Prologue

Le miroir était immense. Finement ouvragé, le cadre d'argent était parcouru de fins sillons d'or qui se révélaient être des inscriptions incompréhensibles pour toute personne qui ne possédait pas leur savoir. Leur savoir si convoité. Leur savoir et leur puissance que certains, dans le monde des vivants, croyaient posséder de part le sang... Ce qui était faux, bien entendu.

L'homme tendit la main, effleura la surface du miroir, qui se troubla et arrêta la vision. Soupirant, il leva les yeux vers ce qui était à nouveau son reflet. Pourquoi était-ce si injuste ? Pourquoi est-ce que Godric avait eu le meilleur héritier ? Pourquoi lui devait avoir pour seule descendance un crétin peu ambitieux qui pensait être le roi du monde ? Pourquoi lui devait être, en quelques sortes, tenu pour responsables des agissements d'un idiot qui était –malheureusement- de sa famille ?

Jamais Salazar Serpentard n'avait touché aux Moldus, pas plus qu'il n'avait touché aux « Sang-de-Bourbe », comme on les appelait à présent. Bien sûr, il préférait les Sang-Purs mais n'avait jamais, jamais hésité à favoriser un sorcier né de Moldus si celui-ci se révélait plus digne de sa maison qu'un Sang-Pur.

Mais encore une fois, les rumeurs avaient déformé la vérité, à tel point qu'on le voyait à présent comme le méchant de l'histoire, celui qui avait inspiré le célèbre Lord Voldemort dans sa volonté d'anéantir et d'assouvir le monde. Il soupira. C'était toujours à lui que revenait la plus mauvaise part, alors que, Bon Dieu, il n'avait rien fait !

Jamais il n'avait ôté la vie d'un homme déloyalement, jamais il ne l'avait fait injustement. Jamais encore, il n'avait tué.

Beaucoup de sorciers de nos jours riraient, moqueurs, en entendant ça, car la majorité pensait que Serpentard avait été un Mage Noir, ce qui était totalement faux. Il s'était intéressé aux Arts Noirs dans le simple but de les comprendre. Car l'ambitieux bonhomme voulait, de son vivant, tout comprendre, tout savoir, pour pouvoir ensuite donner l'enseignement de toutes ces choses à des élèves aussi ambitieux que lui.

A présent qu'il était mort, il avait renoncé. Sans perdre de sa fierté, bien entendu.

Morose, il détailla son reflet, pâle imitation de ce qu'il avait été avant que le temps ne l'emporte. Ses cheveux noirs, soigneusement coupés, contrastaient avec sa peau pâle, presque translucide du fait qu'ici, on ne voyait plus le soleil.

« Ah, le soleil... Qu'est-ce que je ne ferais pas pour le revoir... Je ne sais même plus quel effet est-ce que la chaleur procure... Il faudra que je trouve un moyen, un jour... »

Il soupira à nouveau. Cela ne servirait à rien, bien sûr, de chercher. La mort était une chose qu'il ne comprenait pas, et qu'il n'était pas prêt de comprendre.

Un autre homme entra dans la pièce et fronça les sourcils de le voir d'aussi mauvaise humeur. Il n'aimait pas voir son ami... dépérir. Oui, Salazar se laissait dépérir, en quelques sortes, bien qu'ils soient déjà morts tous les deux.

Et rester dans cette salle, à regarder le monde des vivants évoluer sans lui, n'aiderait en rien le Fourchelang. Ni de regarder envieusement son propre héritier –qui, lui aussi d'ailleurs, se laissait mourir à petit feu, suite à des évènements assez dramatiques.

Mais peut-être avait-il le moyen de redonner le sourire à Salazar –et d'ouvrir les yeux à Harry Potter sur le monde qui l'entourait...

Godric Gryffondor était un bel homme, qui imposait, tout comme son confrère, le respect. Autant Serpentard était glacial, autant lui était chaleureux. Il gardait ses cheveux châtains attachés sur sa nuque et ses yeux verts d'eau pétillaient. Il regarda dans le miroir, où lui et son ami se reflétait et croisa le regard gris acier de celui-ci.

-J'ai... j'ai peut-être trouvé un moyen de transmettre mes connaissances à mon héritier.

-Ah. C'est bien.

Le manque d'enthousiasme de Salazar l'étonna. Bien que sa voix soit restée calme et froide –comme toujours-, il avait senti la déception, dans son ton.

-Et... rajouta Godric en faisant un effort pour contenir son allégresse qui aurait paru inconvenante auprès du deuxième Fondateur. Je vais te proposer quelque chose qui devrait te plaire...

La curiosité du Fourchelang ne lui échappa pas et il fut content de constater que les vieilles choses ne changeront définitivement jamais.

-Qu'est-ce que c'est, Godric ?

-Je sais que tu veux te... venger, dirons-nous, de Voldemort. Or, nous connaissons tous deux ce qui va bien finir par arriver un jour. Mon héritier devra tuer le tien.

Les yeux de Serpentard d'écarquillèrent presque imperceptiblement alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres :

-Tu veux... que je lui enseigne ? Tu acceptes de « partager » ton descendant ?

Godric sourit franchement.

-Tu sais aussi bien que moi que Voldemort est peut-être ton descendant mais pas forcément ton héritier. (Son sourire disparut.) Et lorsque Tom Jedusor a essayé de tuer Harry... (Serpentard grimaça.) ...Il lui a transmit ton héritage. C'est en quelques sortes notre héritier.

-Mais si nous lui apprenons... Peut-être sera-t-il en mesure de vaincre Voldemort ?

-Oui, peut-être qu'il y parviendra... Mieux vaut l'espérer. Mais ce ne sera pas son seul ennemi...

-Quel moyen as-tu trouvé pour que nous lui apprenions ?

Une étincelle de tristesse anima les prunelles vertes de Gryffondor. Bien sûr, Harry serait brisé. Il devrait tout abandonner : ses amis, ses amours, tout... Tout dans le Fondateur n'était que compassion, mais lorsqu'il parla, sa voix était ferme et déterminée.

-Le tuer.

Et en effet, le soir même, le cœur d'Harry Potter -le Survivant, Héros National dans le Monde des Sorciers, Celui qui Devait battre Voldemort- cessa de battre.

Fin du Prologue

Chapitre 1

Quand Godric et Salazar s'en mèlent...

...aidé de l'auteur, bien entendu...

Ça fait des étincelles ! ...

-

Des étincelles. De magnifiques petites choses éphémères, qui s'envolaient dans l'âtre pour se suspendre à une paroi et mourir. Ephémère. Tout comme la vie de Harry. Une larme coula le long de la joue du jeune homme. Son meilleur ami lui avait parlé de la prophétie et –il avait honte de se l'avouer-, Ron avait eu peur. Peur de mourir, même si c'était pour Harry qu'il le faisait. Alors, il s'était éloigné, peu à peu...

Mais sa mort ne marquait pas seulement une blessure dans le cœur du roux, elle ne marquait pas seulement un vide irremplaçable, ni une douleur horrible dès qu'il pensait ne serait-ce qu'à Poudlard –où eux deux, solidaires et inconscients de la guerre qui se préparait, avaient passé toutes leurs années d'amitié. Non. La mort de Harry Potter, le Survivant, marquait aussi l'avènement de Voldemort. La victoire du Mal contre le Bien.

NON ! Ce n'était pas possible ! Sans s'en rendre compte, Ron s'était peu à peu enfermé dans la vision utopique que le Bien remportait toujours contre le Mal et la fin brutale de son meilleur ami lui remettait les pieds sur terre. Que devrait-il faire à présent ? Rejoindre Voldemort ? S'exiler dans un pays lointain et tout oublier ? Ces deux solutions le répugnaient.

Non, il ne ferait pas ça. Pour la mémoire de Harry.

Deux yeux pleins de larmes mais déterminés se levèrent sur les étincelles et il les remercia tout bas de lui avoir donné la force. « Pour la communauté sorcière, pour que le Bien gagne, pour qu'un jour, je puisse me dire 'Weasley, t'as vraiment fait du bon boulot', je dois me battre. »

-

-Hermione...

Elle ne répondit pas. Elle ne voulait plus rien dire. Elle ne voulait plus parler. Pas après ce qui était arrivé.

-Hermione... insista doucement sa mère.

Celle-ci n'avait jamais vu sa fille dans un état pareil. Ses yeux étaient rouges et bouffis, son visage sillonné de traces de larmes qui continuaient de couler. Ses cheveux étaient électriques et plus emmêlés que jamais. Et tout ça, toute cette peine, pour quelque chose qu'Alice ne comprenait pas.

Hermione n'avait jamais vraiment parlé du monde de la sorcellerie à ses parents et était devenue plus distante du fait de l'immense gouffre d'incompréhension qui les séparait.

-Je... je veux t'aider ? Qu'est-ce que je peux faire ?

Ces mots renforcèrent le désespoir aigu de la jeune femme. « Non, maman, tu ne peux rien faire... On ne lutte pas contre la mort. Tu ne peux rien faire... Et moi non plus ! »

Elle sanglota de plus belle, sous le regard affolé et perdu de sa mère.

-

Quelques heures auparavant.

-Albus ! Ce Préfet de Serpentard n'a aucun droit sur mes élèves ! Il...

Minerva McGonnagall s'interrompit lorsqu'elle vit un hibou fou furieux débarquer dans la pièce sous l'œil amusé du directeur et celui agacé de Severus Rogue. Le hibou se posa directement devant le vieil homme et tendit la patte d'un air si impérieux que Dumbledore lui prit immédiatement la lettre sans oublier de remercier le volatile solennellement .

Sourire aux lèvres, Dumbledore ouvrit l'enveloppe et en tira un parchemin. Son sourire disparut bien vite, ainsi que toute couleur de son visage. Il faillit s'étouffer, toussa, passa du rouge au bleu et revint à la normal. Alors seulement deux larmes coulèrent sur ses joues, bientôt suivies par d'autres.

Le professeur de métamorphose s'affola.

-Albus... Reprenez-vous ! Qu'est-il arrivé ? Qu'y a-t-il ?

Un mauvais pressentiment prit le Maître des Potions à la gorge. Délicatement, il prit la lettre des mains du vieil homme dévasté et la lut rapidement.

Albus, nous avons un problème.

J'ai remarqué que la fréquence de sortie de Harry s'est brusquement arrêtée. Je suis allée frappée chez les Dursley et... (Ici, des larmes avaient quelque peu brouillé l'écriture déjà frénétique, mais Rogue arrivait à lire.) ...Harry est... Oh, mon Dieu, c'est même dur de l'écrire... Harry est mort !

La lettre n'était pas signée mais un coin de l'esprit de Severus se rappelait que c'était Tonks qui avait le tour de garde. L'autre partie de son cerveau était en train de lutter contre la nouvelle qui paraissait complètement impensable.

En état de choc, il articula néanmoins :

-Potter est mort.

-Hein ? Severus, ce n'est pas possible ! Vous plaisantez... Vous plaisantez, n'est-ce pas ?

La voix était devenue suppliante. Le Survivant ne pouvait pas mourir... Rogue se reprit. Il afficha de nouveau un masque calme et froid et continua :

-J'ai bien peur que non, Minerva.

Et sur ce, il quitta la salle.

-

Le soir

La Gazette du Sorcier avait fait une édition spéciale du soir et Drago se retrouvait là, pantelant dans son fauteuil, le journal entre les mains. « Potter, mort ? Impossible. Et d'une mort naturelle en plus ? Mais c'est du n'importe quoi ! Qu'est-ce qu'il a inventé encore, comme connerie ? » Il se leva, complètement choqué.

Alors... Il n'y aurait plus de batailles en pleine nuit, de duels dans les couloirs, de sourires narquois et de colères contenues

Sur qui pourrait-il se déchaîner, à présent ? Ses amis seraient trop mous, les Poufsouffles et les Serdaigles l'ignoreraient et pour son bien, il devait rester en contact avec les Serpentards. Soupirant, il partit dans sa chambre, sans oublier de jeter auparavant la Gazette dans le feu.

-

Manoir Jedusor, le même soir

Voldemort exultait. Ce n'était pas possible ! Le Survivant, Harry Potter, ce microbe gênant était MORT ! MORT !

-Chers Mangemorts, sortez le champagne ! Mon règne a commencé !

-Que s'est-il passé, Maître ? demanda Lucius.

Tout à sa joie, le Mage Noir ne nota pas l'interruption –heureusement pour Malfoy- et continua d'un ton aussi joyeux que pouvait être la voix d'un grand méchant.

-Il est mort, il est mort, il est mort ! Mort ! Harry Potter est mort, naturellement, qui plus est ! Quel débile !

-

Harry ouvrit les yeux. Quelque chose avait changé. Il en était certain. A vrai dire, pour commencer... Le soleil ne l'avait pas réveillé. D'ailleurs, il ne sentait pas son habituel caresse chaude. Se serait-il assoupi sur la chaise de son bureau ?

Non. Il était allongé, pourtant. Et dans un bon lit douillet –pas comme celui de Privet Drive.

-Où suis-je ? dit-il tout haut.

-Tu es mort, Harry.

Un homme assez musclé, jeune et assez beau se tenait devant lui. Ses cheveux châtains étaient attachés sur sa nuque et ses deux yeux verts d'eau brillaient intensément.

-Qui êtes-vous ? continua le Survivant.

Le jeune homme eut un sourire mystérieux.

-Je m'appelle Godric Gryffondor.

« Heinnn ? C'est quoi, encore, cette connerie ? Pourquoi l'autre, là, il me dit que je suis mort et qu'il est un des fondateur de Poudlard ? »

-Peut-être qu'il te le dit parce que c'est vrai, suggéra une voix à l'autre bout de la salle.

Cet homme-là était tout le contraire de l'autre. Des cheveux noirs, une peau pâle et des yeux gris acier coupants. Sans pouvoir s'en empêcher, il compara le masque parfait pour ne pas montrer ses sentiments à celui de Rogue. Nul doute que le Maître des Potions de Poudlard faisait pâle figure, à côté de celui-ci.

-Salazar Serpentard.

L'homme s'était approché. Il semblait avoir le même âge que Godric Gryffondor –Harry, en désespoir de cause, s'était résigné à les appeler ainsi- bien que les deux soient complètement différents. Le pire était qu'ils devaient être amis.

-Alors, euh... Je suis mort ? Comment ça se fait ?

-Disons que nous t'avons aidé à t'éteindre...

-QUOI ? Mais vous êtes fous ! Voldemort va régner sur le monde des sorciers !

-Oui. Le temps que tu apprennes ce qui est nécessaire pour le battre.

Au fond de lui, l'adolescent était soulagé de ne pas avoir à tuer Voldemort sans aucune expérience du combat.

-Vous allez m'apprendre ?

Ils acquiescèrent. Eux, deux des grands Fondateurs de Poudlard –il avait fini par croire à leur histoire- allait l'entraîner pour qu'il ait une chance d'envoyer le Mage Noir à la mort !

Son enthousiasme s'éteignit vite lorsqu'il se rendit compte que si la première partie de leur histoire était vrai, l'autre aussi. Il était mort.

-Mais... commença-t-il d'une voix rendue un peu plus aigue par le désespoir –il tenta de la contrôler mais ce n'était guère mieux. Comment je vais faire pour le tuer, si je suis déjà mort ?

-Nous te rendrons à la vie. Mais tu auras une autre apparence... Tu auras conservé tes souvenirs, ta puissance –et gagné la notre, également, commença Godric.

-Comment... ? La résurrection n'existe pas ! Les morts... Les morts ne peuvent pas être vivants...

-Non. Et c'est pour ça que tu n'as jamais pu revoir tes parents et Sirius, continua Salazar.

-Mais ça va changer. Si tu fais du bon travail, nous pouvons t'accorder de leur parler.

Plus qu'enthousiaste, Harry leur offrit un grand sourire et les Fondateurs firent de même.

-Bon... Programme des jours qui suivent : magie ancienne, magie runique, magie sans baguette, magie offensive et défensive, potions, métamorphose, invocation... commença Godric.

-Sans oublier escrime, stratégie, arts martiaux, étude des Moldus –oui, oui, ça te servira, tu verras, finit Salazar d'un ton joyeux.

Les deux amis s'entreregardèrent avant d'éclater de rire devant la mine complètement abattue de Harry Potter.

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Et voilà, je crois que c'est tout,

Laissez des reviews, s'il vous plaît jeunes fous...

Hum. Retour en mode normal. Vous connaissez le titre original de cette histoire ? En fait, j'ai demandé « Euh... et le titre ? » (on avait tout planifié... il nous manquait plus que ça, et il nous le manque encore --) et elle m'a répondu... « Hum... » Pas mal comme titre, hein ?

Mais bon, on doit opter pour quelque chose de différent. Le titre doit être accrocheur et « Hum... », c'est pas un titre accrocheur. J'espère que vous avez aimé ? Quant à moi, j'ai adoré l'écrire et je vais continuer de ce pas...

Voilà, voilà, bonnes reviews (n'hésitez pas à en mettre surtout ) !

Ptronille, avec l'aide de sa dévouée ET géniale (autant dans ses écrits que dans ses manières, j'ai nommé...) Lilya !

(Clap, clap, clap, bisous, à plus !)