond de toi, quand tu m'as parlé de la mort de son frère t'avais quand même une pointe d'inquiétude dans la voix, je serais prêt à parier qu'en disant ça tu essayais de te convaincre toi même… Alors, sois honnête Marimo, que ressens-tu pour notre capitaine ? Avoue-le à toi-même et n'aie pas peur d'être déçu, sa vie est avec toi, il l'a déjà compris, Robin lui a parlé hier et il lui a dit trop de choses dans ce sens pour que ce ne soit pas vrai.
- Mais on est des mecs Sanji !
- Pfff ! s'exclame-t-il. Et alors ? On est des pirates, non ? Alors on s'en fou !
Je dois bien avouer qu'il a raison sur toute la ligne, et admettre aussi que je suis tombé tout simplement amoureux de mon capitaine, Monkey D. Luffy, et ce dès notre première rencontre. Il a toujours été là et me comprend mieux que personne. Quand je suis pas bien, c'est lui qui est là, discrètement mais je peux toujours compter sur lui.
Lorsque j'avais pleuré à l'anniversaire de la mort de Kuina, c'est lui qui avait été là et qui était resté toute la nuit assis à côté de moi sur le pont du Merry. Et il ne s'était même pas endormi, en plus ! Il était resté là, la tête sur mon épaule, m'écoutant quand je parlais (parfois de choses incohérentes), mais il m'écoutait en silence en me regardant comme si il me comprennait et faisait de moi la personne la plus importante au monde, sans avoir pitié de moi.
Et c'est maintenant que je réalise comme il m'est indispensable ! Non mais quel con tu fais, Roronoa Zoro ! T'es même pas foutu de voir l'évidence juste sous tes yeux ! Je me prends la tête entre les mains et grogne, réfléchir autant m'a donné mal la tête.
- Il n'osera rien faire en premier, à toi de lui faire comprendre que toi aussi tu l'aimes, me dit Sanji en se levant et me donnant une tape sur l'épaule, mettant un terme à la conversation.
Il sort de la réserve, me laissant seul. Je reste là, sans bouger, pendant cinq, dix minutes. Peut-être même plus, je n'en sais rien. Le cuistot a fait le plus dur en m'ouvrant les yeux par rapport à mes… mes sentiments (j'aurais jamais cru penser comme ça un jour.), le faire comprendre à Luffy et lui dire que je l'aime, bien que c'est réciproque, va être -je le sens comme l'enclume sur mon dos quand je fais mes pompes- tout aussi compliqué si pas plus…
Je retourne finalement dans ma chambre en sortant par la « Suuuper trappe secrète de Franky », j'ai vraiment pas envie de sentir les regards curieux de mes nakamas sur moi, et encore moins d'avoir à répondre à leurs questions déplacées. Baka-cook aura trouvé une explication plausible à leur fournir, de toute manière.
Je songe à comment faire comprendre à Luffy ce qu'il voudrait simplement entendre. Mais je me vois mal venir me planter devant lui et lui dire « Luffy, je t'aime ». J'ai ma fierté, quand même !
Tout à mes pensées, je me laisse tomber sur mon lit et fini par m'endormir enfin, un sourire que je qualifierais de parfaitement débile et presque niais aux lèvres.
Alors ? C'est quand même un peu mieux comme ça, non ?
A plush !
