Edition 04/08/2017 : si vous voulez discuter avec d'autres lecteurs/auteurs de fanfictions YGO, n'hésitez pas à nous rejoindre sur le groupe Facebook Le club de l'écrivain duelliste.
Cette fanfic comporte à la fois des couples potentiels, canons au manga (j'avoue avoir un faible pour Yûgi et Anzu, désolée), et... d'autres... qui feront fuir ceux et celles qui détestent le yaoi/BL/MM (appelez ça comme vous voulez). Tout est de la faute de Inukisama, qui voulait une fanfic sur un certain pairing temporellement impossible... Il fallait que je relève le défi, et c'est parti très loin. Ce n'est pas strictement une romance, la romance est juste un plus, et ne vous attendez pas à quoi que ce soit de chaud avant x chapitres, car l'histoire et le développement des personnages est ce qui m'importe le plus (la fanfic fait déjà plus de 200000 mots, ahem).
Note très longue et relou à la fin du prologue si vous n'avez jamais lu le manga, juste vu l'anime en français et que vous vous dites : "ok, j'ai pas tout compris."
Prologue
« Il avait merdé de façon quantique »
Seto n'avait pas pour habitude de s'excuser de ses erreurs, encore moins de les reconnaître.
Après tout, il n'avait jamais vraiment effectué son mea culpa auprès des personnes, du moins celles encore vivantes, qu'il avait écrasées sans la moindre pitié. Ou pour avoir enlevé le grand-père de Yûgi. Ou pour avoir déchiré le quatrième dragon blanc aux yeux bleus. Ou pour avoir essayé de tuer Yûgi et ses amis dans son parc d'attractions. Ou pour avoir laissé les ghouls et Marik participer à Battle city. Ou… hum… et cetera.
Même s'il s'était senti vaguement coupable de deux ou trois choses – et coupable il ne l'était pas réellement, ayant toujours eu de bonnes raisons d'agir comme il l'avait fait, estimait-il –, il ne l'aurait jamais avoué à quiconque, pas même à Mokuba.
Mais alors qu'il frottait le sable sur son manteau et sa combinaison pour retrouver un semblant de dignité, il était bien contraint d'accepter la terrible réalité.
Il avait merdé.
De façon cosmique.
Voire quantique.
— Toi, ne m'ignore pas ! tonna une voix dans son dos.
Seto poussa un soupir irrité et résista à la tentation de fermer les yeux pour nier l'existence de l'autre. De toute manière, ce n'était pas comme si celui-ci allait s'évanouir dans l'air brûlant du désert, telle une hallucination provoquée par les rayons ardents du soleil. Seto aurait préféré, pourtant, et seul ce qu'il venait d'accomplir l'obligeait à accepter la vérité. Il venait de transgresser la vie et la mort ; a priori, aucune n'avait apprécié la plaisanterie, et toutes les deux l'avaient gratifié d'un encombrant cadeau en retour.
Une main se posa sur son épaule. Seto soupesa la boîte quantique avec une moue sceptique, puis se retourna pour la fracasser contre la tempe de son vis-à-vis. Pas assez fort pour le tuer, mais assez pour l'assommer, ce qui comblait ses attentes. Il avait besoin de réfléchir à la suite. Les invectives d'un Égyptien mort depuis plusieurs millénaires ne l'y aideraient pas.
Seto fit claquer sa langue tout en baissant les yeux sur le corps inconscient. Avec un soupir, il se résolut à passer un appel qu'il savait par avance désagréable.
La voix perçante de son cadet emplit le casque de son duel disk, au point qu'il fut certain d'avoir à subir un horrible sifflement dans les oreilles durant les jours à venir.
— Seto, c'est toi ? C'est vraiment toi ?
Il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel.
Certes, Mokuba l'avait supplié de ne pas tenter le pire en essayant d'entrer en contact avec le pharaon. Mais il était parti, quoi, quelques heures ? Le temps d'un duel. Qu'il n'avait même pas achevé puisque cette fichue boîte quantique avait décidé de faire des siennes à grand renfort d'effets pyrotechniques avant de finalement s'éteindre comme si elle avait tout donné dans cette démonstration de pouvoir. Seto avait vraiment récupéré l'artefact magique le moins fiable. Pas étonnant que personne ne l'eût jamais mentionné jusqu'alors. Il aurait mieux fait d'attendre un peu plus longtemps pour inventer un ascenseur dimensionnel qui n'ait pas recours au moindre coup de pouce surnaturel.
— Oui, c'est moi, fit-il laconiquement.
Et avec un soupçon d'agacement, parce que, franchement, qui d'autre que lui aurait pu appeler Mokuba avec son numéro personnel ?
Seto haussa un sourcil perplexe lorsqu'un long silence lui répondit. Pour tromper l'attente, il secoua la boîte quantique comme une vulgaire boule à neige, sans trop d'espoir de déclencher quoi que ce soit. Au bout de quelques instants, il se demanda si son frère avait raccroché sans que rien ne le lui signale ou si son casque avait dysfonctionné.
— Mokuba ?
— Je… Tu… Mais… Comment… ?
— Viens me chercher.
Il jeta un regard autour de lui.
— Je suis… quelque part en Égypte, je suppose ?
Tout avait toujours rapport avec l'Égypte, alors il y aurait mis sa main à couper.
— De toute manière, il te suffit de tracer mon…
Mokuba prit une grande inspiration, presque étranglée, et se mit brutalement à hurler.
— Tu as disparu trois mois ! Trois mois ! Trois putains de mois ! Plus de quatre-vingt-dix jours, Seto ! Comment tu peux faire comme si de rien n'était ?! Je t'avais demandé de rester ! Je t'ai fait chercher partout, je voulais pas croire que tu reviendrais jamais et quand enfin j'accepte que ton plan stupide pour revoir Atem a… a… Que tu es… que tu étais… Que… Que… Merde ! Comment tu peux faire comme si de rien n'était ?!
Seto fixa les dunes d'un regard vague. Il jeta la boîte quantique sur le sable brûlant, ôta son manteau avant de se liquéfier sur place à cause de la chaleur et se laissa tomber sur les fesses en digérant les paroles de son cadet.
Trois mois ?
Il cligna des yeux.
Comment avait-il pu disparaître trois mois ?
N'importe qui se serait roulé en boule en se lamentant, mais pas Kaiba Seto.
Il se retourna pour observer l'homme toujours inconscient.
Ok, il n'aurait jamais la réponse à cette question. Le fait était là, tout comme son bagage non désiré. S'il considérait le désordre qu'avait causé la boîte quantique dans l'autre monde, elle avait fort bien pu transformer quelques heures en mois. Après tout, son pouvoir agissait sur les dimensions, alors pourquoi pas le temps ?
— Seto ?
— Hum… Ai-je eu un bel enterrement ?
— Seto !
Il se frotta les tempes et grimaça. Plusieurs secondes s'écoulèrent avant qu'il tente, avec fort peu de conviction, un :
— Je… suis… désolé ?
— Crétin !
Seto fronça les sourcils et se pinça l'arête du nez avec irritation. Voilà une des multiples raisons pour lesquelles il évitait les excuses comme la peste.
— Tu vas venir me chercher ou tu regrettes tellement ma mort que tu préfères me laisser me dessécher dans ce désert ?
Mokuba marmonna quelque chose où les mots « crétin » et « pharaon » revenaient plusieurs fois. Il crut aussi distinguer un « monomaniaque », mais peut-être souffrait-il d'un début d'insolation. Sa combinaison lui collait à la peau. Il n'avait jamais autant sué de sa vie. Même l'espèce de paradis égyptien n'était pas aussi étouffant.
L'homme que Seto avait assommé se mit à grogner et à gémir. Seto ramassa le cube et, avec un nouveau soupir agacé, s'assura de le renvoyer dans l'inconscient. C'était mal. Très mal. Mais il n'en éprouvait aucun remords puisque cela lui permettait de repousser le moment du conflit.
— Est-ce que tu es seul ? demanda Mokuba avec doute.
Seto pouvait sentir le regard accusateur de son petit frère en dépit de la distance. Il marmonna sans offrir de réponse claire.
— Est-ce que tu es revenu accompagné… ? insista Mokuba d'un ton curieusement acide.
— C'est… compliqué…
Une courte hésitation s'ensuivit, puis Mokuba s'écria avec indignation :
— Oh mon dieu, tu as ramené Atem ? J'y crois pas ! Il avait raison ! C'est plus de la rivalité à ce stade, c'est de l'obsession ! Pervers…
Seto ouvrit la bouche pour protester et demander « qui » avait raison, parce qu'il avait l'envie pressante d'écorcher vive cette personne. Sa volonté s'étiola toutefois – et exceptionnellement – très vite. Il allait oublier ce que Mokuba venait de clamer. Il ne voulait pas découvrir que son précieux petit frère n'avait plus rien d'innocent. Un choc à la fois.
— Je n'ai pas ramené Atem.
— Oh !
L'exclamation de Mokuba laissait entendre qu'il s'attendait au contraire, au point d'en être quelque peu désappointé. Seto décida de ne pas avouer qu'il aurait lui aussi préféré que cela soit le cas, d'autant plus qu'il aurait tout fait pour empêcher son rival de s'enfuir une nouvelle fois, quitte à le garder dans une pièce avec tout le confort nécessaire. Certains auraient appelé cela une prison, mais Seto estimait qu'il s'agissait d'un abus de langage si l'hôte recevait trois repas par jour ou plus et pouvait se distraire avec tout ce que KaibaCorp avait à offrir en matière de divertissements. Considérant le fait qu'Atem était parti sans un adieu et ne s'en était pas excusé, il se considérait même généreux.
Un silence inconfortable tomba entre son frère et lui.
— Mais alors qui ?
Seto jeta un regard par-dessus son épaule.
Quand la boîte quantique avait commencé à semer le chaos et la désolation dans l'autre monde, il avait eu l'impression que son être entier, ainsi que le reste de l'univers, se disloquait. La brûlure s'était étendue de ses doigts à l'ensemble de son corps. Il avait tenté de s'emparer de l'artefact, qui avait surgi devant lui, seulement pour constater que ses membres se dissolvaient en un scintillement doré. Atem avait étendu le bras pour l'atteindre, mais s'était évaporé avant d'y parvenir.
Un voile ténébreux avait recouvert sa vision, et une douleur encore plus abominable que la précédente lui avait enserré le cœur. Il mourait, avait-il pensé, comme lorsqu'il avait tenté de rejoindre Atem grâce à l'ascension spirituelle provoquée par le projet Duel Links. Et cette fois, Mokuba ne le sauverait pas.
Lorsqu'il s'était éveillé au milieu des dunes, c'était pour se retrouver nez à nez avec un Égyptien à la peau sombre, prêt à lui saisir la gorge pour l'étrangler jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ce n'était pas une surprise en soi. À sa place, Seto aurait aussi éprouvé quelques pulsions meurtrières.
— Je crois que j'ai ramené son prêtre, Seth.
Note concernant le canon utilisé dans la fanfic :
Le complexe de dieu est basé sur la fin du film The Dark Side of Dimensions, qui conclut lui-même le manga Yu-gi-oh, Yu-gi-oh R et le double chapitre Transcend Game. Pour cette raison, on m'a conseillé de faire une très longue note explicative.
J'ai conservé de l'anime le terme duel monsters (Magic & wizard dans le manga), car tout le monde, y compris moi-même, l'identifie mieux (sérieusement, avant de relire le chara book du manga, j'avais oublié que c'était M&W), ainsi que la carte changement de cœur, en gros. Si vous n'êtes familiers qu'avec la version anime occidentale et CENSUREE de Yu-gi-oh, sachez que le manga est plus violent, qu'il n'y a pas l'arc de Noah, l'arc Doma et celui dont je ne retiens pas le nom après Doma. J'ai essayé de résumer les points de divergence :
* Yami Yugi/Atem agit en démon surprotecteur dans les 7 ou 8 premiers volumes (il brûle vif deux ou trois personnes, conduit à la folie tous ses autres adversaires et oblige Seto à expérimenter la mort entre les griffes des monstres en enfermant son âme... dans une carte !). Comme Ryô, Yûgi n'a au départ aucun souvenir de ce que fait son esprit.
* Jônouchi (Joey) a sûrement été maltraité par son père. N'est pas demeuré quoi que impulsif. Humilie Bandit Keith. Protège Yûgi plusieurs fois. Sinon ils échangent des vidéos porno, eh ! :p
* Seto a subi des sévices atroces de la part de Gôzaburô, au point qu'il pousse son père adoptif au suicide. Au début, il n'est plus capable d'aimer Mokuba et reproduit les violences sur lui. Seto a tenté plusieurs fois de tuer les héros, notamment dans l'arc Death T, avant que Yami Yûgi/Atem le mind crush et le laisse… six mois dans le coma. Après, il tente malgré tout de tuer Crocketts pour faire pression sur Pegasus, il laisse presque Jônouchi se noyer pour le fun (c'est lui qui le sauve, finalement, pas Shizuka) et reconnaît Jônouchi comme un duelliste seulement parce qu'il le croit mort face à Yami Marik. Oh, il veut faire exploser Alcatraz avec tout le monde dessus. Seto est adorablement sociopathe dans le manga…!
* Mokuba s'est occupé de son frère durant ses six mois de coma ET a tout fait pour protéger KC et empêcher Pegasus de nuire à son frère. Mokuba doit jouer le rôle du grand-frère et sauve (encore) Seto dans Transcend Game. Mokuba est fort et mérite des câlins de soutien.
* Pegasus meurt des mains de Yami Bakura. Plus tard, Yakô (un de ses protégés) tente de le ressusciter… dans le corps d'Anzu. Oui (le scénario de Yu-gi-oh R me faisant mourir de rire, je ne pouvais que l'intégrer à la fic for shits and giggles !).
* Otogi (Duke) a subi lui-aussi des violences de la part de son père et son arc dans l'anime est sans rapport avec celui du manga (il combat Yûgi pour venger son père).
* Le père de Marik grave les symboles dans le dos de Marik avec une lame chauffée à blanc. Ce qui a pour résultat, entre autre actions tordues, que Yami Marik écorche vif « son » père et jette sa peau sur Rishid (Odion). Have fun with tombkeepers. Yami Marik est aussi le vrai porteur du sceptre millénaire, hormis Seto, pas Marik.
* On ne voit jamais Yami Bakura tourmenter Ryô après le premier RPG. Mais on sait que Ryô et Bakura parlent parfois (cf. Duelist Kingdom). Ryô récupère et porte l'anneau de son propre chef, tant dans Duelist Kingdom qu'à la fin de Battle City et construit le diorama pour Bakura. Le manga établit un parallèle entre Yûgi/Atem et Ryô/Bakura (confirmé par le mangaka qui semble indiquer qu'Atem serait devenu comme Bakura à cause de l'influence néfaste de Zorc sans Yûgi, yep).
* Kaiba n'est jamais impliqué dans le memory world et la cérémonie finale, il apprend plus tard (et hors-scène) la disparition d'Atem. Transcend Game et The Dark Side of Dimensions portent sur sa folie et son incapacité à faire son deuil, ce qui l'amène littéralement à régresser, à détruire sa relation avec son frère et à commettre deux quasi suicide. Pour Atem. Yep.
* Seth (le prêtre d'Atem, de qui Seto a hérité certains souvenirs/traits de personnalité/physique) (la réincarnation dans Yu-gi-oh ne semble pas être une réincarnation de l'âme, notez-le) a lui-aussi tendance à sacrifier autrui pour ses plans et ne découvre que trop tard son affection pour Kisara. Il l'emprisonne et la laisse se faire torturer, ça me paraît important à signaler...!
* Bakura a tué Shadi quand Ryô était un enfant. Le père de Ryô recherchait l'anneau a priori. Je ne sais pas pour vous, mais ce fait me donne des creepy vibes à propos de son père.
* Si d'autres choses vous paraissent obscures, envoyez-moi un mp. ^^
